L'excès des dépenses sur les recettes
antérieures est à la base de la dynamique keynésienne
d'économie d'endettement. Le déficit public est donc tout
à fait normal dans ce cadre.
La dépense publique engage un phénomène
de multiplication qui la légitime quelque soit sa forme (valeur du
multiplicateur budgétaire lors d'une hausse des dépenses non
couverte par les impôts) :
1
(1-c) : pour une baisse des impôts sans baisse
des dépenses ;-le multiplicateur fiscal : c
(1-c)
La multiplication crée toujours un montant
d'épargne égal à la dépense initiale
engagée. Le déficit peut donc être financé
« ex-post ».
Dans une approche circuiliste, on peut aller jusqu'à
dire que le déficit est un « mythe » car il suppose
une approche comptable et statique alors que l'activité de l'Etat est un
pari sur l'avenir comme toute activité économique.
3. Le déficit permet l'euthanasie des rentiers et de
favoriser le comportement d'entreprise.
Paradoxalement pour Keynes, le déficit
budgétaire est un moyen de l'allocation des richesses vers les
entrepreneurs plutôt que vers les rentiers.
En favorisant la croissance et l'inflation, le déficit
fait baisser les taux d'intérêt réels acquittés sur
la dette publique et pour toutes les dettes.
D'autre part, l'Etat peut agir sur ces taux pour diminuer la
valeur de sa dette (ou la monétiser). Un comportement
d'austérité budgétaire au contraire favorise la
déflation et donc les rentiers au détriment des
entrepreneurs.
C. Le rôle du déficit budgétaire dans le
lissage du cycle
1) Le déficit comme stabilisateur automatique
Dans la perspective des politiques contra-cycliques des
années 1950-1970, le déficit budgétaire est une arme
passive, un mécanisme automatique. Les ressources des Etats sont en
effet directement corrélées à l'activité
économique (IRPP, TVA...).
Les dépenses sont souvent anti-corrélées
par rapport au cycle (les dépenses sociales augmentent dans les phases
de ralentissement).
Le déficit est donc nécessaire dans ces phases
et l'excédant devrait aussi être automatique lors des phases
expansives. Ce mécanisme permet le lissage du cycle
économique.
2) Le déficit budgétaire comme instrument de
politiques discrétionnaires
Le gouvernement peut aussi décider d'une politique
discrétionnaire en modifiant les principes de la fiscalité en
l'alourdissant ou en l'allégeant. Le déficit budgétaire
n'est une arme que dans ce cas là car il est choisi.
|
|