5.3. Effets nets des facteurs explicatifs de la
pauvreté et la fécondité des adolescentes en Angola en
2006 et 2010 et leurs mécanismes d'action
Au niveau de chaque modèle saturé, on a
déterminé les effets nets des facteurs explicatifs pour chaque
niveau d'analyse.
En 2006 : les déterminants sont :
l'âge, le niveau de vie du ménage, la région et le niveau
d'instruction.
En 2010 : les déterminants sont :
l'âge, le niveau de vie du ménage, le milieu de résidence
et le niveau d'instruction.
Tableau 5.1 : Présentation des facteurs communs et
spécifique à chaque période
Niveaux d'analyse (en années)
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Facteur communs
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Facteurs spécifiques
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2006
|
Age, Niveau de vie du
ménage, Niveau d'instruction
|
Région
|
2010
|
Milieu de résidence
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Source : exploitation des sources IIMA, 2006 et 2010,
Angola
5.3.1. Facteurs explicatifs
5.3.1.1. Niveau de vie du ménage
L'association entre la fécondité des
adolescentes et le niveau de vie du ménage au modèle
saturé est significative au seuil de 5% quelle que soit l'année
(Cf. tableaux 5.2.a et 5.2.b). Ainsi, la variation de cette
fécondité tient compte du niveau de vie du ménage. En 2006
et 2010, l'introduction de la variable niveau d'instruction dans le
modèle M4 atténue l'effet du niveau de vie du ménage sur
la variable dépendante. Cependant, en référence aux
adolescentes issues de ménages riches, celles des ménages moyens
courent 2,05 fois plus de risque d'avoir au moins une naissance vivante en
2006. Ce risque est de 1,35 fois en 2010. Ainsi, ce risque a baissé de
0,7 fois en 4 ans en 2010.
![](Pauvrete-et-fecondite-des-adolescents-en-Angola-une-analyse-comparative-entre-2006-et-201079.png)
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Ceci peut s'expliquer par le contexte de pauvreté qui
prévalait dans le pays en 2006. En effet, en 2006, environ la
moitié des Angolais vivait en dessous du seuil de pauvreté. Cette
proportion a baissé en 2010 de 12,5% (INSA, 2011). Cette situation de
détérioration des conditions de vie contraste avec la faible
diffusion des services de santé de la reproduction, et plus
particulièrement de PF. Donc, les jeunes filles qui débutent plus
précocement leur vie sexuelle n'ont pas la chance d'éviter les
grossesses précoces. En fait, des études ont montré la
corrélation positive entre le niveau de vie et l'utilisation des
services de SR (BENINGUISSE, 2004).
Par ailleurs, les adolescentes de niveau d'instruction
élevé sont celles vivant en général dans les
ménages moins pauvres. C'est probablement pour cela que l'effet du
niveau de vie sur la fécondité adolescente s'atténue sous
l'introduction du niveau d'instruction.
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