CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La problématique d'une étude est l'ensemble
construit autour d'une question principale et des signes d'analyse qui
permettent de traiter le sujet choisi. Selon Michel BEAUD, (1994) c'est
l'ensemble construit, autour d'une question principale, des hypothèses
de recherche et des lignes d'analyse qui permettent de traiter le sujet choisi.
C'est aussi selon Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT, (1985 :203)
«l'approche ou la perspective théorique qu'on décide
d'adopter pour traiter le problème posé par la question de
départ». Selon le dictionnaire le Petit
Larousse (2010) : « La problématique est l'ensemble de
questions qu'une science ou une philosophie se pose dans un domaine
particulier ». Elle comporte plusieurs articulations, à
savoir :
ü La formulation et la position du problème
ü La question de recherche
ü Les objectifs de l'étude
ü L'intérêt de l'étude
ü La délimitation de l'étude.
I.1 FORMULATION ET POSITION
DU PROBLEME
L'explosion démographique et l'insuffisance des
structures d'accueil constituent des casse-tête pour les gestionnaires
des systèmes éducatifs africains. L'explosion des effectifs
d'élèves accentue la crise de l'école. On note en effet,
une insuffisance des infrastructures et capacités d'accueil des
établissements qui n'augmentent pas proportionnellement à
l'accroissement du nombre d'élèves. Cette situation poserait un
problème particulier dans les écoles où l'on retrouve des
salles surpeuplées de 100 élèves et plus. Elle se traduit
notamment par la révision des méthodes, des techniques et des
procédés pédagogiques d'enseignement.
Tous ces éléments permettent une bonne
structuration des connaissances aux apprenants par le biais de l'enseignant et
dans le système enseignement et apprentissage. Malgré tous ces
efforts, lors des stages pratiques académiques nous avons
constaté que les enseignants éprouvent des difficultés
dans l'encadrement pédagogique des élèves ceci à
cause des effectifs pléthoriques constatés à cet effet.
C'est ce qui entraîne une absence de motivation particulière et
réelle chez l'enseignant et dont l'implication directe serait le non
encadrement pédagogique des élèves.
De ce constat émane des opinions qui tentent
d'expliquer ce phénomène. Selon d'autres enseignants, ces
effectifs pléthoriques conduisent à des notes qui ne
reflètent pas le niveau véritable des élèves.
D'après Séraphin ASSONGO, les effectifs pléthoriques sont
à la base de l'échec et des déperditions scolaires car un
enseignant qui doit préparer son cours, le dispenser, ensuite
évaluer ses élèves et effectuer des corrections, ne peut
s'en sortir avec 150 ou 180 élèves dans une classe.
Au Cameroun, la question des effectifs pléthoriques
porte essentiellement sur le nombre trop important d'élèves dans
une salle de classe. Dans les écoles primaires publiques, l'enseignant
se retrouve avec plus d'une centaine d'élèves dans la classe. Les
établissements scolaires privilégiés ont autour de 75
élèves. Dès lors on se demande comment un enseignant peut
accorder la parole à chacun des élèves de la classe, pour
une période de cours. Dans de telles situations, il est certain que le
nombre freine très fortement l'activité pédagogique. C'est
ce que laissent entrevoir les effectifs dans certains établissements
scolaires du Cameroun. Ils dépassent de loin ceux prévus par
l'UNESCO (2010). Selon cette organisation, la taille d'une classe ne devrait
pas dépasser 25/30 élèves. Ce seuil est conseillé
pour toutes les écoles. Mais l'Afrique, continent de forte
démographie, où se trouve un nombre important de pays en voix de
développement et parfois vivant en dessous du seuil de pauvreté,
ne peut pas respecter ces normes.
C'est peu de dire qu'il s'agit d'un pis aller. C'est un
assassinat collectif. La «pédagogie des grands groupes »
a été inventée dans les années 1990
comme une fausse réponse au vrai problème posé par
l'augmentation exponentielle de la population scolarisable couplée
à la stagnation voire au recul de l'offre en éducation. La
très forte demande en éducation et l'exigence de l'école
primaire gratuite pour tous ont servi de prétextes à certains
chefs d'établissement pour recruter à tour de bras des enfants
que l'on parque tel du bétail dans des salles surchargées. Et
pourtant la Circulaire N° 48/G/8/MINEDUC de 1996 fixe les effectifs
maximaux dans les établissements d'Enseignement
Général à 60 élèves par classe. Il faut
guérir le mal à la racine en consacrant des ressources
nécessaires et suffisantes à la construction des infrastructures,
à la formation, au recrutement et au maintien du personnel enseignant et
d'encadrement, au lieu de se contenter de l'effet placebo que constitue ce
qu'on appelle chez nous la «pédagogie des grands
groupes». Il ne s'agit pas de pédagogie et d'éducation,
mais de garderie d'enfants.
Pour Cécile BALLA, enseignante et spécialiste en
sciences de l'éducation, cette situation est en rupture totale avec les
principes pédagogiques. «Quand un enseignant donne son cours, il
doit circuler dans la salle pour contrôler les élèves, et
s'assurer qu'ils captent bien le message qu'il délivre «,
souligne-t-elle. A l'observation, les établissements scolaires de la
ville de Yaoundé enregistrent une moyenne de 90 élèves par
salle. La réalité est plus saisissante dans les écoles
primaires où les effectifs franchissent allègrement la barre des
100 élèves. L'école d'Ekoudou, ou encore l'école
publique de Tsinga, sont de véritables boîtes de conserves
où les élèves se serrent parfois à quatre sur un
minuscule banc. La moyenne des effectifs est de 100 élèves par
salle. La question est de savoir comment résoudre le problème des
effectifs pléthoriques et organiser au mieux les classes dans les
écoles.
Pour Angelina Solange BONONO, cela pose aussi un
problème moral : » dans une de classe où
vous avez 150 à 180 élèves qui se serrent sur un banc
à trois voire quatre, il est difficile de travailler sans regarder chez
le voisin, ça fait qu'on forme des générations de
tricheurs, ce qui rejaillit sur notre société qui est
déjà assez pourrie ».
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