Perception et pratiques des populations du département sanitaire de Mulundu au Centre- Est du Gabon face au paludisme( Télécharger le fichier original )par Franck Rodrigue NDZONDO Université protestante Edwin Cozzens d'Elat - Master en santé publique 2012 |
VII.2: RecommandationsLes résultats de cette étude, nous amènent dans le but de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette maladie à formuler à l'endroit des décideurs et autres intervenants dans la lutte à différents niveaux les recommandations suivantes: VII.2.1 : A l'endroit des communautésØ S'approprier les mécanismes de lutte : l'EMPOWERMENT; Ø Assainir son environnement immédiat ; Ø S'informer sur les lieux et prix d'achat des MIILDE ; Ø Dormir sous MIILDE et procéder à la PID Ø Se rapprocherdesstructurescompétentesafinde ré imprégner les moustiquaires ; Ø Se rendre dans une structure hospitalière dès l'apparition des premiers signes pour une meilleure prise en charge ; VII.2.2 : A l' endroit du personnel de santéLe personnel soignant est au début et à la fin de toutes activités concernant la sensibilisation, l'éducation et laprise en charge des casde paludismenous leur recommandonsde : Ø S'efforcer à bien accueillir les malades ; Ø Participer à des séminaires, des ateliers ou des formations de renforcement de capacités ; Ø S'arrimer aux nouvelles directives de prise en charge des cas de paludisme ; Ø Sensibiliser les patients sur l'utilisation des MIILDE et autres méthodes de prévention contre le paludisme lors des consultations; Ø Travailler en étroite collaboration avec les partenaires au développement et lesONG. VII.2.3: A l'endroit des autorités et ONGNous leur recommandons de : Ø Mettre l'accent sur le renforcement de capacité des agents en ce qui concerne la reconnaissance des signes ou symptômes et la prise en charge des cas du paludisme ; Ø Renforcer la collaboration avecles partenaires au développement qui oeuvrent dans la lutte contre le paludisme; Ø Permettre l'accès équitable aux ressourcesdes communautéspour une meilleure prise en charge; Ø Intégrer l'approchecommunautaire dans la lutte en tenant compte de leurs croyances pour une meilleure réorientation des interventions ; Ø Approvisionner lesstructuressanitairesdudépartementen médicaments antipaludiques ; Ø Inculquer aux agents de santé les règles de bien séances en matière de réception des malades ; Ø Intensifier la lutte par la sensibilisation et la distribution des MIILDE non seulement aux deux populations cibles mais procéder au passage à l'échelle ; Ø Organiser des séances communautaires d'I.E.C sur le mode de transmission et de prévention du paludisme ; Ø Mettre en oeuvre les activités de la PECADOM ; Ø Revoir les prix des MIILDE à la baisse afin de permettre à toutes les couches de s'en procurer ; Ø Equiper les services de santé en matériel et logistique adéquats pour une détection, prise en charge précoce et correcte des cas; Ø Accélérer leprocessusdecohabitation entre la médecinemoderne et traditionnelle ; Ø Mener des activités de supervision, de suivi /évaluation ; Ø Accélérer le processus de la mise sur le marché d'un vaccin contre le paludisme ; Ø Créer des unités régionales de lutte contre le paludisme afin de mieux cerner la lutte. Ce travail est dédié au DIEU Tout Puissant au travers de son fils Jésus Christ qui n'a cessé de nous soutenir par sa grâce et à tous ceux qui me sont chers en particulier: Ø Mon pèreJoseph LIBENDZE Ø Ma mère Martine BATOMA épouse LIBENDZE Vous qui avez semé cette graine qui a germé et est aujourd'hui sur le point d'éclore. Vous mes ancêtres, mes frères et soeurs, pour la foi que vous avez toujours placée en moi et les encouragements à aller sans cesse de l'avant. Trouvez tous ici l'expression de ma gratitude. Au terme de ce travail, nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin, nous ont soutenu tout au long de cette formation. Nous formulons nos sincères remerciements à l'endroit : Ø Des autorités du Ministère de la Santé Publique du Gabon pour nous avoir accordé ce stage qui nous a permis d'acquérir de précieuses connaissances; Ø Son excellence M. L'Ambassadeur de la République Gabonaise auprès de la République du Cameroun et ses collaborateurs pour leurs encouragements et engagements dans le processus de cette formation ; Ø Des autorités de la République du Cameroun pour nous avoir accordé leur hospitalité durant ces trois années ; Ø Des autorités académiques de l'Université Protestante EDWIN COZZENS d'ELAT, pour tout le sens de l'organisation et le dynamisme dont ils ont fait montre tout au long de notre formation ; Ø Notre chef de département Dr. Marie Josée ESSI pour ses précieux conseils et son engagement dans le souci de nous administrer une formation de qualité ; Ø Notre directeur de mémoireDr. Maurice MANGA ZE qui, par sa disponibilité, ses observations et ses conseils, nous a orienté vers l'aboutissement de ce laborieux travail. Malgré vos multiples occupations, vous avez fait de ce travail une de vos préoccupations majeures. En acceptant de nous encadrer et faire face à nos multiples sollicitations, vous vous êtes montré très disponible et attentif. Veuillez trouver ici, l'expression de notre profonde gratitude ; Ø Tous les enseignants du département de Santé Publique et de la Faculté de Médecine de l'Université Protestante EDWIN COZZENS pour leur soutien inlassable et pour avoir tout mis en oeuvre pour nous donner une formation à la hauteur de nos attentes. Nous vous rassurons de faire un bon usage de vos conseils. Soyez-en tous remerciés ; Nos remerciements vont également à l'endroit : Ø Des autorités politico-administratives du département de Mulundu pour avoir facilité la mise en oeuvre de cette activité et les populations de ce département pour leur précieuse collaboration ; Ø De ma chérieJudith MOUTSAYOUSSOUépouse NDZONDO, pour son appui multiforme et pour avoir supportée l'éloignement que le très haut te bénisse; Ø De ma filleElyzia, mes frères, soeurs et nièces: « Maman Kindji », MouckGaston, Diane, Cedrick, Shildé, Warene, Claude, Samira, Lomanie, Ringho, Colette, Estelle, Loune, Jémima, Emmanuel, Yaniceet les autres pour avoir supporté l'éloignement ; Ø A mes frères Fredyet Marcel pour leur soutien, affection et conseils dont ils ont fait montre tout au long de cette formation ; Ø Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de toutes personnes qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la réalisation de ce travail et dont les noms n'ont pu être cités ici. Qu'ils trouvent à travers ces lignes l'expression de nos vifs remerciements et notre profonde gratitude. Nous ne saurons terminer ces lignes sans remercier : Ø Le Directeur du PNLP Gabon Dr. J. Solange ANTIMI pour son appui multiforme qu'elle nous a apporté durant cette formation: que Dieu vous bénisse ; Ø Nos collaborateurs du PNLPGabon et plus particulièrement du département Suivi/Evaluation. Ø AMS : Assemblée Mondiale de la Santé Ø AMM : Association Médicale Mondiale Ø CAP : Connaissance, Attitude et Pratique Ø CTA : Combinaisons Thérapeutiques à base d'Artémisinine Ø CNAMGS : Caisse Nationale d'Assurance de Maladie et de Garantie Sociale Ø FGD : Focus Group Discussion Ø FRP : Faire Reculer le Paludisme Ø JMP : Journée Mondiale du Paludisme Ø MIILDE : Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide à Longue Durée d'Efficacité Ø OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement Ø OMS : Organisation Mondiale de la Santé Ø PECADOM : Prise en charge à domicile Ø PEP: Programme d'Éradication du Paludisme Ø PNDS : Plan National de Développement Sanitaire Ø PID : Pulvérisation Intra Domiciliaire Ø PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme Ø RBM:Roll Back Malaria Ø TTS : Tester, Traiter et Suivre Ø UNICEF: United Nations International Children's Emergency Fund = Fonds des Nations Unies pour l'Enfance Ø UPEC: Université Protestante EDDWIN COZZENS
Ø Anthropologie : C'est la science de l'homme, ou plutôt le discours sur l'homme. Elle a pour objet de repérer les constances culturelles à travers les sociétés, de rechercher les lois fondamentales communes aux hommes. Ø Attitude: C'est une position, une posture, un comportement, une conduite ou la manière que l'on adopte face à quelque chose. C'est aussi une structure mentale qui renvoie à notre position, notre évaluation à l'égard d'un objet quelconque ou d'une personne et qui nous prédispose à agir d'une certaine façon par rapport à l'objet ou la personne en question. Ø Cognitions sociales: La cognition sociale peut se définir comme étant la faculté de connaitre autrui. Elle désigne l'ensemble des processus cognitifs (perceptions, mémorisation, raisonnement, émotions...) impliqués dans les interactions sociales chez l'homme mais aussi chez les animaux sociaux, en particulier les primates. Ø Connaissance:Notion que l'on a de quelque chose. Ø Culture :En sociologie, la culture est définie comme ce qui est commun à un groupe d'individus.Selon l' UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l' être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Ø Diagnostic: Ildésigne l'ensemble des réflexions, théories et pratiques menant à l'identification de la nature d'une maladie à partir des symptômes, d'examens cliniques et des examens complémentaires. Ø Dimension socio-anthropologique: Combinaison aussi bien des éléments sociologiques qu'anthropologiques. Ø Dissonance cognitive : La dissonance cognitive est une influence qui se manifeste non sur le comportement mais sur les attitudes (pensées) : elle se situe à un niveau intra-individuel. L'individu est influencé par lui-même. Elle est la présence simultanée d'éléments contradictoires dans la pensée de l'individu. Cette dissonance est souvent le résultat d'un désaccord entre attitudes et comportements.La dissonance cognitive entraîne chez l'individu un état de malaise, une tension psychologique désagréable. Ø Empowerment :C'est la façon par laquelle l'individu, la collectivité accroit ses habiletés, l'estime de soi, la confiance en soi, l'initiative et le contrôle de son destin et de celui de la communauté. Son but est de renforcer et de révéler le pouvoir d'agir de l'individu ou de la collectivité. Ø Etiologie:Elle est l'étude spécifique des causes et des facteurs psychologique, historique, biologique, culturel de la maladie, étant entendu que la maladie est un état englobant toutes ces données. Ø Fait social:Est fait social toute manière de faire qu'elle soit fixée ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extérieure ; ou bien encore, qui est générale dans l'étendue d'une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles ; selon E. Durkheim dans « Les Règles de la méthode sociologique (1895) ». Ø Facteurs étiologiques:Ensemble des facteurs psychologiques, historiques, biologiques, culturels qui favorisent le développement de la maladie. Ø Guérisseur/Tradipraticien: Un guérisseurest une personne généralement dépourvue de diplôme médical qui guérit ou prétend guérir, en dehors de l'exercice légal de la médecine, par des moyens empiriques ou magiques..Par contre, un tradipraticien, aussi appelé tradithérapeute, nganga, est une personne qui exerce une pratique médicale non conventionnelle, reposant sur des approches présentées comme traditionnelle. Ø Maladie:Du Latin mal habitussignifiant qui est en mauvais état, la maladie est une altération des fonctions du bien-être caractérisée par des causes, des symptômes, une évolution des possibilités thérapeutiques propres. Ø Médecine traditionnelle:Selon la définition officielle de l'OMS, la médecine traditionnelle « se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances en matière de santé qui impliquent l'usage à des fins médicales de plantes, de parties d'animaux et de minéraux, de thérapies spirituelles, de techniques et d'exercices manuelsséparément ou en association pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé ». Ø Nosologie:Etude des caractéristiques des maladies en vue du classement systématique de ces dernières. Ø Patient:Un malade est une personne souffrant d'une maladie. Lorsqu'il est pris en charge, il devient alors un patient. Ø Perception: La perception est la représentation que l'on se fait de quelque chose, des individus, de leur environnement social et du jugement que l'on porte sur eux. Ø Pratiques :C'est le comportement habituel, la façon d'agir, la mise en application d'un principe (d'un art ou d'une science), d'idée ou d'une technique en vue d'un résultat concret. Ø Représentations collectives: Ce sont des idées, des croyances et des valeurs propres à une collectivité, qui ne peuvent être réduites à leurs expressions individuelles, et qui engendrent les faits aux contraintes desquels les individus doivent se soumettre. Ø Représentation sociale:Le concept de représentation sociale est l'une des notions fondatrices de la psychologie sociale et aussi de la sociologie, il exprime une forme de connaissance sociale, de pensée du sens commun, socialement élaborée et partagée par les membres d'un même ensemble social ou culturel. C'est la manière de penser, de s'approprier, d'interpréter la réalité, les phénomènes et notre rapport au monde. Ce concept est corrélatif à la norme, valeur et symbole. Ø Santé:Pour Georges Canguilhem, elle est la capacité de maîtriser son milieu physique et social. L'OMS définit la santé comme « un état complet de bien-être physique, mental et social qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Ø Santé Publique:La santé publique est la science et l'art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d'améliorer la santé et la vitalité mentale et physique des individus, par le moyen d'une action collective concertée visant à: assainir le milieu, lutter contre les maladies, enseigner les règles d'hygiène personnelle, organiser des services médicaux et infirmiers en vue d'un diagnostic précoce et du traitement préventif des maladies et mettre en oeuvre des mesures sociales propres à assurer à chaque membre de la collectivité un niveau de vie compatible avec le maintien de la santé ». Ø Sociologie:Elle peut être définie comme la branche des sciences humaines qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact de la dimension sociale sur les représentations (façons de penser) et comportements (façons d'agir) humains. Ø Thérapeutique:La thérapeutique peut être définie comme l'ensemble des mesures et pratiques consacrées à l'étude des traitements des maladies. Elle peut être technologique ou autre. Le paludisme demeure au Gabon et dans le département sanitaire de Mulundu un problème qui préoccupe non seulement les autorités, mais aussi les populations qui sont au quotidien affectées par ce « tueur silencieux » qui ne cesse d'affliger de nombreuses familles. Il constitue la première cause de consultation. Pour répondre de façon objectiveaux besoins réels des populations, et permettre aux décideurs aussi bien du secteur de la santé que d'autres secteurs d'avoir de données nouvelles et fiables sur la perception et pratiques des populations, afin de mieux cibler leurs interventions; nous avons mené une étude auprès des ménages du département sanitaire de Mulundu. L'objectif de cette étude était de déterminer la perception et les pratiques des populationsdu département sanitaire deMulundu face au paludisme. De façon spécifique, il était question d'évaluer le niveau de connaissance de la maladie et des méthodes préventives des populations face au paludisme, puis de décrire les différentes « représentations sociales » que se font les populations du paludisme, enfin d'identifier et d'apprécier les différents itinéraires thérapeutiques utilisés par les populations dans le traitement du Paludisme. Pour y parvenir, nous avons mené une enquête sur un échantillon de 400 ménages répartis dans les cinq(5) cantons et la commune que compte le département. Pour cette enquête transversale, mixte et multicentrique à passage domiciliaire qui s'est déroulée du 5 mars au 31 mai 2012, nous avons utilisé la méthode en grappe. L'âge médian des personnes interrogées était de42 ans; toutes ces personnes ont entendu parler du paludisme par plusieurs sources. De toutes ces sources d'information, sur les 400 personnes interrogées, la radio avec74% et la télévision avec 63% des répondants ont constitué les principales sources d'information.8 personnes sur 10 ont reconnu les piqûres des moustiques comme le principal mode de transmission du paludisme contre 14 % pour les autres modes de transmission. Pour ces populations, les principaux moyens de protection restent les MIILDE et les Serpentins ou les Répulsifs avec plus de 85,5et 67,5%d'utilisation. Par ailleurs, 9 et 7 personnes sur 10 interrogées ont respectivement identifiéles douleurs articulaires ou musculaires et la fièvre comme les principaux signes et symptômes du paludisme. Si les noms « MOUTSOUE, IWEDJI, PIYOU et OBHA » ont été attribués au paludisme dans diverses ethnies, 15% des interviewées ont identifié la sorcellerie, le froid et les Fourous comme les autres origines du paludisme avec comme source d'information les grands parents et leur expérience personnelle. Si le comportement peu agréable du personnel soignant n'influence pas le choix d'un quelconque itinéraire thérapeutique: p> á (0,05) ;la nondisponibilité des médicaments antipaludiques et autres, le fait que l'hôpital soit un endroit indiqué et les influences culturelles sont à l'origine de la pratique de l'automédication traditionnelle,moderne et la fréquentation de l'hôpital par les communautés. S'il n'y a pas de lien entre l'utilisation des MIILDE, le lieu de résidence et le statut matrimonial:p> á (0,05) ;par contre, la religion a une forte influence sur les différents itinéraires thérapeutiques p< á (0,05) dont la fréquentation de l'hôpital et la pratique de l'automédication traditionnelle. La non consultation des charlatans observée chez les interviewées est due en partie à l'influence de la religion p> á (0,05). La pratique de l'automédication traditionnelle et la fréquentation de l'hôpital sont aussi motivées par la connaissance du modede transmission du paludisme ; au regard respectif de la significativité des valeurs -P du Khi-deux (0) < á (0,05) et (0,0001) < á (0,05). Cela veut dire que la motivation de certaines personnes à pratiquerl'automédication traditionnelle ouà fréquenter l'hôpital est fonction de la connaissance du mode de transmissiondu paludisme.Ces résultats montrent que les représentations sociales ont donc une forte influence sur le choix d'un itinéraire thérapeutique. La non significativité en générale des différentes valeurs-P du Khi-deux > á montre que l'appartenance ethnique n'influence en rien le choix d'un quelconque itinéraire thérapeutique. Par ailleurs, de façon spécifique, des230 personnes interrogées qui ont affirmé pratiquer l'automédication traditionnelle, 31%appartenaient à l'ethnie Nzébi. D'une ethnie à une autre, les communautés ont une représentation propre de la maladie. Cela se justifie par la significativité de la valeur -P du Khi-deux (0,0182) < á (0,05).L'appartenance ethnique a donc une influence sur les représentations sociales. L'analyse des guides d'entretien administrés au personnel soignant a monté que8 agents sur 10 appréciaientles cas de paludisme sous l'angle biomédicale et ne connaissaient pas les noms attribués au paludisme dans la communauté dont ils ont la charge sur le plan Psycho-sanitaire. Un (1)seul agent sur la vingtaine interrogée au sujet de leur connaissance du mode de transmission du paludisme en dehors de l'origine biomédicale avait ajouté l'insalubrité comme cause du paludisme ; confondant ainsi facteur favorisant la prolifération des moustiqueset le vecteur du paludisme qui est le moustique. Pour tous les agents, la détection, la prise en charge précoce et correcte des cas se fait selon les Directives Nationales en matière de traitement du paludisme retenu lors de l'atelier national de consensus sur les perspectives thérapeutiques. En somme, ces résultats montrent queles différents concepts de la maladie doivent être considérés et intégrés dans les programmes pour mieux cibler et orienter les interventions afin de venir à bout du paludisme. Si les populations doivent s'approprier les mécanismes de la lutte, le personnel soignant de son coté devrait s'efforcer à mieux accueilliret sensibiliser les malades. Quant aux décideurs, il y a une impérieuse nécessité de procéder à un renforcement de capacité des agents, intensifier la sensibilisation en mettant l'accent sur le partenariat en vue d'accélérer le processus de la mise sur le marché d'un vaccin et la création des unités régionales de lutte contre le paludisme afin que les populations périphériques se sentent concernées. Mots clés: attitude, paludisme,pratiques, perception, représentations sociales, |
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