La protection des droits de l'enfant dans les conflits armés internes en Afrique centrale: cas du Burundi( Télécharger le fichier original )par Eric Ngueto Nyatchoumou Université catholique de l'Afrique Centrale - Master droits de l'homme et action humanitaire 2010 |
II- Délimitation de l'étude
Ce travail de recherche comporte une triple délimitation, à savoir la délimitation spatiale (A), la délimitation temporelle (B) et la délimitation matérielle ou disciplinaire (C).
Cette étude concerne le Burundi, pays d'Afrique centrale, qui a connu une période d'intenses conflits armés internes marquée par des violations graves et massives des droits fondamentaux de la personne humaine, notamment, ceux des enfants. La Province de Ngozi a été l'une des zones les plus touchées pendant les conflits armés tant en biens matériels qu'en pertes de vies humaines voire l'implication des enfants dans les combats. Le Burundi, avec pour capitale Bujumbura, s'étend sur 27835km² et compte 7,8 millions d'habitants. Il a signé et ratifié les instruments juridiques relatifs aux droits des enfants. Cependant, il constitue l'un des pays où les enfants ont été activement impliqués dans les conflits armés, et dont les droits fondamentaux ont été violés. Les conclusions d'un rapport sur la situation des droits de l'homme, en 2001, au Burundi illustrent parfaitement cet état de fait : « Le mineur incarcéré au Burundi ne jouit pas encore des droits reconnus par le droit interne et international »12(*).
Ce travail concerne les deux dernières décennies de l'histoire socio-politique du Burundi. C'est en 1990 qu'est entrée en vigueur la convention relative aux droits de l'enfant dans ce pays. Pendant que l'année 1993 marque le début du plus récent conflit armé au Burundi, l'année 2000 est celle la signature des Accords de paix et de réconciliation de Lusaka censés garantir la sortie de crise et la reconstruction nationale. Sur ce, afin de prendre en considération tous les aspects de la problématique de la protection des droits de l'enfant dans le conflit armé au Burundi, cette étude va de 1993, année marquant le début du conflit armé, jusqu'en 2010. Ceci, pour montrer en fait qu'en période transitionnelle et post transitionnelle et, malgré le fait que les élections se soient déroulées sans incidents majeurs, la consolidation de la démocratie a aussi forcément besoin d'un exercice réel des droits de la personne humaine et des libertés politiques. Cette étude fait appel aux règles et principes du droit international humanitaire (les conventions de Genève ainsi que les protocoles additionnels), du droit international pénal, du droit international public, du droit international des droits de l'homme, de la science politique, de la sociologie, de la psychologie et des relations internationales. * 12 ITEKA, CAFOB, AFJ, ADI, LIBEJEUN, Rapport sur la situation des droits de l'homme au Burundi, Juillet, 2001. |
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