Ecole Nationale Supérieure de statistique et
d'Economie Appliquée ex (INPS)
Mémoire de fin de cycle en vue de l'obtention du
diplôme d'ingénieur d'Etat en économie et statistique
appliquée option ; Finance et Actuariat
La gestion des risques dans le
cadre des assurances vie
Cas de la compagnie TRUST Assurances de Personnes
Présenté par : REKOUCHE Kais
Sous la direction de : BENKHLIFA Brahim
(ENSSEA)
Promoteur : TIBAOUI Mehdi (TRUST Assurances de
personnes)
Année 2011
Remerciements
En premier lieu, je tiens à remercier mon promoteur de
mémoire Mr Mehdi TIBAOUI, pour le soutien et la confiance qu'il m'a
accordée. Je remercie aussi vivement mon encadreur Mr Brahim
BENKHLIFA.
Je présente mes sincères remerciements à
Mr ZERROUKI et Mlle TAGMOUNTE, de m'avoir fait l'honneur d'accepter de
participer à mon jury.
Je remercie tous les membres de l'équipe de la Trust
assurance de personnes pour leur accueil chaleureux, leur aide tout au long de
mes six mois de stage. Je les remercie pour les nombreux conseils qu'ils m'ont
donnés ainsi que l'intérêt qu'ils ont montré
à mes travaux de recherche.
Je remercie l'ensemble de mes professeurs, de mes amis ainsi
que tous mes camarades de ENSSEA.
Une pensée particulière à la mémoire
de mon ami Nassim DALI.
Je tiens aussi à remercier mes proches, ma tante Naima,
ma cousine Meriem, un remerciement particulier à ma soeur Soumia, un
affectueux remerciement à Lina pour son soutien sa gentillesse et sa
patience.
Enfin, je veux dédier ce travail à mon
père, à la mémoire de ma mère. Les mots que je
pourrais écrire ne sont pas à la hauteur de ce que je peux
ressentir à leur égard. Je les aime du fond du coeur et les
remercie pour l'amour et le soutien qu'ils m'ont donné tout au long de
ma vie. Je les remercie surtout de m'avoir inculqué les valeurs morales
qui m'ont permis de devenir la personne que je suis.
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Introduction
Les définitions du mot risque sont nombreuses, selon le
domaine étudié, l'application ou encore les époques. Dans
un premier temps, le mot "risque" n'apparaissait même pas alors qu'il
était question de jeux de hasard. Plus tard, les mathématiques se
sont explicitement penchées sur le calcul de risques. Cependant, une
définition indéniable émerge, à savoir que le
risque est un danger potentiel. Pour l'assureur, il représente la
probabilité du sinistre encouru, ou encore l'espérance
mathématique de ce dernier.
Les mathématiciens furent les premiers à
employer le mot "risque" dans son sens abstrait, complètement
dégagé de connotations normatives, à l'instar de
Bernoulli, attribuant une mesure du sort. Ce dernier mot désigne les
conséquences de la participation aux jeux de hasard que les
mathématiciens ont dénommé "variable aléatoire". A
partir de là, les probabilistes vont se délecter de
résoudre des questions liées à des jeux de
société, ou d'inventer des jeux qui illustrent des
problèmes mathématiques.
On confond donc, généralement, le risque avec sa
mesure. Ces métonymies, qui vont de l'objet à sa
représentation, ou de l'objet au sujet, permettent une grande
variété d'emplois du mot "risque". On peut rappeler que si la
signification principale du risque reste inchangée, seule sa
désignation s'élargit, à travers les époques, ainsi
que les domaines d'applications.
Les assurances, qui touchent, par nature, des
phénomènes aléatoires, offraient dès l'origine un
domaine d'application pour le calcul des probabilités. Il s'agissait de
déterminer avec une certaine précision les primes. Les assurances
sur la vie vont susciter une abondante littérature. C'est ainsi qu'avec
la question de l'évaluation des assurances-vie que se développent
véritablement les mathématiques actuarielles. En effet, il y a
là un enjeu à la fois pour les gestionnaires qui ne peuvent
évaluer les rentes à vue de nez, et pour les
mathématiciens qui s'intéressent au formalisme des
séries.
Assurance vie, l'expression est trompeuse, car elle confond
assurance décès et assurance contre le risque de vivre,
au-delà d'un âge préalablement déterminé
entre l'assuré et l'assureur. L'évaluation des primes d'assurance
décès nécessite de connaître la probabilité
de décéder dans l'année. En revanche, l'assurance vie,
à proprement parler, couvre un grand nombre de possibilités qui
consistent en général à échanger un montant certain
(la prime) contre une somme hypothétique (le sinistre). Dans le cas
d'une rente viagère, cette somme hypothétique est un revenu
annuel régulier payé au contractant qui peut ainsi se garantir un
revenu régulier jusqu'à la fin de ses jours (dont la date est,
à l'évidence, inconnue à la signature du contrat).
2
Aujourd'hui, la mathématique actuarielle est l'un des
domaines les plus importants de la recherche appliquée en finance. Nous
verrons dans le présent document qu'une compagnie d'assurances vie dont
l'activité présente une singularité, implique des outils
de gestion spécifiques. Ces outils ont pour objectifs
l'évaluation du risque encouru par la compagnie d'assurances et sont
à la base de la détermination des primes demandées aux
assurés, ainsi que l'évaluation des provisions
mathématiques.
~Comment une compagnie d'assurances peut-elle fixer le montant
d'une prime, alors que les éléments ou les paramètres
constituant cette dernière sont aléatoires ?~
Nous tenterons de dépasser cette vison simplicite qui
consiste à penser qu'une compagnie d'assurances est une entreprise comme
une autre vendant des polices d'assurances ; ce qui est loin d'être le
cas. En effet, au-delà de vendre des polices d'assurances, une compagnie
prend en charge des risques, les gère, les couvre, les transfère,
et parfois les revend.
Nous chercherons à modéliser le risque. Dans ce
cadre, nous pouvons noter que le risque est partout et concerne aussi bien les
individus que les entreprises. Quant aux compagnies d'assurances elles sont
aussi confrontées à un risque, nécessitant parfois le
recours à la réassurance. Aujourd'hui, il est impensable de
gérer une compagnie d'assurances sans recourir, de façon
systématique, à des études de modélisation du
risque encouru et l'optimisation sous contraintes.
Cependant, il est important d'aller au-delà de simples
résultats élémentaires de probabilités et de
concepts de base des mathématiques financières, car elles se
fondent sur des modalisations liées à la vie humaine, d'où
l'importance d'en saisir toute la portée mais aussi les limites.
Pour comprendre la gestion des risques ou bien la politique de
gestion du risque d'une compagnie d'assurance, nous devons, au
préalable, répondre à un certain nombre de questions.
> Quels sont les différents risques liés
à l'assurance-vie ?
> Quels sont les outils utilisés pour mesurer ces
risques ?
> Quelle est le lien entre ces différents risques ?
> Quels sont les moyens adéquats pour modéliser
ce risque ?
Le présent mémoire va traiter, dans sa
première partie, la notion de risque dans le but d'appréhender
les mécanismes qui régissent la gestion du risque en assurance
vie et plus précisément le risque lié à l'assurance
de personnes.
Dans le premier chapitre de ce mémoire nous allons nous
intéresser à la partie névralgique de l'assurance de
personnes dénommée la production, ou la couverture du risque
moyennant une prime de risque en faisant une analogie avec une entreprise.
Cette partie représente la production pour une compagnie d'assurances
dont la police
3
d'assurance est le produit. Elle comporte un risque dit
technique ou risque viager (lié à la durée de vie), et qui
est le propre de l'assurance de personnes. A l'évidence, ce risque
existe dès lors que le contrat d'assurance prévoit une prestation
d'un montant différent ou une date différente de versement de la
prestation selon que l'assureur survit ou décède.
Nous verrons quelles sont les méthodes et les
techniques utilisées par les compagnies d'assurance pour mesurer,
quantifier et modéliser ce risque afin de calculer une prime de risque
qui respecte le principe d'équité.
Dans le deuxième chapitre, nous examinerons les risques
encourus par la compagnie d'assurances ainsi que les risques que l'on pourra
qualifier de collatéraux, car assimilés à des risques
indirects liés à l'activité de l'assurance. Aussi, nous
nous intéresserons à la Direction financière où
demeure le risque financier qui est lié aux variables économiques
telles que le taux d'intérêt, et par conséquent au risque
de taux, puisque l'essentiel de ses placements est constitué de produits
obligataires, et qui peuvent créer un décalage
préjudiciable entre la valeur des actifs et celle des passifs.
Une de ces spécificités majeures de la compagnie
d'assurances reste l'inversion du cycle de production, par rapport à un
cycle de production dit classique. En effet, celui de la compagnie d'assurances
est inversé, c'est-à-dire que le prix du produit (l'assurance)
est déterminé avant que les charges (le coût du sinistre)
ne le soient. Cette spécificité propre à l'assurance
nécessite de recourir à la gestion de l'actif-passif, dans
l'établissement de leurs bilans, ainsi que dans le calcul des
différentes provisions liées à leur activité, dans
le but de se soumettre aux exigences réglementaires (comptables et
prudentielles) imposées par les autorités compétentes en
la matière.
Dans le dernier chapitre, nous allons nous intéresser
au cas de la Trust assurance de personnes, avec une vision globale de
l'environnement de l'assurance vie en Algérie, nous élaborerons
une table de mortalité, en se basant sur le modèle
Gompertz-Makeham aussi au travers d'une étude non exhaustive du
portefeuille de contrats de la Trust nous verrons, les
spécificités des différents contrats.
L'anticipation des coûts de gestion liés à
la production, ainsi que la maitrise des risques du portefeuille
d'assurés reste une condition nécessaire à
l'activité de l'assureur, et qui ne peut être envisageable sans
ces prérequis. Le rôle prédominant des compagnies
d'assurances dans l'économie, mais aussi le risque qu'elles
représentent, implique qu'elles soient en permanence
contrôlées et encadrées.
Comme nous pouvons le constater l'assurance de personnes est
sujet, à un certain nombre de risque sans compter celui,
prédominant à son activité (risque viager). Nous verrons
que ces risques ne sont pas cloisonnés, par chaque direction de la
compagnie d'assurance, mais liés entre eux, ce qui nous conduit à
adapter une vision plus globale de la compagnie d'assurances.
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Ainsi nous devons concevoir les risques, liés à
chaque direction, non pas comme des éléments indépendants
mais comme un ensemble régie par un mécanisme transversal, aux
différentes directions, qui consiste en "la gestion du risque". Toute la
problématique de l'assurance vie réside dans l'optimisation de ce
processus.
La Direction générale a pour rôle
d'adopter une stratégie qui pilote la gestion risque,
régulièrement alimentée en indicateurs, nécessaire
à cette gestion, qui sont transmis par les différentes
directions, d'où une nécessité d'une communication claire
et directe.
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