1.3.2-) La méthode d'échantillonnage
Cette recherche est menée sur deux échantillons
distincts par le régime de financement adopté (monobancarisation
Vs multibancarisation). La formation a reposé sur le processus de
sélection aléatoire. Le point commun des deux échantillons
est qu'ils sont constitués des entreprises qui s'endettent auprès
des banques. Afin de constituer des échantillons homogènes quant
à la stratégie de financement adoptée, quelques
restrictions ont été utilisées. Certains secteurs ont
été retirés des échantillons initiaux parce que
présentant un fonctionnement financier particulier (banques, services
financiers, sociétés de crédit-bail, compagnies et
courtiers d'assurances) ou parce que leur fonctionnement économique est
difficile à appréhender compte tenu des données
disponibles. Les filiales de groupes ont ainsi été
écartées afin d'isoler les comportements financiers individuels
des dynamiques éventuellement induites par la présence et
l'intervention possible d'une maison mère dans leurs financements.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
46
Les données utilisées portent sur les
années 2008 et 200943 (représentée par t-1 et
t) et concernent les entreprises exerçant principalement dans la ville
de Douala au Cameroun. Bien que les données portent sur deux
périodes, l'étude est assimilable à une étude
transversale, les données de l'année 2008 servant à
expliquer celles de 2009. Ce choix se justifie, comme le note Shikimi (2005),
par le souci de minimiser l'effet du changement de banque par les entreprises.
En effet, traiter du problème de conditions de financement requiert que
ce soit la (les) même(s) banque(s) qui finance(nt) l'emprunteur. Or la
prise en compte de la possibilité pour une entreprise de changer de
banque d'une année à l'autre constitue dans ce cas un biais pour
les séries en coupe longitudinale voire même temporelles. Le choix
de la ville de Douala comme lieu d'investigation est lié au fait qu'elle
est la ville du Cameroun et même de la sous-région
CEMAC44 où l'on rencontre le plus d'entreprises.
L'enquête menée en 2007 par l'INS sur 6027 entreprises
exerçant au Cameroun (dont 5243 ont effectivement été
retenues) révèle que cette ville à elle seule regroupe
environ 56,3 % des PME Camerounaises45.
L'échantillon n° 146 relatif à
cette partie de l'étude, est représenté par les
entreprises ayant optés pour le régime monobancaire de
financement comme choix stratégique. Il est constitué de 91 PME.
Ses principales caractéristiques sont agrégées dans le
tableau 2.3 ci-dessous :
43 Précisons que le fait de travailler sur
des données en coupe transversal nécessite que la taille de
l'échantillon soit importante pour permettre une plausible
généralisation des résultats de la recherche. C'est en
partie pour cette raison que la collecte des données a
nécessité plus de 4 mois d'investigation (d'Août à
Décembre 2011).
44 La Communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a été
créée en 1996. Elle remplace dans sa composante réelle
l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) qui
existait depuis 1964. La CEMAC regroupe six pays membres : le Cameroun, le
Congo, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, la République
centrafricaine et le Tchad. Elle est composée de deux unions
régies chacune par une convention (BEAC, 1996). D'une part, il y a
l'Union monétaire de l'Afrique centrale (UMAC). Celle-ci repose sur un
ensemble de règles de coopération monétaire entre les pays
membres et la France. Son objectif est, à travers la Banque des
États de l'Afrique centrale (BEAC), d'émettre la monnaie et d'en
garantir sa stabilité intérieure et extérieure. Elle
apporte également sans préjudice à cet objectif, son
soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l'Union. D'autre part, il y a l'Union
économique de l'Afrique centrale (UEAC) qui a pour rôle, de
favoriser la réalisation d'une intégration économique
réelle à travers la suppression progressive des barrières
douanières et contingentements. Elle vise en plus le renforcement de la
compétitivité des activités économiques et
financières, la convergence des politiques budgétaires nationales
avec la politique monétaire commune, ainsi qu'une véritable
coopération dans de nombreux domaines tels que l'industrie, le tourisme,
les transports, la formation professionnelle, l'énergie, l'agriculture,
etc.
45 Les résultats concernant les autres
villes Camerounaises sont respectivement de 27,5 % pour Yaoundé, 3,2 %
pour Garoua, 1,2 % pour Edéa 1,0% pour Bafoussam et 10,8 % pour les
autres villes.
46 Rappelons tout de même que
l'échantillon 2 sera présenté à la deuxième
partie du travail puisque faisant logiquement objet de cette partie.
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations
de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
Tableau 2. 3: Statistiques descriptives
de l'échantillon n° 1
EFFECTIF POURCENTAGE CUMUL
|
Sociétés à responsabilités
limitées (SARL)
|
45
|
49,5 %
|
49,5 %
|
|
SARL Unipersonnel
|
14
|
15,4 %
|
64,8 %
|
STATUT
|
Sociétés anonymes (SA)
|
18
|
19,8 %
|
84,6 %
|
JURIDIQUE
|
|
|
|
|
|
7
|
7,7%
|
92,3 %
|
|
|
Sociétés coopératives
|
7
|
7,7%
|
100 %
|
|
SECTEUR D'ACTIVITÉ
|
Industrie
|
18
|
19,8 %
|
19,8 %
|
|
50
|
54,9 %
|
74,7 %
|
|
23
|
25,3 %
|
100 %
|
CATÉGORIE
|
Microentreprises [1-9] employés
|
10
|
11,0 %
|
11,0 %
|
|
Petites entreprises [10-29] employés
|
38
|
41,8 %
|
52,7 %
|
D'ENTREPRISE
|
|
|
|
|
|
33
|
36,3 %
|
89,0 %
|
|
|
Taille supérieure de la moyenne entreprise
|
10
|
11,0 %
|
100 %
|
[50-149] employés
|
|
|
|
|
|
ÂGE
|
[1-3] ans
|
4
|
4,4 %
|
4,4 %
|
|
47
|
51,65 %
|
56,05 %
|
|
37
|
40,66 %
|
96,71 %
|
|
3
|
3,29 %
|
100 %
|
ENTREPRISES
|
Non
|
6
|
6,6 %
|
6,6 %
|
RATIONNÉES AU
|
|
|
|
|
PREMIER
|
Oui
|
Rationnement sur la taille des prêts
|
27
|
29,7 %
|
36,3 %
|
CONTACT BANCAIRE
|
|
Rationnement par exclusion bancaire
|
58
|
63,7 %
|
100 %
|
|
RÉACTION
AU RATIONNEMENT
Reste dans la même banque
Changement de banque
26
65
28,6 %
71,4 %
71,4 %
100 %
47
TOTAL
Source : de l'auteur à partir de
la base de données constituée
Le tableau ci-dessus mérite quelques commentaires :
- Il met en évidence le fait que les SARL sont
majoritaires avec un représentation dans l'ordre de 64,8 %. Elles sont
suivies respectivement des SA, des sociétés individuelles et des
sociétés coopératives dans les proportions respectives de
19,8%, 7,7% et 7,7%.
- L'échantillon est dominé par les entreprises
du secteur commercial avec 54,9 %,
suivent celles du secteur des services (25,3 %) et celles des
industries (19,8 %).
- Concernant la taille, les entreprises de moyenne taille
sont globalement majoritaires avec 47,3 % réparti à raison de
36,3 % pour les moyennes entreprises et 11 % pour la
Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de
crédit et coût de l'endettement : le cas des PME
camerounaises
48
taille supérieure de la moyenne entreprise. Elles sont
suivies par les petites entreprises avec un pourcentage de 41,8 %. Les
microentreprises ne sont représentées qu'à raison de 11 %
seulement.
- L'âge de l'entreprise est un paramètre
important dans l'appréciation de la qualité de l'entreprise. Nous
remarquons à la lecture du tableau une forte concentration des
entreprises dans la tranche d'âge [4-9] ans qui est évaluée
à 92,31 % (51,65 %+40,66 % représentant les tranches [4-6] et
[7-9] ans respectivement). Les entreprises de moins de 4 ans et de plus de 9
ans représentent 7,69 % de l'échantillon (soit 4,4 % + 3,29
%).
- Bien que l'échantillon soit constitué des
entreprises qui ont été victimes, au moins une fois d'un
rationnement sur le marché du crédit bancaire, 93,4 % de
celles-ci admet avoir été rationné dès leur premier
contact avec la banque (dont 63,7 % par refus d'accord de prêt par la
banque et 29,7 % rationné sur la taille des prêts).
- Le tableau met également en évidence la
diversité des orientations monobancaires des entreprises de
l'échantillon. C'est ainsi que 71,4 % des entreprises ayant choisi ce
régime de financement admettent avoir tout d'abord changé de
banque.
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