INTRODUCTION GENERALE
Le système fiscal est un ensemble de lois,
règlements, instructions et usages administratifs qui fixent la
composition et l'organisation du prélèvement en fonction des
objectifs et de l'activité financière de l'Etat, seul le
législateur dispose du pouvoir d'instituer un impôt, d'en
établir le dispositif et d'en autoriser la perception.
Au Cameroun, la fiscalité est considérée
par les investisseurs comme un élément capital dans la
décision d'investissement. Conscient de cette réalité,
l'Etat a élaboré des dispositifs d'incitation à
l'investissement contenant, entre autres, des avantages aux plans fiscal et
douanier. Cela a été le cas avec les changements fréquents
de législation fiscale, des concessions et autres conventions
d'établissement conclues par l'Etat avec certaines entreprises.
Comme on peut toutefois le constater, les différentes
mesures fiscales prises jusqu'ici n'ont pas été aptes à
soutenir l'investissement de manière durable. Aussi, notre
système fiscal actuel bien qu'il soit un système
déclaratif, continue de faire l'objet de vives critiques, qui ont toutes
un dénominateur commun, à savoir la "pression
fiscale".
Cette pression est notamment caractérisée par :
- le nombre d'impôts et le nombre de paiements à
effectuer par une entreprise de taille moyenne : plus de 40 (cf. Doing
Business 2008);
- le temps consacré au paiement des impôts : 1400
heures par an (cf. Doing Business 2008);
- le coût des impôts : l'ensemble des impôts
absorbe 51,9% des bénéfices de l'entreprise (cf. Doing
Business 2008);
- la parafiscalité galopante : la plupart des
administrations ont institué des taxes sous diverses appellations
(droits, contributions, redevances, frais), à côté des
impôts et des taxes dont les entreprises sont traditionnellement
redevables et de la parafiscalité dont relèvent notamment les
taxes communales, la contribution au Fonds national de
l'emploi, la contribution au Crédit foncier, la
redevance audio-visuelle et les cotisations CNPS ;
- les multiples contrôles opérés par
l'administration et les notifications quelquefois fantaisistes (montants de
redressements sans commune mesure avec la réalité) auxquels ils
donnent lieu.
C'est dans ce contexte que nous nous sommes
intéressé au cas de la société NDS PLASTIQUE
SARL.
En effet, après avoir subi des redressements importants
à la suite des vérifications générales de
comptabilité portant sur les exercices antérieurs à 2008,
le gérant de NDS PLASTIQUE dans le souci de maîtriser
dorénavant son risque fiscal, a confié au cabinet comptable FIRST
CONSULT dans lequel nous effectuons actuellement notre stage, une mission
d'audit fiscal de son entreprise pour l'exercice 2008 afin d'éviter un
éventuel redressement de la part de l'administration fiscale. Cette
mission nous a semblé pertinente et intéressante, c'est pourquoi
nous l'avons choisie comme thème de notre mémoire en vue de
l'obtention du Diplôme d'Etude Supérieure de Commerce (DESC).
La question principale qui découle de ce thème
d'étude est la suivante : « Comment optimiser la gestion
fiscale de NDS Plastique par la mise en oeuvre d'une gestion
prévisionnelle de son risque fiscal ? ».
De cette préoccupation centrale, découlent les
questions secondaires suivantes : - Quel est le risque fiscal auquel est
exposé NDS Plastique ?
- Quels sont les points faibles en matière fiscale
à NDS Plastique ?
- Quelles sont les procédures prévisionnelles
à mettre en oeuvre pour optimiser la gestion fiscale à NDS
Plastique ?
L'objectif principal de notre étude c'est
d'apprécier la gestion fiscale de NDS Plastique à travers une
mission d'audit fiscal effectuée en son sein.
Outre cet objectif principal, il s'agira notamment de trouver
des palliatifs au redressement fiscal à travers des mécanismes et
des outils d'audit fiscal permettant à l'entreprise d'une part ,
d'éviter l'exposition à un tel risque, et d'autre part,
d'améliorer sa performance.
Pour répondre aux questions soulevées par cette
étude, nous avons dans la première partie mis en relief les
fondements théoriques de l'audit : les obligations fiscales et sociales
(chapitre I).
Dans cette perspective, nous avons défini la notion
d'audit et son évolution avant d'évoquer la notion
spécifique d'audit fiscal. Il nous a semblé aussi
nécessaire de faire la revue des impôts et taxes auxquelles sont
assujetties les entreprises Camerounaises.
Ensuite, comme il s'agit d'une mission d'audit fiscal, il est
important de préciser la théorie de l'audit fiscal des
entreprises (chapitre II).
Pour confronter le cadre théorique
précédent à la réalité de NDS Plastique, la
deuxième partie de ce travail présente d'abord NDS Plastique dans
le marché des plastiques au Cameroun et la réalisation de
l'étude empirique (chapitre III).
Cette démarche nous a permis de rechercher dans la
gestion fiscale de NDS des faiblesses et des insuffisances en matière
fiscale.
Ces informations recensées nous ont permis en dernier
lieu de présenter et d'analyser les résultats de l'étude
empirique, de faire des constats et des recommandations (chapitre
IV).
PREMIERE PARTIE :
LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'AUDIT
Se lancer dans une mission d'audit, nécessite de la
part de l'auditeur une connaissance sur les fondements théoriques de
cette discipline, et également une connaissance sur la démarche
générale d'audit.
Dans cette première partie, il sera question pour nous
de vous présenter dans un premier chapitre les aspects conceptuels de
l'audit et de présenter les obligations fiscales et sociales des
entreprises Camerounaises.
Quant au second chapitre, il mettra l'accent sur la
théorie de l'audit fiscal dans l'entreprise.
CHAPITRE I
LES ASPECTS CONCEPTUELS DE L'AUDIT :
LES
OBLIGATIONS FISCALES ET SOCIALES
L'objectif de ce chapitre est de faire une
considération théorique. Nous ne serons pas tenté de faire
une étude approfondie sur la fiscalité, nous tenons tout
simplement à préciser la signification des principaux concepts
utilisés et de certaines notions auxquelles nous ferons allusion dans le
cadre de notre travail.
SECTION I : APPROCHE DE DEFINITION DE L'AUDIT ET LES
OBLIGATIONS FISCALES ET SOCIALES.
Avant de procéder à une définition de
l'audit, il convient d'en retracer l'évolution en quelques mots.
I - APPROCHE DE DEFINITION DE L'AUDIT
A - Historique
Au début du moyen âge, les sumériens ont
ressenti une nécessité de contrôler la comptabilité
des agents. Ce système de contrôle par recoupement consiste
à comparer une information qui est parvenue de deux sources
d'enregistrements indépendantes. Mais le mot « audit » n'est
apparu que sous l'empire romain et plus spécifiquement dès le
3ème siècle avant Jésus Christ (J.
Raffegeau, F. Dubois et D. de Monoville, L'Audit opérationnel,
1984, p7) où il était d'un sens plus large.
Etymologiquement, le terme « audit » d'origine latine « auditus
» signifie audition. Des questeurs, qui étaient
des fonctionnaires du Trésor, sont chargés de cette mission. Ils
étaient tenus de rendre compte oralement devant une assemblée
composée « d'auditeurs » qui approuvait par la suite les
comptes.
Ultérieurement, ce contrôle s'est
développé suite aux efforts des anglais. De même ses
objectifs, qui se sont axés principalement à la détection
de fraude, ont progressivement évolué vers la recherche
d'erreurs, la publication d'opinions sur la validité des états
financiers, et enfin sur leur régularité et
sincérité.
Ce n'est qu'au XIXème siècle que les
législateurs ont institués le contrôle des
sociétés par des agents externes en raison du :
- Développement de l'industrie, le commerce, les
banques, les assurances... - La charge qui pèse sur l'auditeur reconnu
en tant que garant des détenteurs de capitaux à l'égard
des abus des gestionnaires.
Dès le début du XXème
siècle et avec la crise de 1929 due à une mauvaise divulgation de
l'information fiable, un accroissement des besoins du monde des affaires en
audit s'est accru. Aux Etats Unis, et suite à cette crise, les
sociétés cotées sont obligées de pratiquer l'audit
par des membres de l'AICPA (American Institute of Chartered Public
Accountants). Au Cameroun, l'audit est d'utilisation récente et vise
beaucoup plus l'audit financier et comptable. Tant au niveau national
qu'international, la révision comptable, devenue audit, fait l'objet de
travaux constants (Martial Chadefaux, Audit fiscal, Edition LITEC
1987, p10) qui débouchent essentiellement sur les normes
internationales d'audit. De nos jours l'audit est une discipline transversale
au centre des préoccupations des managers (Stéphanie
Thiery-Dubuisson, Audit, édition la découverte,
p3).
En ce sens, et face à une variété des
besoins, l'audit s'élargissait à d'autres domaines qui se sont
révélés nécessaires avec l'évolution et la
généralisation de nouveaux moyens de traitements de
l'information.
B - L'évolution de la notion d'audit
L'audit s'est limité autour de l'audit comptable du
commissariat aux comptes avec pour objectif la certification des états
financiers. Mais, il est apparu rapidement que les missions d'audit peuvent
être utiles à plusieurs utilisateurs des états financiers
;
d'où le besoin de recourir à l'audit contractuel
et à l'audit interne se fît ressentir. L'intervention de
l'auditeur pour contrôler les états financiers peut être
imposée par la loi, c'est la forme la plus traditionnelle de l'audit qui
est pratiquée par le commissaire aux comptes et qu'on nomme «
l'audit légal » ou « révision légale des comptes
».
Mais le contrôle de l'information peut être
demandé par un tiers intéressé ou un membre de
l'entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur
devient contractuelle ou conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui
souhaite connaître la qualité des états financiers produits
par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un audit comptable de
l'entreprise avant d'acheter des actions ou des parts sociales. Le
caractère contractuel conféré ainsi à la mission
d'audit en étend considérablement le domaine initial, et modifie
le cadre des relations entre auditeur et prescripteur, ou auditeur et
audité.
D'autre part, l'importance du volume d'informations comptables
et financières fait augmenter le risque d'erreurs et d'omissions, et
entraîne par conséquent un coût élevé d'un
contrôle approfondi externe. De ce fait, les entreprises ont
progressivement mis en place des services internes, chargés d'effectuer
des missions de contrôle comparables à celles qu'effectuent les
auditeurs comptables externes.
L'audit interne est la révision périodique des
instruments dont dispose une entreprise pour contrôler et gérer
une entreprise (définition de l'IFACI). Avec le
développement de l'audit interne, les entreprises perçoivent
l'intérêt que présenterait pour elles l'expression d'une
opinion sur des informations autres que l'information comptable et
financière. Chaque fonction de l'entreprisse, chaque type
d'opérations et à la limite chaque information devient ainsi un
objet potentiel d'audit. Citons par exemple, l'audit social, l'audit des
achats, l'audit de la production, l'audit informatique, etc.
Cependant, les travaux dans les différents domaines
d'audit sont très inégalement avancés. Certains recouvrent
déjà une réalité pratique, comme l'audit social ;
d'autres en revanche font figure de possibles développements. En
d'autres termes, le concept d'audit connaît aujourd'hui une grande
fortune même si,
globalement, la réflexion sur les extensions possibles
de l'audit avance plus rapidement que les travaux en vue de la mise en oeuvre
de ces missions.
En matière d'audit comptable, les critères
utilisés sont bien connus. L'opinion de l'auditeur doit être
exprimée en termes de régularité et de
sincérité des états financiers. Dans une perspective
d'utilisation de l'audit à des fins de gestion, le critère «
d'efficacité » fût récemment mis en
évidence.
C - Approche des praticiens
Plusieurs définitions ont été
proposées pour cerner au mieux une aussi vague notion. Nous allons nous
contenter dans le cadre de notre travail de citer un ensemble de
définitions les plus manifestes présentées par des
praticiens en la matière.
Selon C.H. Gary, l'audit est « un examen critique des
informations fournies par l'entreprise ». Cette définition qui
s'avère restrictive et simpliste présente l'audit comme
étant le diagnostic d'un ensemble de données fournies par
l'entreprise, ce qui nous laissera nous interroger sur les autres informations
non fournies.
L'audit est également considéré comme
l'examen d'information en vue d'exprimer sur cette information une opinion
responsable et indépendante par référence à un
critère de qualité, cette opinion doit accroître
l'utilité de l'information (ATH, Audit Financier, Edition
CLET 1983, p18). D'après ces différentes définitions
ci-dessus, nous pouvons retenir de façon brève que l'audit est
l'appréciation d'un ensemble d'informations basée sur un
critère de qualité qui est de nature à y accroître
son utilité.
Une autre définition proposée par
l'Encyclopédie Universalisa se présente ainsi: « l'audit est
un travail d'investigation permettant d'évaluer les procédures
comptables, administratives ou autres en vigueur dans une entreprise afin de
garantir à un ou plusieurs groupes concernés, dirigeants,
actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques organismes
publics) la régularité et la sincérité des
informations mises à leur disposition et relatives à la marche de
l'entreprise ». Par conséquent, on constate que l'audit peut jauger
différentes procédures dans une
entreprise et ce en vue d'affirmer aux personnes
intéressées la régularité et la
sincérité de telles informations qui leur ont été
produites.
D - Audit et Notions Voisines 1 - Audit et
Contrôle
Le terme contrôle est fréquemment associé
à celui d'audit. La différence entre les deux notions peut
s'expliquer par référence à la théorie des
ensembles puisque la mise en oeuvre de l'audit implique de procéder
à différents contrôles.
L'audit englobe ainsi l'ensemble des procédures et
techniques de contrôle constituant l'examen approfondi par un
professionnel et reposant sur une méthodologie. Le contrôle se
présente donc comme un outil d'audit. Néanmoins, ce dernier
comprend une opinion qui est le résultat des contrôles.
2 - Audit et Conseil
La distinction entre audit et conseil ne peut s'opérer
que par une analyse préalable du caractère de la mission qui est
dévolue à l'auditeur, et du lien entre auditeur et audité
; Si la mission est d'origine légale, telle que celle du CAC
(commissaire aux comptes), l'audit ne peut pas en principe déboucher sur
le conseil.
Le CAC ne peut en aucun cas devenir un conseiller permanent,
ni recevoir des honoraires spécifiques pour ses avis et conseils.
Si en revanche le lien entre auditeur et audité est
contractuel, l'audit peut déboucher sur le conseil. Toutefois, l'audit
ne peut pas être assimilé au conseil du fait que ce dernier n'est
qu'un complément facultatif d'un travail préalable d'audit et
dont l'aboutissement réside dans l'expression d'une opinion.
3 - Audit et Révision
La divergence entre audit et révision impose de revenir
au domaine d'application le plus répandu de l'audit et de la
comptabilité pour se rendre compte que la révision comptable est
l'appellation ancienne de l'audit comptable.
M. Raffegeau indiquait à propos de
cette question que le terme « révision des comptes » est trop
souvent perçu « comme une pratique à objet restreint,
dépourvue des aspects flatteurs de l'audit mais que les décalages
techniques s'estompent et qu'il convient d'utiliser de manière
équivalente les termes de "réviseur", de "contrôleur des
comptes" ou « d'auditeur ».
Certes, même si l'audit est largement synonyme de
révision comptable, il se détache commodément du contexte
comptable auquel la révision reste d'avantage lié.
II - Présentation des obligations fiscales et
sociales des entreprises Camerounaise
Outre les ordonnances, les décrets et les
arrêtés, le législateur a voté un ensemble de textes
qui régulièrement est mise à jour et consigné dans
le code général des impôts, guide de la fiscalité
dans lequel on retrouve outre l'ensemble des impôts et taxe en vigueur,
les dispositions régissant leur applications. On retrouve dans ce livre
pour chaque prélèvement ses caractéristiques à
savoir le champ d'application, son assiette ou base d'imposition, son
exigibilité, les modalités de calcul et les modalités de
leur recouvrement. De tous ces éléments, le champ d'application
est celui qui permet de déterminer les personnes imposables ou
assujetties, les opérations imposables, les exonérations et la
territorialité.
Pour revenir au cas des entreprises du secteur de fabrication
plastique, se lancer dans une mission d'audit fiscale suppose au
préalable une étude de ses principaux impôts (A), de ses
taxes et prélèvements assimilés (B) et enfin de ses
obligations en matière de sécurités sociales (C).
A- Les impôts
1- La patente ou le droit d'exercer une activité
- D'après l'article 159 du CGI, est assujettie à
la patente toute personne physique ou morale de nationalité camerounaise
ou étrangère, qui exerce un commerce, une industrie, une
profession non comprise dans les exemptions déterminées par le
législateur.
Cependant, le législateur a expressément
désigné des entreprises d'office assujettis à la patente
de part leur forme juridique telle que les sociétés à
responsabilité limitée, les sociétés anonymes.
NDS plastique est une société à
responsabilité limité qui a pour activité la fabrication
des emballages plastiques en polyéthylène et en
polypropylène. L'activité de NDS plastiques ne faisant pas partie
des exemptions, elle est assujettie d'office à la patente.
2- L'impôt sur les sociétés (IS)
Selon que l'entreprise est personne morale où une
personne physique, le bénéfice réalisé au cours de
l'année est soumis soit à l'IS, soit à l'impôt sur
les revenus des personnes physiques. Cependant les entreprises personnes
physiques peuvent opter pour l'IS. Le législateur définit le
bénéfice imposable comme la différence entre les produits
imposables et les charges déductibles au cours de l'exercice
d'imposition. Les charges non déductibles sont dans le CGI à son
article 7 tandis que les produits imposables le sont au niveau des articles 9
à 13. De manière algébrique, l'équation de
détermination du résultat du bénéfice peut
s'énoncer de la manière suivante :
Bénéfice imposable = Résultat comptable+
Charges réintégrées non fiscalement déductibles -
Charges déductibles non comptabilisées et reconnues par
l'administration fiscale - déduction des produits non imposables.
Le taux de l'IS applicable est de 38,5%, le solde d'IS doit
être payé avant le 15 Mars de l'année qui suit la
clôture de l'exercice de référence.
3- Les impôts sur salaires
Les impôts sur salaires sont des
prélèvements à la source opérés sur les
revenus et ayant leur source dans un contrat de travail écrit ou verbal.
Ce sont des charges à la fois supportées en partie par
l'employeur (charges patronales) et l'employé (charges
salariales). De manière générale, les
impôts sur salaires encore qualifiés de versements
spontanés doivent être déclarés au plus tard le 15
du mois qui suit la perception du salaire par l'employé. Ici, nous
allons outre les définir, énoncer les principes
généraux des différentes retenues sur salaires reconnues
dans la législation camerounaise.
a)- L'impôt sur le revenu des personnes physiques
(IRPP)
Institué par la loi de finance 2002/014 du 30
décembre 2002, l'IRPP est un prélèvement
opéré sur les revenus catégoriels des personnes physiques
parmi lesquels les traitements et salaires. Cet impôt annuel en ce qui
concerne les traitements et salaires à pour assiette le salaire taxable
annuel après déduction des frais professionnelles au taux de 30%,
les cotisations salariales de pension vieillesse, et un abattement forfaitaire
de 500 000 FCFA. Le salaire taxable, base d'imposition est constitué des
traitements, indemnités (y compris l'indemnité de transport),
émoluments, salaires, pensions et rentes viagères, ainsi que les
avantages en nature ou en argent accordées aux intéressés
; à l'exclusion des allocations à caractères familiales,
les indemnités destinées à couvrir les frais
inhérentes à la fonction ou à l'emploi ainsi que les
réparations des dommages en cas d'accident de travail. Les avantages en
nature n'entrent dans le salaire taxable que dans les proportions suivantes :
logement 15%, électricité 4%, eau 2%, par domestique 5%, par
véhicule 10% et la nourriture 10%.
L'IRPP est un impôt à taux progressif dont les
taux varient en fonction de l'intervalle du salaire taxable de 10% à 35%
(voir en annexe 1 le barème de calcul de l'IRPP). Les
salariés ayant un salaire mensuel taxable supérieur à 60
000 FCFA doivent verser mensuellement un acompte sur IRPP retenue à la
source et reversé par leur employeur. Cet acompte peut se calculer en
appliquant la grille ou l'algorithme (voir en annexe 2
l'algorithme de calcul de l'acompte mensuel de l'IRPP sur les
salaires) développé par la direction générale des
impôts. L'IRPP doit être déclaré dans le même
délai que l'IS au plus tard le 15 mars qui suit la clôture de
l'exercice.
b) - la contribution au Crédit foncier et au Fond
National de l'Emploi
Instituée par la loi 90/050 du 19 décembre 1990
modifiant la loi n°77/10 du 13 juillet, la contribution au crédit
foncier et du FNE est destinée à alimenter le crédit
foncier dont l'objet est d'apporter un concours financier à la
réalisation des projets de
promotion de l'habitat tandis que la contribution au FNE est
destinée à financer la promotion de l'emploi. Sont assujettis
à la contribution au crédit foncier, les salariés, les
employeurs du secteur public et privé et à la contribution au
FNE, les employeurs du secteur public, parapublic et privé. L'article 3
al.3 de la loi 90/050 donne la liste des entreprises et organismes
exonérés de la contribution au crédit foncier et au FNE.
Le taux de prélèvement pour le crédit foncier est de 2,5%
dont 1% à la charge du salarié et 1,5% à la charge de
l'employeur. Quant au FNE, le taux de prélèvement est de 1%
entièrement à la charge de l'employeur.
c) - la redevance audiovisuelle
La redevance audiovisuelle destinée à la
Cameroon Radio Télévision (CRTV) a été
instituée par l'ordonnance n°89/004 du 12 décembre 1989.
Sont assujettis à cette redevance les salariés des secteurs
publics, parapublics et privés et les personnes morales redevables de la
contribution à la patente. La base de calcul de la redevance
audiovisuelle retenue sur salaire est le montant brut des salaires
perçus. Sont exonérés de la redevance audiovisuelle les
pensions et rentes viagères, les salaires du personnel domestique et les
salaires des ouvriers travaillant dans les exploitations agricoles ou
pastorales individuelles. Le législateur a prévu un barème
de prélèvement de la redevance audiovisuelle (voir en
annexe 3 le barème de prélèvement de la
redevance audio visuelle)
d) - la taxe communale
Instituée par la loi communale du 05/12/1974, la taxe
communale frappe les habitants d'une agglomération où la commune
fournit certains services parmi lesquels l'eau, l'électricité,
l'enlèvement d'ordures et l'ambulance. Elle est prélevée
par l'Etat et reversée aux communes. Un barème de
prélèvement est publié par commune (voir en annexe
4 le barème de la taxe communale de la ville de Douala).
e) - le précompte sur loyer
Les dispositions de l'article 87 de la loi de finance
N°2002/014 soumettent à un prélèvement de 5% les
loyers d'immeubles de toute nature à l'exclusion de ceux dus à
l'Etat et aux communes. La retenue de 5% n'est opérée que sur les
loyers payés, les loyers de crédit-bail n'étant pas
soumis.
f) - les droits d'enregistrement
Le principal objet soumis à matière
d'enregistrement dans le cadre de NDS est son bail commercial.
C'est ainsi qu'en tant que locataire, elle a l'obligation
d'enregistrer ou de renouveler l'enregistrement de son contrat de bail au taux
de 10% du montant du loyer stipulé au contrat dans le délai de
trois mois suivant l'enregistrement ou la fin de la période du dernier
enregistrement de l'acte.
B- Les Taxes
La taxe se définie comme étant un
prélèvement obligatoire due à un service rendu par l'Etat,
ce qui veut dire que la taxe vient en contrepartie d'un service.
1- TVA collectée et la TVA déductible
La TVA est un impôt général sur la
consommation qui frappe en principe toutes les livraisons des biens et services
au Cameroun, qu'ils soient d'origine nationale ou étrangère.
(Article 125, 126 et 127 du CGI)
La taxe sur la valeur ajoutée grève la richesse
créée par l'entreprise à chacun des stades de son circuit
de production ou de distribution.
Les taux de la TVA sont fixés par le législateur
(article 142 al.1 du CGI) de la manière suivante :
- le taux général est de 17,5% auquel il faut
ajouter les centimes additionnels communaux de 10% ce qui porte le taux
à 19,25% ; ce taux s'applique aussi bien pour les biens et/ou services
produits localement que pour les biens et/ou services importés,
- le taux zéro : 0% qui s'applique aux exportations des
produits taxables, et aux livraisons et prestations effectuées pour le
compte d'entreprises situées en zones franches et points francs
industriels.
Quel que soit leur régime d'imposition à la TVA,
les assujettis doivent faire apparaître sur leurs factures, le montant
hors taxe de l'opération, la TVA correspondante, ainsi que le montant
toutes taxes comprises. Ils ont également l'obligation de mentionner
leur numéro d'identifiant unique, leur raison sociale, leur
dénomination et leur adresse précise.
Sont d'office assujettis à la TVA les entreprises
relevant du régime de base, du régime réel
simplifié et du régime réel normal. Il vient que la
société NDS plastique est assujettie de plein droit à la
TVA conformément à l'alinéa (1) du CGI. A cet effet, NDS
plastique doit dans les 15 jours de chaque mois suivant celui au cours duquel
les opérations imposables ont été réalisées,
déposer une déclaration auprès de l'administration
fiscale. La TVA est liquidée au vu de la déclaration dont le
modèle est fourni par l'administration fiscale.
La TVA collectée peut se définir
comme la TVA facturée par un redevable.
En fonction du fait générateur, de
l'exigibilité et de l'assiette, on distingue cinq variantes de TVA
collectée parmi lesquels celle qui s'applique aux activités de
NDS plastique est la TVA collectée sur livraisons des biens et produits
fabriqués. L'impôt est exigible dès la livraison des
marchandises ou produits fabriqués qui constitue le fait
générateur ; l'assiette de l'impôt ou base d'imposition est
constituée :
- pour les marchandises achetées et utilisées en
l'état par le prix d'achat hors taxe net (hors rabais, remise sur
facture et hors escompte de règlement) majorée des frais
accessoires
- pour les produits finis, le coût de production.
La TVA déductible peut se
définir comme la TVA récupérable sur les factures
fournisseurs. Le droit à déduction s'exerce jusqu'à la fin
du deuxième exercice fiscal qui suit celui au cours duquel la TVA est
devenue exigible, la fraction d'année étant
considérée comme une année entière. Pour être
admis en déduction au sens de l'article 143 al. 1 du CGI, la TVA doit
remplir des conditions de fond et de forme.
Parmi les conditions de fond, il faut retenir que :
- seules les entreprises du régime simplifié et du
régime réel sont habiletés à
récupérer la TVA,
- la TVA n'est récupérable que sur les
opérations qui rentrent dans le cycle d'exploitation ou dans
l'activité normale de l'entreprise,
- la déduction de la TVA doit respecter le principe de
décalage qui stipule que la TVA d'amont du mois N-1 ne peut être
déduite que sur la TVA collectée du mois N.
2 - Le report ou crédit de TVA
Lorsque la résultante de l'équation de la TVA
sur une période est négative, on dit que l'entreprise est en
situation de crédit de TVA d'un montant égal à la valeur
absolue du solde négatif. Ce crédit peut donner lieu à un
remboursement sur demande du contribuable ou peut être reporté sur
la prochaine déclaration.
C- les obligations en matière de
sécurité sociale
Les actions de l'Etat concourent à assurer le bien
être de ses populations. C'est dans ce cadre qu'elle a crée la
Caisse Nationale de Prévoyance Sociale dont la mission principale
consiste à gérer la sécurité sociale à
travers diverses prestations parmi lesquelles les plus connues sont : les
allocations familiales, l'assurance vieillesse, maladie, décès et
les accidents et maladies professionnelles. En matière de
sécurité sociale, l'entreprise a l'obligation de verser
mensuellement des cotisations qui soit à sa charge, soit à la
charge du salarié. Ces cotisations permettent aux assujettis de se
prémunir contre les événements heureux et malheureux qui
gouvernent la vie d'un individu. Ces cotisations doivent être
liquidées dans les quinze jours qui suivent le mois au cours duquel les
salaires ont été réglés ou inscris en charges
déductibles au vu de la déclaration dont le modèle est
fourni par la CNPS.
1 - les cotisations pour allocations familiales
Ils existent trois régimes de cotisations en fonction
desquels les taux de cotisations sont fixés à savoir : le
régime général 7%, le régime agricole 5,65% et le
régime de l'enseignement 3,7%. Ces cotisations sont exclusivement
à la charge de l'employeur.
2 - les cotisations pour pension vieillesse
Au même titre que les allocations familiales, les
cotisations pour pension vieillesse ont la base de cotisations et le même
taux. Cependant ces cotisations sont à la charge de l'employeur à
concurrence de 4,2% et du salarié à concurrence de 2,8%.
3 - les cotisations pour accidents et maladies de travail
professionnelles
Les cotisations pour accidents de travail et maladies
professionnelles sont entièrement à la charge de l'employeur et
son taux varie selon le niveau de risque lié à
l'activité de l'entreprise et évalué
suivant la classification de la CNPS. La CNPS dans sa grille distingue en
fonction de l'activité trois niveaux de risque parmi lesquels le groupe
B concernant les entreprises à risque élevé, notamment les
entreprises du secteur plastique et dont le taux de cotisation est de 2,5%.
SECTION II : L'AUDIT FINANCIER ET L'AUDIT FISCAL
Le concept d'audit connaît aujourd'hui une grande fortune
même si, globalement, la réflexion sur les extensions possibles de
l'audit avance plus rapidement que les travaux en vue de la mise en oeuvre de
ces missions, le lien existant entre la comptabilité et la
fiscalité crée forcement des éléments communs
à la pratique de l'audit financier comptable et l'audit fiscal des
entreprises.
I) Rapport entre audit financier et audit fiscal
En matière d'audit comptable et financier, les
critères utilisés sont bien connus. L'opinion de l'auditeur doit
être exprimée en termes de régularité et de
sincérité des états financiers. Dans une perspective
d'utilisation de l'audit à des fins de gestion (fiscale), le
critère « d'efficacité » fût récemment mis
en évidence.
Pour pouvoir donner un avis sur la régularité et la
sincérité des comptes et apprécier l'image fidèle
sur le patrimoine et la situation financière de l'entreprise, l'auditeur
doit examiner les dispositifs de sécurité mis en place pour
assurer un enregistrement convenable des opérations effectuées
par l'entreprise.
C'est l'ensemble de ses sécurités que l'on
dénomme « Contrôle Interne ».
Cet examen du système de contrôle interne va
permettre à l'auditeur de déterminer le niveau de contrôle
à effectuer.
L'évaluation du contrôle interne s'opère en
cinq étapes :
A- La Description des
Procédures
En fonction de la nature des opérations effectuées
au sein de l'entreprise l'auditeur identifie et décrit les
procédures de contrôle. Il doit rechercher les
sécurités mises en place pour la constatation des
différentes opérations.
Cette description est d'autant plus rapide quant il existe un
manuel de procédures au sein de l'entité.
B- Les Tests de Conformité
Une fois les procédures sont identifiées,
l'auditeur doit vérifier que la description du système de
contrôle interne est correcte et reflète la réalité
de l'entreprise, c'est-à-dire que l'ensemble des sécurités
identifiées est véritablement appliqué.
Il doit aussi s'assurer qu'il n'existe pas d'autres
procédures informelles qui sont d'application et qu'elles n'ont pas
été repérées.
C- L'Évaluation Préliminaire du
contrôle interne
C'est l'étape la plus importante au niveau de ce stade
où l'auditeur dégage les forces et les faiblesses et formule un
jugement sur la qualité du contrôle interne.
D- Les Tests de Permanence
Ces tests s'effectuent généralement par sondage.
Ils visent à s'assurer que les procédures jugées fiables
et correctes sont effectivement appliquées. Ils confirment ou infirment
l'évaluation préliminaire du contrôle interne.
E- L'évaluation Définitive du
contrôle interne
Cette évaluation détermine l'étendue de la
phase suivante à savoir le contrôle des comptes.
Si elle dégage des faiblesses, l'auditeur va consacrer
plus de temps et plus d'importance au contrôle approfondi des
états financiers.
En plus, elle permet à l'entreprise d'améliorer son
système de contrôle interne pour les exercices
ultérieurs.
II- Pertinence et Utilité de l'audit fiscal
Le domaine fiscal est l'un de ces secteurs qui constitue une
notion étendue devant être appréhendée et
contrôlé pour une meilleure efficacité de l'entreprise.
Ainsi, l'audit fiscal paraît comme étant la formule qui
répond le mieux aux préoccupations de l'entreprise et ce pour
diverses raisons à savoir l'intensité des liens que la
fiscalité entretient avec la comptabilité, l'importance et la
complexité de la matière fiscale, le risque financier
attaché au non respect de la règle fiscale.
A- Pertinence de la notion d'audit fiscal
Le droit fiscal est une contrainte pour l'entreprise, qui lui
impose le respect des dispositions importantes, en nombres complexes et
évoluant rapidement dans le temps.
Reste à savoir que cette rigidité a
poussé vers l'extension de la fraude en cherchant à minimiser la
dette vis à vis de l'Etat, de même que l'évasion pour en
profiter des lacunes existantes entre les lignes des dispositions
réglementaires.
L'entreprise demeure en situation de risque fiscal du fait de
la non application des règles et des sanctions.
Par conséquent, la mesure de ce risque peut être
un élément d'information pour les dirigeants puisque son
incidence financière sur la gestion de l'entreprise est directement
mesurable.
Outre le prélèvement obligatoire que
représente en lui même l'impôt, la fonction de collecteur
d'impôt assignée à l'entreprise est en elle même
génératrice d'un coût additionnel.
L'entreprise est chargée d'opérations
d'assiette, de déclaration, de perception et de reversement de
l'impôt. Elle supporte un coût qui lui est transféré
par
l'administration fiscale. Il s'agit d'un coût "subi" par
l'entreprise auquel elle ne peut se dérober (Martial Chadefaux,
Audit fiscal, Edition LITEC, p62).
Ainsi, même si l'entreprise joue le rôle
d'intermédiaire neutre entre le redevable d'impôt et l'Etat, elle
se substitue à lui s'il n'honore pas sa dette ou qu'il soit en situation
d'insolvabilité.
Contrainte financière, risque, gestion fiscale sont des
éléments suffisamment importants pour justifier un contrôle
approfondi et spécialisé qui puisse apporter des
éléments d'information, notamment aux dirigeants de
l'entreprise.
L'intérêt d'un contrôle des questions
d'ordre fiscal est clair. Il doit permettre en premier lieu de recueillir des
informations sur la nature et l'étendue du risque fiscal encouru par
l'entreprise, mais aussi sur l'aptitude de celle ci à utiliser la
fiscalité aux mieux de ses intérêts. Cet examen lève
donc le voile sur les incertitudes, les interrogations fiscales de l'entreprise
et facilite dans une certaine mesure la prise de décision. Le
prolongement de ce diagnostic à des recommandations ou conseils
contribue à la sécurité fiscale de l'entité et
participe à l'amélioration de sa gestion fiscale.
B- Utilité de l'Audit Fiscal
Très lié aux travaux sur les
développements de l'audit opérationnel, au point de constater que
l'audit fiscal est encore souvent présenté comme un possible
développement de l'audit.
Cette formule d'audit est généralement
perçue comme l'aspect fiscal de la mission d'audit ou de révision
comptable mais en aucun cas intitulé la révision fiscale des
comptes. L'audit fiscal se présente ainsi comme "une pièce
maîtresse" dans l'élaboration du diagnostic fiscal de
l'entreprise.
Cependant, il permet d'apporter des éléments sur
la faculté de l'entreprise à se conformer ou non à la
réglementation fiscale. En plus ses résultantes informent sur
la
gravité du risque encouru financièrement de
même que les éventuelles défaillances de l'organisation de
l'entreprise.
Pour conclure, l'audit fiscal sert de guide à certaines
décisions de gestion ainsi que celle de gestion des risques de
l'entreprise.
III - Définitions et Objectifs de la notion d'audit
fiscal
A- Définitions
Malgré que la notion d'audit fiscal n'acquiert pas encore
l'unanimité pour une telle variété d'audit, plusieurs
définitions ont tenté de l'expliciter dont voici quelques unes
:
- L'audit fiscal est un moyen de se prononcer sur l'ensemble
des structures fiscales d'une entité et leur fonctionnement : c'est la
fiscalité sous toutes ses formes qui est l'objet de l'audit (ATH,
op. cit, p23).
- C'est un examen critique de la situation fiscale d'une
personne physique ou personne morale en vue de formuler une
appréciation. En clair, il s'agit d'établir un diagnostic (P.
Bougon, Audit et Gestion Fiscal, Tome I, Edition CLET 1986,
p17).
Cependant à travers ces deux définitions on peut
qualifier l'audit fiscal d'une expression d'opinion ou d'appréciation de
la conjoncture fiscale d'une entreprise :
- L'audit fiscal permet de réaliser le diagnostic des
obligations fiscales de l'entreprise, de faire le point sur la stratégie
fiscale de l'entreprise et proposer le cas échéant des solutions
de nature à rendre la gestion fiscale plus performante en diminuant la
charge fiscale et les manquements en matière de gestion fiscale.
- L'audit fiscal permet d'établir un diagnostic des
obligations fiscales de l'entreprise et de proposer des solutions propres
à diminuer la charge fiscale.
D'après ce qui précède, on constate que
les définitions antérieurement présentées de
l'audit fiscal ont évolué vers une approche plus
concrétisée où l'audit fiscal se présente comme un
outil de gestion et d'aide à la prise de décision.
En résumé, l'audit fiscal est un diagnostic de
la situation fiscale d'une entité permettant d'apprécier le
respect des règles fiscales en vigueur et l'aptitude de cette
entité à mobiliser les ressources du droit fiscal dans le cadre
de sa gestion pour y atteindre ses objectifs.
B- Les Objectifs de l'audit fiscal
La mission d'audit fiscal se justifie à travers les
pensées suivantes :
- L'audit fiscal étudie et analyse les dispositions
desquelles résultent des obligations légales auxquelles
l'entreprise doit s'y conformer sous peine de sanctions ;
- Il oriente les décisions prises par l'entreprise vers
des choix rationnels et cohérents fondés sur des avantages et/ou
options fiscales qui sont de nature à lui procurer un gain en terme
d'impôt.
Ainsi, on attribue à l'audit fiscal deux objectifs
distincts :
Un objectif de régularité : contrôle de la
régularité fiscale
Un objectif stratégique : contrôle de
l'efficacité
1- Le Contrôle de Régularité
C'est un contrôle qui consiste à s'assurer de la
fiabilité des supports d'informations. Il permet ainsi de
détecter les anomalies, leurs origines et les risques y découlant
afin de réparer les éventuelles infractions fiscales et
éviter l'exposition à un contrôle en la matière.
2- Le Contrôle d'Efficacité
Il mesure la prédisposition de l'entreprise à
exploiter les opportunités et les avantages fiscaux accordés par
la loi. Ce contrôle porte sur deux types de choix :
- Les uns sont des choix tactiques liés à la
gestion courante et qui peuvent porter par exemple sur l'adoption du
régime, d'option en matière de TVA, le mode d'amortissement.
- Les autres sont des choix stratégiques
opérés occasionnellement, dont la fiscalité est l'un des
critères de prise de décisions.
Ces choix déterminent des caractéristiques
fiscales de l'entreprise. À titre d'exemple, on illustre le choix du
mode d'imposition, le choix du régime fiscal pour certaines
opérations spécifiques.
CHAPITRE II :
LA THEORIE DE L'AUDIT FISCAL DANS
L'ENTREPRISE
L'audit suit une démarche inductive et objective
conçue sur une adjonction d'informations, d'observations, d'entretiens,
d'analyses, de vérification des faits et d'appréciation.
La mission d'audit doit accomplir trois tâches :
- effectuer un état des lieux : c'est une étape
préalable au commencement de la mission pour détecter les
opportunités et menaces.
- analyse approfondie des mécanismes de l'entreprise pour
mettre en oeuvre la qualité du contrôle interne.
- élaboration d'un programme de travail afin
d'éviter l'omission des principaux comptes et rubriques.
SECTION I : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'AUDIT FISCAL
L'audit, en toutes ses variétés, exige de la
part de l'auditeur une excellente connaissance globale de l'entreprise qui lui
permettra par la suite d'orienter ses travaux et réaliser ses
recherches.
Cependant, la prise de connaissance générale est
d'intérêt particulier dans la mission d'audit fiscal (I) et ce
afin de dégager les spécificités de l'entité et
préparer par conséquent le dossier permanent composé par
les différents dossiers (II).
I- Intérêt de la Prise de Connaissance
générale de l'entreprise
Il permet à l'auditeur d'assimiler le contexte externe
de l'entreprise (contexte juridique, environnement économique,
environnement social) et interne (l'activité et l'organisation
générale de l'entreprise).
Il met en relief les spécificités de
l'entité ainsi que les éventuels problèmes, risques ou
failles pour orienter ses investigations et recueillir par la suite des
éléments de compréhension (A) pour formuler son opinion
qui devrait être basée sur des éléments probants
(B).
A-Les Éléments de
Compréhension
Ces éléments sont de nature à
familiariser l'auditeur aux spécificités de l'entité pour
qu'il puisse en tracer les ordres de grandeurs auxquels il serait
affronté. Ils le sensibilisent sur la significativité d'une telle
erreur et donc fixer son seuil de signification.
Cependant, ils ne se contentent pas à une
compréhension de l'environnement interne mais aussi de l'environnement
externe qui place l'entreprise dans son secteur d'activité et
l'apprécie vis-à-vis de ses concurrents.
B-Les Éléments De Preuve
Plusieurs situations peuvent nécessiter un apport de
justification vue les incohérences décelées entre la
comptabilité et la fiscalité.
Ces éléments justificatifs sont principalement
liés à des situations risquées ou à des anomalies
qu'il convient d'ergoter (argumenter une telle opinion, discuter tel fait) au
niveau de son rapport général.
II- Préparation des Différents Dossiers
La prise de connaissance générale est une
première étape du processus d'audit fiscal qui débouche
sur l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des recueillis sur
l'entreprise dans des différents domaines. Ces informations sont
collectées suite à une visite des locaux et par des interviews du
personnel. On listera indicativement les dossiers suivants :
> Les informations générales : se sont des
informations qui concernent l'historique de l'entreprise, la
dénomination sociale, son capital, son objet social, ses statuts, ses
implantations.
> Les informations juridiques : informations se rapportant au
statut juridique de
l'entité (SA, SARL...), les procès verbaux des
assemblés générales ...
> Les informations comptables et financières : le
manuel comptable, le rapport
d'audit interne, les états financiers.
> Les informations opérationnelles : la nature de
milieu du travail (informatisé, manuel), les méthodes
utilisées (travail à la chaîne, production à la
pièce...) dont des informations fiscales peuvent y figurer tel que le
taux de RS pour les sous-traitances manufacturières.
> Les informations relatives au secteur d'activité:
régime d'imposition en tant que personnes physiques (forfaitaires ou
réels) ou personnes morales (IS au taux de 38,5%) ; les produits
commercialisés à quel taux de TVA (0%, 19,25%), les autres
impôts et cotisations spécifiques au secteur (le salaire
minimum...).
> Les informations sur les avantages fiscaux : elles
portent sur des dispositions spécifiques à quelques entreprises
faisant l'objet d'une incitation de la part de l'Etat comme :
- Le régime de suspens en matière de TVA.
- L'application du mode linéaire lors du calcul des
amortissements.
> Informations sur les principales conventions : C'est
essentiellement pour évaluer les incidences fiscales de ces conventions
telles que la location
(l'enregistrement du contrat a été
réalisé sur la base du montant de location
annuel, semestriel, mensuel...), le leasing, les cessions
d'immobilisations.
L'élaboration de ces différents dossiers
constituera le dossier permanent qui servirait à l'auditeur dans ses
prochaines investigations. Il est à noter que l'auditeur pourra s'en
servir des dossiers déjà préparés par les
précédents CAC, et donc l'audit comptable et financier participe
en tant que source d'informations et d'appui à la mission d'audit
fiscal.
D'après cette étude, la prise de connaissance
générale de l'entreprise s'avère une phase
prépondérante et fondamentale dans le processus d'audit
fiscal.
SECTION II : LES ACTIVITES ET LES OUTILS DE L'AUDIT
FISCAL DES
ENTREPRISES
La mission d'audit nécessite non seulement que ses
activités soient au préalable définies (I), mais aussi que
ses outils c'est-à-dire les techniques et les méthodes à
utiliser (II) pour sa réalisation soient choisis de façon
optimale.
I- Les activités de l'audit fiscal
Pour mener à bien une mission d'audit fiscal, il est
important pour l'auditeur de préparer sa mission, cette
préparation doit s'articuler autour d'un certains nombres d'aspects.
A- Orientation et planification de la mission
L'orientation de la mission comprend entre autre, les termes et
conditions, le choix du seuil de signification, le repérage des
systèmes significatifs, le découpage par cycle.
Ces éléments conduisent à définir,
selon la complexité du dossier, quels profils et compétences sont
nécessaires, avec quelle pondération et sur quels pôles.
La planification est l'élaboration d'une stratégie
générale d'audit et d'une approche détaillée de la
nature, du calendrier et de l'étendue des travaux.
Elle porte sur :
- l'approche générale des travaux, leur budget
- les travaux d'autres professionnels extérieurs
susceptibles de pouvoir servir les objectifs de l'audit.
- Les profils et les niveaux de compétences requis.
- La constitution des équipes et leurs positionnement dans
le temps et dans l'espace.
- Les procédures d'audit prévues
- La supervision et la synchronisation des équipes - La
revue des travaux.
La planification est un processus continu. Les circonstances
et des faits inattendus révélés par les procédures
d'audit, peuvent conduire à des adaptations. Les motifs doivent
être consignés dans les dossiers du travail.
B- Le plan de mission
Le plan de la mission est un document synthétique qui
décrit l'approche des travaux, il comprend notamment l'étendue,
le calendrier et l'orientation des travaux en fonction de la connaissance des
activités de l'entreprise et des zones de risques identifiées ;
le seuil de signification retenu et enfin les lignes directrices
nécessaires à la préparation du programme de travail.
Le plan de mission est établi alors que
l'appréciation du contrôle interne n'est pas encore faite. Le
risque résiduel d'anomalies potentielles n'est donc pas encore connu, le
plan de mission doit donc être amélioré et
complété ; c'est ce que font les programmes de travail
spécifiques, par thèmes ou part catégories de cibles.
Cependant le plan de mission repose sur une vision globale, réaliste et
pas nécessairement pessimiste, de l'évaluation des risques
(anomalies potentielles) puisse que l'appréciation du contrôle
interne qui sera menée ensuite pourra diminuer les risques, ce qui
allégera les programmes de travail.
Le plan de mission prend souvent la forme d'un jeu de notes et
d'annexes autour duquel vont graviter tous les mémorandums du dossier.
Il comprend généralement deux volets : une note d'orientation et
un programme général d'audit.
1- Note d'orientation
La note d'orientation traite les points suivants :
> Définition de la mission
Cette rubrique s'intéresse aux termes et conditions de la
mission, au résultat des audits précédents (cas de l'audit
récurrent) et au type de calendrier des rapports et autres
communications avec les organes compétents prévus dans le cadre
de la mission.
> Présentation de l'entreprise
Cette présentation est centrée sur les
caractéristiques de l'entreprise, des faits marquants de l'exercice, des
circonstances et situation particulières.
> Analyse des risques
Elle est composée de la détermination du seuil de
signification, des systèmes significatifs, des risques
opérationnels, des risques d'anomalies, du risque inhérent
estimé, des liens entre les procédures d'audit et les risques
auxquels elles répondent.
> Divers
Ils concernent les procédures d'audit
indépendantes de l'évaluation du risque d'anomalies
significatives (contrôles de substance pour les catégories
d'opérations, soldes de comptes et information fournie dans l'annexe ;
examen de la conformité au référentiel comptable de
présentation des comptes ; examen des écritures significatives)
et l'articulation des séquences de travaux en cycles.
2- Elaboration du programme de travail
Le programme de travail est un outil de gestion
opéré dans une mission d'audit pour tenir compte de deux types de
contraintes :
- La première est une contrainte de temps du fait que la
mission d'audit s'étale sur une période restreinte.
- La deuxième est une contrainte de résultats qui
ne s'impose que pour des missions d'audit contractuelle, tel est le cas de la
mission d'audit fiscal.
Ainsi, « le travail d'un auditeur doit être
planifié de manière appropriée et les assistants, s'il en
existe, doivent être supervisés de manière satisfaisante
».
A l'issu de ce qui précède, l'auditeur doit
matérialiser son plan d'action en un ensemble d'instructions
libellé « programme d'audit ». Ce dernier est un schéma
de procédures à suivre en vue d'aboutir à la formulation
d'une opinion.
> Nécessité
Ce programme permet de décrire la nature et
l'étendue des travaux à effectuer. Son utilisation efficace
apporterait à l'auditeur une économie de temps à consacrer
aux procédures les plus importantes. Pour ce qui est de l'audit fiscal,
l'utilité d'un tel programme se résume ainsi :
- éviter l'oubli d'importants contrôles portant sur
différents impôts
- simplifier la répartition des tâches entre les
différents collaborateurs tout en s'assurant qu'un risque d'omission ne
peut pas y exister.
- superviser l'avancement des travaux de recherches et
d'investigations pour l'ensemble de la mission ainsi que des membres de son
équipe.
- respecter son calendrier et donner par la suite une image
fiable de ses recommandations.
> Contenu
Ce programme de travail établit en écrit tient
compte de plusieurs facteurs sus indiqués ainsi que d'autres relatifs
à la date de préparation et d'approbation des états
financiers, la nature de la mission et les obligations qui en découlent.
Il décrit le calendrier de travail ainsi que la répartition
quotidienne des contrôles entre collaborateurs.
Dans le cadre d'une mission d'audit fiscal, outre ces
données, le programme d'audit doit préciser les différents
contrôles effectués en matière de TVA, IS, IRPP, droits
d'enregistrements et autres taxes et avantages fiscaux, de même que les
techniques d'audit utilisées.
II - Les outils d'audit fiscal
Les outils ici sont des utilitaires ou des
fonctionnalités qui aident à effectuer une tâche ou un
ensemble de tâches, de cette définition nous pouvons retenir comme
outils le contrôle interne, les outils d'interrogation et les outils de
description.
A- L'Evaluation du Contrôle Interne
spécifique au domaine fiscal
Après avoir procédé à une prise de
connaissance générale de l'entreprise, l'auditeur fiscal va
centrer ses contrôles sur la fonction fiscale de l'entreprise. Sur le
plan fiscal, il s'agit d'une évaluation du contrôle interne qui
permet d'assurer la sincérité, la fiabilité des
informations enregistrées et la qualité de la
comptabilité. Cette évaluation prend deux aspects, l'une
spécifique à la régularité (1) et l'autre à
l'efficacité (2).
1- L'évaluation du contrôle interne
spécifique à la régularité fiscale
L'évaluation générale du contrôle
interne, reste insuffisante dans le cadre d'une mission d'audit fiscal, et
l'auditeur fiscal doit absolument avoir recours à une autre
évaluation spécifique au domaine fiscal.
L'auditeur fiscal, est donc amené à centrer ses
contrôles sur la fonction fiscale au sein de l'entreprise et
étudier en particulier le mode de traitement réservé aux
problèmes fiscaux au sein de l'entreprise auditée. Les recherches
de l'auditeur peuvent ainsi porter sur les moyens, les méthodes et les
conditions suivantes :
·
· Les moyens matériels et humains de
l'entreprise
L'auditeur fiscal va s'interroger sur l'existence d'un service
fiscal, son organisation et sa position dans l'organigramme de l'entreprise et
il doit savoir si l'entreprise recourt à un ou plusieurs conseillers
externes.
+ Les méthodes de traitement des questions fiscales
L'auditeur peut observer les conditions d'établissement
des différentes déclarations fiscales en s'assurant quelles sont
revues par une personne autre que celle qui les a établies tant au
respect des règles fiscales qu'au niveau de l'exactitude
arithmétique et étudie les procédures d'envoi des
déclarations fiscales, de vérifications et de contrôles
utilisés par l'entreprise.
+ Les conditions dans lesquelles sont effectuées les
versements au Trésor
L'auditeur peut contrôler les conditions dans lesquelles
sont effectués les versements. Il peut aussi étudier les
relations entre les responsables fiscaux et les responsables de la
trésorerie et contrôler la concordance entre les sommes dues par
l'entreprise et le montant effectivement acquitté.
2- L'évaluation du contrôle interne
spécifique à l'efficacité de la gestion fiscale
Cette évaluation ne peut intervenir qu'après une
évaluation du contrôle interne spécifique à la
régularité fiscale.
Ainsi, l'auditeur doit se fonder sur les différents
travaux réalisés lors du contrôle de la
régularité pour analyser les moyens mis en place au sein de
l'entreprise pour capter l'information fiscale, puis inspecter le mode de
traitement de cette information.
Cet aspect de la démarche est centré sur
l'analyse des conditions et du mode de traitement des questions fiscales
à l'intérieur de l'entreprise. Reste, toutefois que les
contrôles prennent ici une coloration plus marquée sur les aspects
de la gestion fiscale.
Pour comprendre l'information fiscale spécifique
à l'efficacité, l'auditeur doit collecter des informations sur
l'exercice ou l'absence du service fiscal, sur des différentes personnes
chargées des problèmes fiscaux à l'intérieur comme
à l'extérieur ou encore sur la documentation utilisée.
Dans le cadre de l'efficacité, l'auditeur doit
s'interroger sur le niveau de compétence des responsables des questions
fiscales dans les différentes disciplines de gestion ainsi que sur leur
propre conception de la gestion fiscale.
L'auditeur fiscal évalue à travers les outils
traditionnels de l'audit, l'existence ou l'absence de définition des
tâches, des objectifs et directifs de travaux fixés au service
fiscal ou à défaut aux personnes chargées des questions
fiscales.
Il aura de même intérêt à
évaluer la répartition du temps de travail des personnes
responsables des problèmes fiscaux, afin de déterminer la part
réellement consacrée aux travaux d'études, de conseil ou
de formation, par opposition aux taches déclaratives contentieuses ou
autres.
Ainsi, si une entreprise décide de procéder
à l'audit fiscal d'un projet qu'elle envisage de mettre en oeuvre
(fusion), l'auditeur pourra rapprocher la complexité fiscale du projet
du niveau des compétences des personnes ayant traité des
problèmes fiscaux afin, d'examiner s'il n'y pas de disproportion
marquée et en conséquence de risque de mauvais
problème.
Dans cette dernière hypothèse, le risque est
double, puisqu'il s'agit à la fois d'un risque d'inefficacité
fiscale et également d'irrégularité.
L'auditeur doit déterminer, surtout, le degré de
prise en compte des questions d'efficacité fiscale.
B- Les outils d'interrogation et d'observation
Les outils d'interrogation sont une aide à la recherche
des pistes d'observation, à la formulation de questions et à la
recherche des réponses. Il s'agit des sondages, des interviews et des
questionnaires du contrôle interne.
1- Sondages
La méthode des sondages consiste à constituer un
échantillon représentatif, extrait de manière
aléatoire d'une population homogène. On observe un
caractère sur lequel porte l'analyse puis on extrapole la conclusion
à la population entière.
Les sondages sont regroupés en trois catégories
à savoir les tests de dépistage, les sondages pour acceptation et
les sondages informatifs.
2- Interviews
L'interview est une méthode qui consiste à
recueillir oralement des éléments et des repères utiles
à une synthèse, elle ne doit pas être confondue avec une
conversation de salon ou un entretien à bâtons rompus.
La coopération de l'interlocuteur et la dimension
constructive de la réunion reposent sur un travail de préparation
:
- réunion des informations sur le rôle et les
préoccupations de l'interlocuteur ainsi que sur les activités
liées au thème.
- Préparation d'une liste exhaustive des questions
à poser. - Rédaction précise de chacune des questions.
- Choix de la technique à utiliser (travailler avec une
check-list et improviser au fil de l'entretien en reformulant les questions
après des synthèses partielles ou dérouler le
questionnaire en prenant des notes).
3- Questionnaire de contrôle interne [QCI]
Les « questionnaires de contrôle interne »
sont l'outil de base en matière d'analyse du dispositif de
contrôle interne. Chacun porte sur une organisation, une fonction, un
processus
donné. il est spécifique
à la mission. Il porte sur les activités, les opérations,
les acteurs, les tâches élémentaires, leur
exécution, leur maîtrise.
L'objectif est d'évaluer le dispositif de
contrôle interne pour chaque opération « à risque
».
Le QCI comporte les questions visant à analyser les
opérations « à risques » et à vérifier
l'existence et l'efficacité des contrôles définis dans le
référentiel de contrôle interne. Ce ne sont pas des
questions que l'auditeur pose mais qu'il va se poser et pour lesquelles il
déterminera les outils qui permettront d'y répondre tels que les
entretiens, l'analyse des documents. Le QCI comporte 5 questions fondamentales
qui permettent de regrouper l'ensemble des interrogations concernant les points
de contrôle : qui - quoi - où - quand - comment.
Qui ? Regroupe les questions relatives
à l'opérateur qu'il faut identifier avec précision et
déterminer quels sont ses pouvoirs. Pour répondre à cette
question on utilise l'organigramme hiérarchique et fonctionnel, les
analyses de postes.
Quoi ? Regroupe les questions relatives
à l'objet de l'opération, quelle est la nature da la tâche,
quelle la nature du produit fabriqué.
Où ? Concerne les endroits où se
déroule l'opération.
Quand ? Regroupe les questions relatives au
temps : début, fin, durée, périodicité
Comment ? Regroupe les questions relatives à la
description du mode opératoire, comment se réalise la
tâche.
C- Les outils de description
Les outils de description aident à la mise en forme et
à la synthèse des flux d'une organisation, il s'agit de la
transcription, de l'organigramme fonctionnel, de la grille d'analyse des
tâches et du diagramme de circulation des informations.
1- Transcription narrative
Elle doit être structurée, logique et
précise. Il ne s'agit pas d'un compte rendu, mais d'une description, la
plus factuelle possible, construite pour être comprise et
exploitée. Le choix du mot juste est fondamental, faute de se
prêter à une normalisation, la transcription narrative ne semble
pas être le meilleur moyen de transmettre l'information, en dehors des
notes d'orientations et des notes de conclusion : la narration garde une
portée subjective et il est rare d'y trouver une vue synthétique
qui soit parlante.
2- Organigramme
Un organigramme est un graphique représentant la
structure d'une organisation avec ses éléments et leurs
relations. On distingue les organigrammes hiérarchiques et les
organigrammes fonctionnels.
> L'organigramme hiérarchique,
Dispositif essentiel du contrôle interne, est de la
responsabilité de la direction générale. >
L'organigramme fonctionnel,
peut être établi par l'auditeur pour
repérer, notamment : les personnes qui exercent plusieurs fonctions, les
fonctions partagées entre plusieurs personnes, les fonctions non
attribuées et les personnes sans fonctions.
Cet outil qui aide à passer de l'organigramme
hiérarchique à des analyses de postes de travail, facilite
l'étude de la séparation des tâches et des contrôles
réciproques.
3- Grille d'analyse des tâches.
La grille d'analyse des taches est un tableau à double
entrée qui sert à la détection des faiblesses de
l'organisation (tâches affectées aux mauvaises personnes,
opération nécessaire et non prévue, etc ). C'est un
relevé statique, établi pour les opérations de chaque
fonction principale et pour les activités de chaque processus
élémentaire. Une ligne est réservée à chaque
tâche, une colonne à chaque acteur et une colonne NEANT s'il n'y a
pas d'acteur prévu.
4- Diagramme de circulation des informations.
Un diagramme de circulation (flow-chart) est un
schéma descriptif de l'utilisation et de la circulation d'un support
d'information. Cette représentation
distingue l'original d'un document de ses copies. Elle utilise
des symboles normalisés attribués aux opérations
effectuées sur les documents et sur les données :
création, duplication, rapprochement et comparaison, saisie, traitement,
consultation de fichier, impression, transmission, mise en suspens ou en
attente, classement, archivage, etc....
Le schéma permet une visualisation immédiate de la
logique opératoire, de ses faiblesses et des zones d'ombre à
élucider.
Le diagramme est à l'usage de l'auditeur et non pas un
support de discussion avec les interlocuteurs de l'entreprise (ces derniers
ayant tendance à exprimer de la curiosité face aux graphismes, au
détriment des informations).
DEUXIEME PARTIE :
LA PRATIQUE DE L'AUDIT FISCAL DE NDS PLASTIQUE
|
La deuxième partie présente le
déroulement effectif de notre étude, en ce sens que c'est dans
cette partie que nous allons présenter NDS Plastique et énoncer
l'approche méthodologique et la réalisation de notre travail.
Nous présenterons et analyserons ensuite les résultats de
l'étude empirique.
Nous ferons enfin des constats sur les impôts et taxes
payés par NDS Plastique ainsi que des propositions d'amélioration
du système existant.
CHAPITRE III :
APPROCHE METHODOLOGIQUE ET
REALISATION DE
L'ETUDE EMPIRIQUE
Dans ce chapitre il est question de présenter d'abord
NDS Plastique, c'est-à-dire son environnement interne et externe, son
activité, son fonctionnement et ses partenaires dans l'industrie des
plastiques au Cameroun. Puis l'approche scientifique que nous avons
adoptée pour mener à bien notre étude.
SECTION I : NDS PLASTIQUE DANS L'ECONOMIE
DES
PLASTIQUES AU CAMEROUN
L'audit, en toutes ses variétés, exige de la
part de l'auditeur une excellente connaissance globale de l'entreprise qui lui
permettra par la suite d'orienter ses travaux et de réaliser ses
recherches.
I - L'environnement interne
NDS Plastique dans son environnement interne c'est son
historique, ses activités, ses ressources, sa structure et son
fonctionnement.
A- Historique et activités de NDS Plastique
1- Historique de NDS
La société NDS Plastique entendue Négoce
Distribution Service Plastique a été créée en 1996
sous le vocable de « établissement Assontie » ayant pour
activité principale la sous-traitance ; activité basée
uniquement sur la transformation des matières premières en gaines
de plastique.
En 1997, l'établissement Assontie devient NDS
Plastiques et acquiert ses premières machines.
En 2000, NDS devient une SARL comme le montre la fiche
synoptique de l'annexe 5 et augmente à cet effet sa
capacité de production en biens d'équipement. Son personnel qui,
à la création était constitué de quatre personnes
est passé à une dizaine de personnes à nos jours.
Parallèlement, son chiffre d'affaires initial de cinq millions par an
est en 2006, est passé à environ cinquante millions par an.
De la création à aujourd'hui, son
activité principale autrefois la sous-traitance, s'est
développée proportionnellement aux équipements et à
son personnel.
2- Activité de NDS
La principale activité de NDS Plastique Sarl est
l'activité industrielle.
L'activité de production est au coeur d'une
société industrielle telle que NDS Plastique Sarl. Exercée
à l'usine de ladite société, cette activité
s'occupe de la transformation des matières premières dont les
principales sont le polyéthylène et le polypropylène.
Pour mener à bien cette activité, l'usine de la
NDS Plastique est divisée en quatre sections encore appelées
ateliers qui sont :
- La section extrusion : c'est dans
cet atelier que commence le processus de production des emballages plastiques.
Ici la matière première est transformée par une
extrudeuse. Les produits de cette section sont acheminés dans la seconde
section si besoin s'impose, sinon dans le troisième atelier.
- La section impression : relatif à
l'impression, ce deuxième atelier se charge de marquer, d'après
la maquette du client, la gaine d'emballage extrudée à l'atelier
précédent. Le produit ainsi obtenu passe directement dans
l'atelier suivant.
- La section découpe : ici,
les gaines imprimées ou non sont découpées selon les
références données par le client. La découpeuse se
charge aussi de compter les sachets obtenus facilitant ainsi le travail de la
dernière section.
- La section conditionnement : enfin,
les sachets découpés et classés en
quantités
égales sont conditionnés et prêts pour la livraison via le
stockage.
Figure 1 : Schématisation des
étapes de fabrication d'emballage plastique
Matières Premières Transformations
Impression ou Cachet Produits Marqués Découpage et
Comptage
Produits
Produits finis
B- Structure organisationnelle et fonctionnement
1- Structure
Avec une dizaine d'employés, la NDS Plastique Sarl a une
structure simple et composée de :
- Une direction générale ;
- Trois services dépendant de la direction
générale à savoir :
* Le service commercial
* Le service comptabilité
* Le service production
L'organigramme de NDS Plastique nous donne un éclairage
sur la structure générale de l'entreprise (annexe
6).
2- Fonctionnement de NDS
La société Négoce Distribution Service
Plastique Sarl dispose : - d'un organe de décision
- d'un organe de gestion opérant dans divers services.
a)- L'organe de décision : la direction
générale
La direction générale agit sur tous les services
de l'entreprise. Elle est considérée comme le sommet
hiérarchique de l'entreprise parce que source de toute décision
liée au fonctionnement de l'entreprise. Organe suprême
chargé de la définition et du suivi de la mise en oeuvre de la
politique générale de l'entreprise sous
tous les plans ; la direction générale resoud les
problèmes survenus dans les différentes sections de
l'entreprise.
Outre ces prérogatives il est chargé :
- de la coordination générale des activités
;
- du suivi des transferts pour règlement des fournisseurs
;
- de la signature des documents sortant de l'entreprise ;
- du paiement des salaires.
b)- L'organe de gestion
L'organe de gestion de la NDS Plastique opère dans divers
services qui sont : - Le service commercial ;
- Le service comptabilité et contrôle de gestion
;
- Le service production.
Le service commercial a pour objectif de
définir le chiffre d'affaires de l'entreprise à réaliser.
Pour ce faire ses prérogatives sont multiples et divers :
- il est à la quête des clients par des prospections
;
- il est chargé d'établir les factures des clients
;
- il délivre les ordres de fabrication (OF)
destinés au chef d'usine ;
- il établit les bordereaux de livraisons.
Le service comptabilité et contrôle de
gestion est une banque d'informations car il est à la fois
offreur et demandeur de celles-ci. En relation permanente avec les autres
services qui sont tenus de lui fournir les informations dont il a besoin, il
est sous le haut patronage de la direction générale. Ses
activités se résument en :
- La collecte et la centralisation des informations comptables
et financières dans
le but de dégager les documents de synthèses et les
états financiers ;
- La collecte et le traitement des informations sociales pour la
gestion du
personnel et des charges de personnel ;
- Le suivi de la fiscalité et l'établissement de la
déclaration statistique et fiscale (DSF)
- La gestion du contentieux client
- Il assure la solvabilité de la société
à l'égard des tiers ;
- Il contrôle la gestion des ressources de l'entreprise
;
- Il établit l'inventaire de tous les biens et dettes
dont dispose l'entreprise en fin
d'
exercice. il s'occupe de la gestion des
immobilisations de l'entreprise.
Le service production est chargé de
l'exécution des ordres de fabrication qu'il reçoit du service
commercial. Ce service vérifie la bonne marche des équipements de
production et informe la direction générale des différents
dysfonctionnements qu'il pourra relever. En gros il s'occupe de
l'activité de fabrication.
II- L'environnement externe
L'environnement externe de NDS Plastique est relatif à son
marché et à son contexte socio-économique et juridique.
A- Le marché
Définit comme le lieu de rencontre de l'offre et de la
demande, le marché est aussi la manifestation des échanges
économiques réalisés par les principaux acteurs (les
consommateurs et les producteurs) et ceci grâce à tous les
partenaires qui contribuent à l'efficacité du système.
1- l'offre de NDS PLASTIQUE
La société Négoce Distribution Service
Plastique (NDS) est une entreprise spécialisée dans la
fabrication des emballages plastiques souples en polyéthylène et
en polypropylène.
Ainsi, pour un bon de commande donné, l'ordre de
fabrication est établit par le service commercial avec toutes les
références nécessaires pour produire la demande du client
et à une date indiquée.
a)- les produits à haute densité en
polyéthylène
Dans cette catégorie de produits, nous avons :
- Les
gaines d'emballages courants ;
- Les sachets pharmacie ;
- Les housses en plastique.
b)- les produits à basse densité en
polyéthylène
Dans cette catégorie, sont classés les produits
suivants : - Les sachets pressing ;
- Les gaines pour sac poubelle ;
- Les gaines sucettes ;
- Les gaines pour bâches agricoles ;
- Les gaines rétractables ;
- Les sachets pépinières.
c)- les produits en polypropylène Sont
regroupés dans ce type de produit les sachets pour mèches.
2- les partenaires
Les partenaires de NDS Plastique sont constitués des
clients, des fournisseurs et des concurrents.
a)- les clients
Ils sont tous des nationaux repartis en grande partie dans les
villes de Douala, Yaoundé et Bafoussam. Ils sont constitués de
tous les intermédiaires et des consommateurs des emballages plastiques.
Il s'agit :
- De toutes les sociétés qui utilisent les
emballages plastiques pour conditionnement ou pour conservation de leurs
produits ;
- Des hôtels ;
- Des particuliers intermédiaires ; - Des agriculteurs.
b)- les fournisseurs
Ils sont nationaux et internationaux. Il s'agit de : - Emeraude
(international)
- Ader (national)
c)- les concurrents
- La concurrence est la rivalité entre plusieurs
personnes, plusieurs forces qui poursuivent les mêmes buts. Pour
Denis LINDON, la concurrence englobe « tous ceux qui
cherchent à satisfaire les mêmes besoins à travers les
mêmes produits mais également ceux qui pourraient offrir des
nouvelles façons d'y parvenir ». Les concurrents de NDS Plastique
sont identifiés comme l'indique le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Fiche d'identification des
concurrents de NDS Plastique
on sociale
|
PLASTICAM SA
|
SOGETA
|
Cie BATOULA
|
OK PLAST-CAM
|
SOFECAM SA
|
e social :
|
Zone Industrielle BASSA-DOUALA
|
DOUALA
|
DOUALA
|
DOUALA Bonabérie
|
DOUALA
|
:
|
33 37 50 57
|
33 40 22 59
|
33 42 51 26
|
33 39 14 26
|
33 39 35 20
|
:
|
33 37 18 77
|
33 40 30 51
|
33 42 47 76
|
33 39 14 25
|
|
ostale :
|
4071 - DOUALA
|
|
|
3033 - DOUALA
|
1022 - DOUALA
|
dique :
|
Société Anonyme
|
|
|
|
Société Anonyme
|
lité :
|
CAMEROUNAISE
|
CAMEROUNAISE
|
CAMEROUNAISE
|
CAMEROUNAISE
|
CAMEROUNAISE
|
activité :
|
Emballages industriels
|
Emballages industriels
|
Emballages industriels
|
Emballages industriels
|
Emballages industriels
|
r lequel ntreprise :
|
International et national
|
International et national
|
International et national
|
International et national
|
International et national
|
entes :
|
Vente Gros
|
Vente Gros
|
Vente Gros
|
Vente Gros
|
Vente Gros
|
B- L'environnement socio-économique et
juridique
1- l'environnement socio-économique
Dans le domaine économique, la NDS Plastique subit
également les conséquences de la conjoncture économique
néfaste et de la dévolution qui frappe l'économie
camerounaise depuis la dévaluation du Franc CFA en Janvier 1994.
Dans le domaine social, la NDS Plastique est à l'heure
de la redynamisation des troupes. L'équipe dirigeante mise sur
l'efficacité et la motivation de ses hommes. C'est pourquoi une
politique d'incitation et de dépression consistant à distribuer
les primes assises sur le rendement et la performance des travailleurs, mais
aussi à sanctionner les indélicatesses constatées.
2- L'environnement juridique
NDS Plastique est une entreprise légalement
constituée et juridiquement reconnue, c'est une société
anonyme à responsabilité limitée (SARL), Elle est sous la
tutelle du ministère du développement industriel et commercial
et, comme toute entreprise, elle est soumise à la réglementation
camerounaise concernant les sociétés et se doit de payer à
cet effet les différents impôts et taxes auxquels elle est
assujettie.
SECTION II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET REALISATION
DE
L'ETUDE EMPIRIQUE
Dans cette section, il est question de présenter les
principales étapes ayant sous-tendu notre étude. Pour cela, nous
traiterons d'une part l'opérationnalisation du problème, d'autre
part, le cadre de la recherche, l'analyse des informations collectées et
enfin des difficultés rencontrées.
I- Approche méthodologique de l'étude
empirique
A- opérationnalisation du problème
Elle porte sur la définition du problème et les
besoins en informations.
1- Rappel du problème
Après avoir subi des redressements fiscaux importants
à la suite des vérifications générales de
comptabilité portant sur les exercices antérieurs à 2008,
le gérant de NDS Plastique dans le souci de maîtriser
dorénavant son risque fiscal, a confié au Cabinet FIRST CONSULT
dans lequel nous avons effectué notre stage la mission d'audit fiscal de
son entreprise pour l'exercice 2008 afin de se prémunir d'un
éventuel redressement de la part de l'administration fiscale. Cette
mission nous a semblé pertinente et intéressante, d'où
notre question de recherche.
Comment optimiser la gestion fiscale de NDS PLASTIQUE
par la mise en oeuvre d'une gestion prévisionnelle de son risque fiscal
?
De cette préoccupation centrale découlent les
questions secondaires suivent : - Quel est le risque fiscal auquel est
exposé NDS Plastique ?
- Quels sont les points faibles en matière fiscale
à NDS Plastique ?
- Quelles sont les procédures prévisionnelles
à mettre en oeuvre pour minimiser le risque fiscal à NDS
Plastique ?
2- Rappel des objectifs
L'objectif principal de notre étude c'est de faire
l'audit fiscal de NDS Plastique pour l'aider à mieux gérer son
risque fiscal afin d'éviter des éventuels redressements fiscaux
lors des différents contrôles de l'administration fiscale.
Outre cet objectif central, il s'agira notamment de proposer
des recommandations appropriées au service financier lui permettant
d'éviter des redressements fiscaux analogue à ceux que NDS a
connus par le passé.
B- le cadre de la recherche
A cette étape, l'objectif est de définir le type
de recherche, la méthode et les moyens utilisés pour recueillir
les informations nécessaires pour répondre à notre
question de recherche et les instruments de mesure. Etant, donné que
nous réalisons une mission d'audit, c'est ainsi que nous avons
opté pour la recherche inductive parce que la norme d'audit suit une
démarche inductive et objective conçue sur une adjonction
d'informations, d'observations, d'analyses, de vérification des faits et
d'appréciation.
1- Le type de la recherche
Les besoins en informations nous ont, de manière
générale conduit à deux types de recherches : la recherche
exploratoire et la recherche descriptive.
a) La recherche exploratoire
Elle s'est déroulée en deux phases essentiellement
documentaires.
La première a consisté à consulter la
revue littéraire permettant de mieux comprendre les concepts «
d'audit » en général, « d'audit fiscal » en
particulier et d'appréhender les notions de taxes et impôts.
La seconde était relative à la prise de
connaissance des documents internes permettant de faire un diagnostic non
exhaustif du risque fiscal de NDS Plastique.
b) La recherche descriptive
Elle a consisté à avoir des entretiens avec :
- Le directeur général portant sur la question du
management et sur les attentes en matière de gestion fiscale.
- Le comptable en charge de la gestion fiscale.
2) Les besoins en informations
Le choix des informations nécessaires à la
résolution du problème posé ne s'est pas fait au hasard.
Les questions secondaires ont orienté la sélection de nos
informations sur la pratique de l'audit financier et comptable et l'audit
fiscal.
Ces informations dans le cas précis de la NDS ont servi de
support pour la proposition des recommandations de gestion du risque fiscal.
II- Réalisation de l'étude empirique
effectuée à l'aide des outils suivant :
A- La méthode de collecte de données
Le choix entre les différentes méthodes de
recueil des données dépend en grande partie de la
définition des données pertinentes qui en découle ; des
diverses méthodes suivantes : enquête par questionnaire, entretien
ou observation directe, nous avons opté pour les entretiens directifs et
semi directifs à travers un guide d'entretien car il nous a
semblé être adapté pour satisfaire nos besoins en
informations.
1)- Les entretiens directifs
Ils se caractérisent par la possibilité, la
latitude qu'à l'interviewer ou le répondant de répondre
aux questions comme il veut, comme il le comprend. Cette technique a
été utilisée pour obtenir les informations concernant la
comptabilité et l'organisation de l'entreprise. Ces entretiens ont en
majorité été menés avec le responsable en charge de
la comptabilité.
2)- Les entretiens semi directifs
Ce type d'entretien est centré sur des thèmes
précis à aborder, on y applique les mêmes principes de
directivité sauf qu'ici il y a un guide d'entretien à la base.
Nous avons fait usage de ce type d'entretien pour l'obtention des informations
concernant la gestion fiscale, ils ont été menés avec le
comptable responsable des affaires fiscales.
B- L'instrument de mesure
Il s'agit du support matériel utilisé à la
collecte de données, nous avons utilisé le guide d'entretien.
Le guide d'entretien défini un nombre de thèmes
et de points spécifiques qui doivent être abordés au cours
de l'entretien. Lors de son administration, le respect des supports et des
durées ont été pris en compte.
Notre guide d'entretien (annexe 7) est
structuré en trois grands thèmes portant respectivement sur la
connaissance de NDS Plastique, la gestion fiscale de NDS et l'optimisation de
sa gestion fiscale.
Comme support matériel de l'entretien, nous avons
choisi de réaliser nos entretiens pendant 40 minutes à 50
minutes. La collecte de l'intégralité des discours s'est faite
grâce à un bloc note et un stylo pour noter certains thèmes
ou mots abordés par l'interviewé afin de lui demander si
nécessaire de les approfondir.
Pour faciliter le discours et l'approfondissement des
thèmes, nous avons recommandé aux interviewés une attitude
d'ouverture et une bonne disposition d'écoute.
III- l'analyse des informations collectées et
difficultés rencontrées
A- L'analyse des informations collectées
Pour analyser les informations recueillies afin de proposer
des recommandations à la gestion fiscale de NDS, nous avons fait recours
à des analyses du contenu dites thématiques. Nous avons à
cet effet étudié les trois thèmes présentés
dans le guide d'entretien séparément et globalement.
Chaque thème a été analysé en
comparant les données collectées aux enseignements tirés
des supports théoriques. Nous avons ensuite procédé
à une réorganisation de toutes ces données afin d'obtenir
un diagnostic général du risque fiscal de NDS Plastique et de la
gestion fiscale en place.
Au cours de notre démarche, nous avons rencontré
des difficultés.
B- Les difficultés rencontrées
Nous avons rencontré des difficultés tout au notre
de notre démarche, il s'agit de :
- L'indisponibilité des responsables que nous devions
rencontrer pour les entretiens ;
- La réticence dans la délivrance de certaines
informations jugées confidentielles.
A travers une approche qualitative par combinaison de la
recherche exploratoire et descriptive basée sur les études
documentaires et des entretiens, nous avons abouti à des
résultats que nous ressortirons dans le chapitre IV.
CHAPITRE IV
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
DE
L'ETUDE EMPIRIQUE : CONSTATS ET
RECOMMANDATIONS
Dans ce chapitre nous présenterons et analyserons
d'abord les résultats de l'étude empirique dans la
première section, ceci par l'évaluation même du risque
fiscal. Dans la seconde section, nous proposerons des recommandations pour
améliorer la gestion fiscale de NDS Plastique.
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
DE
L'ETUDE EMPIRIQUE
En partant de la description du cadre fiscal de NDS Plastique
que nous avons vu au chapitre précédent dans la première
partie, nous allons vérifier dans cette section que :
- NDS Plastique a souscrit à tous les impôts,
taxes, droits, cotisations et prélèvements assimilés
auxquels elle est assujettie,
- Les déclarations souscrites l'ont été
dans les délais prescrits par la loi,
- Les bases d'imposition et les montants liquidés et
payés sont justes.
En d'autres termes il s'agira après la
vérification des obligations,des déclarations, de mettre en
relief les insuffisances, les manquements, les omissions et les erreurs qui ont
pu se glisser lors de l'établissement, de la liquidation ou du paiement
des impôts dus.
Au préalable nous allons présenter les
différentes formes d'exercice du droit de contrôle (I) reconnues
par l'administration fiscale ; ce qui nous permettra de jauger le niveau de
chaque risque que nous allons relever par la suite lors de la revue des
différents impôts et taxes (II).
I- Les différents formes d'exercice du droit de
contrôle de l'administration
Les dispositions du CGI prévoient différentes
formes de contrôle et de vérification fiscale qui sont : le
contrôle sur pièces, la vérification
générale, la vérification partielle, les demandes
d'éclaircissements et de justifications.
A- Le contrôle sur pièces
Le contrôle sur pièce est un contrôle de
cohérence des déclarations du contribuable que l'administration
fiscale effectue sur la base des dossiers dont elle dispose ou des
éléments d'informations qu'elle a pu recueillir mais sans
procéder à des investigations sur place. Il faut noter qu'en
général, il se déroule sans que le contribuable soit
informé.
B- La vérification générale de
comptabilitéLa vérification partielle plus approfondie s'effectue
sur place dans l'entreprise
et a pour but, à l'issue des investigations du
représentant de l'administration généralement un
inspecteur des impôts de vérifier :
- les bases d'impositions,
- les montants liquidés,
- les délais de déclarations et les
règlements,
C- La vérification partielle
Dans le cadre de la vérification partielle,
l'administration fiscale procède aux mêmes types de contrôle
que lors d'une vérification générale, à la
différence que le contrôle est porté sur :
- l'ensemble des impôts et taxes dont le contribuable est
redevable au titre d'un exercice ;
- un impôt donné dont le contribuable est redevable
au titre d'un exercice ;
- un impôt donné dont le contribuable est redevable
au titre des exercices non prescrits ;
- un groupe d'opérations sur une période
inférieure à un exercice fiscal.
D- Les demandes d'éclaircissements et de
justifications
Pour obtenir des informations ou de renseignements
complémentaires sur différents points des divers
éléments du dossier fiscal, l'administration peut demander par
écrit aux contribuables tous éclaircissements ou justifications
relatifs aux déclarations souscrites ou actes déposés.
Après avoir rappelé les modalités
d'exercice du droit de contrôle de l'administration qui nous orienteront
dans la suite de notre réflexion, nous aborderons la revue fiscale
proprement dite.
E- Les modalités de contrôle de la
CNPS
En ce qui concerne les cotisations de sécurité
sociale, il existe deux principaux types de contrôle à savoir le
contrôle de la déclaration et du paiement des cotisations sociales
mensuelles, et la régularisation annuelle.
1- Le contrôle de la déclaration et du paiement
des cotisations sociales
Ils sont généralement opérés sur
place dans l'entreprise par un contrôleur assermenté. Le
contrôleur vérifiera que l'employeur a souscrit pour tous les mois
de la période contrôlée une déclaration et a
également suivi celle-ci du versement des montants des cotisations
déclarées. En matière de cotisations sociales, une
période est prescrite si deux conditions sont remplies :
- le délai de prescription est atteint ; celui-ci est de
trente ans (30 ans) - la période a déjà fait l'objet d'une
régularisation annuelle
2- la régularisation annuelle
Si nous nous permettons le parallèle avec les
impôts et taxes, elle est assimilable à la vérification
générale. La régularisation qui s'effectue toujours sur
place dans l'entreprise consiste au contrôle sur place :
- des bases de cotisations
- des montants liquidés et payés
- des délais de déclarations et de
règlement
II- Analyse des impôts et taxes payés par NDS
Plastique
Cette analyse consiste à l'examen de la situation
fiscale d'une entité à un moment donné ou sur une
période donnée afin de vérifier que dans son
fonctionnement et sa gestion, elle respecte les prescriptions du
législateur en matière fiscale. Nous distinguerons dans notre
étude deux types de risque fiscal : le risque immédiat et le
risque différé.
Un risque est dit immédiat lorsqu'il
est susceptible de faire l'objet à tout moment d'une notification de
redressement par l'administration fiscale à travers un contrôle
sur pièce.
Un risque est dit différé si
une éventuelle notification de redressement ne peut se faire qu'à
la suite d'une procédure de vérification enclenchée par un
avis de vérification. Cette appréciation du niveau du risque
vient du fait que tant que l'administration n'a pas encore
procédé à la vérification, le contribuable peut
encore corriger les omissions, les erreurs et les insuffisances de ses
déclarations. Il bénéficie dans ce cas de la
présomption de bonne foi. Il est à noter ici que nous
n'évoquerons que les impôts et taxes les plus marquants.
A- La Taxe sur la valeur ajoutée
De l'analyse du dossier fiscal de NDS Plastique en ce qui
concerne la TVA, il ressort que l'entreprise a souscrit dans les délais
aux douze déclarations de TVA de l'exercice 2008. Autrement si l'on se
réfère aux dates de réception des déclarations,
aucune n'a été déposée après le délai
qui d'après les dispositions du CGI le 15 du mois suivant celui de la
période déclarée. Par ailleurs, la vérification des
additions, des soustractions et des multiplications concernant les
différentes rubriques de chaque déclaration n'a
révélé aucune erreur matérielle significative. Les
vérifications des bases d'imposition se feront dans la rubrique de
chaque déclinaison de la TVA.
Si les déclarations de TVA souscrites par NDS respectent
les conditions de forme, en est -il de même pour les conditions de fond
?
1- La TVA collectée
Auditer la TVA collectée consiste à s'assurer que
les principes généraux de la taxe sont biens appliqués.
Nous vérifierons que :
- la circulaire N°0001/MINFI/DGI du 11 Avril 2008 est
rigoureusement appliquée (annexe 8).
- le fait générateur est bien la livraison des
biens,
- le taux appliqué pour les livraisons est 19,25%
- la base d'imposition est bien constituée
Constat
Nous relevons que la circulaire du Ministre des Finances sus a
fait l'objet d'une application erronée. En effet, après analyse
du dossier d'achat de NDS, elle a fait détaxer certaines importations de
polyéthylène et polypropylène, ce qui suppose que ces
matières devraient être utilisées dans la fabrication des
produits destinés aux producteurs agricoles et vendus à ces
derniers hors taxes. Ça n'a pas été le cas et le chiffre
d'affaires correspondant à cette catégorie de produits
s'élève à 50 034 400 FCFA.
Par ailleurs, nous avons remarqué que la chronologie de
la numérotation des factures de ventes n'est pas respectée ; les
factures déclarées comme exonérées ne sont pas
régulières car n'y figurent ni les éléments
d'identification de la société, ni la décharge du client.
En conséquence elle nous parait fictive.
D'autre part, nous apprécions que toutes les ventes
ayant fait l'objet de factures régulières et
déchargées des clients aient bien été
livrées suivant les bordereaux de livraison que nous avons
observés.
En plus l'organisation du plan comptable au niveau des comptes
« 702.ventes de produits finis » ne permet pas de distinguer le
chiffre d'affaires supposé exonéré du chiffre d'affaires
taxable. En l'espèce, nous l'avons précédemment
déterminé par différence entre le chiffre d'affaires
global et le chiffre d'affaires taxable déclaré. Ceci explique
également le fait qu'au cours de l'année, le chiffre d'affaires
exonéré n'a pas pu être déclaré comme on peut
l'apercevoir sur le tableau récapitulatif ci après
(tableau 2). Cette insuffisance relevée dans
l'organisation vient aussi du fait qu'il n'existe pas de procédures
formalisées des ventes.
Nous apprécions que le taux de la TVA de 19,25% pour les
ventes taxables est bien appliqué.
Risques fiscaux relevés
Dans la catégorie de risque
immédiat, NDS est exposé à un contrôle sur
pièces fondé sur les recoupements d'informations
centralisées à la cellule des enquêtes de la Direction
générale des impôts car la plus part de ses clients y sont
rattachés. Il faut dire que ceci est déjà arrivé
concernant l'exercice 2007. Dans le même ordre d'idées, l'absence
de chronologie au niveau des facteurs peut être considérée
comme une dissimulation de chiffre d'affaires.
En analysant également le dossier fiscal de NDS, les
agents du fisc s'apercevront facilement de l'écart qui résulte de
la différence entre le chiffre d'affaires taxable et le chiffre
d'affaires exonéré.
En terme de risque différé, nous pouvons parler
de la TVA éludée sur les ventes injustement
exonérées au regard de la circulaire du Ministre des finances. Le
redressement encouru pourrait être sans préjudice de l'ordre de 50
034 400 x 19,25% soit 9 690 527 majoré des amandes,
pénalités et intérêts de retard.
En outre, lors d'une vérification sur pièce,
l'inspecteur vérificateur pourra se baser sur
l'irrégularité des factures de ventes exonérées,
l'insuffisance de l'organisation comptable, l'absence de procédure de
ventes pour actionner « le rejet de la comptabilité » afin
d'initier une taxation d'office en ce qui concerne la TVA collectée.
477
16 107 620
16 107 620
60
50 034 700
CATTC
Tableau 2: ETAT COMPARE DECLARATION-COM PTABILISATION DU
CHIFFRE D'AFFAIRES ET DE LA TVA COLLECTEE source: documents lute rues
NDS
77
2 600 182
2 600 182
10
1
TVA
ECART
13 507 438
13 507 438
7
400
50
CA TAX
50 034 692
CA EXO
7 852 583
1 792 447
10 911 284
18 588 473
2 480 853
7 492 358
9 314 999
21 989 137
25 989 822
9 323 661
14 578 301
38 987 611
CATTC
1 267 608
1 505 077
289 347
1 761 360
3 000 655
400 473
1 209 458
1 503 679
3 549 609
6 293 598
4 195 422
2 353 311
DECLARE
WA
6 584 975
7 818 584
1 503 100
9 149 924
12 224 990
15 587 818
2 080 380
6 282 900
7 811 320
18 439 528
21 794 400
32 694 013
CA TAX
CA EXO
7 852 583
9 323 184
1 792 447
10 911 284
2 480 853
18 588 473
7 492 358
9 314 999
21 989 137
25 989 882
14 578 301
89 022 311
CATTC
A DECLARER OU COMPTABI LIS ER
1 267 608
289 347
400 473
3 000 655
1 209 458
1 503 679
3 549 609
6 293 599
1 505 000
1 761 360
4 195 432
2 353 311
TVA
6 584 975
7 818 184
1 503 100
9 149 924
12 224 990
2 080 380
15 587 818
6 282 900
7 811 320
18 439 528
21 794 450
32 694 020
CA TAX
50 034 692
CA EXO
SEPTEMBRE
NOVEM BRE
DEC EM BRE
OCTOBRE
MOIS
JANVIER
FEVRIER
JU ILLET
MARS
AVRIL
A00 T
JU IN
MAI
2)- La TVA déductible
Auditer la TVA déductible revient à vérifier
les conditions suivantes :
Conditions de forme
- Le numéro d'identifiant unique doit être
mentionné sur la facture
- La TVA doit apparaître de manière distincte sur
la facture, la déclaration de
mise à la consommation ou sur une déclaration
spéciale de livraison à soi
même
Conditions de fond
- La TVA doit être générée par au
moins l'une des opérations ouvrant droit a déduction (art 143 du
CGI) ;
- Le contribuable bénéficiaire doit être du
régime simplifié ou du réel normal ; - Le fournisseur doit
être du régime simplifié ou du réel normal
- L'exigibilité de la TVA doit être
déjà intervenue chez le fournisseur - Le prorata de
déduction doit être supérieur à 10%
- Le droit à déduction date de moins de (deux) 2
ans
A NDS Plastique nous avons procédé à
l'examen de la situation de la TVA déductible à travers les
documents sur lesquels figure cette taxe.
Constat
Après l'analyse des factures justificatives des
déductions de TVA jointes aux différentes déclarations
mensuelles de l'exercice 2008, nous pouvons retenir si l'on considère
que NDS a opté pour un calcul annuel du prorata, que :
- Toutes les factures remplissent les conditions de
déductibilité
- Le principe de décalage d'au moins un mois est toujours
respecté
- Le droit à déduction de la TVA sur ces factures
date d'au plus deux (2 ans).
Par contre, une analyse du tableau 26 de la DSF de l'exercice
2008 nous montre que l'entreprise NDS ne réalise pas exclusivement les
opérations taxables ; ce qui la prédispose d'après
l'article 147 du CGI au calcul du prorata de déduction, taux à
concurrence duquel elle a le droit de déduire la TVA
récupérable de l'exercice. Or nous constatons à la lecture
de la ligne 25 de la colonne 5 du même tableau que l'entreprise n'a pas
appliqué le calcul du prorata de déduction. Nous rappelons que la
formule de calcul du prorata est la suivante :
Chiffre d'affaires taxable y compris les exportations
Chiffre d'affaires total
En appliquant numériquement la formule ci-dessus, on
obtient :
141 971 982 / 192 006 282 soit
73,94%.
D'autre part, nous savons que l'entreprise a un manque à
gagner énorme parce que les TVA sur factures d'électricité
(annexe 9) et de téléphone (annexe
10) ne peuvent être déduites parce qu'elles ne portent
pas le nom de NDS PLASTIQUE. Risques relevés
Le redressement de la TVA déduite de l'exercice 2008
constitue un risque immédiat car il peut être notifié par
le biais d'un contrôle sur pièce portant la déclaration
statistique et fiscale 2008. Ainsi le contrôleur d'impôts pourra
évaluer le principal de l'impôt à 9 253 563 x
(1-0,7394) soit 2 411 478 avec 9 253 563 représentant le
montant de la TVA récupérable de l'exercice 2008.
Par ailleurs, à la vérification du respect des
dispositions de la circulaire ministérielle dont la
référence est susmentionnée, l'agent contrôleur des
impôts peut réclamer sans préjudice de
pénalités le paiement de la TVA sur les déclarations de
mise à la consommation des matières premières
détaxées pendant les formalités de dédouanement
consécutif à certaines importations.
3)- Le crédit de TVA à reporter
Si nous nous reportons à ce qui a été vu,
il y'a crédit de TVA à reporter lorsque la résultante de
l'équation algébrique de détermination de la TVA due est
en faveur de l'entreprise. Ce qui veut dire de manière
générale que l'entreprise a plus déduit qu'elle n'a
collecté.
Ainsi la vérification de la sincérité du
crédit de TVA trouvera sa source dans la vérification des autres
termes utilisés dans son calcul.
Constat
En nous inspirant du constat fait lors de l'évaluation
du prorata de déduction plus haut qui éventuellement
entraînera au cours d'un contrôle sur pièce une correction
du montant de la TVA déduite au cours de l'exercice, le crédit de
TVA qui figure dans
la déclaration statistique et fiscale 2008 dans le tableau
27 d'un montant de 1 882 678 est erroné.
Risques relevés
En conséquence, il y a lieu ici de relever un risque
immédiat.
Le redressement probable de l'ordre de 2 411 478 FCFA
étant supérieur au crédit déclaré, il
découlera un solde de TVA à payer de l'ordre de 528 800 qui sera
majoré des pénalités et intérêts de
retard.
B- L'impôt sur les sociétés
La base de l'imposition sur les sociétés est le
résultat ou le bénéfice fiscal. Auditer l'IS revient
à examiner les éléments qui rentrent dans la constitution
de l'assiette d'imposition à savoir :
- les charges afin d'apprécier leur
déductibilité,
- les produits en vue de juger de leur imposition.
Au total, nous nous attellerons dans ce cadre à la revue
des charges et des produits inhérents à l'exercice soumis
à notre étude.
1)- L'analyse fiscale des postes de charges
Avant de procéder à la vérification des
différentes catégories de charges, l'auditeur doit s'assurer que
l'entreprise respecte les conditions requises à leur déduction,
à savoir :
- les charges doivent se rattacher à la gestion normale de
l'exploitation - elles doivent être engagées dans
l'intérêt de l'entreprise
- elles doivent se traduire par une diminution de l'actif
- elles ne doivent pas être exclues du résultat
fiscal par une disposition expresse de la loi
- elles doivent être comptabilisées au cours de
l'exercice auquel elles se rapportent
- elles doivent être justifiées
a)- Les comptes « 60 : achats »
Nos travaux nous conduiront à :
- Revoir les factures d'achat et les principaux contrats
signés, essentiellement au niveau de la TVA, vérifier le respect
des conditions de forme et les règles spécifiques.
- S'assurer que les matières consommables non
consommées durant l'exercice figurent bien à l'actif au niveau du
compte « 331 : stock de matières consommables
».
- Vérifier qu'il n'y a pas d'éléments
à immobiliser parmi les achats
- Voir si l'entreprise profite de la possibilité de
passer en charges déductibles
le petit matériel de bureau ou industriel dont le montant
unitaire HTVA ne
dépasse pas 400 000 FCFA.
- Vérifier que les achats correspondant à des
charges sont rattachés à l'exercice au cours duquel la dette a
pris naissance et examiner les écritures de régularisation
- Vérifier que les achats sont comptabilisés hors
taxes
- Rapprocher le compte « 609 : Rabais, Remises et
Ristournes obtenues » aux comptes de charges correspondants et
vérifier qu'ils sont rattachés à l'exercice au cours
duquel ils sont définitivement acquis.
Constat
En analysant le contenu des comptes « 602 :
achats de matière première hors région », on
s'aperçoit qu'on a comptabilisé les frais et accessoires d'achats
en violation des dispositions du fonctionnement définies par le
système comptable OHADA ; en plus, parmi ces frais et accessoires, on a
noté que le transitaire chargé des formalités de
dédouanement ne délivre pas de factures pour ses prestations,
mais récapitule à main levée sur une feuille de format la
synthèse des dépenses qu'il a engagées pour chaque dossier
qui lui a été confié. Par ailleurs cette fiche tient
également lieu de fiche de calcul de coût d'achat.
Le détail de ces prestations par dossier est
récapitulé dans le tableau ci-après (tableau
3) ; pour organiser la construction de notre tableau nous avons
référencé les dossiers d'achats de l'exercice de 1à
7 suivant les dates d'achat.
Tableau 3 : Reconstitution des
prestations facturées du transitaire
Rubriques facturées
|
|
dossier n°1
|
dossier n°2
|
dossier n°3
|
dossier n°4
|
dossier n°5
|
dossier n°6
|
dossier n°7
|
TOTAL
|
|
Date du dossier
|
|
09/01/2008
|
18/02/2008
|
29/03/2008
|
10/06/2008
|
22/08/2008
|
22/08/2008
|
22/08/2008
|
|
|
|
Frais de dossier
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-
|
Validation
|
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
1
|
050
|
000
|
Les apurements
sorties
|
150
|
000
|
150
|
000
|
160
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
150
|
000
|
1
|
060
|
000
|
Visa inspecteur
|
|
|
|
|
|
450
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
450
|
000
|
Visa chef
bureau
|
de
|
100
|
000
|
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
100
|
000
|
Pourboires à
banque
|
la
|
125
|
000
|
|
-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
125
|
000
|
Négociation surestaries
|
|
|
|
90
|
000
|
|
|
20
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
110
|
000
|
Manutention
|
|
|
|
30
|
000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30
|
000
|
Visa chef
secteur
|
de
|
|
|
100
|
000
|
100
|
000
|
70
|
000
|
70
|
000
|
70
|
000
|
70
|
000
|
|
480
|
000
|
Commissions
|
|
70
|
000
|
80
|
000
|
80
|
000
|
80
|
000
|
70
|
000
|
80
|
000
|
70
|
000
|
|
530
|
000
|
Total
|
|
595
|
000
|
600
|
000
|
940
|
000
|
470
|
000
|
440
|
000
|
450
|
000
|
440
|
000
|
3
|
935
|
000
|
Source : dossiers internes de NDS Plastique
Parce que ces sommes sont intégrées dans le
coût d'achat des matières, il faudra procéder à la
correction des comptes « 60520000 : Electricité », on a
constaté que la société AES SONEL ne facturait pas le
courant au nom de NDS PLASTIQUE mais plutôt au nom d'un associé.
De ce fait la charge d'électricité que nous lisons dans la DSF
à la ligne 02 du tableau 16 est non déductible.
Risques relevés
Toutes les insuffisances que nous avons relevées
concernant les comptes achats ne peuvent être découvertes que lors
d'une vérification sur place de la comptabilité. Nous les
classons dans la rubrique des risques différés.
Par ailleurs si on s'inspire de la manière dont les
contrôles sur pièces portant sur les DSF sont menés
actuellement par le fisc, tout ce que nous avons identifié peut donner
matière à redressement si davantage dans une telle
procédure il est demandé de produire les justificatifs du solde
du compte « 60520000 : Electricité » car le montant est assez
significatif. Dans ce cas, parce que le redressement sera évident, on
dira que le risque est immédiat.
b)- Les comptes « 62 & 63 : services
extérieurs »
Faire l'audit des comptes de charges extérieures revient
à :
- Vérifier que les charges comptabilisées
concernent l'exercice audité et ce par le biais de la revue des
pièces justificatives,
- Vérifier que le loyer des terrains, des locaux et du
matériel est rattaché à l'exploitation pour qu'il soit
admis en déduction,
- Vérifier que les loyers payés d'avance sont
imputés sur la dette de loyer effectivement courue afin d'être
admises en déduction,
- Etudier et examiner le compte « 624 : Entretien
et réparation » par consultation des rapports techniques
relatifs à ces travaux pour s'assurer que l'entreprise distingue entre
les dépenses d'investissement et les dépenses d'entretien et de
réparation,
- Rapprocher les primes d'assurance avec les contrats relatifs
examiner en détail le contenu du compte « 625 : Primes
d'assurance » pour déterminer
celles au profit du personnel et prendre en compte leur incidence
sur l'assiette des taxes assises sur les salaires ainsi que sur les
déclarations.
- S'assurer que les sommes versées aux personnes
extérieures figurant au niveau des comptes 62 et 63 ont
été déclarées au tableau 30 de la DSF.
Constat
Le premier constat qui intéresse tous les comptes de
services extérieurs est que l'entreprise n'a pas déclaré
les sommes versées aux tiers dans la DSF au tableau 30.
A l'issue du pointage des factures justificatives des
dépenses de téléphone (1 157 200 FCFA)
qui figure dans les comptes 62810000, nous remarquons
qu'elle ne porte pas le nom de l'entreprise et sont par conséquent non
déductibles.
Un travail similaire au niveau des honoraires juridiques
comptabilisés (678 100 FCFA) nous montre que cette
charge n'a pas de justificatifs. Elles sont également non
déductibles.
De même, nous constatons après l'analyse du
compte 62430000 Maintenance qui présente un solde de
317 350 FCFA, que cette charge ne remplie pas les conditions
de déductibilité.
Risques relevés
Remarquant que l'essentiel des charges comptabilisées
au niveau des comptes de services extérieurs ne sont pas
déductibles, NDS est exposée à un risque immédiat,
si au cours d'un contrôle sur pièces ou d'une demande
d'éclaircissements les justificatifs de ces charges lui sont
demandés ; car il sera aisé de mettre en évidence
l'irrégularité des factures les soutenant.
Par contre, si un tel recoupement échappe au
contrôle sur pièces, alors il ne le pourra lors d'un
contrôle sur place.
Le défaut des sommes versées au tiers étant
expressément sanctionné par le CGI, NDS Plastique se verra
notifiée lors du contrôle sur pièces portant sur la DSF
2008.
c)- Les comptes « 64 : Impôts et taxe
»
Constat
Parmi les principaux comptes qui composent cette rubrique, celui
qui a retenu notre attention est le compte 64770000 intitulé « AMR
» (annexe 11) qui a un solde de
6 202 000 FCFA. Il ressort de nos investigations que cette
somme représente le montant définitif du redressement qu'a subi
NDS PLASTIQUE suite à la vérification de comptabilité
portant sur l'exercice 2006. L'imputation de cette charge est erronée et
de ce fait peut s'avérer préjudiciable à l'entreprise car
d'un point de vue fiscal, les amendes et les pénalités ne sont
pas déductibles.
Risques relevés
NDS risque de se voir notifier lors d'un contrôle la
réintégration de la somme de 6 202 000
FCFA.au résultat fiscal ou
même l'assimiler à une distribution de bénéfice. Le
risque ici est immédiat.
d)- Les comptes « 66 : charges du personnel
»
L'audit des comptes de charges de personnel revient à :
- Vérifier le calcul des retenues sur salaires
- Examiner les sommes versées aux personnels qui ont
quitté l'entreprise en tant qu'indemnité de licenciement
- Recalculer les indemnités de congés
payés
- S'assurer que les avantages en nature ont été
déclarés
- Rapprocher les salaires imposables portés sur les
déclarations mensuelles et ceux constatés au niveau du journal de
paie ; en cas de différence, trouver les justifications.
Constat
Il n'existe pas une comptabilité formelle de la paie
à NDS PLASTIQUE. Ceci est corroboré par les constats suivants
:
- absence des bulletins de paie
- absence d'un livre de paie
En effet, le seul document retraçant les
éléments de paie est la DIPE (annexe 12) dont on
se sert pour déclarer les retenues sur salaires.
D'autre part en comparant la liste du personnel qui nous a
été transmise par la direction et la liste du personnel figurant
sur les DIPE mensuels, on s'aperçoit que tout le personnel n'est pas
déclaré à la sécurité sociale.
Sur le plan de la comptabilisation, tous les impôts sur
salaires sont comptabilisés dans un compte de charge, le compte
« 66120000 : charges fiscales et sociales ». Ce qui est
erroné car seules les charges patronales devraient être
comptabilisées dans les comptes 664 pour les charges sociales patronales
et 64 pour les charges fiscales patronales. Les charges du personnel ont donc
été gonflées.
Risques relevés
Sachant que le contrat de travail n'est pas toujours
écrit et qu'il peut par ailleurs se prouver par tous les moyens, NDS est
exposée à un risque de redressement de la CNPS et des
impôts en matière de retenue sur salaires. Ce risque est
différé car il ne peut être mis en exergue que lors d'un
contrôle sur place.
Une reconstitution des données de la paie lors d'un
contrôle sur place révèlera cette comptabilisation à
tort des charges salariales et les réintégrera au
résultat.
2)- L'analyse fiscale des postes de produits
Dans le cadre de cette diligence, nous devons :
- Vérifier que le système de facturation de
l'entreprise satisfait les exigences de la réglementation en
matière de TVA (date de l'opération, l'identification du client
et son adresse, numéro d'identification unique, les taux et les montants
de la TVA, la désignation du bien ou services, les montants HT)
- Examiner les régularisations passées lors de
l'inventaire et s'assurer que toutes les livraisons non facturées ont
été enregistrées au compte de résultat,
- Examiner les factures d'avoir et s'assurer de la
contre-passation de la TVA.
Constat
Les seuls produits de la société NDS Plastique
ce sont les ventes. Nous observons d'abord que l'organisation des comptes de
ventes de produits ne tient pas compte des ventes exonérées ; en
effet, les ventes taxées et les ventes exonérées sont
comptabilisées dans les mêmes comptes. Au delà de cette
organisation comptable, nous avons également noté que les ventes
déclarées comme exonérées dans la DSF non seulement
ne se lisent pas dans les comptes, mais aussi les factures y afférentes
ne sont pas du tout réglementaires.
Comme nous avons vue plus haut en ce qui concerne l'audit de
la TVA collectée, la circulaire du Ministre des Finances dont nous avons
repris les références précédemment ne s'applique
pas à NDS car n'ayant pas rempli les conditions, les ventes
déclarées comme exonérées risquent d'être
soumises à la TVA lors d'un contrôle sur pièces (risque
immédiat) ou d'une vérification sur place (risque
différé).
C- Les impôts sur salaires
Dans le cadre des impôts sur salaires, nous nous
attellerons à vérifier que :
- toutes les retenues sur
salaires sont déclarées et reversées
- ces déclarations sont souscrites et payées dans
les délais
- les bases d'imposition sont bien constituées.
Pour mieux auditer les retenues sur salaires, nous avons
reconstitué la paie de l'exercice 2008 et nous avons produit à
l'occasion le livre de paie annuel et l'état résumé des
différentes retenues sur salaires (annexe 13) faisant
ressortir distinctement les charges patronales et les charges salariales. Pour
y parvenir, nous avons procédé à la simulation de la paie
de NDS dans le logiciel Sage paie.
Constat
Il ressort de notre état synthétique qui
résume les retenues sur salaires qui devraient être
opérées au titre de l'exercice, que son montant global est de 1
312 806 FCFA dont :
- charges salariales 356 129 FCFA
- charges patronales 956 677 FCFA
Or d'après la balance 2008, le montant global charges
salariales (indûment comptabilisées en charges) et patronales
s'élève à 1 230 591FCFA, soit une différence de 82
215 (1 312 806-1 230 591) ; en l'absence du détail des documents de
gestion de la paie tels que le livre de paie et le DIPE détaillé,
nous ne pouvons pas approfondir l'écart constaté
précédemment en l'affectant aux différentes retenues sur
salaires.
Par ailleurs sur la base de cette reconstitution, nous pouvons
dégager le surplus de charge qui a été indûment
comptabilisé en charge à savoir les charges salariales dont le
montant est de 356 129 FCFA.
Lors d'une vérification sur place, l'inspecteur
vérificateur peut évoquer l'absence de justificatifs ou documents
obligatoires comme le livre de paie, le DIPE détaillé, la
mauvaise organisation des comptes relatifs à la gestion des charges de
personnel pour rejeter la comptabilité de NDS PLASTIQUE. Le risque ici
est différé car on ne peut identifier réellement les
insuffisances que nous avons constatées que lors d'une
vérification sur place de comptabilité.
NDS verra son résultat fiscal rehaussé de 356
129 FCFA qui pourra être assimilée à une distribution de
bénéfice et soumise à l'IRCM, majorée des
pénalités et des intérêts de retard.
SECTION II : LES INSUFFISANCES ET LES RECOMMANDATIONS
POUR
UNE AMELIORATION DE LA GESTION FISCALE A NDS
PLASTIQUE
Dans cette section, notre souci est de proposer un essai de
solutions pour pallier à un éventuel redressement fiscal de NDS
PLASTIQUE pour les exercices à venir, et ceci en améliorant sa
gestion fiscale.
I)- Les différents facteurs de risque fiscal
Les facteurs de risques fiscaux vont dépendre de la nature
du risque décelé, les risques en matière fiscale peuvent
être regroupés en trois catégories :
A- Les erreurs ou inexactitudes
C'est une faute commise en trompant. L'erreur est un acte commis
en l'absence de toute volonté de tromper.
On peut qualifier par exemple d'une erreur le fait de faire une
interprétation erronée d'une disposition fiscale et qui
crée préjudice à l'entreprise.
B- Les omissions
Il y a omission lorsqu'on commet une faute par
méconnaissance d'une disposition légale. En fiscalité,
l'omission est le fait d'oublier d'actionner une disposition légale ou
réglementaire qui entraîne un risque fiscal.
C-La fraude
D'après le dictionnaire Le Larousse de poche,
Editions Larousse/VUEF, p 350, la fraude est toute manoeuvre de mauvaise foi
qui contrevient à la loi ou aux règlements et nuit au droit
d'autrui. C'est aussi un acte intentionnel commis par un ou plusieurs
dirigeants, personnes constituant le gouvernement de l'entreprise,
employés ou tiers, impliquant des manoeuvres dolosives dans l'objectif
d'obtenir un avantage illégal, ayant pour conséquence
d'altérer les comptes.
D- Les irrégularités
Elles sont constatées lorsqu'il y a
non-conformité entre les textes légaux ou réglementaires
et les principes édictés par une disposition fiscale applicable
au fonctionnement de l'entreprise.
E- Les incertitudes
Ce sont des problèmes dont l'issue dépend
d'actions ou d'événements futurs qui échappent au
contrôle direct de l'entité, mais qui peuvent avoir une incidence
sur les comptes.
II)- Les recommandations pour une amélioration de
la gestion fiscale à NDS PLASTIQUE
Dans le système fiscal camerounais, la sanction n'est
actionnée que lorsque le contribuable indélicat n'a pas
spontanément corrigé une irrégularité
relevée dans la déclaration. Et plus encore, le
législateur a introduit la notion de bonne ou de mauvaise foi pour
apprécier le degré de sincérité dans les
données déclarées en fonction du quel correspond une
sanction plus ou moins accentuée.
Nous allons pour les irrégularités et les
insuffisances observées dans la gestion fiscale
de NDS PLASTIQUES
exploiter les mesures de régularisation permettant d'anticiper
un éventuel redressement. Nous nous intéressons
en premier lieu aux recommandations sur le plan du management et de la gestion
(A), et ensuite à la particularité de chaque impôt, taxe,
droit ou prélèvement assimilé (B).
A- Les recommandations sur le plan du management
Il se dégage de manière synoptique de l'analyse
des différents risques fiscaux sus mentionnés, que les
insuffisances en matière d'organisation et de gestion ont fortement
contribué à leur naissance. C'est ainsi que pour y
remédier, nous proposons que soient formalisées les
procédures de gestion, lesquelles influenceront l'organisation et la
circulation du traitement de l'information.
Nous appelons également les dirigeants de NDS PLASTIQUE
de mettre un accent particulier sur l'acquisition des compétences de son
personnel en charge des questions fiscales par l'intermédiaire des
formations, des séminaires de recyclage et de mise à niveau. A
défaut, il est vivement conseillé de solliciter l'assistance
fiscale d'un cabinet ou d'un consultant pour les questions fiscales.
B- Les recommandations sur le plan fiscal
1)- La TVA collectée
Pour éviter en plus du principal de l'impôt de
payer les pénalités pour les ventes indûment
exonérées, nous recommandations de reverser en
régularisation la TVA détaxée sur les déclarations
de mise à la consommation afin de les déduire sur la TVA en
dedans qu'il convient de verser au trésor sur le montant de 50 034 400
FCFA.
En outre NDS gagnerait à retrouver et classer les
factures de ventes annulées dont les numéros sont sautés
dans les chronos de ventes.
Il faut également réorganiser les comptes «
702 : Produits finis » en prenant en comptes les différentes
activités de NDS. Ce qui revient à faire apparaître
distinctement les comptes de ventes exonérées et les comptes de
ventes taxables pour une meilleure lecture et analyse du chiffre d'affaires et
taire les éventuelles confusions qui se présument avec la
configuration actuelle (annexe 11). On pourra adopter la
configuration suivante :
- « 70211 pour les ventes locales de produits finis
taxables »
- « 70212 pour les ventes locales de produits finis
exonérées »
- « 7022 .pour les ventes hors région des produits
finis »
2)- La TVA déductible
Nous conseillons pour la TVA déductible d'engager la
procédure de mutation des factures de la déduction et de
téléphone au nom de NDS PLASTIQUE afin de
bénéficier de la déduction de la TVA qui s'y trouvera
désormais.
Si les régularisations préconisées au
niveau de la TVA collectée sont adoptées, alors le risque fiscal
existant du fait du prorata sera annulé. Au quel cas il est
nécessaire de souscrire une DSF corrective le plus tôt possible
afin d'anticiper sur un éventuel contrôle ou vérification
de l'administration fiscale.
3)- Le crédit de TVA à reporter
L'adoption des recommandations émises en ce qui
concerne la TVA déductible efface le risque fiscal relevé en
infra en ce qui concerne le redressement du crédit de TVA à
reporter de la déclaration statistique et fiscale.
4)- L'impôt sur les sociétés
Nous recommandons au dirigeant de NDS PLASTIQUE d'avoir une
approche sélective de ses fournisseurs en veillant à ce que ces
derniers soient fiscalement en règle ; ce qui permettra que toutes les
factures de charges et la TVA s'y rapportant puissent être admises en
déduction pour les charges et récupérables pour la TVA.
Nous indiquons également qu'il faille absolument
souscrire une déclaration statistique et fiscale corrective au titre de
l'exercice 2008 car au regard de la révision des charges, nous nous
sommes aperçu que la quasi-totalité de celles-ci ne sont pas
fiscalement déductibles.
Par ailleurs il faudra réclamer les factures de
prestations afin que ces dernières soient fiscalement déductibles
du résultat.
Nous recommandons également la reconfiguration des
comptes de charges de personnel, la modification du schéma
d'écriture de la paie qui actuellement est erroné
conformément au référentiel OHADA. Le schéma
d'écriture que nous suggérons est le suivant :
Tableau 4: schéma de
comptabilisation des charges de personnel
N°
compte à débiter
|
N° compte à crédit
|
Libellé de l'opération
|
Montant débit
|
Montant crédit
|
661....
|
|
Rémunérations directes versées au
personnel
|
x
|
|
|
|
National
|
|
|
662....
|
|
Rémunérations directes versées au personnel
non national
|
x
|
|
|
|
Indemnités forfaitaires versées au personnel
|
|
|
663.....
|
|
Dipe (IRPP+TC)
|
x
|
x
|
|
44721....
|
Redevance audiovisuelle
|
|
|
|
44722...
|
Crédit foncier
|
|
x
|
|
44723.....
|
Fonds National de l'emploi
|
|
x
|
|
44724....
|
Caisse de retraite obligatoire
|
|
x
|
|
43130....
|
Personnel rémunérations dues
|
|
x
|
|
42200....
|
|
|
x
|
|
|
Constatation des charges salariales
|
|
|
|
|
Prestations familiales
|
|
|
|
|
Accident de travail
|
|
|
66411..
|
|
Caisse de retraite obligatoire
|
x
|
|
66412..
|
|
|
x
|
|
66413
|
|
Crédit Foncier
|
x
|
|
6642...
|
|
Fonds National de l'Emploi
|
x
|
|
64....
|
|
|
x
|
|
64....
|
|
Prestations familiales
|
|
|
..
|
4311....
|
Accident de travail
|
|
x
|
|
4312....
|
Caisse de retraite obligatoire
|
|
x
|
|
4313....
|
Crédit Foncier
|
|
x
|
|
44723...
|
Fonds National de l'Emploi
|
|
x x
|
|
44724....
|
|
|
|
|
|
Constatations des charges patronales
|
|
|
Source : Le traitement des redressements fiscaux
appliqué au système OHADA
(R.MBADIFFO).
En outre, nous recommandons l'établissement des
bulletins de paie pour tous les salaires ainsi que la reconstitution des livres
de paie que nous rappellons être un document obligatoire à
conserver.
D'autre part, revoir pour l'avenir le schéma de
comptabilisation des sommes issues des redressements fiscaux. Nous
suggérons :
Tableau 5: schéma de
comptabilisation des redressements fiscaux
N° compte à débiter
|
N°
compte à créditer
|
Libellé de l'opération
|
Montant débité
|
Montant crédité
|
831
|
|
|
X
|
|
|
|
|
Charges H.A.O
|
|
|
647
|
|
constaté
|
X
|
|
|
|
Pénalités d'ass
|
|
|
647.....
|
|
recouvrement
|
X
|
|
|
|
Pénalités de
|
|
|
|
|
|
|
X
|
|
|
Autres impôts taxes
|
|
|
|
4428...
|
|
|
|
Nous recommandons par ailleurs que tous les employés
soient immatriculés à la CNPS car l'entreprise n'a aucun
intérêt à ne pas verser les cotisations pour le compte de
son personnel. Si nous menons une petite simulation pour nous en convaincre, on
constatera que ne pas déclarer un salaire rejette des charges
déductibles du résultat à concurrence de ce montant pour
en réalité ne bénéficier que d'une économie
illusoire de trésorerie ; nous disons cette économie est
illusoire parce qu'elle nous rattrape en fin d'année au moment de
calculer l'IS.
5)- Les précomptes sur ventes
Nous recommandons à NDS de dorénavant facturer
le précompte sur les ventes effectuées aux clients grossistes et
demi-grossistes au taux de 1% du chiffre d'affaires net des rabais, remises et
ristournes pour ceux qui détiennent une carte de contribuable et 5% pour
ceux qui n'en ont pas.
En définitive, nous estimons qu'en mettant en
application les recommandations que nous avons suggérées
ci-dessus, qui ne se réclament pas être la potion magique
permettant de purifier NDS Plastique de ses problèmes fiscaux, nous
sommes convaincu qu'elles contribueront à la prémunir des
redressements colossaux lors des prochains contrôles ou
vérifications fiscaux portant sur l'exercice sur 2008.
CONCLUSION GENERALE
Notre préoccupation dans le cadre de ce travail
était d'apprécier la gestion fiscale à NDS Plastique par
la réalisation d'une mission d'audit fiscal au sein de cette
structure.
Nous avons pour ce fait commencé par construire un
dispositif théorique présentant les concepts d'audit en
général, d'audit fiscal en particulier et des impôts et
taxes auxquels NDS Plastique est assujetti. De ce travail, il ressort que
l'audit fiscal est une discipline jouant un rôle important dans la
gestion prévisionnelle du risque fiscal de toute organisation.
En effet, la fiscalité est devenue l'une des
préoccupations majeures de toute entreprise puisse que mieux
gérer sa fiscalité, c'est mieux gérer ses finances.
L'audit fiscal est un examen approfondi des traitements
afférents aux questions fiscales de l'entreprise. Les principaux
critères fondamentaux que nous avons retenus pour piloter notre
démarche sont la régularité et l'efficacité.
L'examen de la régularité fiscale est un moyen
de vérification du respect des règles fiscales en vigueur
auxquelles l'entreprise est soumise.
Quant à l'examen de l'efficacité fiscale, il
nous a permis de mesurer l'aptitude de l'entreprise à mobiliser les
ressources du droit fiscal dans sa gestion afin de parvenir aux objectifs
fixés.
Le développement des concepts théoriques nous a
servi de base pour apprécier la gestion fiscale à NDS Plastique.
Pour ce faire, nous nous sommes servi d'une recherche qualitative
matérialisée par une étude documentaire et des entretiens.
Ce qui nous a emmené pour chaque élément audité
:
- à préciser les orientations des
vérifications à effectuer
- à exposer notre constat par rapport à la gestion
qui est faite
- à relever les risques fiscaux existant en prenant le
soin de les classer en risque immédiat ou en risque
différé.
De cette mission d'audit, il en découle que le risque
fiscal encouru par NDS s'élève à environ 19 194 934
FCFA.
Sachant que le système fiscal camerounais est
déclaratif, tant que le fisc n'a pas décelé les erreurs,
insuffisances, omissions ou manquements, le contribuable peut encore se
corriger ; c'est ainsi que nous avons proposé un ensemble de
recommandations qui permettraient à NDS qui n'a pas jusqu'à lors
été contrôlée sur la période 2008, de
réduire dans le respect des textes les risques de redressements auxquels
elle est exposée.
L'audit fiscal n'étant pas un bouclier infaillible
contre l'irrégularité car elle n'est pas synonyme de
purification, nous conseillons à NDS Plastique de prévoir des
mécanismes lui permettant d'éviter le risque fiscal sur le plan
tant interne qu'externe :
- les mécanismes internes peuvent consister à
l'instauration au sein de
l'entreprise d'un service s'intéressant à toutes
les questions et problèmes
fiscaux, ou d'un dispositif permettant l'acquisition des
compétences fiscales
aux personnes qui en ont la charge ;
- les mécanismes externes concernent diverses sources
veillant à informer l'entreprise sur toutes dispositions
régissant son activité, dans ce cas NDS plastique peut solliciter
l'assistance d'un cabinet ou d'un consultant externe pour les questions
fiscales.
Au terme de ce travail généré par une
mission d'audit fiscal de deux mois au sein de l'entreprise, nous
espérons avoir pu réconcilier NDS Plastique avec sa
fiscalité. Nous osons croire que la quintessence de ce travail
contribuerait à convaincre le gérant de cette structure de
solliciter un audit comptable et financier afin de parfaire son désir de
maîtriser sa gestion à l'aube du projet d'extension qu'elle
nourrit pour sa croissance.
BIBLIOGRAPHIE
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