2.2.2. La relation entre pauvreté et
fécondité
Plusieurs études (Montgomery etal.,1997;Nouetagni
,2004; Beauliere, 2003; Schoumaker et Tabutin, 1999; Birdsall, 1994; Desai,
1992; Eloundou-Enyegue, 1998; Lipton, 1983; Lockwood, 1997; Schoumaker, 1998;
Kobiané 1998 et A. Noumbissi et al. ,1998) mettent en exergue la
relation entre pauvretéé et fécondité. Ainsi,
Noumbissi et al. (1998) pour le Cameroun; J.F. Kobiané (1998) pour le
Burkina Faso, construisent un indicateur de pauvreté à partir des
données de l'enquête DHS (base de données
démographiques) et aboutissent à une différence de
fécondité entre "strates". L'un des reproches qui peut être
fait à cette étude porte sur le caractère réducteur
d'un tel indicateur du niveau de vie au regard du caractère
multidimensionnel du phénomène.
L. Mencarini (1997), travaillant sur les données LSMS
de l'Afrique du Sud, montre que la pauvreté est un facteur important
lié à la forte fécondité de la population noire
d'Afrique du Sud et que toute amélioration dans le niveau
d'éducation et les conditions de vie sera déterminante dans la
baisse de la fécondité dans ce groupe.
Schoumaker (1997), dans son étude sur ces
mêmesdonnées montre que, selon l'indicateur du niveau de vie
utilisé, la relation entre niveau de vie4 et descendance
finale peut être différente. Le fait que la taille du
ménage, qui intervient dans le calcul du niveau de vie des membres du
ménage, dépende elle-même de la fécondité du
couple, est au coeur de la difficulté de l'analyse, poursuit-il.
4Il utilise dans son indicateur du niveau de vie :
le revenu par personne, les dépenses par personne, les dépenses
alimentaires par personne, les dépenses par unité de
consommation, les dépenses par adulte, le revenudu ménage, les
dépenses du ménage, la part des dépenses alimentaires et
un indicateur composite qu'on peut construire à partir des DHS à
l'instar de l'approximation ou "proxi" de M R Montgomery et al. (1997).
![](Pauvrete-et-fecondite-des-adolescents-en-Angola-une-analyse-comparative-entre-2006-et-201037.png)
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Pauvreté et Fécondité des Adolescentes
en Angola : Une Analyse Comparative entre 2006 et 2010.
Lipton (1983) part du principe que dans des
sociétés rurales et agraires, les enfants sont par leur travail
une aide importante dans la lutte contre la pauvreté ; dès lors
les femmes et les familles ayant_eu peu ou moins d'enfants ont plus de risques
de devenir pauvres.Merwyn, 1986). La possibilité d'une moindre demande
d'enfants parmi les plus déshérités, a été
suggéré pour expliquer la plus faible fécondité des
paysans sans terre au Bangladesh,ceux-ci ne pouvant guère
bénéficier du travail de leurs enfants
(Egerö,1997).Nouetagni (2004) souligne que le niveau de vie influence
négativement aussi bien la parité atteinte au moment de
l'enquête quela fécondité du moment. Par rapport à
la fécondité du futur, il montre que les plus pauvres ont moins
de chance de désirer un enfant. Car, l'appauvrissement constitue un
facteur de dissuasion par rapport au désir d'enfant
supplémentaire.
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