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La gestion des risques dans le cadre des assurances- vie. Cas de la compagnie TRUST Assurances de Personnes (Alger )

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par Kais REKOUCHE
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur en statistique option finance et actuariat 2011
  

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2.3 Les méthodes de lissage paramétriques ou non-paramétriques

Elles permettent un ajustement assez fidèle aux données d'expérience. Contrairement aux modèles paramétriques, elles ne reposent pas sur l'hypothèse que la courbe de mortalité a une forme connue a priori et, à ce titre, ne sont pas prévues pour obtenir une estimation des taux de mortalité en dehors de la plage de lissage. On peut même noter qu'une extrapolation est par nature impossible pour les méthodes de lissages non-paramétriques étant donné que les taux de mortalité ne sont pas représentés à l'aide d'une fonction mathématique.

2.4 Modèles relationnels

Ils partent du même principe que la modélisation paramétrique, à la seule différence que le taux de mortalité est désormais exprimé en fonction non plus de l'âge, mais du taux de mortalité donné par une autre table. Ainsi, une table de mortalité connue est prise comme référence et il est supposé que l'on peut, à l'aide d'une fonction comprenant un petit nombre de paramètres, transformer cette table de mortalité de référence pour obtenir celle de la population étudiée.

Les modélisations paramétriques et les méthodes relationnelles permettent d'estimer les taux de mortalité même en dehors des plages d'âge d'expérience ; ce qui est une propriété intéressante. Il faut toutefois rappeler que ces approches font prendre un risque de modèle.

Pour limiter ce risque, nous allons analyser graphiquement les taux bruts de mortalité avant de sélectionner le modèle paramétrique ou relationnel.

Quand il y a trop de fluctuations dans les estimations brutes, il est intéressant d'effectuer un lissage non-paramétrique, préalablement à l'analyse graphique.

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Chapitre I : Les Risques liés à l'assurance-vie

A l'inverse, les méthodes de lissage paramétrique ou non-paramétrique permettent une plus grande fidélité dans l'ajustement aux taux bruts mais ne sont pas conçues pour être utilisées en dehors de la plage d'estimation.

Soulignons également l'intérêt des méthodes de lissages paramétriques ou non paramétriques pour le lissage en deux dimensions.

2.5 La modélisation paramétrique

La modélisation paramétrique repose sur l'hypothèse que la courbe de mortalité peut être représentée par une fonction mathématique.

Démographes et actuaires ont étudié de nombreux modèles potentiels et identifié ceux qui sont les plus adaptés à retracer ces caractéristiques.

Une attention particulière doit être accordée au nombre de paramètres contenus dans le modèle. En effet, si l'augmentation du nombre de paramètres permet un meilleur ajustement aux taux bruts, elle se fait au détriment de la robustesse du modèle, c'est-à-dire de sa capacité à refléter des caractéristiques générales des courbes de mortalité. Un modèle qui n'est pas robuste, donne de bons estimateurs s'il est adapté aux données. En revanche, s'il n'est pas approprié, il peut donner de très mauvaises estimations.

Nous présentons dans ce chapitre quelques modèles paramétriques, en commençant par l'une des plus anciennes la loi de Gompertz. Viennent ensuite les formules de Makeham, de Weibull, finalement la fonction logistique et la formule de Kannisto.

Ces modèles paramétriques ont été largement validés pour des données de population générale.

Pour une utilisation sur des données d'assurance, il est important de s'assurer au préalable que la population étudiée est relativement homogène. Citons, comme exemple de source d'hétérogénéité, la sélection effectuée à la souscription du contrat : la sélection peut influencer le risque de décès différemment selon l'âge de l'assuré. Ainsi la courbe de mortalité sera déformée de façon différente selon les âges. Plus généralement, les modèles paramétriques décrits ici s'appliquent à des tables unidimensionnelles.

Enfin, il ne faut pas négliger le risque qu'un modèle ne soit pas adapté aux données. Pour éviter cet écueil, il est nécessaire de procéder à toutes les vérifications usuelles, à commencer par une analyse graphique des estimations brutes des taux de décès en fonction de l'âge pour déterminer si la fonction choisie pour la modélisation paramétrique semble acceptable. Il est également nécessaire de procéder aux vérifications usuelles de la qualité d'une régression.

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Chapitre I : Les Risques liés à l'assurance-vie

a) Modèle de Gompertz (2 paramètres)

Sur de nombreuses populations, il a été observé que le taux instantané de mortalité augmente d'une manière quasi-exponentielle avec l'âge. Gompertz (1825) a proposé un modèle paramétrique simple qui traduit cette tendance : ux = B * Cx avec B>0, C>1

> B varie en fonction du niveau de mortalité,

> C mesure l'augmentation du risque de décès avec l'âge.

Cette fonction peut permettre de modéliser la courbe de mortalité car le taux augmente de façon exponentielle Il faut cependant savoir qu'elle tend à sous-estimer la mortalité avant 40 ans et à la surestimer au-delà de 80 ans.

La formule de Gompertz rend compte sous la forme ux = B * Cx du seul processus de vieillissement, mais il négligeait le faite qu'une partie des décès qui surviennent est due à des accidents. (Petauton 1996).

À l'instar de la loi normale, il s'agit d'une modélisation de phénomènes naturels qui s'applique à diverses situations en marketing par exemple, elle est utilisée pour connaitre la durée de vie d'un produit sur le marché nommée aussi courbe de vie, ou bien dans le domaine des ressource humaines pour estimer l'efficacité d'une formation courbe d'apprentissage, etc.

b) Modèle de Makeham (3 paramètres)

L'idée de Makeham est d'améliorer l'évolution de mortalité, pour y parvenir il a ajouté à la loi de Gompertz un paramètre a indépendant de l'âge, appelée mortalité extérieure à l'individu. Pour améliorer l'évaluation de la mortalité, Makeham (1960) a enrichi la formule de Gompertz d'un paramètre ux = A + B * Cx Avec A>0, B>0, C>1

On considère usuellement que le paramètre A rend compte de la mortalité accidentelle, indépendante de l'âge. Cette interprétation peut poser question car il arrive d'obtenir des valeurs négatives pour A.

La formule de Makeham ne résout pas le problème de la surestimation du risque aux âges supérieurs à 80 ans déjà rencontré avec la formule de Gompertz, l'utilisation de ce modèle sera liée à l'âge limite d'assurance du produit étudié

Ces formules ont pendant très longtemps eu la faveur des compagnies d'assurance du fait des propriétés simples qu'elles présentent dans les calculs d'assurances sur plusieurs têtes (Petauton 1996)

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Chapitre I : Les Risques liés à l'assurance-vie

c) Modèle de Heligman-Pollard (8 paramètres)

Cette loi a été introduite par L. Heligman et J.H. Pollard. Ce modèle, composé de trois courbes et de huit paramètres, prend en considération la mortalité infantile.

*+ = H~+~I)J ( K L e3N(:~ +3:1 O)Z ( PQ+

1 ( PQ+

H(+~I)J :La Première composante de la fonction Heligman-Pollard, représente la mortalité infantile C<0, le premier composant diminue rapidement.

K L e3N~:~ +3:n O)2 : La deuxième partie représente la mortalité accidentelle Makeham

PQ+/1 ( PQ+: La dernière composante représente la mortalité due au processus de vieillissement introduite par Gompertz. Contrairement à cette dernière, cette composante est représentée par un modèle logistique.

On peut montrer que, dans ce modèle, la mortalité tend asymptotiquement vers une droite, alors qu'elle a une forme exponentielle dans le modèle de Gompertz.

Ainsi, aux âges les plus élevés, le modèle de Gompertz donnera usuellement des estimations supérieures à celles du modèle de Heligman-Pollard.

d) Le modèle logistique et l'approximation de Kannisto (de 2 à 4 paramètres)

Les trois premiers modèles présentés précédemment (Gompertz, Makeham, Weilbull) impliquent que la probabilité de décès (qx), tende asymptotiquement vers (1) quand l'âge augmente.

Une autre possibilité est que la probabilité de décès augmente avec l'âge mais tend vers une limite inférieure à (1). C'est l'hypothèse qui est contenue dans le modèle logistique (le modèle de Kannisto est une simplification du modèle logistique), où :

G * UV+

*+ =

 

1 ( G * UV+

D'après ce modèle, il n'existe pas de limite maximale à la durée de vie humaine étant donné que, à aucun âge, la probabilité de survivre jusqu'à l'âge suivant ne devient négligeable.

Le modèle logistique présente donc une approche relativement différente des précédents modèles quant à la mortalité aux âges les plus élevés.

Ainsi une divergence entre les modèles est toujours observée aux âges très élevés (même avec un ajustement très similaire sur la plage 80- 100 ans, on observe une divergence au-delà de 100 ans).

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Chapitre I : Les Risques liés à l'assurance-vie

Le modèle le plus général comporte 4 paramètres : ;+ = H ( I*WJ2 HYUZ H > 0, G > 0. Il

7~X*WJ2

inclut le modèle de Makeham, dans le cas où (D=0). 2.6 Lissages paramétriques

Le lissage paramétrique consiste à trouver une courbe paramétrique qui représente bien l'évolution des taux de décès en fonction de l'âge. Contrairement à la modélisation paramétrique, il ne s'agit pas de postuler a priori une forme bien précise pour la courbe de mortalité mais de déterminer, celle qui s'adapte le mieux aux taux bruts parmi une famille de fonctions mathématiques.

Les fonctions utilisées doivent être suffisamment flexibles pour permettre d'obtenir une courbe de taux lissés qui soit proche de celle des taux bruts.

Nous présentons ici deux familles de fonctions qui peuvent être utilisées pour effectuer un lissage paramétrique. Nous commençons par les splines. Pour effectuer un lissage paramétrique, on a recours aux techniques de régression linéaire généralisée quand la variable expliquée est une fonction linéaire des variables explicatives, ou bien aux techniques de régression non linéaire quand cette fonction n'est pas linéaire.

Dans ce dernier cas, il est fait appel à des techniques itératives qui nécessitent de choisir des valeurs initiales pour les paramètres de la fonction. Le choix de ces valeurs initiales est un élément crucial car elles doivent être suffisamment proches de leurs vraies valeurs pour que la procédure de régression converge.

a) Méthode des splines :

Le terme spline tire son origine d'une technique utilisée autrefois pour construire les coques des navires. Cette technique permettait d'obtenir, entre les points d'attache, la forme la plus lisse possible. Les mathématiciens ont étudié cette forme à partir de 1946 et en ont dérivé la fonction spline. Dont les restrictions aux intervalles [\ , [\+7 , ] = 0, ... ,1

sont des polynômes de degré _ > 0 par convention [6 = 8 et [\ = (8

Lissage par un spline L'ajustement d'une fonction spline aux estimations brutes des taux de décès se fait par la méthode des moindres carrés pondérés (minimisation de la somme pondérée des écarts quadratiques entre les estimations brutes et lissées.

aC = ? c+ *

+ +g+\?h i+ " *j+~k.
def

Pour les poids, on peut par exemple utiliser les effectifs sous risque ou l'inverse des variances des estimateurs bruts.

Dans l'objectif de minimiser SC, le déplacement d'un noeud est parfois plus intéressant que l'ajout d'un noeud supplémentaire. Pour déterminer les valeurs des noeuds, plusieurs approches sont envisageables.

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Chapitre I : Les Risques liés à l'assurance-vie

Une première consiste à les fixer préalablement à la minimisation et à comparer les résultats obtenus avec plusieurs choix différents. Une analyse graphique de la courbe de mortalité peut aider à déterminer les valeurs et le nombre de noeuds. Une approche alternative serait d'inclure les valeurs des noeuds dans les paramètres de la minimisation.

b) Méthode des moyennes mobiles pondérées (MMP)

La méthode des moyennes mobiles centrées symétriques pondérées, est l'une des premières méthodes de lissage à avoir été développée.

Dans ce cadre, citons en particulier, les travaux d'E.L. De Forest dans les années 1870. La méthode MMP est assez peu utilisée aujourd'hui car des méthodes plus efficaces lui ont succédé.

La valeur lissée du taux de mortalité est obtenue en prenant la moyenne mobile pondérée de 2[ ( 1 des estimations initiales consécutives (taux de décès estimés bruts), indicées de x " ]

m

La formule générale pour un lissage de degré 2[ ( 1 est i+ = ? Z\ *

\g3m *j+~\

c) Méthode de Whittaker-Henderson

Cette méthode de lissage doit son nom à E. T. Whittaker (1923), et à R. Henderson (1924). La méthode de Whittaker-Henderson consiste à rechercher le meilleur compromis entre l'adéquation aux données brutes et la régularité de la courbe de mortalité. Les taux de mortalité lissés sont obtenus en minimisant la mesure n = o ( )a, où :

· o = ? c+ *

+ +g+\?h (i+ " *j+~k, o est la somme pondérée des carrés des écarts entre
def

les valeurs lissées et les valeurs brutes, elle mesure la fidélité des taux de mortalité lissés aux taux bruts. Plus les taux lissés se rapprochent des taux bruts, plus la valeur de o diminue.

· a = ? ~pq * i+)2

+ def3q , S est la somme des carrés des différences d'ordre z des

+g+\?h

taux lissés, elle permet d'évaluer la régularité de la courbe lissée. Plus l'aspect de la courbe est régulier, plus la valeur de S diminue.

· z est un entier positif. En pratique, les valeurs les plus utilisées sont z = 2, 3 ou 4.

· h est un réel positif qui permet de contrôler l'influence que l'on souhaite donner à chacun des deux critères précédents. Plus h est grand, plus la minimisation porte sur le terme S et impose à la courbe une allure régulière. Plus h est petit, plus la minimisation accorde de l'importance au terme F et impose à la courbe lissée de se rapprocher des données brutes. Soulignons que si 0 = h, aucun lissage n'est effectué.

· c+ sont les poids donnés à chaque âge (c+=0).

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo