§2. Historique et Objectifs.
A. Force Nationale pour la Libération (FNL) du
Burundi
Les FNL constituent le plus vieux mouvement rebelle en
existence au Burundi et par conséquent dans toute la région des
Grands Lacs. Ce mouvement fut crée en 1980 par des exilés Hutus
Rwandais vivant au Rwanda et en Tanzanie, inspirés par la situation au
Rwanda où l'administration était entièrement sous le
contrôle de l'ethnie majoritaire Hutu depuis 1959. Les objectifs
politiques des FNL n'ont pas changés tout au long de l'existence de ce
mouvement, à l'effet que le Burundi devrait être dirigé par
le groupe ethnique majoritaire Hutu et que les populations rurales devrait
bénéficier d'une part importante des ressources nationales. Selon
les FNL, la vaste majorité des Hutu du Burundi et des populations
rurales issues de la même ethnie, vivent dans la pauvreté absolue,
exploitées par la minorité Tutsi riche vivant en milieu
urbain.
La capacité militaire des FNL est demeurée
limité tout au long de leur existence. Peu après le début
du dernier cycle de violence en 1993, les FNL sont devenues le deuxième
mouvement important de rébellion.14
Le CNDD-FDD (Conseil National pour la Défense de la
Démocratie - Force de la Défense de la Démocratie) qui est
né à l'issue de massacres massifs résultant de
l'assassinat du Président élu Melchior Ndadaye d'ethnie Hutu en
octobre 1993, a réussi à mobiliser suffisamment de ressources et
de soutient populaire. Présentement, les FNL ont probablement un peu
plus de 1.000 combattants et certainement pas plus de 3.000. Sur ses effectifs,
on estime qu'environ 300 combattants sont présents dans les plaines de
Ruzizi dans la province du Sud-Kivu en RDC (Il s'agit d'une estimation à
la fin de 2006 en raison des progrès lents enregistrés dans le
cadre des négociations de paix aux termes de l'accord global
signé en Septembre 2006 à Dar es Salaam. Ces chiffres ont
dû changer).
A cause essentiellement de l'adhésion rigide des FNL
à leur idéologie, y compris la connotation d'exclusion ethnique,
leur rhétorique ainsi que de l'appellation politique de leur parti
(PALIPEHUTU), les FNL n'ont jamais fait partie du processus politique à
ce jour au Burundi. Jusqu'à la fin de 2005, les négociations
initiées entre les FNL et le gouvernement burundais n'ont
été que sporadiques et pas concluantes en termes d'accord de
paix. Toute fois, en septembre 2006, les FNL et le gouvernement burundais ont
finalement conclu un accord de cessez-le-feu à Dar es Salaam en
Tanzanie. Cet accord global reste en vigueur bien que sa mise en oeuvre ait
été lente en raison d'un certain nombre de questions politiques
et sécuritaires pendantes.
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