II- Le «privacy paradoxÈ des réseaux
sociaux
Dans la première partie, nous avons pu découvrir
à quel point les individus sont de plus en plus conscients des pratiques
des entreprises. Donc, ils sont de moins en moins aptes à donner leurs
informations personnelles. Mais l'arrivée du web 2.0 avec ses fameux
réseaux sociaux entraîne des comportements complètement
irrationnels que nous allons essayer de comprendre dans cette partie. Pour nous
aider, nous avons réalisé une étude quantitative sur les
internautes français entre 18 et 25 ans.
a) Le comportement des utilisateurs français 18/25
ans
Selon, une étude officielle de Facebook en 2012, nous
sommes 26 millions d'utilisateurs en France. Parmi ceux-ci, les 18/24 ans sont
les deuxièmes plus présents avec 25% d'audience, juste
derrière les 25/34 ans (26%). Donc les 18/34 ans représentent la
moitié de la population de Facebook. Dans cette étude,
portée plus généralement sur les 18/25 ans, l'objectif est
de mieux comprendre leurs comportements. Nous avons donc réalisé
un
10
sondage quantitatif, basé sur un questionnaire en ligne.
Cette étude a recueilli 330 réponses d'internautes
français âgés entre 18 et 25 ans.
Nous pouvons constater que la tendance est à la
mobilité. En effet, 98% possèdent un ordinateur portable, 79%
possèdent un Smartphone, et 74% possèdent une connexion internet
illimitée. Les jeunes internautes contrairement au début du
siècle possèdent désormais tous les moyens pour toujours
être connectés (seul 19% possèdent un ordinateur de
bureau).
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Cette connexion permanente fait que 94% se connectent tous les
jours sur Facebook, et seul 1% n'a pas de compte. On peut donc en
déduire que Facebook devient un outil indispensable pour cette
population qui ne peut plus s'en passer. Ce réseau social
représente aujourd'hui plus d' 1 milliard de «citoyens».
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Juste derrière, il y a Google + (réseau social de
Google) qui est son concurrent direct, mais 36% des jeunes n'y ont pas de
compte et 18% ont des comptes qui sont inactifs. Cependant, cette population
utilise les réseaux sociaux comme un divertissement puisque les
réseaux sociaux professionnels ne sont pas aussi populaires qu'on le
croit. En effet, 55% des internautes n'utilisent pas Linkedin (dont 44% n'ont
pas de compte) et 66% n'utilisent pas Viadeo (dont 55% n'ont pas de compte).
Rappelons que Linkedin est le leader mondial des réseaux sociaux
professionnels et Viadeo, le leader en France des réseaux sociaux
professionnels.
Par ailleurs, un phénomène émerge avec
force, c'est le «microblogging»: «messages plus courts (140
caractères), plus instantanés et bien mieux pensés pour
être produits en mobilité» (Loukouman Amidou, 2012). Le
leader incontesté de ce phénomène est «Twitter»
avec plus de 100 millions d'adeptes dans le monde et un peu plus de 3 millions
en France. Sur ce réseau, les Hommes sont majoritaires avec 79,1% et les
15/25 ans représentent 49% des utilisateurs. Mais, dans notre cible, ce
réseau reste encore loin derrière Facebook, puisque 64%
n'utilisent pas ce réseau (dont 49% qui ne possèdent pas de
compte). Néanmoins, l'arrivée du réseau social Instagram a
fait un boom à tel point qu'il a été racheté par
Facebook le 9 avril 2012. Ce réseau social «est une application et
un service de partage de photos» (Wikipédia) disponible uniquement
sur Smartphone. Mais, 67% de nos internautes ne l'utilisent pas dont 57% n'ont
pas de compte. C'est une application née en 2010, élue en 2011
application de l'année par Apple, et possède déjà
18% des utilisateurs 18/25 ans français qui se connectent tous les jours
(3% de plus que Twitter).
Pour mieux comprendre la limite de la vie privée des
internautes 18/25 ans Français, nous leur avons posé quelques
questions sur diverses pratiques utilisées par Facebook. 72% ne
souhaitent pas que Facebook puisse informer leurs amis de l'endroit où
ils se situent, seuls 17% sont d'accord avec cette action. 49% ne veulent pas
informer leurs amis de la musique qu'ils écoutent contre 25% qui le
veulent bien. D'autre part, quand on demande si Facebook doit indiquer les
centres d'intérêts de chacun, la réaction de notre
échantillon est mitigée (38% sont d'accord contre 33% qui ne le
sont pas et 28% n'y prêtent pas d'importance). On remarque le même
effet pour la recommandation de page (32% sont d'accord contre 31% pas d'accord
et 37% n'y prêtent pas d'importance). Cependant, les internautes sont
majoritairement d'accord quand c'est «youtube» qui leur recommande
une vidéo (62% contre 11%). On peut constater à partir de tous
ces chiffres que, les internautes sont d'accord seulement quand ils ont un
bénéfice. Par exemple sur youtube, ils veulent bien la
recommandation car ils gagnent du temps sur la recherche (2ème
11
moteur de recherche après google). De plus, on constate
que 38% souhaitent indiquer leurs centres d'intérêts mais il y a
quelques années la tendance ne devait pas être la même. On
peut donc penser que d'ici quelques années le pourcentage
élevé des personnes contre le fait de mettre leur position
géographique sur Facebook, sera réduit.
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