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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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2.2-) Les PME multibanques victimes de hold-up et de duplication de coût de transaction

L'interprétation des résultats sera faite en s'intéressant tout d'abord aux variables de contrôle puis aux variables relationnelles et enfin aux variables de multilatéralisation.

Concernant les variables de contrôle, l'âge, la taille et liquidité de l'entreprise ne présente pas de coefficients significatifs. Ces variables ne semblent pas avoir d'intérêt dans la facturation des services financiers par les créanciers de l'entreprise. Cette absence de liaison

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significative ne rejoint pas la conception selon laquelle le degré d'opacité de l'entreprise (mesuré par l'âge et la taille) serait inversement au rationnement de crédit et donc au coût de l'endettement.

Les garanties sont considérées comme une Proxy inverse des coûts d'agence. La variable garantie potentielle présente un signe significatif et négatif. Cette relation entre la propension à présenter des garanties sous forme d'actifs tangibles et le coût du crédit bancaire confirme les idées des théories de l'agence et du signal. La théorie de l'agence considère que les garanties ont un impact positif sur la dette puisqu'elles contribuent à réduire les coûts d'agence dirigeants-créanciers Le monitoring de la PME multibanque est moins fréquent et génère des économies de coûts qui son répercutés sur la tarification de ses services financiers.. Les garanties sous forme d'immobilisations corporelles sont donc un critère important conditionnant le coût d'endettement des PME. Lehmann et Neuberger (2001) trouvent également en Allemagne que le niveau de garantie offert par les PME pour une demande de prêts influence négativement sur le taux d'intérêt bancaire.

La variable performance présente également un coefficient négatif et significatif. Plus les PME génèrent suffisamment de profits leurs permettant éventuellement de couvrir leurs charges financières, moins le coût d'endettement est élevé.

Le niveau d'endettement de l'entreprise, représenté par la variable solvabilité de l'entreprise, à une influence positive et significative sur le coût du crédit. Contrairement à l'argument de Ross (1977), l'augmentation du niveau d'endettement de l'entreprise multibanque serait plus perçue par les banques comme une source supplémentaire de risque et non comme un signal de qualité. Un résultat similaire est trouvé par Ziane (2003), sur des données françaises.

La régression du coût d'endettement des PME montre que parmi les variables relationnels (X1, X2 et X3.1) seule l'étendue des services financiers offerts par la banque principale (X2) de l'entreprise est significative. Le signe positif de son coefficient peut trouver justification dans l'hypothèse du hold-up informationnel de Sharpe (1990). Les BP, opportunistes, utiliseraient l'avantage informationnel issu de la fréquence des contacts avec les PME pour satisfaire uniquement leurs intérêts. Weinstein et Yafeh (1998), dans le contexte japonais, trouvent également qu'en dépit du fait que l'étendue de la relation avec la banque

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principale est source de disponibilité de crédit, celle-ci s'accompagne d'un coût élevé et d'un faible niveau de croissance de l'entreprise74.

Les variables de multibancarisation (X4 et X5.1) sont tous positivement liées au coût d'endettement. Cependant, seule la variable nombre créanciers financiers a un coefficient significatif. Contrairement aux arguments de Fall et Diagne (2009), les EMF ne joueraient pas un rôle de certification de la qualité de l'emprunteur auprès des banques. Le signe positif de la variable dualisme banque-EMF tend plutôt à corroborer la thèse selon laquelle étant donné que les EMF se refinancent auprès des banques commerciales, les taux d'intérêt appliqués sur les crédits par ceux-ci seraient nécessairement supérieurs à ceux de la banque. La combinaison banque-EMF n'aurait donc pour conséquence qu'une augmentation du coût de la dette.

Les résultats obtenus sur la variable nombre de créanciers financiers sont similaires à ceux de Petersen et Rajan (1994) aux États-Unis, de Cánovas et Solano (2003) en Espagne, et de Shikimi (2005) au Japon. Ils corroborent la thèse de Diamond (1984) selon laquelle plus le nombre de créanciers est élevé, plus les coûts des transaction sont dupliqués et répercutés dans les conditions de financement de l'entreprise. L'argument selon lequel la multiplication des interlocuteurs financiers permettrait à la PME d'arbitrer sur les conditions de crédit proposées par chacun d'eux et d'en choisir la meilleure offre est infirmée en référence au coût du crédit.

La deuxième partie de ce travail avait pour finalité l'analyse de l'incidence de la multibancarisation sur le coût de l'endettement des PME camerounaises. Un parcours de la littérature théorique et empirique sur le sujet à permis de recenser un ensemble de variables caractérisant principalement ce régime de financement (Nombre de créanciers financiers, Dualisme banque-EMF, Durée et Étendue de la relation avec la banque principale). L'analyse basée sur un échantillon de 98 PME multibanques montre que, malgré le lien positif constaté entre ces variables et le coût de l'endettement, seules les variables Nombre de créanciers et Durée de la relation présentent des coefficients significatifs. La seconde hypothèse de la

74 Précisons que les auteurs justifient le faible niveau de croissance par le fait que les banque s'approprieraient les bénéfices de la relation de clientèle et, par un comportement opportuniste, dissuaderaient les entreprises à investir dans les projets innovants et risqués comme les investissements en immatériels.

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recherche selon laquelle le régime multibancaire de financement est lié positivement au coût de l'endettement n'a donc été que partiellement validée.

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