III. Amélioration de la gestion de
l'environnement urbain.
Plusieurs études (cadre institutionnel et outils) ont
été menées au Gabon pour l'amélioration de la
gestion des écosystèmes urbains. Il s'agit principalement du Plan
National d'Actions pour l'Environnement (PNAE). Ces actions, pour la plupart se
sont révélées inefficaces, car les problèmes
liés au manque de maîtrise de l'occupation des sols, à
l'insuffisance du drainage, à l'absence de services de maintenance et
d'entretien, à l'insuffisance des programmes d'extension et d'entretien
des réseaux, à l'absence de prestataires d'assainissement, de
textes réglementaires, à la multiplicité des intervenants
et à l'insuffisance de la sensibilisation auprès des populations.
Ces problèmes se traduisent par de mauvaises conditions d'hygiène
et de prolifération des maladies hydriques.
Entre autres actions à mener, Le PNAE et nous,
préconisons pour les villes de la province de l'Estuaire des pistes
suivantes :
- La distribution, de façon pertinente, des
responsabilités entre l'Etat, les communes et les concessionnaires de
réseaux ;
- La production des documents d'urbanisme tels que les plans
d'occupation des sols, de schémas et de plans directeurs
d'assainissement de toutes les villes de la province et plus
particulièrement Libreville qui connaît ces problèmes avec
beaucoup de gravité.
- La préparation de stratégies d'assainissement
adaptées aux sites et au contexte économique ;
- La responsabilisation des municipalités, en
particulier dans la gestion des ordures ménagères, le traitement
des déchets solides et liquides, la maintenance et l'entretien des
ouvrages ;
- La réalisation des réseaux d'égouts
dans l'agglomération de Libreville ;
- L'assainissement des quartiers urbains par le curage des
canaux et caniveaux, les opérations villes propres, la création
de dépôts de matière de vidange, etc ;
- La sensibilisation des populations sur la collecte et le
ramassage des déchets, les risques liés au rejet des ordures dans
les cours d'eau et les canaux et l'occupation des zones « non aedificandi
»( vallées, bas-fonds,marécages ).
- Le développement de la participation communautaire,
notamment dans l'évacuation des eaux de surface dans les
communautés à revenus faibles ;
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Processus d'urbanisation et aménagement de la
province de l'Estuaire.
- La lutte contre la squattérisation, en
développant l'urbanisme opérationnel, la restructuration des
quartiers de Libreville et en revisitant certains textes d'urbanismes et
mécanisme d'attribution des domaines.
En somme, les propositions formulées dans le cadre de
la protection des écosystèmes urbains de la province de
l'Estuaire se focalisent plus sur la ville de Libreville qui est emprunt
à ces difficultés de manière quotidienne, alors que les
autres villes les subiront certainement dans un avenir proche.
Les actions complémentaires devront intervenir dans les
domaines de l'amélioration des voies de communication et de l'adduction
d'eau et de l'électricité.
Le réseau routier étant en très mauvais
état dans la province, il faudra bitumer les axes routiers suivants :
Libreville-Cap-Estérias, Libreville-Ndzomoé et Ntoum-Cocobeach.
De même, il faudra renforcer le bitume sur les axes routiers,
Libreville-Ntoum ; Ntoum-Kango.
Pour l'adduction en eau et en électricité, il
est à souligner que ces villes connaissent des problèmes d'eau et
d'électricité, c'est le cas du Cap-Estérias,
Ndzomoé, Ntoum et Cocobeach. A Kango par exemple, les populations des
quartiers de Nianame et Kafélé sont privées d'eau
potable55, mais aussi dans les quartiers sous-intégrés
de Libreville et Owendo. A cet effet, il faudra intensifier les réseaux
d'eau et d'électricité dans tous les centres urbains de la
province, pour ainsi permettre une meilleure distribution de ces services
vitaux.
Cependant, pour réaliser cette vision et afficher
clairement ses ambitions, l'Etat doit mettre en place, une politique de
développement et d'aménagement du territoire, concomitamment avec
des textes d'application de la loi organique15/96 du 06 juin 1996 relative
à la décentralisation.
La politique d'aménagement du territoire devrait
s'appuyer désormais sur la loi d'orientation de la
décentralisation. Elles sont toutes deux le fruit d'une volonté
politique relativement récente. Les deux processus sont
étroitement liés, tant dans les mécanismes de
définition des objectifs que des modalités de mise en oeuvre. Les
dispositifs institutionnels mis en place ont le mérite de définir
de façon précise, notamment au niveau national, la
répartition des responsabilités.
55 Quotidien d'information générale,
Gabon Matin, n° 414 du lundi 04 octobre 2010, p 5.
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Processus d'urbanisation et aménagement de la
province de l'Estuaire.
La loi d'orientation de la décentralisation donne aux
collectivités locales (communes et départements) la
responsabilité entière de l'élaboration de plans locaux de
développement (communaux et départementaux). Il est donc
indispensable que la politique de développement et d'aménagement
du territoire s'appuie sur ces orientations stratégiques, tout en
assurant la « descente » des priorités sectorielles.
Enfin, Il importe aussi d'assurer la cohérence entre
les textes de décentralisation et les textes techniques relatifs
à l'exercice de certaines compétences, notamment le foncier,
l'urbanisme, la gestion des ressources naturelles. La vision stratégique
du développement des communes urbaines devrait être le fruit de
concertations entre les instances des départements et des communes,
c'est-à-dire des zones rurales et urbaines.
Processus d'urbanisation et aménagement de la
province de l'Estuaire.
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