Le rôle de l'Armée dans la pacification des nations. Cas de la RDC et du Rwanda( Télécharger le fichier original )par Dieu Merci BYANGOY Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011 |
§ 6. Opération militaire conjointe RDF-FARDC contre le FDLR au nord Kivu : opération « Umoja Wetu »Rappelons qu'après l'agression de la RDC par les Rwanda et ses alliés, après avoir occupé une partie du territoire national de la RDC, en faisant près de Cinq millions de morts sans qu'ils aient indemnisé les familles des victimes ni présenté des excuses à l'Etat congolais. Fort curieusement, cette même armée rwandaise avait été permis par l'Etat congolais à entrer officiellement en RDC pour mener une opération militaire, conjointement avec les FARDC, contre les FDLR dans le Nord-Kivu. Situation qui serait à la basa de la destitution du bureau de l'Assemblée nationale avec à sa tête VITAL KAMERHE. Le Rwanda mène une politique d'une rigidité et d'une fermeté impressionnante qu'il amène à garantir ses intérêts régionaux immédiats par les forces des armes en cela, elle mène une politique de puissance agressive. Par cette agressivité, le Rwanda entend instaurer un équilibre de forces à sa manière, pour ne pas avoir à subir la loi des autres.La priorité est faite à la sécurité. Celle-ci, en même temps qu'elle favorise une gestion durable du génocide de 1994, permet de faire face à la menace que constituent les bandes armée appelées « forces négative » d'idéologie génocidaire opérant au Burundi et en RDC Joseph MUTABOBA déclare à cet effet « qu'après tous les conflits que nous avons eus (...) la sécurité reste la priorité des priorités ». Sans doute ceci explique-t-il l'écart déjà comblé par le Rwanda en matière d'armement pour pouvoir compter sur la scène régionale et rendre vaine toute tentative d'agression ou de déstabilisation. En effet, l'armée rwandaise paraît être la plus redoutable de la région. Elle est dotée d'une impressionnante capacité de projection. Cette notion signifie qu'elle peut intervenir et employer une force adaptée à l'extérieur des frontières, incluant des hommes, système d'armes et logistiques à plusieurs milliers de Kilomètre dans un bref délai, avec la possibilité de la soutenir dans la durée, voire préparer le retour de la paix. Elle est également dotée de moyens de prévention (renseignements, alliances) extérieures et présentent un atout dissuasif qui protège le territoire national. C'est de cet avantage offensif que provient l'orgueil dont le Rwanda se vante dans la région des Grands Lacs. Cela avait déjà été démontré lors de l'agression de la RDC de 1996 à 2003. Elle a constitué par la suite un puissant instrument de pression sur le gouvernement congolais, chaque fois que le Rwanda menaçait d'intervenir militairement en RDC depuis la transition, alors que le gouvernement congolais était accusé d'armer et de coopérer avec les FDLR, forces négatives menaçant en permanence l'intégrité territoriale du Rwanda. Face à la menace des forces négatives, le Rwanda conçoit le Kivu, en RDC, comme une zone tampon, sur laquelle importent ses problèmes d'insécurité, en créant une force de barrage qui permet d'assurer une sécurité relative à ses frontières. Il s'agit là d'un mécanisme subversif visant à créer une menace chez autrui pour assurer sa sécurité. C'est dans ce cadre que nous comprenons le soutien longtemps décrié du Rwanda, aux rébellions en RDC depuis 2004. De la guerre de 14 jours à Bukavu en 2004 à la dernière guerre du CNDP de NKUNDA que nous appelons « guerre du Kivu de 2004 à 2009, la main invisible du Rwanda a agit à travers ses intermédiaires congolais.69(*) L'existence de cette alliance à toujours été à la base de sérieuses inquiétudes du côté rwandais, ce qui a expliqué cette fermeté du Rwanda à l'égard du Congo. Le poids de l'ingérence aurait été d'autant plus lourd en cas d'une éventuelle réconciliation du gouvernement rwandais avec les rebelles Hutus. Dans ces conditions, le Rwanda serait alors un gouvernement contrôlé. La meilleure solution donc serait d'inverser les rôles en concevant un mécanisme de pénétration du côté congolais. Cette dernière option concourt notamment à la volonté du Rwanda d'avoir des hommes de confiance dans le régime en place en RDC. L'intégration du CNDP au sein de l'armée et des institutions du pays verra cette dernière se réaliser. Toute cette situation pousse le Rwanda, sur proposition de l'administration Bush, à signer un accord avec la RDC pour mener cette fameuse opération conjointe RDC - FARDC contre les FDLR. Lors du lancement officiel du retrait des troupes Rwandaises le mercredi 25 février 2009 à Goma sous la présidence des Ministres Congolais des Affaires Étrangères et son homologue Rwandais, Représentants des Chef d'Etat de deux pays. Cette manifestation purement militaires avait connu deux moments forts à savoir la prononciation des discours des personnalités principales et le défilé de troupes conjointes RDF et FARDC, signe marquant la fin de l'opération « Umoja Wetu ». Le Général John NUMBI, commandant des opérations conjointes RDF FARDC, avait, dans son allocution, donné le bilan d'un peu plus de 2 mois d'opération militaire conjointe entre le Rwanda et la RDC au Nord-Kivu : 153 FDLR tués, 13 blessés, 37 capturés, 103 rendus et rapatriés dans leur pays le Rwanda par le biais de la DDRRR/ Monuc. A son tour le Ministre des affaires étrangères de la RDC avait expliqué en critiquant les politiciens du fait qu'ils prennent toujours des décisions faciles. Il avait ajouté en louant le Président Joseph KABILA, lui en tant qu'homme politique avait choisi de prendre une décision difficile alors que ce processus avait des conséquences graves. Alexis TAMBWE MWAMBA avait tout de même appelé la Monuc à appuyer les FARDC pour anéantir totalement les poches résistantes des FDLR. 70(*) Cette cérémonie avait connu la présence de 2 Chefs d'Etats Majors des armées rwandaises et congolaises, de 2 ministres de la défense du Rwanda et de la RDC, du représentant du Secrétaire Général des Nations Unies ainsi que des ambassadeurs accrédités en RDC, du Secrétaire de la Conférence des Pays des Grands Lacs et d'une foule nombreuse venue pour vivre personnellement le retrait des soldats rwandais de la RDC. L'opérations « Umoja Wetu » : cette opération conjointe entre les FARD et les FRD longtemps ennemies a permis à ces deux armées d'intervenir militairement sur le territoire congolais en Province du Nord-Kivu dans un contexte surprenant de retournement d'alliances, cette opération visant la traque des FDLR a aussi scellé l'arrestation de Laurent NKUNDA, son éviction du CNDP par son chef d'État-major et l'intégration rapide des troupes du CNDP au sein des FARDC, mettant ainsi une fin brutale à leur campagne victorieuse. Néanmoins, quand bien même les autorités congolaises ne veulent pas avouer que cette mission suicide proposé par l'administration Bush a été un échec, cette opération à occasionné des morts et un déplacement massif de la population civile victime des faits collatéraux. Malgré le bilan ci-dessus donné par le Général John NUMBI, cette opération n'a pas été capable d'anéantir les FDLR. * 69 LAURENT MUGISHO : De stratégie militaire dans la politique étrangère des Etats de la région des Grands Lacs, TFC (inédit) en R.I, FSSAP, U.O.B, 2008-2009 * 70 Voir le site : www.provincenordkivu.org |
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