SOMMAIRE
SIGLES ET
ACRONYMES.......................................................................................3
DEDICACE...........................................................................................................4
REMERCIEMENTS...............................................................................................................................5
INTRODUCTION
GENERALE...................................................................................6
I- CADRE
THEORIQUE....................................................................................................................7
II- CADRE
METHODOLOGIQUE.................................................................................................26
PREMIERE PARTIE : LOGIQUES D'INTERVENTION EN
MATIERE D'EDUCATION ET DE SANTE DU DISTRICT DE
YAMOUSSOUKRO....................................................39
CHAPITRE I : DESENGORGER LE GRAND POLE
YAMOUSSOUKRO...................................40
CHAPITRE II : DESENCLAVER LE MILIEU
RURAL..................................................................43
CHAPITRE III : REPONDRE A LA DEMANDE
SOCIALE.........................................................45
DEUXIEME PARTIE : AMELIORATION DES
CONDITIONS D'ETUDE DES ELEVES ET REDUCTION DE L'ANALPHABETISME
RURAL.....................................................47
CHAPITRE I : ACTIONS EN MATIERE
D'EDUCATION.............................................................48
CHAPITRE II : AMELIORATION DES
CONDITIONS D'ETUDE DES ELEVES ET REDUCTION DE
L'ANALPHABETISME.....................................................................50
TROISIEME PARTIE : AMELIORATION DES
CONDITIONS D'ACCES DES POPULATIONS AU CENTRE DE SANTE
............................................................55
CHAPITRE I : ACTIONS EN MATIERE DE
SANTE.....................................................56
CHAPITRE II : AMELIORATION DES
CONDITIONS DE PRISE EN CHARGE SANITAIRE
COMMUNAUTAIRE.............................................................................................57
QUATRIEME PARTIE : AMELIORATION DES
CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS DE
KOSSOU...............................................................................................61
CHAPITRE I : ACTIONS DE PROMOTION
ECONOMIQUE ET AMELIORATION DE LA SITUATION
ECONOMIQUE...................................................................................62
CHAPITRE II : ACTIONS DE PROMOTION SOCIALE
ET AMELIORATION DE LA SITUATION
SOCIALE..........................................................................................64
CHAPITRE III : AUTRES IMPACTS DES LOGIQUES
D'INTERVENTION........................67
CONCLUSION
GENERALE....................................................................................71
ANNEXE............................................................................................................74
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................85
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................................89
TABLE DES
ILLUSTRATIONS................................................................................92
SIGLES ET ACRONYMES
AFD : Agence Française pour le
Développement
AGR : Activité Génératrice de
Revenu
AVB : Autorité pour l'Aménagement de la
vallée du Bandama
BAD : Banque Africaine pour le Développement
BM : Banque Mondiale
DGDDL : Direction Générale de la
Décentralisation et Développement Local
DPH : Direction de la Promotion Humaine
FAO : Organisation des Nations Unies pour L'Agriculture
et l'Alimentation
FMI : Fonds Monétaire International
GTZ : Coopération Technique Allemande au
Développement
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
UE : Union Européenne
DEDICACE
A ma mère, KOUASSI Akissi Elisabeth
Devant qui ma redevabilité reste éternelle
Merci pour ta marque de confiance placée en
moi.
REMERCIEMENTS
Il nous plaît de remercier du fond du coeur un certain
nombre de personnes sur qui nous avons compté tout au long de cette
entreprise scientifique. D'abord, notre encadreur principal le
Docteur KOUASSI N'Goran François qui a bien accepté diriger ce
mémoire.
Remercions dans cette même perspective en second lieu,
le Docteur KOUAKOU Konan Jérôme pour ses conseils
éclairés, ses remarques pertinentes et sa constante
disponibilité en dépit de ses multiples charges
académiques. Qu'il trouve à travers ces mots insignifiants
l'expression de notre profonde gratitude.
Nous tenons à témoigner également notre
reconnaissance au Docteur DOUDOU Dimi Théodore pour nous avoir
inculqué le goût de la recherche, de la rigueur et du travail bien
fait en année de licence.
Puis, à tous les enseignants, nos maîtres du
département d'Anthropologie-Sociologie pour leurs dons de soi et
remarquables contributions à travers leurs enseignements.
Les contributions de certaines personnes, notamment M. et Mme
KOUASSI, N'zi Hippolithe Behibro, ont été d'une grande importance
pour la réalisation de ce travail. Nous leurs témoignons notre
reconnaissance pour leurs accueils, hospitalités, encouragements et
soutiens au cours de ce cycle d'étude universitaire.
Des entités aussi bien morales nommément
institutions nationales et structures privées ont contribué
à l'édification de ce mémoire : Le district de
Yamoussoukro, la DGDDL, les entreprises 2I-TRA et UNIVERS TIRAGE. Que les
personnes qui animent ces différentes structures trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de toutes les
personnes ressources, populations auprès desquelles nous avons recueilli
les informations. Nous ne pouvons malheureusement pas toutes les citer,
qu'elles trouvent ici l'expression de nos sincères remerciements.
Enfin, à tous nos condisciples du département de
Sociologie. Nous leurs disons merci de leur amitié et appui moral.
INTRODUCTION GENERALE
La promotion du développement et la lutte contre la
pauvreté sont depuis le XX°siècle des préoccupations
qui font objet d'attention particulière pour toute la communauté
internationale. L'épanouissement des milliers de vies en dépend
et le devenir harmonieux de la société lui est consubstantiel.
Pour rendre tangible cet idéal de développement face à son
importance aussi vitale pour l'humanité, l'on a assisté à
la mobilisation de ressources par la création de plate formes
institutionnelles techniques (PNUD, GTZ, FAO) et financières (FMI, BM,
BAD) avec pour mission principale de « contribuer au
développement économique et au progrès social »
(BAD, 2004). C'est dans cette perspective dont l'enjeu principal est le
développement pour `'mieux vivre et épanouir'' qu'il convient de
situer l'avènement de la décentralisation.
Les gouvernements du nord comme du sud sont conscients de la
nécessité de la décentralisation. Pour y parvenir, ils
s'emploient à travers des reformes, de nouvelles orientations politiques
et des programmes de gouvernement faisant une part belle à la
gouvernance locale. Concrètement, il s'agit pour les pouvoirs locaux de
fournir des équipements sociaux de base (santé, éducation,
eau, électricité, route...) aux populations urbaines et rurales
tout en les associant à la définition de leurs besoins en
matière de développement.
Ainsi et de manière très singulière , la
décentralisation suscite à partir de 1980 un intérêt
tout particulier pour les hautes instances de décisions,
sociétés civiles, décideurs politiques, autorités
publiques et autres experts qui y voient un levier déterminant pour le
renforcement du développement, de la bonne gouvernance et de la
démocratie aux échelons locales et nationales. Les bailleurs de
fonds en font même une condition pour l'octroi d'aides aux pays en proie
aux situations d'instabilité économique (SYLL, 2005). Par
conséquent, la décentralisation est devenue une priorité
politique affichée pour tous les pays. La banque mondiale indique
à cet effet, qu'en 1999, 95% des démocraties avaient des
collectivités territoriales élues avec à leurs comptes les
pouvoirs politique, financier et administratif (BALLO ,2008).
C'est dans cette mouvance qu'en Afrique, certains Etats
réunis au sein du Club du Sahel et de l'Afrique de l'ouest ont
fondé un cadre de réflexion et de concertation sur les
préoccupations communes de développement au centre duquel la
décentralisation et le développement local tiennent une place
majeure. Toutefois, la décentralisation est entrée
réellement dans sa phase active à partir de 1990 dans ces Etats,
avec le vent de la démocratie et du multipartisme dans le paysage
politique.
C'est ainsi que dans le cadre des politiques de lutte contre
la pauvreté et dans le souci de placer le citoyen au coeur des affaires
locales, la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, confrontés
à des difficultés d'ordre interne et sous pression
internationale, se sont engagés dans un mouvement
quasi-général de décentralisation.
A l'instar des pays en développement, la
décentralisation est intervenue en Côte d'Ivoire,
particulièrement, dans un contexte de troubles économiques et
d'une situation de renaissance politique. Elle a commencé timidement
avec les indépendances pour connaître une allure décisive
à partir de l'an 2000. Par les lois numéro n°2001-477 du
09Août 2001, n°2001-478 du 09Aout 2001, n°2002-44 du 21 Janvier
2002 sont créées des collectivités territoriales :
les départements et districts (DGDDL, 2008).
C'est le constat d'émergence de la
décentralisation tant en Côte d'Ivoire qu'ailleurs dans les
démocraties en général, mais plus
précisément de sa nécessité dans le plan de relance
du développement de l'espace territorial ivoirien, qui a suscité
notre attention pour cette présente étude. Nous chercherons
pendant notre investigation à savoir, à travers le cas de Kossou
dans le district de Yamoussoukro si les logiques qui guident l'action des
nouvelles collectivités territoriales ont des impacts sur le
développement local rural. D'ou la question :
« Quels sont les impacts des logiques qui guident
l'intervention du district de Yamoussoukro en termes d'éducation et de
santé sur le désenclavement du milieu rural, Kossou
? ».
I-CADRE THEORIQUE
I.1) JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
Toute étude est suscitée par des remarques, des
paradoxes ou des faits qu'on cherche à élucider, à
étudier, à éclaircir. Ceux-ci constituent les motivations
qui sous tendent la recherche. Ainsi pour cette présente étude,
trois motivations ont guidé le choix de ce thème : une
motivation personnelle, une motivation objective, et une motivation
scientifique et académique.
I.1-1) MOTIVATION PERSONNELLE
Nous constatons avec surprise que plus de 75% du budget total
d'investissement triennal (2008-2009-2010) du district de Yamoussoukro,
l'organe départemental de développement, soit consacré
exclusivement à la promotion de l'éducation et de la santé
sociale.
Pendant que la demande rurale, qui est aussi la nôtre,
s'exprime plus en besoin d'électricité, hydraulique villageoise
et en remise en état de voiries inter-rurale du fait de leurs
inaccessibilités en saison pluvieuse.
C'est donc excédé par le foisonnement du
sentiment de marginalisation lié au déséquilibre dans la
répartition sectorielle du budget d'une part, d'autre part, par le
constat de la débauche d'énergie des nouvelles
collectivités décentralisées pour l'éducation et la
santé sociale qu'avons nous décidé de mener cette
étude. Concrètement, l'étude consiste à nous
interroger sur les logiques qui guident l'intervention du district de
Yamoussoukro en matière d'éducation et santé et les
impacts de celles-ci sur les populations rurales.
I.1-2) MOTIVATION OBJECTIVE
A l'origine, la planification des politiques de
développement était du ressort du pouvoir central, même
à l'échelle locale. Pour la construction d'un collège
à Kossou, la décision de mise place était prise depuis
Abidjan.
Mais curieusement depuis l'an 2002, avec l'avènement
des nouvelles collectivités décentralisées
(départements et districts), l'Etat ne gère plus les affaires
locales. Les structures décentralisées locales planifient avec
les populations la politique du développement du département.
C'est cette observation liée au changement d'une
gestion centralisée à une gestion décentralisée du
développent territorial qui a aiguisé notre curiosité pour
cette étude.
I.1-3) MOTIVATION SCIENTIFIQUE ET ACADEMIQUE
La centralisation n'a pas favorisé un réel
développement au plan local. En effet, loin des réalités
des territoires locaux, toutes les politiques destinées à ce
milieu ont connu pour la plupart des échecs. SFEZ (1975) indique dans le
même temps que cette situation est liée au fait que le pouvoir
centralisé d'alors ignorait les spécificités, le
caractère toujours particulier des affaires locales, donc ne pouvait
promouvoir un développement local véritable. Pour corriger cette
défaillance jusque là constatée, PEYREFITTE (1976) propose
que le local qui a longtemps demeuré le centre de répercussions
des décisions soit dorénavant transformé en centre
d'impulsion et de décision. Ainsi, le citoyen local doit
dorénavant être associé à la formulation des besoins
et la conduite des affaires concernant son environnement immédiat.
C'est dans cette mouvance qu'on observe à partir des
années 1990, l'émergence d'une série de reformes
politiques et institutionnelles parmi lesquelles la décentralisation
pour relever le défi du développement local (SYLLA).
Mais, nous constatons que peu de mémoires ou de travaux
universitaires sont consacrés à la décentralisation et au
développement local. Alors que ce nouvel outil se trouve être la
panacée du développement local de nos jours. Ce constat de
l'importance de la décentralisation d'une part, d'autre part de
l'insuffisance d'études de recherche sur ce domaine, nous exhorte afin
d'ouvrir des pistes de réflexion qui pourront faire l'objet
d'études plus poussées. C'est donc dans ce contexte que cette
présente recherche apparait comme une contribution.
I.2) CONCEPTS OPERATOIRES
Avant d'examiner la problématique de la
décentralisation et du développement local, il est bon que nous
précisions le sens des concepts et leurs utilisations dans cette
étude. Car les principes méthodologiques exigent que l'on
explique le sens de certains concepts qui apparaissent essentiels pour la
compréhension et l'orientation de la recherche.
Ainsi, nous focaliserons notre attention notamment sur les
concepts d'impacts, logiques d'intervention, collectivité
décentralisée, milieu rural, développement local.
I.2-1) IMPACT :
Effet produit, action exercée selon le robert
dictionnaire d'aujourd'hui.
L'expression `'impact'' permet en effet d'apprécier
l'incidence d'une action sur une cible. Il s'aperçoit à travers
deux échelles d'appréciation : impact positif, impact
négatif. Elle sert à juger de l'efficacité ou de la
platitude d'un projet après exécution sur sa cible. L'impact d'un
projet peut être immédiat certes, mais il est
généralement plus perceptible à long terme.
Dans notre cas d'espèce, le concept '' impact'' permet
d'évaluer le niveau d'incidence des logiques d'intervention en
matière scolaire et sanitaire sur l'environnement communautaire rural.
On conclut que l'impact est positif si les motivations scolaires et sanitaires
ont pu permettre l'amélioration des conditions de vie des populations.
L'impact serait négatif pour tout résultat contraire. Ainsi pour
un souci de clarté, les impacts sont mesurés à partir des
indicateurs que nous classerons par rapport aux deux grandes dimensions
(éducation et santé) de l'étude : la dimension
éducation et la dimension santé.
a) Les indicateurs de la dimension éducation se
résument à la :
La sédentarisation des élèves à
Kossou ;
La proximité des élèves au collège
de Kossou ;
La Favorabilité de l'environnement
d'étude ;
Les conditions d'études et d'hébergements des
élèves de Kossou ;
L'état de la situation de l'analphabétisme
à Kossou.
b) Les indicateurs de santé sont notamment :
La diversification et l'amélioration de l'offre
sanitaire ;
La réduction des risques de mortalité, la
proximité des populations de Kossou au centre de santé ;
La prise en charge des malades par le centre de
santé ;
La promptitude des interventions médicales.
c) Les indicateurs liés aux impacts des dimensions
éducation et de santé sur la pauvreté sont les
suivants :
La réduction de la pauvreté
communautaire ;
L'influence des AGR, l'épanouissement des
élèves ;
La libération des populations rurales des facteurs du
sous- développement.
I.2-2) LOGIQUES D'INTERVENTION :
Le concept de logique se perçoit selon le Robert,
dictionnaire de la langue française comme ce qui est conforme au mode de
raisonnement de quelqu'un, aux principes qui guident son action, son
comportement.
Les actions sociales répondent bien évidemment
à des logiques claires ou latentes. Les sociologues dans la
lignée de WEBER insistent sur l'aspect stratégique des actions
sociales. Selon eux, dans les actions sociales, les individus tiennent compte
de deux contraintes : les propres ressources et les règles du jeu
social (lois). Voici pourquoi, MARX associe la société moderne
à une rationalisation des actions sociales. C'est-à-dire que
toutes les actions sociales tiennent comptent des lois et règlements qui
régissent la société. L'individu agit conformément
aux lois et règlements qui régularisent la vie sociale.
Dans cette étude, nous insistons sur l'aspect
stratégique des actions sociales. Car selon WEBER, les actions sociales,
humaines sont fonctions des intentions. Toute action que l'homme pose est
dirigée vers une fin intentionnelle. L'action sociale est donc
rationnelle. Et l'individu par rapport aux fins ou objectifs de l'action
sociale, mobilise les moyens pour les atteindre. Alors, celui - ci fait la
recommandation de toujours s'interroger sur les motivations qui guident
l'action des individus.
Nous nous situons dès cet instant dans la logique dite
stratégique. Cette logique est celle qui caractérise le monde
moderne selon WEBER.
Dans le contexte de la présente étude, la
logique d'intervention renvoie aux fondements qui sous tendent la
décision de créer des écoles et centres de santé en
milieu rural par le district de Yamoussoukro. Autrement dit, nous voulons
déceler les fondements ou les raisons qui orientent le choix des
décideurs locaux dans la formulation des projets d'éducation et
de santé pour le milieu rural. Concrètement, c'est à
travers l'expression « justification de
l'opération » que le district de Yamoussoukro désigne
ses logiques d'intervention.
I.2-3) COLLECTIVITE DECENTRALISEE :
L'expression « collectivité » ici a
une signification administrative. Elle se définit en ce sens, comme
toute institution dotée de la personnalité morale et agissant
dans un cadre territorial circonscrit. On utilise indifféremment
collectivité locale ou collectivité territoriale pour designer
des personnalités morales notamment le département et la
région (LAKEHAL, 2007). Alors que l'adjectif
`'décentralisée'' qui dérive du nom
`'décentralisation' recouvre cet ensemble inclusif de significations
suivantes : pouvoir de décision local, autonomie de gestion,
gestion participative, promotion du développement local, distinct de
l'Etat...
D'une manière générale, la
collectivité décentralisée est une personnalité
morale, distincte et autonome de l'administration centrale, dotée de
moyens et chargée de la promotion du développement local.
Dans notre cas d'espèce, les nouvelles
collectivités décentralisées désignent les
entités territoriales de dimension départementale et de
création relativement récente par rapport aux communes. Son
rôle consiste à poursuivre l'équipement rural, à
encadrer le développement rural, à compléter
l'équipement urbain et à promouvoir le développement
économique local. En un mot, une entité locale chargée
essentiellement de la promotion du développement urbain et rural. Ainsi,
les nouvelles collectivités décentralisées sont les
départements et les districts d'Abidjan et de Yamoussoukro. Ici, la
nouvelle collectivité décentralisée objet de notre
étude est le district de Yamoussoukro.
I.2-4) MILIEU RURAL :
Le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du
territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des
zones situées en dehors des grands centres urbanisés, selon
l'OCDE et le conseil d'Europe (www.environnement.wallonnie.be).
Généralement, le milieu rural s'entend comme la
campagne. Il est caractérisé par les activités agricoles,
l'insuffisance des infrastructures modernes et le manque d'urbanisation.
Pour l'étude, le milieu rural est perçu comme
une zone enclavée, qui du fait de sa marginalisation par la gestion
centralisée au lendemain de l'indépendance accuse un retard en
terme de développement local. Il constitue à ce titre l'une des
priorités majeures de la nouvelle décentralisation
(départements et districts). Les nouvelles collectivités
décentralisées doivent créer les conditions d'un
développement local en milieu rural conformément à leurs
missions.
En effet, dans la nouvelle vision de la politique de la
décentralisation, les concepts de « milieu rural et
développement local » sont indissociables. Du coup, l'on ne
peut parler du milieu rural dans le contexte de la décentralisation sans
toutefois évoquer le concept de développement local. D'ou la
nécessité de savoir ce que renferme le groupe de mot
« développement local».
II.2-5) DEVELOPPEMENT LOCAL :
Le développement local implique en effet,
l'amélioration du niveau, du cadre et du milieu de vie d'une
communauté donnée par une intégration harmonieuse des
actions entre différents secteurs d'activité (Sommet de
Montréal, 2003).
Le concept de développement local a plusieurs
dimensions. Ce sont selon les résolutions du Sommet de
Montréal (2003) la dimension économique, locale, socio-
politique et la dimension communautaire.
En effet, la dimension économique vise le
déploiement d'un ensemble d'activités de production et de vente
de biens et services. La dimension locale quant à elle touche la mise en
valeur des ressources locales d'un territoire donné, dans le cadre d'une
démarche partenariale tripartite où s'engagent les principales
composantes d'une communauté. Ensuite, concernant la dimension
sociale et politique, elle vise la revitalisation économique et sociale
d'un territoire en intervenant au niveau de l'emploi, du logement, de la
formation, de la santé et des services sociaux. Enfin, la dimension
communautaire fait référence à la mise en place ou au
renforcement, au sein des communautés et à l'échelle de la
collectivité, de conditions qui permettent d'une part à une
société de progresser socialement, culturellement et
économiquement et, d'autre, à tous les membres de cette
société de participer au progrès et de profiter de ses
fruits, le plus équitablement possible.
S'inscrivant dans la même perspective, STEINICH (2001),
résume les dimensions du développement local en la croissance
économique, la lutte contre la pauvreté, l'égalité
des chances entre hommes et femmes, la viabilité écologique et la
stabilité.
Toutefois, en ce qui est de notre cadre et conformément
aux compétences du district de Yamoussoukro, notre champ
d'investigation, nous retenons deux principales dimensions :
-la promotion et la réalisation des actions de
développement économique, social et culturel ;
-les travaux d'équipement rural.
Il s'agit clairement pour le désenclavement de la
campagne de réaliser des infrastructures éducatives et de
santé dans la perspective de créer les conditions de mieux
être aux populations.
I.3) REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
«Le jeune ethnographe qui part sur le terrain doit savoir
ce qu'il sait
déjà, afin d'amener
à la surface ce qu'on ne sait pas encore » (MAUSS, 1971).
Cette consigne exige qu'on fasse préalablement le point des
publications sur le thème de recherche afin de révéler au
cours de l'étude les aspects non ou moins exploités.
Partant, la documentation passée en revue
révèle que la littérature aujourd'hui disponible sur la
décentralisation est suffisamment substantielle et dégage
l'intérêt que porte aussi bien la société civile que
les gouvernements et les bailleurs de fonds pour ce nouvel outil de
développement.
Toutefois pour le besoin de l'étude, nous jugeons utile
les ouvrages qui traitent des raisons, des missions, du bilan et des conditions
de succès de la décentralisation.
I.3-1) RAISONS DE LA DECENTRALISATION
Bien qu'elles soient variées, relatives et complexes,
les causes à l'origine de l'adoption de la décentralisation sont
étroitement liées à la mauvaise gestion des affaires
publiques.
SYLL (op.cit), à cet effet révèle entre
autres que la faillite de l'Etat de providence, la pression des élites
locales conscientes des limites de l'Etat et porteuses d'identités
fortes, le besoin de l'Etat de neutraliser les velléités de
régionalisme ou de séparatisme, les arguments des bailleurs de
fonds qui prônent « moins d'état, mieux
d'état » sont autant de raisons qui ont poussé des
Etats d'Afrique Subsaharienne à lancer des reformes
décentralisatrices ces dernières décennies. Dans la
même veine, il indique que c'est la propagation du pluralisme
politique ; l'expansion du libéralisme à l'échelle
internationale, la montée de la société civile comme
acteur du local et du global dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté qui ont favorisé la décentralisation. Pour la
présente étude et par rapport aux réalités de nos
Etats, nous retiendrons deux types de raisons :
I.3-1-A) RAISONS INTERNES OU SUBJECTIVES
A.1) Fin de l'Etat providence et l'échec du
centralisme
Après les indépendances des Etats africains des
années 1960, la centralisation du pouvoir était nécessaire
pour la consolidation de l'unité nationale. Pour justifier cette
centralisation, CONTAMIN et FAURE (1991), indiquent qu' «au début
des années 1960, l'intervention de l'Etat dans les pays en voie
développement apparaissait comme une évidente
nécessité face à l'urgence des situations de sous
développement. » Cependant, face aux ralentissements de la
croissance économique et à la montée des
déséquilibres financiers d'une part, d'autre part au regard de
l'émergence des tâches administratives et l'accroissement des
besoins sociaux (soins de santé, éducation, formation,
communication...), la centralisation va alors montrer ses limites. C'est ce
constat sans doute observée par NYAMBAL (1994) qui l'emmène
à proposer une reforme d'ensemble, une restructuration globale en vue de
restaurer l'Etat.
S'inscrivant dans la même perspective, PEYREFITTE
(op.cit.) révèle que « le constat est
inquiétant : le processus de centralisation a dépassé
les limites du supportable (...) la complexité des procédures
s'est accrue. Les délais et les retards se sont
allongés ». L'on observe ainsi de ce qui précède
une carence généralisée, un manque d'efficacité,
par conséquent un faible rendement de l'administration
centralisée. Pour notre auteur, la décentralisation s'impose plus
que jamais comme une solution alternative à la crise de
gouvernabilité.
Encore, en faisant une analyse critique du système
centralisé et décentralisé, SFEZ et al
(op.cit.) révèlent que d'après Tocqueville, la
concentration du pouvoir constitue un réel obstacle à
l'épanouissement, à l'expression des libertés et au
développement. La seule condition de la démocratie et du
développement véritable réside dans un système
décentralisé, qui est proche du peuple. Toujours selon
lui, « la centralisation (...) est pernicieuse »,
cause pour laquelle il revendique de vive voix l'instauration d'un nouvel
ordre, la décentralisation. La décentralisation telle que
prônée par Tocqueville est la seule condition de la
démocratie et du développement.
En réalité, l'Etat providence (premier
producteur, premier client, premier banquier, pourvoyeur de subventions,
collecteur d'impôt et le législateur économique) a
montré ses limites dans sa vision centraliste à promouvoir le
développement du territoire. Dès lors, une redéfinition de
la politique du pouvoir central, et par conséquent sa
décentralisation s'impose comme une nécessité absolue.
Désormais, l'exécutif ne gère plus la planification du
développement local. L'Etat se donnera une politique plus pragmatique
pour la gestion des affaires locales en associant le local. A cet effet,
KOUADIO (...) confirme que : « les insuffisances de
l'administration locale ont conduit l'Etat à débloquer le
processus de décentralisation visant à associer les populations
à l'administration locale ». De cette thèse, il ressort
que le pouvoir central était dans l'obligation de décentraliser
puisqu'il se trouvait dans l'incapacité d'assumer efficacement la
gestion des affaires du territoire.
Au total, retenons avec ZADI (1998), que l'excès
d'Etat, la bureaucratisation à outrance et le centralisme tiennent une
bonne part dans le sous développement de l'Afrique. Dès lors, la
nécessité de reformes s'impose pour impulser le
développement.
A.2) Mauvaise gouvernance
«Echec du développement en Afrique :
corruption, népotisme, détournement » lit- on dans le
célèbre ouvrage de ZADI (op.cit.). Selon notre auteur, nos pays
ont échoué sans exception dans le domaine vital du
développement de notre continent. Cette contre performance
remarquée en Afrique est due en partie aux effets de la mauvaise gestion
dans les services publiques, des financements de prestige, de la bureaucratie
et de l'enrichissement illicite de certains dirigeants.
Par ailleurs, la corruption est au fondement de la gestion et
du rendement calamiteux de l'administration. Elle est devenue une pratique
courante dans les services et dans la vie quotidienne des populations de telle
sorte le mérite n'est plus au rendez-vous dans les sélections.
Les conclusions d'un colloque organisé en Côte d'Ivoire en 1999
retiennent que : « la corruption est le
phénomène le plus préjudiciable au développement
durable et équitable » (Inspection Générale
d'Etat, 2001). C'est face à ces maux sociaux qu'il est apparu
impérieux de confier la promotion du développement local à
des entités locales pour une gestion rationnelle des ressources
allouées.
I.3-1-B) RAISONS EXTERNES OU OBJECTIVES
B.1) Détérioration des conditions
financières mondiales et ses multiples conséquences
La crise économique de 1980, due à
l'effondrement des prix du pétrole sur le marché mondial de 1973
et aux fluctuations du dollar tient une part importante dans toutes les
reformes intervenues dans la décennie. En effet les milieux politiques,
économiques et sociaux ont connu des bouleversements énormes.
Sur le plan politique, la plupart des observateurs auront
gardé de l'année 1980 le souvenir des reformes politiques qui ont
été parallèlement arrêtées et
appliquées notamment la décentralisation, qui s'est traduite
par la reconnaissance (élargie en 1985) de l'autonomie de plus d'une
centaine de collectivités locales (CONTAMIN et FAURE, op.cit). De ce
précède, il ressort que le déclin du règne des
partis uniques a favorisé l'éclosion du multipartisme et de la
démocratie dans l'espace politique.
Economiquement, Selon CAZES et DOMINGO (1991)
la situation s'est traduite par le recul des exportations du tiers monde et par
une rétraction des apports privés et des crédits à
l'exportation qui a entrainé une régression du volume global des
ressources dirigées vers le monde en développement. Du
coup, les pays du tiers monde se trouvent dans l'incapacité de
faire face à leurs dépenses de souveraineté, favorisant
ainsi l'ajustement structurel (NAKA, 1998).
Le champ social a été particulièrement
marqué par les répercussions de troubles économiques. Le
chômage et la pauvreté marquent la pensée collective. C'est
dans la recherche des voies et moyens pour juguler cette situation qu'est
apparue la décentralisation. A ce propos, KOFFI (2010) indique que
« ce sont les effets néfastes de la conjoncture
économique qui ont poussé les décideurs à relancer
le processus de décentralisation.»
Somme toute faite, retenons avec LAUZON et BOSSARD (op.cit.)
que la crise des finances publiques dont les origines remontent à
la crise du pétrole international et au fluctuation des cours des
matières premières sur le marché mondial, et la mise en
oeuvre des plans d'ajustement structurel dans les années 1980, ont mis
en évidence les limites de la capacité des Etats à assurer
seuls l'ensemble des fonctions de services à la population et
d'équipement du territoire. Ainsi, la priorité accordée
à la promotion de la démocratie dans les années 1990 a
ouvert de nouvelles perspectives et facilité l'avènement de la
décentralisation en Afrique de l'Ouest.
B.2) Exigence pour les bailleurs de fonds et des
partenaires au développement
Selon l'agence française pour le développement
(2008), « Les orientations retenues par le gouvernement
français pour l'aide publique au développement ont
particulièrement souligné l'importance de la gouvernance
publique, et, notamment le renforcement de la gouvernance locale. »
Cette gouvernance locale qui se traduit en terme réel par la
décentralisation, au regard de ce précède constitue une
conditionnalité pour bénéficier d'une subvention. Cette
nouvelle donne dans les relations partenariales Nord-Sud est due principalement
aux échecs constatés des investissements en Afrique par les
institutions de Bretton Woods et les institutions multilatérales (FMI,
Banque mondiale, BAD et l'UE) et autres partenaires au développement
(AFD).
En effet, les projets de développement avaient peu de
chance de réussite sous les régimes centralisés. Les fonds
octroyés étaient très souvent détournés
à d'autres fins ou profitent à une catégorie de personne
dans le sillage du pouvoir du fait de la mauvaise gouvernance. Alors que ces
financements devraient servir à promouvoir un développement
durable et équitable. Cette réalité courante dans
l'histoire des gouvernements du sud va susciter de la part des bailleurs de
fonds des mesures que devront dorénavant adoptés les pays pour
bénéficier de leurs aides au développement. A ce propos,
SYLL (op.cit.) révèle que « les bailleurs de fonds
conditionnent leurs aides à la décentralisation, comme une
réponse à la nécessité d'une refondation de l'Etat,
d'asseoir la démocratie sur les soubassements concrets et d'accroitre la
participation des citoyens aux processus de développement et
décision.» Il ressort clairement que la décentralisation se
situe dans les exigences de bonne gouvernance prônées par les
institutions de Bretton Woods.
Au total, nous retenons avec ZADI (2007), que « les
partenaires au développement qui accompagnent la Côte d'Ivoire et
d'autres pays africains dans leurs efforts pour éradiquer la
pauvreté mettent en avant ce problème de gouvernance
locale ». Le poids des partenaires au regard de ce qui
précède fut déterminant dans l'avènement et la
pratique de la décentralisation dans les pays en voie de
développement.
I.3-2) FONCTIONS DE LA DECENTRALISATION
« La décentralisation est surtout
perçue sous l'angle économique (promotion du développement
local) ou même perçue sous l'angle socio-culturel (promotion du
savoir et du savoir faire local) », (SYLLA, 2008). Partant, retenons
que les études faites sur la décentralisation permettent
généralement de faire deux observations principales sur ses
attributions ou missions.
D'une part, dans sa conception originelle, la politique de
décentralisation est comme une ébauche nouvelle pour la
restauration du développement et du savoir faire local, et d`autre part,
dans ses manifestations vue comme outil d'instauration de la démocratie
et facteur d'intégration.
Pour un souci de clarté, nous scindons toutes ces
attributions énumérées en deux catégories
essentielles : la fonction principale (originelle) et les fonctions
secondaires.
I.3-2-A) FONCTION PRINCIPALE DE LA
DÉCENTRALISATION
A.1) Développement local
AYOUN (2005) affirme que « la
décentralisation dans son principe constitue une nécessité
pour le développement local.» De ce qui précède, il
ressort clairement que la décentralisation vise dans ses fondements la
promotion du développement des régions, des départements,
des provinces pour lutter contre la pauvreté depuis la base. Voici
pourquoi, les collectivités territoriales font la production des biens
et services aux populations. Dans cette vision nouvelle, le
développement doit partir du local, des initiatives des ressources
locales et de la mobilisation de toutes les compétences appartenant
à cette sphère. Car jusqu'à là, les politiques
nationales n'ont pas permis un progrès véritable du local. Selon
le constat fait par SENN (2005), la décentralisation est une politique
initiée par l'Etat pour promouvoir le développement en s'appuyant
sur les institutions locales. En réalité, la politique de la
décentralisation vise à promouvoir le développement en
s'appuyant sur le savoir faire local.
Il importe également de noter qu'à la
lumière des faits et des études, la décentralisation
remplit également d'autres fonctions sans lesquelles le
développement réel n'est pas possible.
I.3-2-B) FONCTIONS SECONDAIRES DE LA
DÉCENTRALISATION
Les autres fonctions que nous révélons ici
concernent les fonctions politiques de la décentralisation. Elles se
résument en deux points :
B.1) Promotion de la démocratie
« La décentralisation est le lieu où
s'accomplit l'apprentissage de la démocratie » (SFEZ, op.cit.).
Même si la démocratie conditionne la décentralisation,
c'est cette dernière qui la vulgarise réellement dans la
société. A cet effet, une publication de la coopération
Allemande au développement GTZ (2003) affirme que la
décentralisation « fait avancer le processus
démocratique et promouvoir la participation des populations à la
gestion des affaires publiques.»
Dans ce système de gestion du local, ce sont les
populations locales concernées de la zone, qui élisent leurs
représentants pour la conduite des politiques du développement
local. Dans le cas d'espèce de la Côte d'Ivoire, des
élections des conseils généraux de départements ont
été organisées le 07 juillet 2002 pour choisir les
représentants départementaux des politiques de
développement. En vulgarisant la démocratie ou en introduisant
les valeurs démocratiques dans la communauté, la
décentralisation à travers la démocratie libère les
libertés individuelles. Selon une analyse réalisée par
BALLO (op.cit.), « la décentralisation est un facteur de
participation et de démocratie.» En effet, en donnant et en
rapprochant une partie du pouvoir des populations, la décentralisation
permet aux citoyens locaux de participer à l'exercice de ce pouvoir. En
un mot, la décentralisation garantit la démocratie en
institutionnalisant la participation locale (SYLLA, op.cit.).
B.2) Facteur d'intégration nationale et de
stabilité
La politique de décentralisation vise à corriger
certaines insuffisances de l'Etat, notamment les disparités
régionales. Cette situation est à l'origine de plaintes
formulées par les populations des zones se sentant exclues.
Créant ainsi des fractures sociales à l'intérieur d'un
même Etat. Relevant les bienfaits de la décentralisation, SYLLA
(op.cit.) révèle que c'est un outil qui permet une
répartition plus équitable des ressources à
l'échelon nationale.
La décentralisation pourrait permettre une plus grande
représentation politique des divers groupes politiques, ethniques,
claniques, religieux et culturels dans les processus de prise de
décision. Avec l'instabilité grandissante dans un certain nombre
de pays d'Afrique subsaharienne, la décentralisation pourrait permettre
de créer des conditions de stabilité politique et d'unité
nationale en permettant aux citoyens de mieux contrôler les programmes
publics depuis la base. A cet effet, BALLO (op.cit.) révèle
que « la décentralisation peut préserver la
stabilité politique face à la montée des revendications
locales. Lorsqu'un pays est profondément divisé par des facteurs
géographiques ou des clivages ethniques, la décentralisation
offre un mécanisme institutionnel qui associe les opposants. »
I.3-3) APERÇU DU BILAN DE LA POLITIQUE DE
DECENTRALISATION EN COTE D'IVOIRE
Le bilan des collectivités décentralisées
en matière développement ne peut être compris qu'au regard
de son triple contexte politique, économique et administratif.
Selon une étude présentée par le CIREJ,
« La politique de décentralisation fut bien, quoi que l'on
puisse en dire, largement précurseur du mouvement général
de démocratisation aujourd'hui observée.» Partant, la
promotion et la pratique de la démocratie à l'échelon
locale et nationale sont liées à l'avènement de la
décentralisation communale et départementale.
Sur le plan économico-social, l'on enregistre en
dépit des obstacles des avancées remarquables.
Car, « les moyens humains et financiers mobilisés par les
collectivités territoriales ont permis de mettre en place des
équipements généraux, des réalisations pour les
services de collectivité, les dotations en équipements sociaux,
culturels et de promotion humaine» (KOFFI, 2010). Pour justifier sa
thèse, notre auteur révèle que le département de
Sinfra a investi 308 millions de francs CFA pour construire quatre dispensaires
et pour l'achèvement des équipements sanitaires en souffrance,
mais également pour la réhabilitation des infrastructures de
santé en délabrement en milieu rural.
Quant à l'accès à l'eau potable, le
conseil de Daloa a investi 100 millions de francs CFA. De 137 à son
avènement en 2002, il existe 143 pompes villageoises en 2009, soit une
hausse de 4,48%.
Quant au secteur éducation, le district d'Abidjan a
implanté à Songon un lycée moderne d'un coût de 306
millions de francs CFA.
Cependant, des efforts restent à faire pour
désenclaver totalement le monde rural qui demeure encore sinistré
malgré l'avènement des collectivités territoriales
décentralisées.
I.3-4) CONDITIONS DE SUCCES DE LA DECENTRALISATION
Les conditions de succès ou les chances de
réussites de la politique de décentralisation résident
dans la prise en compte d'un nombre de facteurs indispensables. Toutefois, il
parait nécessaire de souligner que l'homme se situe au centre de tout
développement.
I.3-4-A) Réelle volonté politique et
populaire
« Seule des esprits décentralisés
peuvent réussir la décentralisation » (PEYREFITTE,
op.cit.). Il ressort sans doute que la bonne marche de cette politique est
liée en grande partie à son acceptation par les autorités
gouvernementales au plus haut niveau, l'adhésion de l'élite
centrale. En réalité, la décision de
décongestionner l'administration centrale de certaines de ses
prérogatives doit apparaitre comme une nécessité pour
l'Etat pour relancer le processus de développement. Dès lors, la
décentralisation doit s'inscrire comme l'une des priorités dans
la grande politique managériale de l'Etat. Tout son succès part
de cette condition indispensable. Les autorités et pouvoirs locaux
doivent s'approprier ensuite sensibiliser les populations de son
opportunité. Car, ZADI (2007) révèle que l'échec
des politiques de développement engagé jadis par l'Etat est
dû pour en grande partie par son non appropriation par les populations.
Donc, pour éviter les prémices d'un second échec, selon
AYOUN (2005), il faut l'instauration d'un débat national sur la
décentralisation et l'information des citoyens pour montrer le bien
fondé d'une telle démarche. Il faut en clair, comprendre et
accepter le concept de décentralisation à tous les niveaux en
tant qu'outil de développement pour qu'elle fasse école.
Au total, retenons avec BEDIE (1995) que « sans
adhésion personnelle, sans mobilisation collective, toute
opération de développement régional reste artificielle et
donc fragile ». Il faut donc une synergie d'action de toutes les
compétences locales pour réussir la décentralisation, pour
consolider les actions de développement à l'échelle
locale.
I.3-4-B) Mesures d'accompagnement financières et des
ressources humaines compétentes
« Les collectivités locales ne peuvent
être efficace si elles ne disposent des ressources financières et
humaines nécessaires pour assurer les compétences qui leur sont
conférées » (VERGNE ,2009). A l'évidence, les
ressources humaines constituent même le sous bassement de toutes
organisations. Disposer donc d'expertise humaine de haute qualité,
conduit à des innovations, à des succès.
Les ressources humaines constituent de ce fait le noyau
central dans les organisations humaines. D'autant plus que « les
programmes de développement ne peuvent être exécutés
sans une main d'oeuvre qualifiée » (SMART, 1967). Il ressort
aussi clairement que l'homme constitue la première ressource. Alors il
faut réellement un regain d'intérêt pour la formation afin
de relever le pari du développement. AYOUN (op.cit.),
révèle à cet effet que « La formation des
élus locaux constitue une priorité absolue pour la
réussite de la décentralisation ».
En plus, le transfert des compétences doit
s'accompagner du transfert des ressources nécessaires pour gérer
ces compétences, qu'elles soient financières ou
matérielles. Alors, comme toute entreprise, disposer surtout de
ressources financières (subventions, dons et crédits) serait un
avantage pour les collectivités décentralisées pour
réaliser le développement local. En effet, la
décentralisation peut être effective si elle s'accompagne de
financements internes (subventions) et externes (dons et crédits).
L'Etat doit financer réellement les collectivités territoriales
car « les progrès sont toutefois plus lents lorsque les
transferts de moyens ne suivent pas » (PNUD, 2002). D'où la
nécessité de la disponibilité des ressources
financières aux collectivités territoriales
décentralisées.
En synthèse, retenons que l'homme constitue le
fondement sur lequel s'appuient les autres conditionnalités notamment
financières. Car, «S'il est bien formé scientifiquement,
techniquement et professionnellement et placé dans des conditions
sociales souhaitables, l'homme peut contribuer à l'amélioration
sensible de la productivité de l'entreprise et de la
société globale» (PDCI-RDA, 1996)
I.3-4-C) Bonne gouvernance (transparence et
responsabilité)
Le rapport d'un colloque sur la gouvernance en Côte
d'Ivoire, note que la transparence et la responsabilité sont deux
valeurs indispensables qui conditionnent toute bonne gestion publique. En
effet, « Conjuguées, dans leur application, la transparence et
la responsabilité parce qu'elles intègrent respectivement les
mécanismes de contrôle, du mérite, de sanction, elles
s'analysent en d'excellents moyens pour promouvoir le savoir-faire,
l'éradication de l'impunité, la corruption et la confiance des
citoyens » (Inspection générale d'Etat, 2001). Dans nos
Etats, la corruption et l'insuffisance de gouvernance sont en partie
responsables de l'enracinement de la pauvreté et du sous
développement. Selon toujours l'inspection générale
d'Etat, « la corruption peut provoquer, au niveau des services
des dysfonctionnements aux conséquences tragiques ».Et seule
une transparence qui exige de l'élu local, l'obligation de rendre compte
de sa gestion aux peuples permet d'éviter les détournements et
les surfacturations. Pour l'ex secrétaire général de
l'ONU, seule une gestion saine est susceptible de favoriser le
développement. KOFI Annan place beaucoup d'espoir dans la bonne
gouvernance. Il soutient que « la bonne gouvernance constitue peut
être le facteur le plus important pour éradiquer la
pauvreté et favoriser le développement » (PNUD, 2002).
CRITIQUE
La présente revue de littérature nous a
été très utile. D'autant plus qu'elle nous a
révélé la décentralisation dans sa conception
globale ; ce, depuis ses fondements jusqu'à ses missions
essentielles. Partant de cela, le constat a été fait que la
décentralisation est l'une des conditions sine qua non pour la promotion
du développement local.
En plus, et plus nécessaire, la revue bibliographique
nous a présenté un bref tableau comprenant des opérations
en termes d'activité effectuées par les nouvelles
collectivités décentralisées en matière de
développement local.
Ainsi, ces informations tirées des contributions
intellectuelles sur la décentralisation nous permettent en tant que
« nouveau » chercheur de nous vêtir de savoirs
nécessaires dans la conduite de notre investigation.
Concrètement, notre revue sur la décentralisation a porté
sur les préoccupations liées aux origines, fonctions, aux bilans
et conditions de réussite.
Partant et sur la base de ses acquis, cette présente
étude s'inscrit dans une nouvelle perspective. Celle portant sur
les logiques d'intervention en matière d'éducation et de
santé des nouvelles collectivités décentralisées,
puis des impacts des dites logiques sur le milieu rural.
I-4) PROBLEMATIQUE
Constitué d'un environnement urbain et rural, le
district de Yamoussoukro présente selon les ratios globaux de la
région une situation scolaire et sanitaire relativement acceptable.
Cependant, l'on note une inégale répartition de ces
équipements sociaux sur l'ensemble du territoire du district. En effet,
la seule ville de Yamoussoukro abrite plus des 1/3 au détriment du
milieu rural pourtant, mieux représenté en espace et en
population. Selon les statistiques, pour une population estimée à
environ 300.000 habitants, le district dispose de 14 écoles
maternelles, 191 établissements primaires, 9 lycées et de 55
centres sanitaires.
L'état des lieux de la carte scolaire et sanitaire du
district de Yamoussoukro ainsi dressé, nous observons par ailleurs, que
les secteurs de l'éducation et de la santé figurent parmi les
premières priorités des élus locaux dans l'actuel
système de la décentralisation. Les nouvelles
collectivités décentralisées consacrent en effet,
l'essentiel de leurs ressources aux projets de construction des centres
d'éducation et de santé. Par exemple, les investissements en
éducation et en santé représentent respectivement 43,75 et
27,07 % dans certains départements notamment celui de Sinfra (KOFFI,
2010). Mais aussi, une investigation menée sur le district de
Yamoussoukro nous permet de faire le même constat. Le programme triennal
2008-2009-2010 a effet accordé 70,4% et 8,7% d'investissement aux
secteurs de l'éducation et de la santé sociale.
Cet important investissement consacré par le district
de Yamoussoukro aux secteurs éducatifs et sanitaires a permis de
construire puis d'équiper quatre collèges de proximité
dans ses nouvelles sous -préfectures et dans les villages centres dont
Kossou. Des écoles primaires ont été
réhabilitées puis dotées en table-bancs, des logements de
maîtres construits, des centres d'alphabétisation crées en
milieu rural. Dans cette même perspective, des centres de santé
communautaire ont été réalisés et
équipés en matériel médical.
Le centre de santé urbain de Kossou a
bénéficié de ce programme.
Assurément, une telle priorité pour
l'éducation et la santé laisse transparaitre des logiques. En
effet, le taux d'analphabétisme en Côte d'Ivoire est estimé
à environ 49%. Et le milieu rural est l'environnement le plus
touché par ce fléau. Conséquence, la pauvreté prend
des proportions importantes, surtout en milieu rural ou l'on est passé
progressivement de 49% en 2002 à 62.45% en 2008. Et pour rappel,
l'analphabétisme est un obstacle majeur au renforcement de la
productivité et constitue par ailleurs, un frein à
l'amélioration de la santé des populations. Il apparait de ce
fait comme une entrave aux actions développement local. L'objectif des
collectivités décentralisées est alors de porter le taux
d'alphabétisme à 70% d'ici 2015.
En matière de santé, compte tenu des besoins
croissants des populations et du niveau général du
développement du pays, l'offre sanitaire est insuffisante. La couverture
dans son ensemble est faible, déséquilibrée et
inégalitaire. La quasi-totalité des établissements sont
concentrés en zone urbaine. Alors, pour se mettre en mesure d'atteindre
les objectifs du millénaire pour le développement, le
gouvernement à travers les collectivités
décentralisées entend investir dans la réorganisation de
l'ensemble du système, sur les plans à la fois organisationnel,
surtout géographique.
C'est donc dans cette perspective et conformément aux
recommandations nationales en matière de lutte contre la
pauvreté, que se situent les logiques d'intervention des nouvelles
collectivités décentralisées notamment le district de
Yamoussoukro.
Sur la même préoccupation, un acteur de la
décentralisation rencontré lors de l'enquête exploratoire
s'est voulu très formelle à ce sujet. Il argumente que la logique
d'intervention en matière d'éducation et de santé est
partie d'un constat et répond à une préoccupation
très précise. Il s'agit de construire des écoles de
proximité pour désengorger les établissements secondaires
de la ville de Yamoussoukro devenues exigus pour accueillir tous les
élèves du département. Celui-ci signifie encore que le
district s'inscrit dans la logique de rapprocher les centres (santé,
éducation) des populations rurales pour lutter contre
l'analphabétisme et permettre aux populations de
bénéficier d'assistance médicale dès besoin. En un
mot pour lutter contre la pauvreté rurale, la précarité
sociale afin de promouvoir le développement durable humain.
En dépit des logiques qui guident l'intervention des
nouvelles collectivités décentralisées en matière
d'éducation et de santé, le monde rural reste encore
majoritairement enclavé. A telle enseigne qu'on ne perçoit pas
avec exactitude l'efficacité des logiques d'intervention sur le milieu
rural. Se pose dès lors, la problématique de l'impact des
logiques d'intervention. D'où la question principale suivante :
Quels sont les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé du district de
Yamoussoukro sur le développement local de Kossou?
Toutefois, pour parvenir à bien cerner les dimensions
de cette question, nous l'avons scindé en trois parties :
- Quelles sont les incidences des logiques d'intervention
en termes d'éducation sur l'analphabétisme et sur les conditions
d'études des élèves ?
- Quels sont les effets des logiques d'intervention en
termes de santé sur les conditions sociales
communautaires ?
- Quels sont les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé sur la pauvreté
rurale ?
I.4-1) OBJECTIFS DE RECHERCHE
Un objectif principal et trois objectifs spécifiques
composent cette partie :
Objectif général
Dégager les impacts des logiques d'intervention du
district de Yamoussoukro en matière d'éducation et de
santé sur l'environnement social rural.
Objectifs opérationnels
1 : Evaluer les incidences des logiques d'intervention en
termes d'éducation sur l'analphabétisme et sur les conditions
d'études des élèves.
2 : Relever les effets des logiques d'intervention en
termes de santé sur les conditions sociales communautaires.
3 : Montrer les implications des logiques d'intervention
en matière d'éducation et de santé sur la pauvreté
rurale.
I.4 -2) HYPOTHESES DE RECHERCHE
Pour notre étude, nous avons une hypothèse
principale appuyée par des hypothèses secondaires.
Hypothèse générale
La logique de rapprocher les écoles et les centres de
santé de la campagne favorise de meilleures conditions de scolarisation
et d'encadrement des élèves d'une part, d'autre part permet une
bonne prise en charge sanitaire des populations. Ce qui permet une baisse
sensible de la pauvreté à Kossou.
Hypothèses opérationnelles
1 : Les incidences des logiques d'intervention en
matière d'éducation à Kossou se perçoivent à
travers la baisse sensible de l'analphabétisme d'une part et d'autre
l'amélioration des conditions d'études des élèves.
2 : Les effets des logiques d'intervention en
matière de santé à Kossou s'observent par
l'amélioration des conditions d'accès au centre de santé
et la garantie d'une assurance médicale sociale.
3 : Les implications des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé sur la pauvreté se
mesurent du progrès des revenues des populations et de
l'amélioration de leur situation socio-économique.
II. CADRE METHODOLOGIQUE
II.1- CHAMP GEOGRAPHIQUE
1) PRESENTATION DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO
Le district de Yamoussoukro (voir carte) fut crée par
la loi numéro 2002-44 du 21 janvier 2002, comme
collectivité territoriale de type particulier. Il recouvre le territoire
du département actuel de Yamoussoukro.
Le district comprend la commune de Yamoussoukro, les sous
préfectures d'Attiégouakro, de Didievi, de Tié-n'diekro et
de Yamoussoukro.
Sa superficie totale est d'environ 3500 km2 pour 300.000
habitants soit une densité 86 habitants au km2.
Administrativement situé dans la région des lacs
dont Yamoussoukro le chef lieu, le district est limité au nord par les
départements de Tiébissou et de Bouaké, à l'est par
la région du N'zi Comoé, à l'ouest par la région de
la Marahoué et au sud par la ville de Toumodi.
Aire aux grands édifices et aux symboles de paix, le
district de Yamoussoukro se particularise entre autres par la Fondation
Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix, le parc
animalier d'Abokouamékro, le barrage hydro-électrique de Kossou.
La ville de Yamoussoukro abrite le plus et prestigieux lieu de culte
chrétien au monde, la Basilique notre dame de la paix.
Le district compte 169 localités rurales dont Kossou,
notre principal site d'investigation. D'ou sa présentation :
1-a) Présentation de la zone d'étude,
Kossou
La localité rurale de Kossou est située à
l'ouest du district de Yamoussoukro, dans la région des lacs.
Précisément, placé sur la rive gauche du barrage, à
la limite du département de Yamoussoukro et de Bouaflé. Kossou
village est distant de 16 km de l'axe principal Yamoussoukro-Bouaflé, 40
km de la capitale politique et administrative, Yamoussoukro et à 5 km du
barrage hydro-électrique.
Administrativement, Kossou fut érigé en
sous-préfecture en 2007. Sa circonscription comprend les villages
d'Allai Yaokro, Amonkro, Bocabo, Blékouamekro, Angossé,
Toumbokro... Construit par le projet AVB, Kossou est composé des
quartiers populaires, Deux plateaux, Forage, Kossou village et quartier
résidentiel, Cie, lieu d'habitation des fonctionnaires.
Bien que sous-préfecture, dans la répartition
sectorielle du district ou encore dans le plan d'intervention du district de
Yamoussoukro, Kossou fait partir de la sous-préfecture centrale de
Yamoussoukro.
1-b) Profil économique de Kossou
Le premier avantage économique de Kossou est sa
proximité du barrage. Il sert notamment à la pêche puis
à l'irrigation des champs. Même un atout majeur pour le
développement des activités économiques et touristiques.
Cependant, il faut noter que la population autour du lac
Kossou est avant tout, une population agricole. Les activités agricoles
tournent autour des binômes cacao-café. Des habitudes et des
mentalités se sont crées en effet, autour de ces deux
spéculations. Car la population riveraine a intériorisé
que la richesse au niveau de l'agriculture ne être
générée que par les deux principales cultures
d'exportation le café et le cacao.
Par ailleurs, les cultures vivrières sont
pratiquées essentiellement pour l'auto-consommation. Ce sont la culture
de l'igname, de la banane, du manioc et du riz. Les probables revenus issus de
la vente des excédents des cultures vivrières sont
réinvestis dans l'alimentation.
En outre, la pêche est pratiquée par les
populations de Kossou. Mais, l'activité de pêche n'est pas du tout
développée en raison du manque de professionnalisme et de
l'intérêt accordé aux cultures de rentes.
Enfin, le sous sol de la région est très riche
en produits miniers. D'où l'implantation à Kossou de la
société d'exploitation minière CLUFF GOLD.
Pour rappel, il faut noter l'histoire de Kossou remonte aux
années 1969 pendant la construction du barrage hydro-électrique
portant son nom. Ce barrage constitue un atout important pour propulser
l'économie de la région.
1-c) Infrastructures de Kossou
Kossou est doté de nombreuses infrastructures de
développement. La plus importante est sans doute le barrage
hydro-électrique situé à proximité du village.
En matière d'équipements sociaux, deux
écoles primaires et un centre de santé existent à Kossou
depuis la construction du barrage hydro-électrique. Toujours sur le
plan de l'éducation, Kossou bénéficie également de
la dotation d'un collège d'enseignement général depuis
2009 par le district de Yamoussoukro.
Pour le bien être des populations, Kossou a acquis
encore, l'électricité rurale en l'an 2004, l'adduction d'eau
potable et un dépôt de produits pharmaceutiques.
En ce concerne les moyens de communication, Kossou n'est pas
en marge du développement spectaculaire des nouvelles technologies
observée en Côte d'Ivoire. Kossou communique avec le reste du
monde à travers la téléphonie mobile et fixe. La voie
principale menant à Kossou est bitumée, mais
dégradée par endroit. On y trouve en outre, une brigade de
gendarmerie pour la sécurité des populations et de leurs biens.
(CARTE DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO A INSERER)
Disponible en format pdf.
II.2) CHAMP SOCIOLOGIQUE
2) REPRESENTATION SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DU DISTRICT DE
YAMOUSSOUKRO
Notre étude concerne toute la population du territoire
du district de Yamoussoukro. De configuration cosmopolite, la population du
district est estimée à environ 300.000 habitants. Celle-ci est
composée, en grande partie par les allochtones venues des autres
régions de la Côte d'Ivoire et des autochtones Baoulés,
formés de quatre tribus : Akouê, Nanafouê, N'zikpli et
Ngbans. On y trouve également une population étrangère
estimée à 52.562 habitants soit 17,56% de la population totale du
district. La population du district se constitue de 55% d'habitants urbains et
45% d'habitants ruraux dont ceux de Kossou, population objet de cette
présente étude.
2-a) Origines de Kossou
Le village actuel de Kossou fut construit lors de la
construction du barrage sur le Bandama Blanc par l'AVB. Pour
l'intérêt national, ce village a été contraint de
laisser la terre ancestrale dans la périphérie du lac, pour
être relocalisé à son emplacement actuel. Etant
donné que l'opération du barrage favorisait le
déguerpissement de tous les villages situés dans les encablures
du fleuve devant abriter les infrastructures. C'est ainsi que les mesures
prises dans le cadre du dédommagement, par conséquent du
recasement des villages sinistrés ont permis la construction de Kossou
en ce lieu.
2-b) Situation socio- culturelle de Kossou
Kossou est composé d'une diversité d'ethnie en
raison de la dynamique économique de la région. En plus des
autochtones baoulés Akouè, on y trouve des allochtones venues
d'autres régions du pays et d'une forte communauté
étrangère principalement de la CEDEAO. Ce sont les pêcheurs
migrants originaires du Mali, Burkina-Faso, Guinée...
Mais aussi, on y retrouve également une autre
catégorie de population plus aisée, composée notamment de
fonctionnaires d'Etat et du privé en raison collège, de
l'hôpital, de la gendarmerie puis de la CIE.
Ainsi, la diversité ethnique de Kossou se rejaillit sur
la croyance religieuse. D'où la représentativité de toutes
les confections religieuses à Kossou. On y trouve notamment une
église catholique, un temple protestant et une mosquée pour les
musulmans.
Malgré l'adoption populaire des religions
chrétienne et islamique, l'on note un fort encrage de la tradition.
II.3) PRECISION DU TYPE D'ETUDE
Cette étude est d'ordre qualitatif et de
type ethnographique.
II.4) THEORIES ET METHODES DE RECHERCHE
Pour la saisie objective de nos données, nous avons eu
recourt à la méthode compréhensive de WEBER, à
l'analyse stratégique de CROZIER puis à la théorie de la
décision pour expliquer puis comprendre les opinons, sentiments de
toutes parties prenantes de la décentralisation et du
développement local du district de Yamoussoukro.
II.4-1) METHODE COMPREHENSIVE
Dans le système de la décentralisation, toutes
les orientations que se donnent les autorités locales dans la conduite
des actions de développement ont des motivations et sont fonctions
d'intentions. Les projets sont fonctions de la politique
générale, des objectifs à atteindre. Par
conséquent, l'analyse compréhensive est le type de méthode
appropriée dans la recherche des logiques d'intervention, des
motivations ou autres causes qui sous tendent les actions du district de
Yamoussoukro.
Alors, dans le cadre de cette étude, cette
méthode nous a permis de comprendre les logiques des acteurs de la
décentralisation surtout des autorités du district de
Yamoussoukro.
II.4-2) THEORIE DE LA DECISION
La théorie de la décision fait une part belle
à l'acteur par rapport à la structure sociale. La décision
est présentée comme le résultat de la juxtaposition ou de
la composition d'un ensemble d'actions, c'est-à-dire de comportements
quotidiens orientés vers la recherche d'une fin. Ainsi, la
théorie de la décision postule que les acteurs tiennent compte de
l'environnement « certain » (prévisible) plus
ou moins « risqué » ou
totalement « incertain » (imprévisible). En
d'autres termes, le milieu social est pour l'acteur un point de
référence à partir duquel il s'efforce de mesurer les
avantages, les désavantages ou les risques de sa décision. Elle a
contribué pendant cette étude à rechercher les
critères de choix des collectivités territoriales dans la
sélection des projets à réaliser pour les
communautés notamment pour Kossou.
II.4-3) ANALYSE STRATEGIQUE
Dans cette étude, cette méthode a permis
d'expliquer comment le district arrive à satisfaire totalement ou
partiellement les attentes des populations. En effet, les besoins
communautaires sont relatifs et de plusieurs ordres. Le district procède
alors par priorité en faisant l'inventaire de toutes les
doléances. Le district à travers son service technique de la
planification procède ensuite à la hiérarchisation des
besoins des populations. Les préoccupations les plus récurrentes
et importantes dans la hiérarchie des besoins font objet de projet. Un
programme comprenant le chronogramme de réalisation des projets est
établi par la suite par rapport aux ressources disponibles. Ainsi de
suite, le district réalise son programme de développement au
bonheur des populations.
II.5) DEMARCHE EXPLORATOIRE
La démarche exploratoire est l'étape qui
succède au choix du sujet de recherche. Elle est très
fondamentale dans la conduite d'un projet de recherche. Etant entendu que la
bonne orientation de l'étude passe par une exploration objective. Ainsi,
cette étape nous a été indispensable dans la quête
des données objectives pour délimiter le cadre de l'étude,
construire la problématique, formuler les objectifs et hypothèses
de la recherche. En un mot, la démarche exploratoire correspond à
l'étape de la mise en oeuvre du cadre théorique et
méthodologique de l'étude. On observe deux principales phases
dans la démarche exploratoire : la recherche documentaire et
l'enquête prospective.
II.5-1) RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ET DOCUMENTAIRE
La recherche bibliographique et documentaire permet dans un
premier temps de faire la sélection de la bibliographie relative au
thème de la recherche. Pour la mener à bien, le recours aux
bibliothèques et autres centres de documentations nous a
été très nécessaire. Des rapports, des articles et
autres ouvrages généraux ou de spécialité ont
contribué à l'édification d'une base scientifique de cette
présente étude sur la décentralisation.
Apres la sélection des ouvrages afférents au
thème, nous avons accéder au contenu afin d'être
imprégner des aspects du problème de recherche abordés.
Egalement, dans le souci de renforcer notre connaissance
méthodologique, nous avons exploité certains documents dont
Manuel de recherche en sciences social (QUIVY et CAMPENHOUDT, 1988), Guide
pratique de la rédaction scientifique (AFFOU et GOURENE, 2005) ...
Aussi, faut-il noter que l'outil internet a été
d'un apport inestimable dans la construction de la documentation de ce
mémoire.
II.5-2) ENQUETE PROSPECTIVE
L'enquête prospective a consisté en une visite de
terrain en vue de faire l'état des lieux. Cette étape a
été mise à profit pour expliquer aux autorités du
district de Yamoussoukro, notre intention de conduire une étude sur la
problématique de la décentralisation sur l'organe
départementale de développement. Au cours de cette phase, nous
avons également rencontré, les populations et leaders
communautaires de Kossou afin d'être imprégner de la situation du
développement favorisé par la construction des infrastructures
d'éducation et santé par leur structure, le district de
Yamoussoukro. A Kossou, nous avons aussi observé les infrastructures de
santé et d'éducation.
II.6) ECHANTILLONNAGE
Notre échantillon est subdivisé en deux rubriques
notamment la technique de l'échantillon et la taille de
l'échantillon.
Technique de l'échantillon
Dans le cadre de cette étude, nous avons recouru
à l'échantillonnage ciblé qui correspond aux études
de type qualitatif. Cette technique emploie des échantillons restreints
ou un nombre de personnes relativement petit sont étudiés en
profondeur dans leur contexte de vie.
Taille de l'échantillon
La taille de l'échantillon concerne le nombre de
personnes interrogées au cours de l'investigation. Ainsi, nous avons
échangé avec une population cible composée d'une
part, de la population de base de Kossou puis des leaders communautaires,
d'autre part, des informateurs-clés émanant du district et sa
tutelle. Soit un échantillon de 20 personnes reparties de la
manière suivante : 4 leaders communautaires (chef de village,
président de jeunesse, Président de COGES, présidente
d'association féminine) ; 6 informateurs-clés de structures
étatiques (Sous- directeur de la planification, DPH, personnes
ressources DGDDL, Directeur ou président du comité de gestion de
l'hôpital de Kossou, principal du collège de Kossou) ; 10
personnes faisant partie de la population de base de Kossou.
Notre choix s'est porté sur ces personnes ci-dessus
mentionnées à partir de plusieurs critères. En ce qui
concerne les leaders communautaires, c'est l'ensemble des critères se
résumant aux pouvoirs de décisions à
l'échelon local, d'intermédiation entre population et district et
de représentativité sociale.
Ensuite, pour les informateurs-clés c'est l'ensemble de
conditions se résumant à l'expertise, de collaborateurs, chef de
service. Enfin, les personnes faisant partie de la population de base ont
été quant à eux sur la base de leur appartenance à
la communauté.
Tableau1 : TABLEAU RECAPITULATIF DE
L'ECHANTILLONNAGE
CATEGORIES POPULATION
|
CRITERES DE CHOIX
|
FONCTION
|
EFFECTIF/TAILLE
|
Leaders
|
Représentant communautaire/ chef d'association
|
Chef village/Représentant jeunesse, représentante
femme/Président COGES
|
04
|
Informateurs- clés
|
Expert/autorité publique /Chef de service
|
Gouverneur district/Directeur DGDDL...
|
06
|
Population de base
|
Résident dans le village
|
Facultative
|
10
|
TOTAL
|
20
|
Source : Enquête exploratoire juillet
2011.
II.7) TECHNIQUES DE RECHERCHE
Dans cette étude, l'utilité des techniques
(entretien et observation) résident dans le fait qu'elles nous
permettent d'enter en contact avec toutes les parties prenantes de la
décentralisation et du développement local du district de
Yamoussoukro.
Puisque nous avons recouru aux méthodes qualitatives
qui n'exigent pas de données chiffrées, nos instruments de
collecte se résument en :
II.7-1) FOCUS GROUP
Dans cette présente étude sur la
décentralisation, les populations occupent une position
stratégique. Elles sont en même temps acteurs que
bénéficiaires. Et sans l'adhésion ou l'implication massive
de la population, les possibilités de succès de cette politique
sont compromises. Cause pour laquelle, les attentes et besoins des
communautés à la base restent déterminants dans la
conception de projets orientés vers elles. De ce qui
précède, un entretien de groupe permet de comprendre toutes les
attentes des populations bénéficiaires et acteurs dans le
système de la décentralisation.
Ainsi, un focus group a été
réalisé avec les populations locales de Kossou. A cet effet, un
guide thématique de focus group s'est adressé aux populations
rurales en vue de connaître :
- leurs sentiments /opinions sur l'avènement du
district de Yamoussoukro
- leurs avis sur l'efficacité des prestations du
district en matière d'éducation et de santé
- leurs avis sur les motivations sous tendent les actions du
district
II.7-2) ENTRETIEN APPROFONDI
Dans cette investigation, d'une part les leaders de
communauté par de leurs proximités des populations et des
privilèges qu'ils jouissent en tant que représentants de la
communauté auprès du district connaissent mieux la
décentralisation et de tout ce qu'elle renferme comme
réalité. D'autre part, notons qu'à ce XIX°
siècle, la majorité ou presque tous les représentants
locaux sont intellectuels. Leurs doubles expériences de la gestion du
pouvoir local et de la connaissance du fonctionnement de l'administration
constituent un atout. Ils restent donc incontournables dans la quête des
informations objectives sur la décentralisation et le
développement local. Et un entretien approfondi avec ceux-ci peut
permettre de soustraire certaines informations pour la construction objective
de la réalité sur la décentralisation.
Ainsi, un entretien approfondi s'est fait avec les leaders
communautaires locaux (chefs de village, président de jeunesse...Par
conséquent, un guide d'entretien approfondi a été
réalisé avec les leaders de communauté rurale pour
savoir :
-les actions du district en matière d'éducation
et santé pour Kossou
-le niveau de satisfaction de leurs besoins primaires
(santé, éducation)
-les effets des actions sur le niveau et les conditions de vie
des populations de Kossou,
II.7-3) ENTRETIEN SEMI STRUCTURE
Appliqué à cette étude, les personnes
ressources grâce à leurs statuts d'experts, de
représentants de l'Etat et d'interfaces entre Etat/populations sont
détenteurs de connaissances crédibles. Et c'est par le truchement
seul d'un entretien semi structuré que les informateurs clés
peuvent livrer des informations capables d'améliorer notre connaissance
sur la décentralisation.
Donc, nous avons réalisé un entretien semi
structuré avec les informateurs clés (Directeur de la
planification du district, Directeur de la promotion Humaine du district,
Directeur du DGDDL, d'autres personnalités ressources.
Un entretien semi structuré fut réalisé
avec les informateurs clés pour connaître :
- Les logiques d'intervention en matière
d'éducation et de santé du district de Yamoussoukro ;
-Les interventions ou actions en matière
d'éducation et santé du district de Yamoussoukro ;
-Les impacts des logiques d'intervention en matière
d'éducation et santé sur les populations de kossou.
II.7-4) OBSERVATION DIRECTE
Les objectifs de la recherche nous ont amené à
focaliser notre attention sur les infrastructures socio-économiques de
Kossou (écoles, centres de santé, eau,
électricité...). Notre observation a également
porté sur l'usage des infrastructures de base par les populations de
Kossou. Ainsi, pour mener à bien cette observation, nous avons fait une
grille. Elle concerne :
-les infrastructures socio-éducatives et sanitaires
faites par le district
-les infrastructures de développement de Kossou
-l'utilisation des infrastructures par les populations
-les effets de ces infrastructures sur les populations
rurales
-le niveau et les conditions de vie des populations
-les autres infrastructures économiques de Kossou
II.8) ENQUETE
L'enquête de terrain a consisté exclusivement
à des entretiens et à des observations. Elle est partie des
interviews avec les informateurs clés de la DGDDL à Abidjan
d'abord, des personnes ressources du district de Yamoussoukro ensuite, des
leaders communautaires et populations de Kossou pour finir. Mais aussi, des
séances d'observation ont meublé ces différentes phases
essentiellement l'étape de Kossou. A Kossou, notre grille d'observation
a porté d'une part sur les infrastructures de développement
notamment de santé, d'éducation, de communication..., d'autre
part sur les activités économiques.
L'enquête s'est déroulée sur la
période allant du 29 juillet 2011 au 20 Août 2011, soit 22 jours
d'investigation.
II.9) DEPOUILLEMENT ET ANALYSE
Cette phase est composée de trois étapes
consécutives :
II.9-1) DEPOUILLEMENT
Après l'investigation de terrain, les informations
recueillies (écrits, enregistrements phoniques, photos) furent misent
sous une forme accessible à tous. Nous avons procédé
ensuite à l'analyse de ces informations rendues lisibles.
II.9-2) DESCRIPTION
Dans cette présente étude, les notes
d'observation directe de l'investigation menée à Kossou ont
subi une description avant d'être soumises à une analyse en
profondeur conformément à l'objectif de recherche.
II.9-3) ANALYSE DE CONTENU
L'analyse de contenu est la plus connue de l'analyse des
données qualitatives et la méthode la plus répandue pour
étudier les interviews ou les observations qualitatives (ANDREANI,
2003). Elle consiste à retranscrire les données qualitatives,
à se donner une grille d'analyse, à coder les informations
recueillies et à les traiter. L'analyse décrit le matériel
d'enquête et en étudie la signification. Elle est la
méthode qui cherche à rendre compte de ce qu'ont dit les
interviewés de la façon la plus objective possible. Elle a servi
donc ici à l'analyse des informations recueillies à partir des
études de terrain.
II.10) DIFFICULTES RENCONTRES ET LIMITES DE LA
RECHERCHE
II.10-1) DIFFICULTES RENCONTREES
La réalisation de l'étude ne s'est
déroulé aussi aisément qu'on le pensait au début du
projet. Des difficultés de plusieurs ordres ont mis à mal la
conduite de l'étude. Ces difficultés se situent à deux
niveaux : Dune part, le manque de structures de documentation et les
obstacles de terrain, d'autre part, la situation de crise du pays.
1-a) Instabilité du pays
En raison de la situation socio-politique de la Côte
d'Ivoire, nous avons dû suspendre la recherche à cause de la
fermeture de l'Université de Bouaké de Mars 2011 au mois de juin
2011. Rupture qui a été très préjudiciable dans la
réalisation dans du présent mémoire.
1-b) Difficultés de terrain
Sur le terrain, nous avons rencontré également
des personnes ressources très méfiantes. De peur que les
informations servent à d'autres fins que la recherche universitaire.
Conséquence, les rendez-vous sont reportés à plusieurs
reprises. Alors que l'étude est inscrite dans un délai.
II.10-2) LIMITES DE LA RECHERCHE
Les données de terrain ne sont pas toutes objectives.
En effet, les populations mues par le souci d'assistance, d'une aide quelconque
fournissent des informations tachées d'infidélité avec les
vraies réalités du vécu quotidien. C'est la
première limite de la recherche. Ensuite, les personnes ressources sont
animées par le désir de satisfaction donc fournissent des
informations complaisantes dans l'optique de donner bonne réputation aux
structures qu'elles représentent. Enfin, nous n'avons pas la parfaite
maitrise des outils d'enquête. Ce qui occasionne quelques
désagréments sur le terrain.
PREMIERE PARTIE
LOGIQUES D'INTERVENTION EN MATIERE D'EDUCATION ET DE
SANTE DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO
PREMIERE PARTIE:
LOGIQUES D'INTERVENTION EN MATIERE D'EDUCATION ET SANTE
DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO
Les logiques d'intervention en matière
d'éducation et de santé du district de Yamoussoukro, selon le DPH
de cette structure, sont fonctions des compétences et des missions
relatives à la loi n°2002-44 du 21 janvier 2002 portant statut du
district de Yamoussoukro. Toutefois, nous observons que réellement, les
logiques répondent à cette principale préoccupation :
Comment le district peut-il envisager le développement du milieu rural
si la seule ville de Yamoussoukro concentre presque tous les
établissements sanitaires et d'enseignement secondaires d'une
part ? D'autre part, peut-il promouvoir le développement du monde
rural si la majorité des acteurs ayant en charge son animation est
analphabète ?
Les tentatives de réponses à ces interrogations
constituent cette partie.
CHAPITRE I: DESENGORGER LE GRAND POLE YAMOUSSOUKRO
Le désengorgement de la ville de Yamoussoukro
répond principalement à deux principales exigences : le
transfert de la capitale à Yamoussoukro d'une part, la saturation des
établissements d'élites à caractères
régionaux de Yamoussoukro d'autre part.
I- TRANSFERT DE LA CAPITALE
Le transfert effectif de la capitale de la Côte d'Ivoire
à Yamoussoukro nécessite la création de nouveaux
pôles de développement dans les zones rurales notamment les chefs
lieux de sous- préfectures, dont Kossou. Ce, en vue de capter et
maintenir les populations jadis contraints de se déplacer vers
Yamoussoukro pour se soigner et se former pour certains, en enquête
d'emplois pour d'autres. Pour atteindre cet objectif, le district s'emploie
à poser des actions visant contrôler l'immigration des populations
rurales vers Yamoussoukro. Etant entendu que ce transfert de la capitale va
s'accompagner du transfert de certains services administratifs. Cette
opération va sans doute occasionner un exode des fonctionnaires d'Etat
vers le nouveau pôle. Conséquence, un problème de
surpopulation, de logements, de gestion urbaine va se poser. Il faut donc
trouver des solutions en amont. Comme alternative, cela passe
nécessairement par la construction des établissements
d'enseignement secondaires et des centres de santé en milieu rural pour
capter sur place les populations de cette sphère. C'est dans cette
perspective que se situe l'intervention du DPH du district de Yamoussoukro sur
les logiques d'intervention en matière d'éducation et de
santé de sa structure. Selon notre personne
ressource, « la logique d'intervention du district répond
aux soucis de maintenir les populations et élèves des campagnes
désormais sur place pour désengorger Yamoussoukro ».
Aussi, est-il important de noter que désengorger le
grand pôle Yamoussoukro sous tend clairement la redistribution des
activités économiques et l'emploi sur toute l'étendue du
territoire du district. En analysant, les logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé répondent à
cette exigence socio- économique. Celle de passer par le biais de la
dotation des zones enclavées d'infrastructures pour créer des
opportunités d'emplois pour les populations riveraines. Les propos de
Mme. D. de la DGDDL donnant son avis sur les logiques d'intervention du
district de Yamoussoukro en matière d'éducation et de
santé traduit bien cette stratégie. Elle fait l'observation
suivante : « créer des établissements
d'éducation et de santé en milieu rural pour maintenir et
soulager les populations sur place. Ces dits établissements
créeront à leurs tours certaines activités
économiques et des emplois secondaires pour les populations. Cela
éviterait qu'elles viennent peupler la nouvelle capitale ». A
l'évidence comme ci-dessus observé, les établissements
d'éducation et de santé favoriseront l'émergence de petits
commerces d'opportunité puis la création des emplois secondaires
(techniciens de surface, employés de maison, personnel d'entretien,
garçons et filles de sales) pour les populations riveraines. Cela peut
alors concourir à résorber le problème de l'emploi, par
conséquent freine l'exode des populations rurales vers la capitale,
Yamoussoukro.
II-SATURATION DES ETABLISSEMENTS D'ELITES
La ville de Yamoussoukro regorge presque la
quasi-totalité des établissements secondaires de la région
des lacs. Surtout des lycées d'excellences à l'égard du
lycée scientifique, lycée Mamie Adjoua, du lycée mixte.
Dans ces conditions, tous les élèves admis en sixième ne
peuvent y être orientés. Sur le plan de la santé, le
constat est pratiquement similaire. L'Hôpital régional de
Yamoussoukro est le seul doté de moyens conséquents pour la prise
en charge totale des populations en quête de santé. Constat, les
établissements de Yamoussoukro sont saturés par le nombre sans
cesse croissant des populations qui y fréquentent. Alors pour le DPH, il
apparaissait immédiat pour le district de réaliser des
infrastructures de proximité d'éducation et de santé en
milieu rural pour désengorger celles de Yamoussoukro devenues
exigües. Il l'exprime en ces termes : « Les
établissements de Yamoussoukro sont saturés. Nous créons
des centres de proximité pour désengorger ceux de
Yamoussoukro ».
Sur la même question des logiques d'intervention en
termes d'éducation par le district, certaines analyses indiquent que le
district était lésé dans la définition des
critères d'admission pour l'entrée en sixième. Car il
n'existait pas assez de collèges dans le district. Il faut donc en
créer pour corriger cette injustice afin de permettre à un plus
grand nombre d'élèves d'accéder aux collèges. Cette
thèse est celle soutenu par M. K.A S/D Planification district de
Yamoussoukro. Il apparait donc nécessaire de créer les conditions
d'un meilleur encadrement et de suivi pour les élèves.
II.1) Créer les conditions d'un meilleur
encadrement
Pour le S/D de la Planification du district de Yamoussoukro,
les logiques d'interventions du district de Yamoussoukro en matière
d'éducation et de santé sont diverses. Toutefois, la principale
logique est de fournir un cadre et un environnement propice et souple aux
élèves et populations. Le district envisage
« créer les conditions afin de mieux encadrer les
élèves qui vont de plus en plus jeunes au collège(...)ce
qui éviterait qu'ils soient déversés dans les grandes
villes dépourvues d'internats et autres structures adéquates
d'hébergement et d'encadrement ». Nous en déduisons
pour expliquer que mieux loger les élèves, c'est favoriser les
conditions de leurs meilleurs rendement.
Pour atteindre cet objectif, le district va procéder
à la dotation des différents sous- préfectures
(Attiegouakro, Kossou, Molonoublé et Tié-ndiékro) de
collèges de proximité. Cette politique de rapprochement vise
maintenir selon le DPH, les élèves admis en sixième sur
place afin qu'ils soient mieux loger et pris en charge totalement.
CHAPITRE II: DESENCLAVER LE MILIEU RURAL
Le milieu rural du district de Yamoussoukro est fortement
enclavé. Cette situation est due partiellement à son fort
taux d'analphabétisme. Par exemple, 71% dont 79% de femmes de cette
population sont analphabètes. Cause pour laquelle le
désenclavement du milieu rural constitue l'une des logiques essentielles
d'intervention en matière d'éducation et de santé du
district de Yamoussoukro. Pour réussir cette politique,
c'est-à-dire pour insuffler une dynamique au développement du
milieu rural, il faut principalement mener des actions visant la lutte contre
l'analphabétisme des populations. Car l'analphabétisme est le
premier facteur du sous développement des campagnes.
I-LUTTER CONTRE L'ANALPHABETISME
Le milieu rural est resté pendant de longues
décennies en marge du développement, constate le district de
Yamoussoukro dès son avènement en 2002. Le monde rural est
essentiellement analphabète. Les études conduites par le district
révèlent en effet, qu'environ 70% des populations de ce milieu
sont touchées par l'illettrisme. Face à ce constat, il ya donc
urgence pour le district, l'organe chargé de la promotion du
développement local. Imprégné de cette
réalité et conscient de ses missions, le district dès son
fonctionnement s'est engagé vigoureusement à lutter contre
l'analphabétisme en milieu rural, note le Directeur de la promotion
humaine du district de Yamoussoukro. A tel point que sur la période
2004-2005, 36 centres d'alphabétisation furent crées. Pour
atteindre les 140 centres d'apprentissage entre 2007-2008.
En réalité, la pauvreté du milieu rural
est due en partie à l'analphabétisme des populations. Toutes les
actions de développement butent contre ce fléau. C'est pourquoi,
le service de l'alphabétisation du district de Yamoussoukro
révèle dans son bilan d'activité 2005 à juin 2011
que l'alphabétisation est essentielle pour la réalisation d'un
projet de développement. Partant de cette thèse, l'incitation des
populations à l'adhésion des programmes d'alphabétisation
constitue le premier outil de leur auto-développement. La sortie de la
pauvreté communautaire passe par la couverture totale des villages en
centres d'apprentissage alphabétique.
Toujours sur les intérêts que présente une
population éduquer et alphabétiser, Mme. D. de la Direction de la
décentralisation (DGDDL) révèle
que « l'éducation est le premier remède de la
santé pour les populations ». Cela sous entend qu'une
population alphabétisée intériorise facilement les
prescriptions d'hygiènes, pratiquent les habitudes alimentaires saines
et n'a pas de mépris pour la médecine moderne.
La lutte contre l'analphabétisme est aussi une campagne
de sensibilisation des populations à la scolarisation des enfants. Les
parents illettrés donc en apprentissage à travers des cours
d'alphabétisation prennent conscience de la nécessité de
scolariser leurs progénitures.
I.1) Incitation à la scolarisation
Les campagnes d'alphabétisation revêtent
explicitement une signification générale, un appel et une
incitation à la scolarisation. La vulgarisation de
l'alphabétisation en milieu rural répond à un souci de
faire la promotion de l'éducation et de la scolarisation de la petite
enfance. Car la place de l'enfant, c'est l'école. C'est pourquoi Mme.D
de la Direction de la décentralisation (DGDDL) donnant son avis sur les
logiques d'intervention en matière d'éducation note
que « la scolarisation permet d'éviter le travail des
enfants », lequel travail qui est proscrit par les juridictions
internationales. Il apparait tout à fait logique que les populations
pensionnaires des centres ruraux d'alphabétisation sont conscients des
enjeux de la scolarisation. Elles sont donc les ambassadeurs de la bonne
nouvelle, la nouvelle de l'incitation à la scolarisation des enfants.
I.2-Promotion de la jeunesse, de la femme
Les décrets n°2005-249 du 07 juillet 2005 et
n°2005-264 du 21 juillet 2005 rendent le district de Yamoussoukro
responsable d'un certain nombre d'obligation sur son ressort territorial.
Notamment faire la promotion des jeunes, des femmes et des enfants, chevilles
ouvrières du développement local. C'est pourquoi, selon le DPH,
le district s'attèle tout en oeuvre pour relever ce pari. La politique
d'initiation à l'alphabétisation menée depuis
l'année 2004 rentre par exemple dans les activités de
valorisation des femmes et des jeunes.
La promotion des jeunes et femmes passe également par
l'amélioration de leurs revenus. Dans cette perspective, le district
à partir des centres d'alphabétisation a développé
des activités collectives génératrices de revenus
notamment l'élevage de poulets de chair, plantation de papaye solo,
fabrication de savon liquide. Par en 2007, on dénombrait 32 AGR
financées par le district au profit des populations rurales.
CHAPITRE III: REPONDRE A LA DEMANDE SOCIALE
Répondre à la demande sociale, aux besoins des
populations est inscrit en lettre d'or au tableau des missions des organes
locaux de développement. Voici pourquoi, le district de Yamoussoukro
s'atèle à satisfaire aux sollicitations des administrés.
I-SATISFAIRE LES BESOINS COMMUNAUTAIRES
Les logiques d'intervention en matière
d'éducation et de santé du district tendent vers un seul
objectif, donner des réponses appropriées aux
préoccupations des administrés c'est-à-dire des
populations. Toutes les actions du district sont en effet orientées vers
la satisfaction des besoins de bien être des populations. C'est pourquoi,
par rapport aux préoccupations les plus immédiates des
populations, le district définit un cadre général d'action
en se fixant des objectifs à terme.
« Chaque collectivité
décentralisée définit sa politique générale
par rapport aux besoins les plus urgents du département. Pour le
district de Yamoussoukro, c'est l'éducation et la
santé », observe le Sous Directeur de la planification au
district de Yamoussoukro à propos des logiques d'intervention en
matière d'éducation et santé. Parlant des besoins les plus
urgents du département, il importe de noter que les besoins les plus
immédiats s'observent à partir de l'inventaire des
doléances exprimées par les administrés. Encore, faut-il
noter que les besoins les plus urgents sont la somme des préoccupations
exprimés par les populations. Ici, la satisfaction des populations se
trouve au centre de toutes les actions du district de Yamoussoukro.
Dans cette perspective, à la question quels sont les
logiques du district en matière de santé et d'éducation,
voici en substance la réponse d'un leader communautaire :
« Si le district a crée un collège moderne ici, c'est
parce qu'on a fait la doléance aux autorités », le Chef
du village de Kossou.
I.1) Centre de santé
Le district à l'obligation d'après ces
compétences de créer les conditions et faciliter l'accès
des populations aux structures de santé. Donc, sa logique d'intervention
en matière de santé est liée à cette charge
institutionnelle. Sur la question, une personne interrogée s'est voulue
très formel. Il dit ceci : « Notre rôle au niveau
de la santé est de faciliter l'accessibilité des populations aux
structures sanitaires », S/P planification du district de
Yamoussoukro. C'est- à- dire que le district doit tout mettre en oeuvre
pour fournir aux populations des centres de santé pour faciliter leur
prise en charge là ou elles se trouvent. Les populations des milieux
ruraux doivent bénéficier de la construction des structures
sanitaires (dispensaire, maternité) en leur sein. Plus besoin de se
déplacer vers les hôpitaux régionaux souvent très
éloignés pour se soigner, pour accoucher et pour vacciner les
enfants. Désormais, avec le district, toutes ces différentes
opérations doivent se dérouler sur place au grand bonheur des
populations.
CONCLUSION PARTIELLE
En guise de conclusion, Les logiques d'intervention du
district de Yamoussoukro dérivent clairement des compétences qui
lui sont dévolues. Donc, le district est en phase avec ses missions
essentielles conformément à la loi n°2002-44 du 21 janvier
2002 portant statut du district de Yamoussoukro.
Cependant, dans le cadre cette étude, de manière
très restrictive, nous avons énumérés trois
logiques essentielles guidant l'intervention du district de Yamoussoukro en
matière d'éducation et de santé. Ces logiques se
résument notamment au désengorgement du grand pôle
Yamoussoukro, au désenclavement du milieu rural et à la
satisfaction de la demande sociale. Aucune hypothèse n'a
été émise concernant les logiques d'intervention du
district de Yamoussoukro. Cependant, pour des préoccupations d'ordre
méthodologique, il importe de les relever pour la compréhension
de la problématique.
DEUXIEME PARTIE
AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDES DES ELEVES DE
KOSSOU ET BAISSE DE L'ANALPHABETISME
DEUXIEME PARTIE:
AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDES DES ELEVES DE
KOSSOU ET BAISSE DE L'ANALPHABETISME RURAL
Avant de traiter les préoccupations liées aux
impacts des logiques d'intervention en matière d'éducation, il
est nécessaire de présenter d'abord les interventions dont les
impacts seront mesurés.
CHAPITRE I: ACTIONS EN MATIERE D'EDUCATION
La construction d'écoles primaires, de logements
maîtres, de collèges de proximité en milieu rural et la
mise en place de centres d'alphabétisation sont les seules actions du
district en matière d'éducation qui ont retenu notre attention
dans cette partie.
I-CONSTRUCTION ET EQUIPEMENT D'ETABLISSEMENTS
D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE ET SECONDAIRE
Nombreuses des actions du district dans le domaine de
l'éducation ont consisté généralement à
l'édification d'écoles primaires, de logements maîtres et
à l'équipement. Incontestablement, la plus remarquable de ses
réalisations fut la construction de quatre collèges de
proximité en milieu rural. Quelles ont
été vos actions sur le plan éducatif ?
« Nous
avons prévu et réalisés quatre collèges de
proximité dans les sous-préfectures d'Attiégouakro,
Molonoublé, Tié-n'diekro et de Kossou », répond
K.A, le Sous directeur de la planification du district de Yamoussoukro.
Dans cette
même perspective, notre personne ressource fait observer que le
collège de Kossou n'est pas totalement achevé, mais depuis l'an
2009, les élèves y son affectés.
Ce tableau ci-dessous indique de manière brève
quelques réalisations du district de Yamoussoukro en matière
d'éducation.
Tableau 2 : TABLEAU RECAPITULATIF DES
REALISATIONS DU DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO EN MATIERE D'EDUCATION
LOCALITES BENEFICIAIRES
|
TYPE D'INFRASTRUCTURE D'EDUCATION
|
Kossou
|
Collège
|
Attiégouakro
|
Collège
|
Molonoublé
|
Collège
|
Tié-n'diekro
|
Collège
|
Allai Yaokro
|
Construction 3 salles de classe
|
Toumbokro
|
Construction de logements
|
Toumzuebo
|
Construction de classe à l'école primaire
|
Source : Enquête, Août 2011.
II-CREATION DE CENTRES D'ALPHABETISATION
Faisant un vaste exposé sur la politique du district
sur les questions de l'éducation, notre informateur- clé
relève ce qui suit : « Nos premières actions en
matière d'éducation ont consisté à la mise place de
centres d'alphabétisation sur l'ensemble du territoire du
district », le DPH du district de Yamoussoukro. En effet, les actions
du district dans le domaine de l'alphabétisation sont très
significatives au regard des résultats. Tellement important pour le
district, il a mis en place un département chargé de l'initiation
et de la promotion de l'alphabétisation. Les résultats en la
matière montrent les prouesses réalisées par cette
direction. Voici en substance les résultats en matière
d'alphabétisation.
Tableau3 : TABLEAU PRESENTANT L'EVOLUTION DES
CENTRES D'ALPHABETISATION DANS LE DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO
PERIODES
|
NOMBRES DE CENTRES
|
2004-2005
|
36
|
2005-2006
|
34
|
2006-2007
|
51
|
2007-2008
|
140
|
2008-2009
|
134
|
2009-2010
|
140
|
2010-juin 2011
|
70
|
Source : Enquête, Aout 2011.
A l'observation de ce tableau, il ressort que
l'alphabétisation a connu une avancée spectaculaire au fur des
années. Par exemple, en 2004, nous n'enregistrons que 40 centres
d'alphabétisation. Seulement après trois de fonctionnement, nous
en dénombrons 140. Signe que le district a consenti assez d'efforts pour
le succès de cette politique.
CHAPITRE II: AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDE DES
ELEVES ET BAISSE DE L'ANALPHABETISME RURAL
L'amélioration des conditions d'étude des
élèves de Kossou est la conséquence immédiate de
la présence d'un collège à Kossou.
I. AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDE DES ELEVES
RESIDANT A KOSSOU
I.1) Proximité du collège des populations
(élèves) de Kossou
Le collège de Kossou est situé en plein coeur du
village au quartier deux-plateaux, non loin de la voie principale menant vers
Yamoussoukro. Par conséquent, les élèves y accèdent
aisément.
En effet, le collège de Kossou est vraiment un
collège dit de proximité selon les propos du chef de village.
Car, en plus des élèves de Kossou, le collège
reçoit les élèves des localités voisines notamment
Allai Yaokro, Bocabo et Angossé. A la question pourquoi l'emploi du
vocable « proximité » pour parler du collège
de Kossou, celui-ci répond ce qui suit : « c'est
parce que le collège est situé en pleine zone rurale et
près de nous ». A l'analyse de ce qui précède,
il ressort bien que la proximité du collège des populations
rurales donne assez d'avantages aux élèves de ce milieu. Etant
proche du collège, les élèves n'ont pas de soucis surtout
concernant l'hébergement. Et cet avantage participe à leur
épanouissement.
Par ailleurs, notre grille d'observation nous a permis de nous
rendre compte de l'effectivité de la proximité du collège
des populations de Kossou. Ce qui favorise aujourd'hui l'amélioration
des conditions d'étude et de fréquentation des
élèves de Kossou.
C'est dans cette perspective que le Sous directeur de la
planification du district de Yamoussoukro note que c'est l'optique
d'améliorer les conditions d'étude des élèves issus
du milieu rural que les autorités ont jugé utile de créer
des collèges de proximité. Cela en vue de rapprocher les
élèves des parents pour une meilleure prise en charge d'une part,
de rapprocher le collège des élèves d'autre part.
I.2) Sédentarisation des élèves
à Kossou
La création des collèges de proximité en
milieu rural a favorisé la sédentarisation des
élèves. Autrement dit, les collèges construits dans le
monde rural permettent aux élèves issues de ce milieu de
fréquenter sur place sans contrainte de déplacement.
Dorénavant, admis à l'entrée en sixième, les
élèves sont captés par le collège d'enseignement
général crée pour les accueillir. Interrogé sur
l'opportunité des collèges pour elles, population du monde rural,
le chef du village de Kossou ne tari pas d'éloges. Il note que cela
participe au maintien des enfants à proximité des parents, par
conséquent évite les difficultés d'hébergements en
ville. Pour toujours monter l'impact du collège sur la population
riveraine, Mme D. de la direction des travaux et de l'équipement au
DGDDL note ce qui suit « la création de collège en
milieu rural favorise la rétention des élèves sur place.
Qui, autrefois étaient soumis au grand déplacement vers des
villes souvent lointaines ». A l'analyse et au regard des
informations récoltées auprès des populations, la
présence du collège à Kossou présente un
énorme avantage pour les élèves et parents
d'élèves. Dune part, elle permet aux élèves de
Kossou et de ses environs de fréquenter sur place dans leur zone
d'origine. D'autre part permet aux parents d'être à même de
s'occuper convenablement des enfants avec les moyens dont ils disposent. Il
n'ya donc plus de contraintes d'exode pour les élèves de Kossou.
Pour indiquer que les élèves de Kossou restent sur place, Mr. L,
enseignant au collège de Kossou interrogé, révèle
que le collège moderne de Kossou compte environ 350 élèves
de la 6ème à la 4ème.
S'inscrivant dans la même perspective, les populations
de Kossou rencontrées sont unanimes sur les avantages de leur
collège. Elles estiment dans leur majorité que le seul bien
évident que leur procure le collège, c'est permettre à
leurs enfants de rester sur place après être admis en 6ème.
Et le chef de village de confirmer ces affirmations. IL argumente qu'à
leur époque, les élèves quittaient le Kossou natal pour se
retrouver dans un lycée soit au centre, soit au nord. Mais depuis la
décentralisation, par conséquent la dotation de leur village d'un
collège par le district de Yamoussoukro, les élèves
restent sur place pour fréquenter. Clairement, la construction du
collège de Kossou a fait marquer un coup d'arrêt à la
migration des élèves de Kossou vers les établissements
régionaux de Yamoussoukro pour certains et Bouaflé pour
d'autres.
I.3) Favorabilité de l'environnement
d'étude
Le milieu rural est un environnement propice aux
études. Dépourvu des bruits des grandes villes, loin des hautes
sonorisations des espaces de distraction, le milieu rural se présente
comme un excellent lieu de fréquentation pour les élèves.
A Kossou, les élèves sont loin des bruits assourdissants et
à l'abri de certaines difficultés notamment l'hébergement,
de restauration et d'électricité. Dans son exposé, le DPH
du district de Yamoussoukro note que, bien que disposant pas d'internat, les
élèves du collège de Kossou logent dans les conditions
minima chez les parents. Ce qui leur permet de mieux étudier. Alors
qu'auparavant, ils étaient confrontés au problème de
logements adéquats en ville, à Yamoussoukro. Dans le même
ordre d'idée, le chef du village affirme que les élèves
sont mieux pris en charge étant chez les parents. Il l'exprime en ces
termes : « comme le collège est ici maintenant, on
ne loue plus de maisons pour nos enfants. Ils mangent et étudient bien
sous l'électricité à la maison ».
Aussi faut-il rappeler que le cadre du milieu rural permet aux
élèves d'être l'abri de certaines dérives notamment
la prostitution et la mendicité. Les contraintes de moyens
entraînent certains élèves à s'adonner à des
pratiques peu recommandables pour subvenir à leurs besoins de nourriture
et d'habillement. Conséquence, les filles sont exposées aux VIH,
grossesses précoces mettant un terme à leur étude. A la
question quels sont les avantages que présentent pour eux les
populations, une dame répond que le collège de Kossou a mis une
fin aux problèmes des grossesses précoces des jeunes filles
contraintes autrefois de se rendre à Yamoussoukro pour étudier.
II- BAISSE DE L'ANALPHABETISME
Tableau 4 : TABLEAU INDICATIF DE LA BAISSE DE
L'ANALPHABETISME DANS LE DISTRICT DE YAMOUSSOUKRO
PÉRIODES
|
NOMBRE DE CENTRES
|
NOMBRE D'APPRENANTS HOMMES
|
NOMBRE D'APPRENANTS FEMMES
|
TOTAL
|
2004-2005
|
36
|
841
|
1185
|
2026
|
2005-2006
|
34
|
823
|
943
|
1766
|
2006-2007
|
51
|
1335
|
1891
|
3226
|
2007-2008
|
140
|
1490
|
2005
|
3495
|
2008-2009
|
134
|
1311
|
2177
|
3488
|
2009-2010
|
140
|
1211
|
1690
|
2901
|
2010-JUIN 2011
|
70
|
346
|
864
|
1210
|
Source : Enquête, Août 2011.
A l'observation du tableau ci-dessus, un total de 18112
personnes a été alphabétisé pendant sept
années de fonctionnement. Ce taux en vue d'indiquer les prouesses
réalisées par le district de Yamoussoukro en matière
d'éducation des populations. En poursuivant dans sa
démonstration, le DPH fait observer ce qui suit« En 2002,
à l'avènement du district, nous avons fait le constat qu'environ
70% des populations rurales étaient illettrées. Mais aujourd'hui,
ce taux connait une baisse considérable avec les actions de grandes
envergures menées par les autorités ». En effet, la
mise en place des centres d'alphabétisation principalement au
bénéfice des ruraux a eu les effets escomptés. Car les
populations se sont appropriées de cet outil pour favoriser leur
désenclavement. Comme l'indique le tableau, les populations se sont
mobilisées pour les cours d'alphabétisation initiés
à leur intention par le district. Par exemple, de 2004 à juin
2011, les cours d'alphabétisation ont mobilisés plus de 18000
pensionnaires. Ceci est le signe de la vitalité et de
l'intérêt que portent les populations pour
l'alphabétisation.
Mais encore, notre personne ressource argumente que la
politique du district en matière d'alphabétisation a eu un
succès remarquable vue la forte mobilisation populaire pendant la
journée de l'alphabétisation à la fondation Houphouët
Boigny en Mai 2006. Celui -ci estime la participation de 5000 personnes venues
de tous les horizons du district. Il ressort que clairement la sensibilisation
à l'alphabétisation a eu un écho bien favorable
auprès de ces principaux destinataires, les hommes et femmes du milieu
rural.
CONCLUSION PARTIELLE
Au total, il ressort des analyses sur les impacts des
logiques d'interventions en matière d'éducation du district de
Yamoussoukro deux observations. D'une part, les logiques d'intervention ont
été traduites en actions concrètes sur le terrain, surtout
à Kossou avec la construction d'un collège dit de
proximité. Ce qui permet aujourd'hui aux élèves du premier
cycle de Kossou de fréquenter un collège sans recourir aux
établissements secondaires de Yamoussoukro, d'autre part. Clairement,
à travers ce collège, les élèves sont
sédentarisés et évoluent dans un environnement propice
aux études. Alors, l'hypothèse selon laquelle les impacts des
logiques d'intervention en matière d'éducation à Kossou se
perçoivent à travers la baisse sensible de l'alphabétisme
d'une part et d'autre sur l'amélioration des conditions d'études
des élèves est vérifiée.
En revanche, il est important de signifier qu'il reste de tout
même des efforts à fournir pour la prise en charge complète
de tous les élèves du secondaire de Kossou. Le collège de
Kossou n'est qu'à son début de fonctionnement. Donc ne prend en
compte que les élèves du premier cycle (6ème
à la 4ème). Aujourd'hui encore, les
élèves du second cycle (3ème à la
terminale) originaires de Kossou fréquentent les établissements
de Yamoussoukro. Justement, cela a des répercussions négatives
sur le portefeuille financier familial.
TROISIEME PARTIE
AMELIORATION DES CONDITIONS D'ACCES AU CENTRE DE SANTE
ET LA GARANTIE D'UNE ASSURANCE MEDICALE SOCIALE
TROISIEME PARTIE:
AMELIORATION DES CONDITIONS D'ACCES DES POPULATIONS DE
KOSSOU AU CENTRE DE SANTE
CHAPITRE I: ACTIONS EN MATIERE DE SANTE
Les actions en matière de santé du district de
Yamoussoukro ont consisté à la construction des centres de
santé, au renforcement des dispositifs existants puis à la
dotation en matériels médicaux de certains hôpitaux.
I - CONSTRUCTION ET EQUIPEMENT DE STRUCTURES
SANITAIRES
Tableau 5 : TABLEAU INDICATIF DES ACTIONS EN
MATIERE DE SANTE
LOCALITES BENEFICIAIRES
|
TYPES D'INFRASTRUCTURES SANITAIRES
|
Kossou
|
Extension du CSU
|
Attiégouakro
|
Don de matériels médicaux
|
Labokro
|
Don de matériels médicaux
|
CHR de Yamoussoukro
|
Don de matériels médicaux
|
Garde républicaine
|
Don de matériels médicaux
|
Forces de défenses et de sécurité
|
Don de matériels médicaux
|
Sapeurs pompiers de Yamoussoukro
|
Don de matériels médicaux
|
Source : Enquête, Août 2011
A l'observation du tableau indiquant les actions
réalisées en matière de santé, il ressort que le
district de Yamoussoukro fut aussi présent en matière de
santé sociale que dans l'éducation des populations. En d'autres
termes, des investissements importants ont été accordés au
secteur de la santé pour répondre aux aspirations des populations
en termes d'équipements en matériels médicaux et de
construction. Interrogé sur les actions du district dans le domaine de
la santé, M. K chargé de mission au district a pu dire ce qui
suit : « Dans le domaine de la santé, nos actions ont
tourné uniquement autour des dons en matériels médicaux.
Nous n'avons pas construire jusqu'a présent de véritables centres
de santé ». Et le Sous directeur de la planification d'ajouter
qu' « A Kossou, l'extension de l'hôpital fut prévue.
Nous avons mis en exécution la première phase de ce
projet ». Voici à présent une présentation
succincte des actions en matière de santé du district
CHAPITRE II: AMELIORATION DES CONDITIONS D'ACCES DES
POPULATIONS AU CENTRE DE SANTE ET LA GARANTIE D'UNE ASSURANCE MEDICALE
SOCIALE
I- AMELIORATION DES CONDITIONS D'ACCES
I.1) Proximité du centre de santé des
populations de Kossou
La construction du centre de santé de Kossou
présente de réels avantages pour les populations riveraines. Mais
aussi, il faut souligner que la position géographique de Kossou fait
profiter son hôpital à toutes les populations de sa
circonscription administrative. Dans cette perspective que le chef
comité a pu dire que les populations des villages environnantes
notamment Bocabo, Angossé et Allai Yaokro s'y rendent
régulièrement pour recevoir des soins. Les soins infirmiers,
consultations prénatales et autres prestations sont dispensés par
le personnel soignant de l'hôpital de Kossou. Alors qu'autrefois, le seul
recours des populations en quête de soins était l'hôpital
régional de Yamoussoukro, situé à 40 kilomètres.
Comme exemple, en partance pour Kossou dans le cadre de nos enquêtes,
dame Aya rencontrée à Allai Yaokro s'y rendait pour des soins
pédiatriques. Interrogée sur son choix porté sur le centre
de santé de Kossou, celle-ci a révélé que
l'hôpital de Kossou est le centre le plus proche de son village. Et
d'ajouter que se rendre à Yamoussoukro nécessite assez de moyens
financiers. Mais aussi, elle note que l'état de dégradation de la
voie menant vers Yamoussoukro est-elle qu'il est difficile de se rendre
rapidement pour une urgence.
Dans cette même perspective, le chef comité de
Kossou donnant son avis sur l'opportunité et l'efficacité de
l'hôpital, affirme qu'il est bénéfique pour la population
de Kossou et de ses environs comme les villages Angossé, Allai Yaokro,
Zougounou, Bocabo... « Comme tous ces villages sont près
de nous, ils viennent tous ici à l'hôpital pour se
soigner ». Les populations, en raison de la proximité de
l'hôpital, y accèdent aisément sans contrainte de long
déplacement.
I.2-Promptitude des interventions médicales
La promptitude des interventions médicales est
l'effet immédiat ou l'une des conséquences directes de la
proximité des centres de santé des populations rurales. Ce qui
constitue pour les populations du monde rural notamment celles de Kossou un
avantage à la fois énorme et incontestable.
Dans le cas d'espèce de Kossou, les populations sont
immédiatement prises en charge dès qu'elles sollicitent l'aide du
personnel médical en cas de nécessité. Les propos de dame
Margueritte confirme bien cette thèse : « Si ya pas
hôpital ici, on va faire comment si l'homme veut mourir la
nuit ? ». Et sieur Koffi d'ajouter ce qui
suit : « l'année passée quand tension m'a
pris au champ là-bas, sans docteur là je vis pas
aujourd'hui ».
A la vérité, avant la construction d'u n centre
de santé à Kossou village, les populations étaient
soumises au déplacement vers la ville de Yamoussoukro. Mais encore, les
difficultés de ralliement dues essentiellement à la rareté
des moyens de communication occasionnaient souvent bien des pertes en vie
humaine. Alors de nos jours avec l'existence de l'hôpital, les prises en
charge se font à la fois sur place et rapidement. C'est sans doute dans
cette perspective que jeune k. Antoine a pu dire : « quand
tu vas à l'hôpital net, on te soigne ». De ce qui
précède, il ressort de fort belle manière que la
promptitude des interventions est l'une des caractéristiques du centre
de santé rural de Kossou.
II.DISPOSITION D'UNE ASSURANCE MEDICALE SOCIALE
Posséder un centre de santé en plein milieu
rural comme Kossou est une garantie sociale pour les populations
résidentes. Cela présage de la bonne santé de la
population et donc de leur développement social.
II.1-Amélioration et diversification de l'offre
sanitaire
Bien avant la construction d'un centre de santé
à Kossou, le recours le plus immédiat des populations
était la médecine traditionnelle. C'était la seule
possibilité qui s'offrait aux populations victime d'un mal quelconque.
Mais depuis la dotation de Kossou d'un centre santé moderne, les sources
en soins de santé se sont diversifiées. A telle enseigne que les
populations ont la possibilité de recourir à l'hôpital
moderne ou s'orienter vers les soins traditionnels. Ce qui constitue pour les
populations rurales de Kossou une assurance sociale ou une garantie.
« Notre rôle entant que district, c'est d'apporter une
assurance sociale aux populations. Voici pourquoi nous dotons les villages de
centres de santé », DPH du district de Yamoussoukro. Partant
de ce constat, la fourniture de Kossou en centre de santé s'inscrit dans
la perspective d'améliorer les conditions de vie des populations de
Kossou. Cela participe à la diversification de l'offre sanitaire. Par
conséquent permet aux populations d'opter pour le choix qui leur semble
avantageux selon la gravité du mal.
C'est dans cette optique qu'un leader communautaire a pu dire
qu'« à Kossou, les populations ont le choix entre
l'utilisation des plantes traditionnelles ou l'hôpital moderne. Cela
dépend de leur moyen et de la maladie ».
Par ailleurs, depuis la construction du centre de santé
de Kossou, les soins en matière de prestation sanitaire se sont
améliorés. Ainsi, la proximité du centre de santé
des populations présente un avantage énorme pour les
communautés riveraines. Le premier profit de la présence d'un
centre de santé quelconque pour les communautés rurales, c'est
l'efficacité des prestations. Pour le cas de Kossou, les populations
bénéficient d'une assistance rapide lorsqu'elles
présentent des malaises ou en cas d'une quelconque urgence, comme
l'atteste les propos de ce riverain. Sieur N. chef de famille souligne à
cet effet que « Le docteur là te soigne dès que tu vas
à l'hôpital.» De ces affirmations, il ressort bien que
les patients qui se rendent à l'hôpital sont immédiatement
prises en charge par le personnel médical.
Egalement, il faut révéler l'efficacité
et l'efficience avec laquelle les malades sont traitées. En effet,
toutes les personnes en quête de santé sont toutes prises en
charge par les services compétents de l'hôpital de Kossou. Il
existe entre autres services une infirmerie, une maternité et un bureau
médecin. Voici pourquoi le chef du village de Kossou note que
« les populations fréquentent moins le CHR de Yamoussoukro
à cause du centre de santé.» Bien évidemment, les
populations se rendent en moindre fréquence ailleurs pour des
préoccupations de santé. Elles tirent suffisamment profit des
services qu'offre leur centre de santé. En outre, les femmes ne sont pas
exclues aux avantages qu'offre l'hôpital. Elles sont en effet suivies
régulièrement depuis la grossesse jusqu'à l'accouchement.
Comme l'atteste les dires de dame K.O, mère de famille
« Depuis que l'hôpital est là, les femmes vont là
bas pour accoucher sans problème. »
Des différentes consultations prénatales, les
femmes sont énormément soulagées par les services de la
sage femme de l'hôpital de Kossou.
Toutefois, même pour les cas d'une extrême
urgence, les malades reçoivent les premiers soins à
l'hôpital de Kossou avant d'être admis au CHR de Yamoussoukro.
Cause pour laquelle le chef du village de Kossou a signifié
« Les malades se rendent à Yamoussoukro lorsque le
médecin trouve urgent. »
II.2-Réduction des risques de mortalité
Les conditions d'accès améliorées au
centre de santé et la bonne prise en charge qu'offre l'hôpital de
Kossou ont pour conséquence directe la réduction des risques de
mortalité. Cela est dû principalement au fait que les populations
sont efficacement prises en charge notamment pour les cas de maternité
en ce qui les femmes enceinte. D'après les propos recueillis à ce
sujet, même pour les situations d'une extrême gravité comme
la césarienne, les patientes reçoivent les soins primaires avant
d'être admises au CHR de Yamoussoukro. D'ailleurs, c'est lorsque le
médecin juge urgent qu'il donne l'autorisation d'un transfert au centre
de santé régional. C'est cette perspective que le chef du village
a pu dire : « les populations de Kossou et des villages
proches n'ont pas de soucis pour les problèmes de sante. »
Aussi, faut-il noter que les populations ne sont plus
exposées aux risques des maladies endémiques très
fréquentes en campagne comme la varicelle, la poliomyélite, le
tétanos. En effet, les services de l'hôpital de Kossou offrent une
prise en charge efficace pour ces différentes pathologies. Par exemple,
les femmes enceintes et nouveaux nés sont suivis
régulièrement à travers les séances de vaccination
et des conseils pour un meilleur développement des enfants. Ce qui met
les enfants à l'abri des maladies endémiques.
Pour la poliomyélite, les séances de vaccination
organisée régulièrement permettent de mettre hors
d'état de nuire ce virus.
CONCLUSION PARTIELLE
Nous retenons de cette analyse sur les impacts des logiques
d'intervention en matière de santé des sentiments unanimes de
soulagement. Par son emplacement géographique, l'hôpital de Kossou
profite en plus de Kossou, aux autres villages de la zone. Les prestations
minima dignes d'un centre de santé rural sont dispensées au
bénéfice des populations. Ce qui permet aux populations
d'être en bonne santé et d'être épanouir
socialement.
Donc, l'hypothèse selon laquelle les impacts des
logiques d'intervention en matière de santé à Kossou
s'observent par l'amélioration des conditions d'accès au centre
de santé et l'état de bien être des populations est
vérifiée.
Cependant, il est à noter que le centre de santé
de Kossou n'est pas doté de tous les services techniques (bloc
opératoire, service dentaire, morgue) et de toutes les
compétences pour une prise complète des populations de Kossou.
Son extension prévue par le district n'est pas effective. Donc, ne
pouvant prendre en compte toutes les pathologies, les populations se
référent souvent au CHR de Yamoussoukro.
QUATRIEME PARTIE
AMELIORATION DE LA CONDITION SOCIO-ECONOMIQUE DES
POPULATIONS DE KOSSOU
QUATRIEME PARTIE:
AMELIORATION DE LA SITUATION SOCIALE ET ECONOMIQUE DES
POPULATIONS DE KOSSOU
CHAPITRE I: AMELIORATION DE LA SITUATION
ECONOMIQUE
Rappelons bien que cette quatrième partie de notre
étude traite des impacts des logiques d'intervention en matière
d'éducation et santé sur la pauvreté. Dans cette
perspective, les actions en matière d'éducation et de
santé visent la promotion économique d'une part, d'autre part la
promotion sociale. Voici pourquoi, nous utiliserons à ce niveau de notre
étude les vocables « actions de promotion économique,
actions de promotion sociale » au lieu de « actions
en matière d'éducation, actions en matière de
santé ».
I.ACTIONS DE PROMOTION ECONOMIQUE
Les actions de promotion économique concernent bien les
activités qui ont été initiées en vue de permettre
aux populations de sortir de la pauvreté. C'est en quelque sorte des
activités qui permettent de relever le niveau de la situation
économique des populations. C'est dans cette perspective que les AGR ont
été créées.
I.1) Création des activités
génératrices de revenu(AGR)
Tableau 6 : TABLEAU INDIQUANT L'EVOLUTION DES
AGR
PÉRIODES
|
NOMBRE D'AGR
|
2004-2005
|
12
|
2005-2006
|
8
|
2006-2007
|
22
|
2007-2008
|
32
|
2008-2009
|
16
|
2009-2010
|
04
|
2010- JUIN 2011
|
04
|
Source : Enquête, Août 2011
II .PROGRES DES REVENUS DES POPULATIONS
II.1- Réduction de la pauvreté
communautaire
La proximité des centres d'éducation et
santé des populations a un effet positif sur l'état de leur
économie. Bien que ne modifiant profondément leur statut social,
il n'en demeure pas moins que les populations tirent d'énormes avantages
de la proximité des structures d'éducation et de santé. En
effet, les propos des populations bénéficiaires laissent
entrevoir que cette proximité constitue un soulagement pour elles. A cet
effet, voici en substance quelques explications données par les
populations : « Depuis que le collège est ici, on
dépense plus beaucoup. On ne loue plus maison pour nos enfants qui vont
en 6ème comme avant », K, parent d'élève. Et un
autre parent de renchérir que« Quand l'enfant va au
collège à Yamoussoukro, tu payes transport lorsqu'il doit partir,
tu donnes l'argent de manger et l'argent de maison. » Nous sommes
sans ignorer qu'à partir de ces informations, il ressort que les parents
d'élèves réalisent de grands bénéfices du
fait de la proximité du collège. Désormais, ils ne sont
plus soumis aux dépenses liées aux frais d'hébergement et
de restauration des enfants admis en 6ème. Alors,
étant seulement soumis aux frais d'écolage, le portefeuille
financier des parents d'élèves connait une consolidation. A telle
enseigne que ceux-ci sont plus aptes à faire face aux charges scolaires
et domestiques de manière efficace. Dans cette perspective, Djaha, lui
aussi parent d'élève a pu dire que « Depuis le
collège est là, nous les parents d'élèves on garde
un peu d'argent sur nous. »
En outre, il est important de signifier que la présence
d'un hôpital à Kossou constitue un second profit pour les
populations riveraines. Les populations sont exemptées de tous frais de
déplacement. Puisque le dit centre se situe en plein coeur du village et
en bordure de la voie principale. A cet effet, Dame R. dit ceci :
« On ne paye pas de transport pour aller à l'hôpital.
L'hôpital est ici au village. »
II.2) La contribution des AGR
Les AGR ont accompagné les programmes
d'alphabétisation initiés par le district de Yamoussoukro. Ces
activités génératrices de revenues (AGR) financées
par le district ont consisté à l'élevage de poulets de
chair, initiation aux techniques de fabrication de savons liquides et à
la plantation d'une variété papaye très prisée.
Conséquence, les populations réunies au sein des
coopératives ont tiré de considérables profits de la vente
des produits issus des différentes activités. Leur situation
financière s'est ainsi améliorée.
Aussi, faut-il souligner que les programmes
d'alphabétisation ont crée des emplois pour les encadreurs et
animateurs des centres en milieu rural. Puisque ceux-ci sont pris en charge
financièrement par leur employeur et tutelle, le district de
Yamoussoukro.
CHAPITRE II: AMELIORATION DES CONDITIONS SOCIALES DES
POPULATIONS
I.ACTIONS DE PROMOTION SOCIALE
Les actions de promotion sociale et humaine ont
consisté pour le district de mettre en place des programmes qui visent
l'épanouissement des populations surtout rurales. Surtout que le taux
d'alphabétisme est très élevé dans ce milieu, Ces
dits programmes vont d'abord concerner la création de centres
d'alphabétisation et d'éducation puis la dotation des centres de
santé de médicaments.
II.1) Création de centres
d'alphabétisation
Tableau 7 : TABLEAU INDIQUANT L'APPROPRIATION DES
PROGRAMMES D'ALPHABETISATION PAR LES POPULATIONS RURALES
PÉRIODES
|
NOMBRE D'AUDITEURS
|
2004- 2005
|
2026
|
2005- 2006
|
1766
|
2006- 2007
|
3226
|
2007- 2008
|
3495
|
2008- 2009
|
3488
|
2009- 2010
|
2901
|
2010- juin 2011
|
1210
|
Source : Enquête, Août 2011.
II.2) Dons de matériels médicaux et
création de centres de santé
Tableau 8 : TABLEAU INDIQUANT LES DONS DE
MEDICAMENTS AUX POPULATIONS
LOCALITES BENEFICIAIRES
|
TYPES D'INFRASTRUCTURES SANITAIRES
|
Kossou
|
Extension du CSU
|
Attiégouakro
|
Don de matériels médicaux
|
Labokro
|
Don de matériels médicaux
|
CHR de Yamoussoukro
|
Don de matériels médicaux
|
Garde républicaine
|
Don de matériels médicaux
|
Forces de défenses et de sécurité
|
Don de matériels médicaux
|
Sapeurs pompiers de Yamoussoukro
|
Don de matériels médicaux
|
Source : Enquête, Août 2011
II.3) Création de centre d'éducation et de
formation
Tableau 9 : TABLEAU INDIQUANT LES DONS DE CENTRE
D'EDUCATION ET DE FORMATION AUX POPULATIONS RURALES
LOCALITE BENEFICIAIRE
|
TYPE D'INFRASTRUCTURES D'EDUCATION
|
Kossou
|
Collège
|
Attiégouakro
|
Collège
|
Molonoublé
|
Collège
|
Tié-n'diekro
|
Collège
|
Allai Yaokro
|
Construction 3 salles de classe
|
Toumbokro
|
Construction de logements
|
Toumzuebo
|
Construction de classe à l'école primaire
|
Source : enquête, août 2011
II. BIEN ETRE SOCIAL DES POPUATIONS
II.1) Atténuement des contraintes socio-scolaires
des élèves
A Yamoussoukro, les élèves orientés sont
confrontés à certaines difficultés dont les plus
importants et récurrentes sont d'ordre sociales. Ce sont notamment
l'hébergement, la restauration et la santé. Mais, depuis la
création du collège de Kossou, favorisant ainsi l'orientation des
élèves sur place, l'on constate un changement net de la
situation.
En effet, la sédentarisation des élèves
à Kossou place ceux-ci en marge de plusieurs difficultés.
Surtout des difficultés d'hébergement, de restauration et
même de santé. En ce qui concerne l'hébergement, les
élèves de Kossou logent dans le domicile familial. Puisque
ceux-ci bénéficient avec le statut d'élèves de
l'assistance et de la protection familiale. C'est dans cette perspective que
les populations témoignent unanimement que depuis le fonctionnement du
collège de Kossou, les élèves n'ont plus de soucis de
logement. « Nos enfants louent plus maisons »,
« ils dorment bien à la maison », soutiennent
respectivement Sieurs A. et B. parents d'élèves à
Kossou. Mais aussi, à travers les entretiens, il est ressorti de
manière récurrente que les élèves qui habitent le
toit familial ont le privilège de bénéficier de certaines
commodités indispensables au bon déroulement des études
notamment tables, chaises, électricité. Par exemple, notre
passage chez le chef du village nous a permis de nous compte de
l'effectivité de ces affirmations.
Côté restauration, d'après Nanan H,
parent d'élève « ailleurs, c'est les
élèves eux mêmes qui préparent la nourriture le soir
de retour de l'école. Mais ici au village, c'est maman qui fait la
nourriture du soir ». Il ressort bien de ces informations que les
élèves de Kossou, fréquentant sur place le collège
ont le privilège de bien se nourrir.
Quant à la santé, les élèves de
Kossou ont la chance d'être prise en charge par leurs parents en cas de
malaise ou d'une quelconque maladie. Car, loin des parents et souvent sans le
moindre sous, il est impossible aux élèves de se rendre dans une
structure sanitaire. « Si mon enfant est malade, si ya pas l'argent
pour partir à l'hôpital, je peux aller en brousse pour chercher
médicaments pour le soigner », d'après A., parent
d'élève à Kossou.
II.2) Soulagement des populations rurales
(résidentes à Kossou) des facteurs sociaux du sous-
développement
Les programmes d'alphabétisation initiés par le
district de Yamoussoukro en faveur du monde du monde rural sont des actions
humanitaires visant la promotion de l'homme. Cela participe, en
réalité, à redorer la réputation de la
société rurale vue comme donc un obstacle au
développement. C'est sans doute la motivation pour laquelle le district
a entrepris des actions vigoureuses en vue de réduire
considérablement ce fléau qui déshonore l'homme.
Aujourd'hui, a cause de l'alphabétisation, les
populations rurales arrivent à effectuer des calculs, à
déchiffrer les numéros de téléphone, à lire
des courriers etc. C'est une véritable fierté aux dires de dame
Agnès : « moi-même je sais lire les
numéros maintenant. Avant, quand je veux appeler, c'est mon enfant qui
regarde calepin pour composer le numéro ». De ce qui
précède, il ressort clairement que savoir lire est une
fierté pour les populations rurales.
Mais aussi, l'appui des populations rurales en soins de
santé (dons de produits médicaux, construction de centre de
santé) contribue sans aucun doute à leur épanouissement
sociale. Clairement, les populations rurales sont soulagées des maladies
endémiques et des risques de mortalité due à certaines
pathologies récurrentes (tétanos, intoxication alimentaire...)
sont atténués.
CHAPITRE III: AUTRES IMPACTS DES LOGIQUES DES LOGIQUES
D'INTERVENTION
L'exode rural constitue l'un des facteurs essentiels de la
pauvreté en milieu rural. Il faut donc trouver des solutions en amont
pour maintenir surtout les jeunes en campagne. C'est dans cette perspective que
la création d'un collège et d'un centre de santé à
Kossou apparait comme une solution efficace contre l'exode rural, par
conséquence une solution contre la pauvreté rurale.
I-MAINTIEN DES POPULATIONS RURALES SUR PLACE
La création des collèges et hôpitaux de
proximité en milieu rural constitue une solution efficace pour lutter
contre le déplacement des populations rurales vers les villes. C'est en
effet un excellent remède pour maintenir les populations sur place.
Nous sommes sans savoir que la population urbaine est
composée d'une frange moins négligeable d'élèves
d'origine rurale. Cette situation est due au fait que la plupart des
établissements de formation et d'enseignement général
secondaire se concentrent dans les pôles urbains. Alors, la dotation du
milieu rural des établissements d'enseignement secondaire permet le
maintien des élèves sur place. Ce qui permet d'éviter le
surpeuplement des villes et de certains fléaux qui en dérivent
comme le banditisme, le vol, la prostitution. Par conséquent, la
création d'un collège à Kossou permet de garder sur place
les élèves qui étaient contraint de se rendre dans les
grands pôles urbains pour fréquenter. Cela participe à la
réduction de l'exode des jeunes vers Yamoussoukro selon Nanan H.,
habitant à Kossou. Il l'exprime en ces termes : «
aujourd'hui avec le collège, les jeunes ne vont plus à
Yamoussoukro comme c'était notre cas avant ».
II-PROMOTION DU DEVELOPPEMENT RURAL
Le développement territorial total est l'objectif
à long terme visé par l'Etat en procédant à la
décentralisation total de la Côte d'Ivoire. Notamment, le
désenclavement du milieu rural qui est resté longtemps
marginalisé par les programmes de développement. C'est ainsi le
district de Yamoussoukro depuis son avènement s'atèle relever ce
pari majeur, au prix duquel s'évaluera sa capacité de
réussite de la décentralisation. Mû par cette obligation,
pour le district de Yamoussoukro, la promotion du développement de la
campagne à l'égard de Kossou passe nécessairement par sa
dotation en infrastructures notamment d'éducation et de santé.
Bien évidemment, la construction à Kossou d'un collège et
d'un centre de santé a permis à cette circonscription de sortir
de sa léthargie. Elle a entrainé en effet, l'émergence de
certaines activités économiques, favorisé la construction
des infrastructures de communication. On trouve aujourd'hui à Kossou une
classe de fonctionnaires affectés pour les différents services de
l'Etat et du privé.
Clairement, il n'en demeure pas moins vrai que
l'éducation et la santé sont une condition incontournable pour
les populations de Kossou pour accéder au développement. Le
développement passe par la bonne santé de la population. La
promotion de l'éducation est la condition de l'auto appropriation du
développement par les populations elles-mêmes.
CONCLUSION PARTIELLE
Nous relevons que la construction des établissements
d'éducation et santé en milieu rural contribue à la lutte
contre la pauvreté dans ce milieu. D'autant plus qu'ils permettent par
les nombreuses opportunités qu'ils offrent, de capter sur place les
populations rurales piégées par le mirage de la ville. En plus,
pour l'aspect développement local, les logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé permettent de valoriser le
milieu rural. Kossou connait un dynamisme socio- économique grâce
à son collège et son hôpital. En plus, ils font
émerger des opportunités d'emploi et favorisent le
développement de petits commerces comme le vivrier. Partant,
l'hypothèse selon laquelle les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé sur la pauvreté se
mesurent du progrès des revenues des populations et de
l'amélioration de leur situation socio-économique est
vérifiée.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude, il est important de
préciser que notre prétention n'est pas d'épuiser la
problématique portant sur les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé des nouvelles
collectivités décentralisées. Mais, nous pensons
humblement n'avoir qu'esquissé des pistes de réflexion qui
pourront faire d'études plus poussées dans nos recherches
futures.
En effet, l'introduction en cette dernière
décennie des nouvelles collectivités décentralisées
dans le système de gestion du développement en Côte
d'Ivoire s'est justifiée par les échecs des politiques
antérieures en matière développement local. Ce constat
d'échec est plus remarquable en milieu rural.
L'objectif de cette étude est justement de nous
interroger sur les impacts des logiques d'intervention des nouvelles
collectivités décentralisées sur les populations rurales.
Pour cela, nous sommes partie d'une question fondamentale :
« quels sont les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé du district de
Yamoussoukro sur le désenclavement de Kossou ? »
Conformément aux exigences méthodologiques,
plusieurs étapes ont été observées dans le
traitement de ce problème, notamment l'élaboration des
hypothèses. Toutefois, pour un souci de précision, les
hypothèses ont été scindées en trois points
essentiels :
1 : Les effets des logiques d'intervention en
matière d'éducation à Kossou se perçoivent à
travers la baisse sensible de l'alphabétisme d'une part et d'autre
l'amélioration des conditions d'études des élèves.
2 : Les impacts des logiques d'intervention en
matière de santé à Kossou s'observent par
l'amélioration des conditions d'accès au centre de santé
et le sentiment bien être des populations.
3 : Les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé sur la pauvreté se
mesurent du progrès des revenues des populations et de
l'amélioration de leur situation socio-économique.
Il ressort des résultats de l'étude, surtout de
l'avis des populations que la dotation de Kossou d'un collège et d'un
centre de santé constitue une avancée importante dans le
processus de développement de Kossou. Toute chose qui évite aux
populations, à première vue, les déplacements vers
Yamoussoukro pour leurs besoins en soins de santé primaire et de
scolarisation.
En qui concerne les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation, de véritables changements ont
été observés sur les populations en général,
surtout sur les conditions d'étude des élèves
fréquentant le collège de Kossou. Réellement, les
élèves de Kossou fréquentent dans un environnement
favorable aux études. Par exemple, la proximité du collège
place les élèves à l'abri des difficultés
d'hébergements et de nourriture. Mais aussi, la sédentarisation
des élèves est l'une des conséquences les plus observables
depuis l'existence d'un collège à Kossou.
Quant aux impacts des logiques d'intervention en
matière de santé, la proximité du centre de santé
des populations, constituent pour celles-ci un avantage. Puisque que
l'hôpital est situé en plein coeur du village, les populations y
accèdent facilement sans frais. Ce qui les exonère des
dépenses liées aux frais de déplacement. Ce qui permet
donc aux populations de se soigner sans grande difficulté, d'être
prise en charge rapidement et efficacement par le personnel soignant.
En outre, les impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation et de santé sont perceptibles à
travers les modifications socio-économiques constatées sur les
populations. En fait, ce changement social est dû au recul de
l'analphabétisme observé en milieu rural, premièrement.
Deuxièmement, ce changement est provoqué par
l'amélioration des revenues des populations à cause de la
proximité des centres d'éducation et de santé. Ces
opportunités permettent réellement aux populations de faire
d'énormes économies. A vrai dire, ces économies
réalisées à partir des avantages qu'offre la
proximité du collège et de l'hôpital permettent aux
populations de Kossou d'être à même de faire face aux
dépenses familiales, aux frais de scolarité des
élèves, et de sortir de la pauvreté communautaire.
Toutefois, il faut noter aussi que la réduction de l'exode rural et le
désenclavement de Kossou constituent en sans doute certaines
répercussions des logiques d'intervention.
A la fin de cette étude aussi importante sur les
impacts des logiques d'intervention, vu l'exemple de développement de
Kossou, nous notons que les nouvelles collectivités
décentralisées sont des entités indispensables pour le
désenclavement du monde rural. Il revient donc à l'Etat de mettre
au service du développement, des ressources humaines de qualité
de prime à bord, qui seules seront capables d'assurer à la
Côte d'Ivoire un développement durable. Ensuite, les doter de
moyens financiers est la seconde condition d'une réelle
efficacité des collectivités décentralisées.
Face au constat de la nécessité de la nouvelle
décentralisation, n'est-il pas souhaitable de créer une banque
des collectivités décentralisées en vue de les rendre plus
aptes à soutenir le développement ?
GUIDE D'ENTRETIEN SEMI STRUCTURE VISANT LES
INFORMATEURS CLES OU PERSONNES RESSOURCES
Type d'entretien : semi structure
Cible : Informateur- clé (DISTRICT DE
Yamoussoukro, DGDDL)
Intervenant :
Fonction :
Date de l'entretien :
I.LOGIQUES D'INTERVENTION.
1- Comment les projets affectés aux différents
secteurs se définissent-ils ?
2- les secteurs éducations et santé social
couvrent respectivement 70 ,4% et 8,4% des investissements totaux du
district de Yamoussoukro sur trois années.
2-a) Pourquoi le district de Yamoussoukro accorde t-il assez
d'investissement à l'éducation et à la santé au
détriment des autres besoins populaires ?
2-b) Quelles sont les logiques d'intervention du district de
Yamoussoukro en matière d'éducation et de santé
sociale ?
2-c) Quelles sont les fondements du grand intérêt
qu'accorde le district les secteurs de l'éducation et de la
santé ?
2-d) Quelles sont réellement les motivations sociales
et économiques de l'énorme budget consacré à
l'éducation et la santé ?
2-e) Quels sont les objectifs visés en accordant plus
des ¾ des investissements aux secteurs
éducations-santés ?
II-ACTIONS EN MATIERE D'EDUCATION ET DE SANTE
1-70,4% d'investissement fut consacré
à l'éducation par le district de Yamoussoukro.
1-a) Concrètement, quels sont les projets
réalisés avec cet important investissement dans le domaine de
l'éducation ?
1-b) Quelles ont été les réalisations en
matière de construction d'établissements secondaires ?
1-d) L'enseignement primaire a-t-il
bénéficié de projets ?
1-e) Quelle est la part d'investissement accordée
à la promotion de l'alphabétisation ?
1-f) Quels sont les autres projets que Kossou a-t-il pu
bénéficier en matière d'éducation en plus du
collège ?
2- 8,7% d'investissement accordé au
secteur de la santé.
2-a) Quelles sont les projets réalisés en
matière de santé avec les 8,7% d'investissement qui y a
été dédié ?
2-b) Quels sont les projets sanitaires réalisés
en milieu rural ?
2-c) Outre le centre de santé, quels sont les
programmes que Kossou à bénéficié dans le domaine
de la santé ?
III-IMPACTS DES LOGIQUES D'INTERVENTION EN MATIERE
D'EDUCATION ET SE SANTE
Impacts des logiques d'intervention en
matière d'éducation.
1- Quels sont les impacts de la proximité du
collège de Kossou sur les populations ?
2- Quelles sont les avantages que procure la présence
d'un collège aux populations de Kossou ?
3- Quelles sont les modifications socio-économiques
occasionnées par la proximité du collège sur les
populations de Kossou ?
4- Quelle est la situation des élèves de
Kossou s'agissant des orientations depuis l'existence du collège ?
5- Quelle est l'état de leurs nouvelles conditions
d'études (hébergement, restauration) ?
Impacts des logiques d'intervention en
matière de santé.
6- Quels sont les impacts de l'extension du centre de
santé de Kossou sur les populations riveraines ?
7- Quelles observations sur la prise en charge
médicale des populations de Kossou ?
8- Les populations ne sont-elles plus contraintes de se
rendre à Yamoussoukro pour se soigner ?
9- Quel est l'état de la prise en charge des femmes
enceintes par les services de l'hôpital ?
10- Les populations ne déboursent-elles plus de
l'argent pour aller se fait soigner ?
11- Quelles sont les implications socio-économiques de
la proximité de l'hôpital sur les populations de Kossou ?
12- Quelles sont les changements sociaux que l'hôpital
a-t-elle entrainés ?
IV-PREOCCUPATIONS D'ORDRE GENERALE SUR LA DECENTRALISATION
ET LE DEVELOPPEMENT LOCAL
1- Pourquoi la décentralisation ?
2- Les missions essentielles de la décentralisation
notamment du district de Yamoussoukro ?
3- Quelles différences entre la gestion
centralisée et la décentralisation ?
4- Quelles sont les particularités de la gestion
décentralisée (départements et districts) ?
5- Quelle est la place des populations locales dans le
système de la décentralisation ?
6- Quels bilans des collectivités
décentralisées (départements et districts) ?
7- Quelles sont les difficultés qui freinent la bonne
marche des collectivités décentralisées
(départements et districts) ?
8- Quelles solutions pour permettre le plein succès des
collectivités décentralisées ?
GUIDE THEMATIQUE DE FOCUS GROUPE VISANT LES
POPULATIONS REDIDENTES A KOSSOU
Type d'entretien : Focus group
Cible : Population de Kossou (parents d'élèves
et autres)
Intervenant :
Fonction :
Statut matrimonial :
Date de l'entretien :
I. CONNAISSANCE GENERALE
1-Quels sont les projets qu'avez-vous
bénéficié pendant la gestion centralisée du
développement local ?
2- Quels souvenirs gardez vous de la
centralisation /ancien système de gestion ?
3- Quelles sont les raisons qui expliquent le passage de la
gestion centralisée à la décentralisation ?
4- Depuis l'avènement du district de Yamoussoukro,
quels sont les projets orientés en votre faveur ?
5- Quelles différences pouvez-vous établir entre
la centralisation (gestion du développement par l'Etat) et la
décentralisation (gestion locale par le district de
Yamoussoukro) ?
II.LOGIQUES D'INTERVENTION DU DISTRICT DE
YAMOUSSOUKRO
1- Quelles sont selon vous, populations de Kossou, les
logiques d'intervention en matière d'éducation et de santé
de votre structure de votre développement le district de
Yamoussoukro ?
2- Pourquoi le district a-t-il construit un collège ici
à Kossou ?
3- Quelles sont les raisons de l'extension du centre de
santé de Kossou ?
III. AVIS SUR L'OPPORTUNITE ET L'EFFICACITE DES PRESTATIONS
DU DISTRICT EN MATIERE DE D'EDUCATION ET DE SANTE.
Opportunité et efficacité en
matière éducation
1- Quels sont vos sentiments face à la construction
d'un collège ici à Kossou situé seulement à 40 km
de la capitale ?
2- Quelles vos préoccupations auxquelles
répondent la construction d'un collège à Kossou ?
3- Quels avantages tirez-vous de la présence d'un
collège ici Kossou ?
4- Quel est la situation de l'orientation de vos enfants
depuis l'existence d'un collège dans votre village Kossou ?
5- Quelles sont les effets de la proximité du
collège sur les résultats des élèves en termes de
rendement scolaire ?
Opportunité et efficacité en
matière de santé
1- Quels sont vos sentiments face à l'extension de
votre centre de santé ?
2- L'extension du centre de santé permet-elle de
résoudre totalement vos préoccupations de santé ?
3- Pourquoi recouriez-vous au CHR de Yamoussoukro pendant
qu'il existe ici à Kossou un hôpital ?
IV. L'IMPACTS DES LOGIQUES D'INTERVENTION
1- Quels avantages les élèves ont de rester sur
place à Kossou après l'obtention de l'entrée en
6ème ?
2- Quels gains tirez -vous en tant que parents
d'élèves lorsque vos enfants fréquentent près de
vous le collège de Kossou ?
3- Quelles sont les impacts de la proximité du
collège sur votre situation socio-économique ?
La proximité du collège contribue- telle
à l'amélioration de votre situation sociale et économique,
vous population de Kossou ?
4- Quelles remarques faites-vous depuis l'existence de votre
hôpital.
5- Quel est l'état des maladies endémiques
depuis la construction de votre hôpital ?
4- N'avez-vous plus recours à l'hôpital
régional de Yamoussoukro pour vos questions de santé ?
5- Quelles sont les avantages de la proximité de
l'hôpital au près de vous, populations de Kossou ?
6- Quels profits tirez-vous réellement de la
proximité d'un centre de santé pour vous les populations de
Kossou ?
7- Quel est l'état de l'environnement économique
depuis la construction du centre de santé et du collège ?
GUIDE D'ENTRETIEN APPROFONDI VISANT LES LEADERS
COMMUNAUTAIRES DE KOSSOU
Type d'entretien : Entretien approfondi
Cible : Leaders communautaires (chef de village,
président de jeunesse, représentante de femme)
Intervenant :
Fonction :
Date de l'entretien :
I. CONNAISSANCE GENERALE
1- Pouvez- vous nous indiquer le lien entre Kossou village
et Kossou barrage hydro- électrique ?
2- Estimez vous à environ combien la
représentation populaire de Kossou en chiffre ?
3- Quelles sont les différentes composantes ethniques
de Kossou ?
4- Quelles sont les différentes catégories de
religions présentent à Kossou ?
5- Quelles sont les principales activités
économiques des populations de Kossou ?
6- Quelles sont les différentes catégories
sociales existantes à Kossou ?
7- Quelles les infrastructures économiques que dispose
Kossou ?
II-ETAT DE CONNAISSANCE SUR LA GESTION CENTRALISEE
1- quels sont les projets qu'avez-vous
bénéficié pendant la gestion centralisée du
développement local ?
2- Quels souvenirs gardez vous de la
centralisation /ancien système de gestion ?
3- Quelles sont les raisons qui expliquent le passage de la
gestion centralisée à la décentralisation ?
4- Depuis l'avènement du district de Yamoussoukro,
quels sont les programmes qu'avez bénéficiés ?
5- Quelles différences pouvez-vous établir entre
la centralisation (gestion du développement par l'Etat) et la
décentralisation (gestion locale par le district de
Yamoussoukro) ?
III. LOGIQUES D'INTERVENTION DU DISTRICT DE
YAMOUSSOUKRO
1- Quelles sont selon vous, populations de Kossou, les
logiques d'intervention en matière d'éducation et de santé
de votre structure de développement le district de Yamoussoukro ?
2- Pourquoi le district a-t-il construit un collège ici
à Kossou ?
3- Quelles sont les raisons de l'extension du centre de
santé de Kossou ?
IV. AVIS SUR L'OPPORTUNITE ET L'EFFICACITE DES PRESTATIONS
DU DISTRICT EN MATIERE DE D'EDUCATION ET DE SANTE.
Opportunité et efficacité en
matière éducation
1- Trouvez- vous opportun la présence d'un
collège ici à Kossou situé seulement à 40 km de la
capitale ?
2- La construction d'un collège répond- t'elle
réellement à votre préoccupation de
développement ?
3- Quels avantages tirez-vous sur la présence d'un
collège ?
4- Vos enfants ne sont-ils orientés à
Yamoussoukro depuis l'existence d'un collège dans votre village
Kossou ?
5- La proximité du collège des
élèves influence t'elle leurs résultats en terme de
rendement scolaire ?
Opportunité et efficacité en
matière de santé
1- Jugez-vous bien l'extension de votre
hôpital ?
2- L'extension du centre de santé permet-elle de
résoudre totalement vos préoccupations de santé ?
3- Pourquoi recouriez-vous au CHR de Yamoussoukro pendant
qu'il existe ici à Kossou un hôpital ?
V. L'IMPACTS DES LOGIQUES D'INTERVENTION
1- Quels avantages les élèves ont de rester sur
place à Kossou après l'obtention de l'entrée en
6ème ?
2- Quels gains tirez -vous en tant que parents
d'élèves lorsque vos enfants fréquentent près de
vous le collège de Kossou ?
3- La proximité du collège contribue t-elle
à l'amélioration de votre situation sociale et économique,
vous population de Kossou ?
4- Quelles remarques faites-vous depuis l'existence de votre
hôpital ?
5- Quel est l'état des maladies endémiques
depuis la construction de votre hôpital ?
6- N'avez-vous plus recours à l'hôpital
régional de Yamoussoukro pour vos questions de santé ?
7- Quelles sont les avantages de la proximité de
l'hôpital au près de vous, populations de Kossou ?
8-Quels profits tirez-vous réellement de la
proximité d'un centre de santé pour vous les populations de
Kossou ?
9-L'environnement économique a-t'elle subi des
modifications depuis la construction du centre de santé et du
collège
GRILLE D'OBSERVATION
-les infrastructures d'éducation et de santé
-les infrastructures de développement
-les infrastructures économiques
-l'environnement social
BIBLIOGRAPHIE
1-Ouvrages méthodologiques
AFFOU, Y.S. et GOURENE, G. (2005), Guide pratique de la
rédaction scientifique, Abidjan, EDUCI.
BAWN, I.et al (2009-2010), Normes de rédaction d'un
travail scientifique, extrait du « recueil d'outil pour le
séminaire de méthodologie et d'initiation à la
démarche scientifique », BRUXELLES, (s-e.).
BEAU, S. (1987), L'art de la thèse, Paris, La
découverte.
BEAUD, S et WEBER, F. (1997), Guide de l'enquête de
terrain : Produire et analyser des données ethnographiques, Paris,
La découverte (repères).
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.
5-Sites web
www.yamoussoussoukro.org
www.gouv.ci
www.afd.fr
www.environnement.wallonnie.be
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE................................................................................................1
SIGLES ET
ACRONYMES..............................................................................3
DEDICADE.................................................................................................4
REMERCIEMENTS........................................................................................5
INTRODUCTION
GENERALE.........................................................................6
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
I.CADRE THEORIQUE
I.1) Justification du choix du
thème...................................................7
I.1-1) Motivation
personnelle............................................................7
I.1.2) Motivation
objective...............................................................8
I.1-3) Motivation scientifique et
académique..........................................8
I.2) Concepts
opératoires....................................................................9
I.2-1)
Impact................................................................................9
I.2-2) Logique
d'intervention...........................................................10
I.2-3) Collectivité
décentralisée.........................................................11
I.2-4) Milieu
rural........................................................................11
I.2-5) Développement
local.............................................................12
.
I.3) Revue de la
littérature...............................................................13
I.3-1) Raisons de la
décentralisation..................................................13
I.3-1-A) Raisons
internes...............................................................13
I.3-1-B) Raisons
externes...............................................................15
I.3-2) Fonctions de la
décentralisation................................................17
I.3.2-A) Fonction principale de la
décentralisation................................17
I.3.2-B) Fonctions secondaires de la
décentralisation..............................18
I.3-3) Bref bilan de la
décentralisation................................................19
I.3-4) Conditions de succès de la
décentralisation...................................19
I.4)
Problématique...........................................................22
I.4-1) Objectifs de
recherche............................................................24
I.4-2) Hypothèses de
recherche.........................................................25
II-CADRE METHODOLOGIQUE
II.1- Champ
géographique............................................................26
II.1-1) Présentation du district de
Yamoussoukro...................................26
II.1-1-a) Présentation de la zone d'étude,
Kossou...................................26
II.1-1-b) Profil économique de
Kossou.............................................27
II.1-1-c)Infrastructures de
Kossou....................................................27
II.2- Champ
sociologique..............................................................30
II.2-a) Composition socio-démographique du district de
Yamoussoukro......30
II.2-b) Origine de
Kossou................................................................30
II.2-c)Situation socio-culturelle de
Kossou..........................................30
II.3- Précision du type
d'étude......................................................30
II.4- Théories et méthodes
recherche................................................31
II.4-1) Méthode
compréhensive........................................................31
II.4-2) Théorie de la
décision...........................................................31
II.4-3) L'analyse
stratégique............................................................32
II.5- Démarche
exploratoire..........................................................32
II.5-1) Recherche
documentaire........................................................32
II.5-2) Enquête
exploratoire............................................................33
II.6-
Echantillonnage....................................................................33
II.7-Techniques de
recherche........................................................34
II.7-1) Focus group
.....................................................................34
II.7-2) Entretien
approfondi..............................................................35
II.7-3) Entretien semi
structuré..........................................................35
II.7-3) Observation
directe..............................................................36
II.8 - Enquête
............................................................................36
II.9) Dépouillement et
analyse........................................................36
II.9-1)
Dépouillement....................................................................36
II.9-2) Description
.......................................................................37
II.9-2) Analyse de
contenu..............................................................37
II.10) Difficultés rencontrées et limite
de la recherche..........................37
II.10-1) Difficultés
rencontrées.........................................................37
II.10-2) Limites de la
recherche........................................................38
PREMIERE PARTIE : LOGIQUES D'INTERVENTION
EN MATIERE D'EDUCATION ET DE
SANTE.............................................................39
CHAPITRE I: DESENGORGER LE GRAND POLE
YAMOUSSOUKRO.....................40
I. Transfert de la
capitale.........................................................................40
II. Saturation des établissements d'élites
régionaux......... .......................41
CHAPITRE II: DESENCLAVER LE MILIEU
RURAL.......................................................43
I. Lutte contre
l'analphabétisme.................................................................43
I.1) Incitation la
scolarisation..........................................................44
I.2) Promotion de la jeunesse et de la
femme.........................................44
CHAPITRE III : REPONDRE A LA DEMANDE
SOCIALE................................................45
I. Satisfaction des besoins
communautaires........................................................45
I.1) Centre de
santé........................................................................46
DEUXIEME PARTIE :
AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDES DES ELEVES ET BAISSE DE L'ANALPHABETISME
EN MILIEU
RURAL........................................................................47
CHAPITRE I: ACTIONS EN MATIERE
D'EDUCATION.................................................48
I-Construction et équipement des établissements
d'enseignement..................48
II- Création de centres
d'alphabétisation..............................................49
CHAPITRE II: AMELIORATION DES CONDITIONS D'ETUDE DES
ELEVES ET BAISSE DE L'ANALPHABETISME EN MILIEU
RURAL................................................50
I. Amélioration des conditions d'étude des
élèves.........................................50
1) Proximité du collège des
élèves.....................................................50
2) Sédentarisation des
élèves............................................................51
3) Favorabilité de l'environnement
d'étude..........................................51
II. Baisse de
l'analphabète...............................................................52
CONCLUSION
PARTIELLE..........................................................................53
TROISIEME PARTIE : AMELIORATION DES
CONDITIONS D'ACCES AU CENTRE DE SANTE ET LA DISPOSITION D'UNE ASSURANCE
MEDICALE
SOCIALE...............................................................55
CHAPITRE I: ACTIONS EN MATIERE DE
SANTE...........................................................56
I. Construction et équipement de structures
sanitaires..................................56
CHAPITRE II: AMELIORATION DES CONDITIONS DE PRISE EN
CHARGE SANITAIRE
COMMUNAUTAIRE....................................................................................57
I. Avantages lies a la situation du centre de
sante........................................57
1) Proximité du centre de santé des
populations.....................................57
2) Promptitude des interventions
médicales..........................................57
II. Disposition d'une assurance médicale
sociale.................................................58
1) Diversification et amélioration de l'offre
sanitaire...............................58
2) Réduction des risques de
mortalité.................................................59
CONCLUSION
PARTIELLE.........................................................................60
QUATRIEME PARTIE : AMELIORATION DE LA
SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES POPULATIONS DE
KOSSOU..........................61
CHAPITRE I: AMELIORATION DE LA SITUATION
ECONOMIQUE............................62
I. Actions de promotion
économique.................................................................62
1) Création des
AGR.....................................................................62
II. Progrès des revenus des populations..........
...........................................63
1) Réduction de la pauvreté
communautaire.........................................63
2) Contribution des
AGR................................................................64
CHAPITRE II : AMELIORATION DE LA SITUTATION
SOCIALE................................64
I. Actions de promotion
sociale..........................................................................64
1) Création de centres
d'alphabétisation..............................................64
2) Création de centres d'éducation et de
formation..................................65
3) Dons de matériels médicaux et création de
centre de santé.....................65
II. Bien être social des
populations......................................................65
1) Atténuement des contraintes socio-scolaires des
élèves........................65
2) Soulagement des populations des facteurs du sous
développement............66
CHAPITRE III: AUTRES IMPACTS DES LOGIQUES DES LOGIQUES
D'INTERVENTION..........................................................................................................67
I. Maintien des populations rurales sur
place.................................................67
II. Promotion du développement
rural..........................................................68
CONCLUSION
PARTIELLE................................................................68
CONCLUSION
GENERALE...........................................................................69
ANNEXE..................................................................................................71
BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................83
TABLE DES
MATIERES..............................................................................87
TABLES DES
ILLUSTRATIONS....................................................................91
TABLE DES ILLUSTRATIONS
CARTE :
Carte du département de
Yamoussoukro.............................................28
TABLEAUX :
Tableau1 : Tableau récapitulatif de
l'échantillonnage..............................34
Tableau 2 : Tableau
récapitulatif des réalisations du district de Yamoussoukro en
matière
d'éducation..................................................................49
Tableau 3 : Tableau présentant
l'évolution des centres d'alphabétisation dans le district de
Yamoussoukro...............................................................49
Tableau 4 : Tableau indicatif de la baisse
de l'analphabétisme dans le district de
Yamoussoukro............................................................................52
Tableau 5 : Tableau indicatif des actions
en matière de santé.....................56
Tableau 6 : Tableau indiquant
l'évolution des AGR................................62
Tableau 7 : Tableau indiquant
l'appropriation des programmes d'alphabétisation par les populations
rurales.........................................64
Tableau 8 : Tableau indiquant les dons de
médicaments aux populations.......65
Tableau 9 : Tableau indiquant les dons de
centre d'éducation et de formation aux populations
rurales..................................................................65