1.2.2. Situation des filles-mères en Afrique
Il est curieux de constater que malgré toutes les
campagnes pour promouvoir l'usage des contraceptifs, seule une minorité
d'adolescents sexuellement actifs les utilisent .Les jeunes ne planifient
généralement pas leur vie sexuelle.
Chaque année, plus d'un demi million de femmes
meurent suites à leur grossesse ou de complications à
l'accouchement, y compris environ 70 000 jeunes filles et jeunes femmes
âgées de 15 à 19 ans, selon la Directrice
générale de l'UNICEF, Mme Ann M. Veneman, au cours du lancement
du rapport à Johannesburg. « Depuis 1990, les complications
liées à la grossesse et à l'accouchement ont tué
environ 10 millions de femmes ».
Dans beaucoup de pays Africains, parmi lesquels la Namibie, le
problème des grossesses d'adolescents étaient très
sérieux. Un grand nombre de jeunes filles avaient leurs premier enfant
à l'âge de 18 ans, nombreuses étaient celles qui devaient
quitter l'école en apprenant qu'elles étaient enceintes (RAPPORT
DE LA QUATRIEME CONFERENCE REGIONALE DES FEMMES AFRICAINES, 2004 :6)
Au Mali, le nombre de fille-mère, selon les
estimations, dépasse les 20 000. « Sur dix naissances, il
y a au moins deux qui concernent des jeunes filles non
mariées », explique une sage-femme.
En plus des problèmes d'ordre social (rejet,
honte), ces filles-mères alimentent très souvent les pages faits
divers des journaux. Elles sont très souvent à la base
d'infanticides.
1.2.3. Situation des filles-mères au
Rwanda
Au Rwanda, selon les enquêtes menées par
CNLS(2008,26), on a pu remarquer que au moins 46.15% des garçons
adolescents âgés de 13 à 18 ans et 53.84 des filles
adolescentes affirment avoir déjà eu des rapports sexuels
à ces âges par curiosité de savoir ce que c'est ces
rapports.
25% de la population jeune Rwandaise sont sexuellement actifs,
mais la grande majorité d'entre eux ignorent les facteurs qui en
dérivent. Il y a des risques non désirés, les infections
et transmissions du VIH/SIDA, les grossesses non désirées,...Il
est nécessaires pour les parents d'apprendre à leurs enfants et
jeunes les conséquences de ces relations précoces. Cela aidera
les enfants dans toute leur vie pour prendre des décisions valables en
matière de la sexualité (MINISANTE, 2006 :16).
1.2.3.1. Période pré coloniale
Le Rwanda de la période pré coloniale,
était un pays où parler de la sexualité était
quelque chose de normale contrairement à ce que l'on pense. Les parents
parlaient à leurs enfants à propos des relations et le
comportement qu'ils peuvent prendre pour leur avenir. Même si on ne
pratiquait pas beaucoup ces rapports avant le mariage, les jeunes Rwandais
avaient connaissances de cette pratique notamment à partir de leurs
mères et pères .Généralement dans la
société traditionnelle, il n'y avait pas des institutions
spécialisées en matière de la sexualité. Cette
éducation était dispersée par les membres de la
famille.
Dans le Rwanda ancien, si par malheur la fille arrivait
à tomber enceinte avant de se marier, la culture Rwandaise avait des
punitions sévères et immédiates.
Dans la région de Bugoyi, les filles-mères
avaient comme punition d'être exposé sur l'ile du lac Kivu et
devaient mourir de faim. Les petits ilots rocheux et arides de Ntera, de
Kapfunuka en sont devenus célèbres. Dans la région de
Nduga et même dans les autres régions frontalières de la
rivière Akanyaru, les chefs jetaient ces jeunes filles enceintes dans
les rivières, pieds et poings liés et même subissaient des
coups de rames une fois qu'elles arrivaient à tarder de disparaitre et
ca sous les yeux de la population qui assistaient.
Malgré la rigueur de la coutume Rwandaise, des cas de
grossesses de ces filles étaient rares et les filles qui parvenaient
à échapper ces châtiments devaient fuir le pays et aller
très loin du pays y faire leur vie.
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