Le rôle de l'Armée dans la pacification des nations. Cas de la RDC et du Rwanda( Télécharger le fichier original )par Dieu Merci BYANGOY Université de Lubumbashi - Licence en relations internationales 2011 |
SECTION I : ARMÉE COMME INSTRUMENT DE DÉFENSELa création d'une armée républicaine n'est en soit une fin, il faut encore doter la République d'une politique de défense innovante, adaptée aux menaces multiformes auxquelles le pays peut faire face, en vue d'optimiser les opportunités et de minimiser les vulnérabilités et arriver ainsi à accomplir les différentes missions d'une armée républicaine. En effet, « Un Etat qui n'élabore pas un concept de défense adapté à ses besoins, à ses potentialités, à ses caractères, manque à sa mission principale et se condamne à la soumission, peut-être à la disparition 24(*)», pour paraphraser Alain Plantey. Les armées et les politiques de défense sont pleinement concernées par le problème de l'influence et des rôles sociaux ainsi que de politique des idées. Vue des armées et les politiques de défense, comment cette question se présente-elle?, les politiques de défense et l'évaluation de puissance militaire sont, en règle générale, conçues et analysées, par les analystes comme par les praticiens, d'un point de vue matériel. La perspective la plus courante est issue des conceptions réalistes dans l'étude des relations internationales et du paradigme du choix rationnel. Dans les évaluations conventionnelles de la puissance et de l'efficacité militaires, ce sont des facteurs matériels qui sont considérés comme les déterminants, notamment le nombre des soldats et surtout aujourd'hui le nombre et la quantité des armements. Si la capacité du commandement, la surprise et la manoeuvre jouent un rôle, leur influence est souvent jugé moindre. Parallèlement, la stratégie militaire semble propice au paradigme de l'acteur rationnel, aux calculs et à l'expression des intérêts. Données matérielles quantifiables, maitrise des capacités physiques des armements et, de là, maitrise de la fabrication des armements et de leurs emplois caractérisent nombre de conceptions de la puissance militaire et de ses usages. Depuis l'Antiquité, la rationalité dans la stratégie militaire a été associée aux sciences et aux techniques. Ces rapports entre rationalité technique et rationalité stratégique sont d'ailleurs pour beaucoup dans la genèse du « paradigme de l'acteur rationnel » dans le domaine stratégique. Les exigences de la guerre et, plus généralement, l'action dans un milieu conflictuel sont au coeur de l'affirmation de la raison d'Etat et des intérêts des Princes, que l'on croit pouvoir distinguer de leurs croyances religieuses et de leurs aspirations idéalistes. Force, raison, connaissance : c'est la « liberté de conscience au fait des armes » qui apparait ici et que l'on retrouve dans la tradition réaliste en relations internationales25(*). Les lumières, mais également la première guerre mondiale et la création des armes nucléaires vont accentuer ce rapport à la rationalité, à la science et aux techniques, qui semble, à première vue, mettre à l'écart les idées, les normes et les cultures. De plus, il semble difficile de théoriser la stratégie sans le paradigme de l'acteur rationnel « (...) la théorie stratégique, écrit Lucien Poirier, ne se constitue et ne se justifie qu'en construisant du rationnel, du logique, malgré et avec les incertitudes propres à ce types d'action »26(*). §1. Armée instrument de légitime défense conformément à la charte de l'ONUC'est le droit de pouvoir préserver son intégrité lorsque l'on est victime d'une agression. En droit international, c'est la réponse qu'un Etat doit exercer contre un acte qui met en jeu sa souveraineté. L'historique du principe de la légitime défense. 1) Avant le Pacte Briand-Kellog de 1928.Les Etats pouvaient invoquer la légitime défense pour répondre aux atteintes qui leur étaient portées. Cette notion est encadrée juridiquement à partir du XIXème, suite à l'affaire de la Caroline (1837) entre les USA à la GB : un bateau américain utilisé par des canadiens pour détruire des navires anglais, est détruit par les britanniques dans le port américain où il s'était réfugié. Les USA ont invoqué une violation de leur territoire pour réclamer une mise en cause de la responsabilité de la GB, mais celle-ci a plaidé la légitime défense. Les parties ont alors adopté un compromis précisant cette notion : la légitime défense peut être invoquée si elle est immédiate, impérieuse et qu'il n'y a pas d'autres choix pour se défendre. Ces conditions ont toujours été reprises, et la légitime défense est devenue un principe coutumier. * 24 Alain Plantey, « Une diplomatie de la défense », in Stratégique, 2ème trimestre, 1985 * 25 Etienne Thuau, Raison d'Etat et pensée politique à l'époque de Richelieu, Paris, Albin Michel, 2000 (Bibliothèque de l'évolution de l'humanité) 1re éd : 1966), p. 317-318. * 26 Lucien Poirier, Essais de stratégie théorique, Paris, Fondation pour les études de défense nationale, 1983, p.19 |
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