1.1.2. Contexte démographique et juridique
Les perspectives démographiques élaborées
par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNDU, 2002)
estiment la population Angolaise à 13,5 millions de personnes
correspondant à une densité de 10,5 habitants au km2.
Cette population est inégalement répartie selon la structure par
âge. En effet, la population jeune des moins de 20 ans représente
60% de la population globale (AFD, 2006). Celle-ci se caractérise par sa
jeunesse, avec 67 % de personnes âgées de moins de 25 ans. 23 % de
la population est constituée de femmes en âge de procréer.
Elle montre intégralement une augmentation constante de la population
urbaine due partiellement aux combats durant la guerre et au
phénomène d'exode rural consécutive à la
pauvreté des campagnes. La conséquence en est qu'une ville comme
Luanda, construite pour héberger un demi-million d'habitants, accueille
aujourd'hui plus de 4 millions de personnes (PNUD, 2005). La population urbaine
a ainsi progressé deux fois plus vite que la population totale pendant
ces cinq décennies. Avec un rythme de croissance de 4,7%l'an, l'on
constate que cette croissance accélérée de la population
angolaise est le reflet des mouvements de populations qui sont observés
à travers la manifestation des phénomènes
démographiques dont les niveaux et récentes tendances sont
résumés dans le graphique 1.1.
La fécondité est demeurée presque
constante depuis 2006. L'indice synthétique de fécondité
qui était en effet de 5,8 enfants par femme en âge de
procréer en 2006, a légèrement augmenté en 2010
(6,5 enfants par femme). Le graphique 1.1 présente les taux de
fécondité par âge en 2006 et 2010.
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Graphique 1.1. Taux de fécondité
générale par âge entre 2006 et 2010
Taux de fécondité
300
250
200
150
100
50
0
15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 groupe
d'âge
2006
2010
Source : Enquête sur les Indicateurs de la
Malaria en Angola (IIMA) , 2006 et 2010
Il existe entre les milieux une forte disparité (4.4 en
milieu urbain et 7,7 en zone rurale). Notons également que les
résultats de l'enquête portant sur les indicateurs du paludisme en
Angola (IIMA, 2006 et 2010), nous indiquent qu'il existe une forte
fécondité précoce dans le pays. En effet, 165% des femmes
âgées de 15-19 ans avaient déjà conçues en
2006. Tandis qu'en 2010, l'on notait un taux de 191% soit un accroissement de
5,2%.
L'entrée en union, qui demeure le cadre
privilégié de l'activité sexuelle et de la
procréation, est largement répandue en Angola. Elle demeure
précoce : en 2006, 32 % des femmes de 25-49 ans étaient
déjà en union à 19 ans et la moitié des femmes
entrent en première union dès l'âge de 17 ans. En 2006 et
2010, la moitié était en union respectivement à 16,5 ans
et 18 ans, il n'y a cependant pas eu d'évolution notable dans le
calendrier de la primo nuptialité entre ces deux dates. Le premier
rapport sexuel a lieu toujours très tôt, puisque l'âge
médian est de 16,5 ans chez les femmes en 2006. Cependant, il est en
recul par rapport au niveau de 2010 (18 ans) (INS, 2008).
En matière de législation, l'article 1 de la loi
24 du code de la famille en Angola stipule que les jeunes se marient à
l'âge de 18 ans. L'article 2 précise qu'exceptionnellement, la
fille âgée de 15 ans et le garçon âgé de 16
ans peuvent être mariés avec l'autorisation des parents.
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
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