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La gestion des risques dans le cadre des assurances- vie. Cas de la compagnie TRUST Assurances de Personnes (Alger )

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par Kais REKOUCHE
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur en statistique option finance et actuariat 2011
  

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1.5 Limite des outils de 1re génération

a) Cas où l'approche statique est inadaptée

D'une façon générale, l'approche statique privilégiée par les outils de 1re génération introduit des distorsions dans la perception des risques :

> D'une part, elle ne prend pas en compte les bénéfices générés par les versements futurs ou par l'activité de production des futurs contrats. Ceci peut sembler conforme au principe de prudence comptable, mais nous ne sommes pas ici dans l'optique de l'enregistrement du passé, mais bien dans celle de l'analyse prospective de l'équilibre du bilan.

> D'autre part, l'approche statique sous-évalue ou ignore entièrement certains risques financiers associés, non pas aux stocks d'épargne déjà constitués, mais aux versements futurs effectués sur les contrats existants.

Dans ce cas (très fréquent), les caractéristiques de l'actif constitué face au contrat vont être modifiées en fonction du niveau et du contexte financier des versements futurs. En particulier, les versements effectués par les clients dans un contexte de baisse des taux auront pour effet de diminuer le rendement global des portefeuilles obligataires.

b) Limitation au seul risque de taux

Lorsque les contrats d'assurance étudiés relèvent bien de l'analyse statique, les outils de 1re génération proposent une approche simple et compréhensible, mais entièrement focalisée sur le risque de taux. A la limite, la recherche tend à réduire la question de l'adéquation actif-passif, à la sensibilité de la Valeur Actuelle Nette (VAN) au risque de taux.

Cette analyse est pertinente s'il est possible d'assimiler actifs et passifs à des échéanciers de taux fixe ; ce qui peut être envisagé pour une activité d'assurance limitée aux produits les plus simples (bons d'épargne vie ou bons de capitalisation), et dont les placements seraient effectués presque exclusivement en obligations.

Les risques liés au comportement de la clientèle, notamment en matière d'exercice des options cachées, ne peuvent pas être décelés ou traités par les outils de 1re génération. Les risques de marché non directement liés aux taux obligataires (risque boursier ou immobilier, risque d'inflation) ne peuvent pas être non plus analysés par ces outils.

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Chapitre II : Réassurance & Gestion actif-passif

c) Inadaptation aux passifs des assureurs vie

La recherche d'immunisation du risque de taux est fondée sur un concept mathématique : la sensibilité ou la duration du passif. Mais en toute rigueur. La duration n'est définie que pour des séries de flux financiers fixes et indépendants des taux.

Or les engagements des assureurs vie ne présentent que rarement cette caractéristique de fixité. On peut, certes, définir une sensibilité locale du passif aux petites variations de taux, en faisant l'hypothèse que de faibles variations ne peuvent pas modifier le comportement de rachat ou de prorogation de la clientèle. Il faut alors conserver à l'esprit que cette immunisation ne protégera pas réellement l'assureur contre de fortes variations des taux.

Mais pour que cette sensibilité locale ait un sens, il faut encore faire une hypothèse plus forte. Il faut supposer que le taux servi par l'assureur reste indépendant des taux de marché jusqu'au terme du contrat.

d) Risques comptables ignorés

Les problèmes comptables ne sont pas envisagés par les outils de 1re génération. Or les différentes provisions prudentielles relatives à la gestion des actifs qui sont les :

> provisions pour risque d'exigibilité > provisions pour aléas financiers > provisions globales de gestion,

Constituent un souci majeur pour les assureurs puisqu'elles impactent le niveau des fonds propres, et donc la marge de solvabilité. Il est pratiquement indispensable d'utiliser des outils complémentaires pour mesurer ces risques.

e) Conclusion sur l'utilisation des outils de 1re génération

En conclusion, les outils de 1re génération sont utiles pour mesurer approximativement les enjeux de l'adéquation actif-passif. Mais ils ont été créés par les banques, dans les années 30 à 70, dans un contexte où les ressources et les emplois bancaires étaient pratiquement assimilables à des titres à taux fixes. Pour les sociétés d'assurance vie (ainsi d'ailleurs que pour les banques), la situation actuelle est bien différente.

Les outils d'analyse des flux financiers ne peuvent traiter exhaustivement car :

> seuls les risques de taux sont étudiés

> les flux du passif sont rarement fixes et se prêtent mal aux calculs de duration

> certains risques de bilan ne peuvent pas du tout être étudiés avec une vision statique.

A des degrés divers, tous ces points seront abordés et traités plus efficacement par les outils de 2ème génération, à savoir les modèles déterministes.

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Chapitre II : Réassurance & Gestion actif-passif

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore