2.2. Vérification des hypothèses de
recherche et recommandations
2.2.1. Vérification des hypothèses de
recherche
Au regard de l'analyse des résultats de notre
étude, nous sommes, à présent, en mesure de
procéder à la vérification des hypothèses.
Hypothèse 1 : L'implication des
populations dans la gestion de la RBP a contribué à la
réduction des actes illégaux enregistrés.
Cette hypothèse est vérifiée par les
éléments ci-après :
? Les relations entre la DPNP et les AVIGREF s'opèrent
dans un contexte de partenariat qui favorise le jeu d'acteurs sur la base des
éléments de motivation propres à chaque partie prenante
;
? Les objectifs de conservation des autorités de la
DPNP intègrent le gain des populations riveraines dont leur prise de
conscience, à travers l'intermédiation sociale des AVIGREF
favorise la richesse de la RBP qui fait de la destination Pendjari, une des
plus prisée de notre pays ;
? La quête permanente de l'amélioration de leurs
interventions (définition de nouveaux critères
d'appréciation) à travers les différents organes des
AVIGREF témoigne de la volonté du Conseil d'Administration de
l'U-AVIGREF de renforcer les responsabilités des membres et par
conséquent leur implication ;
? Les acquis du partenariat (retombées
financières et non financières), source de motivation des
bailleurs de fonds, favorisent la perception du grand intérêt que
représente l'existence de ce patrimoine dans la localité ;
n Les interventions sociocommunautaires (infrastructures
scolaires, paiement des enseignants communautaires et autres) mises en oeuvre
par les AVIGREF au profit des populations, pour leur bien-être,
progressent d'année en année ;
n La réduction significative des infractions et leur
prompte détection en collaboration avec les membres d'AVIGREF
témoignent de l'efficacité des actions et augurent de la
viabilité de la RBP.
Hypothèse 2 : L'existence de
la RBP favorise l'émergence d'autres activités et le
développement d'autres sources de revenus autres qu'agricoles.
Cette hypothèse n'est pas vérifiée du fait
des éléments ci-après :
n La fixation de la majeure partie des populations, surtout
celles de villages riverains plus nombreux, dans le secteur agricole qui
demeure pour eux la seule alternative ;
n Les alternatives au renforcement des activités
agricoles et par ricochet, les revenus des populations peinent à se
développer malgré les mesures d'accompagnement mis en place. Il
s'agit du maraîchage, des activités d'élevage et de
pêche ;
n L'occupation du créneau de la vente des objets d'art par
les populations étrangères ;
n La faible représentativité des produits
artisanaux locaux dans les points de vente des objets d'art, ce qui
témoigne de la faiblesse de ce secteur dans la zone ;
n L'absence d'unité de production ou de transformation
industrielle dans la zone, source d'emplois et de revenus ;
n Le manque de ressources financières limite les prises
d'initiatives des populations riveraines qui ne disposent pas de garantie
matérielle pour répondre aux conditions des IMF présentes
dans la zone.
Hypothèse 3: La non
implication des Autorités Communales dans la gestion de la RBP
entraîne des pertes de ressources financières pour la mise en
oeuvre de leurs projets de développement.
Cette hypothèse est vérifiée par les
éléments ci-après :
n D'apparition récente, l'implication des Communes dans
les différentes structures locales est en cours ;
n Les Maires des Communes riveraines sont, présentement,
représentés dans le Conseil d'Administration du CENAGREF et dans
des instances d'orientation et de décisions
des AVIGREF, mais il leur faut du temps et de la
compétence pour l'appropriation de la cogestion comme les
intermédiaires sociaux que sont les AVIGREF ;
? La définition des rôles et
responsabilités des Collectivités Locales n'est pas
ébauchée du fait du dynamisme associatif engagé depuis le
démarrage du projet avec les AVIGREF. Or les Autorités communales
manifestent leur volonté d'être associées au partage des
retombées de la RBP sans contre partie clairement fixée ;
? La signature de l'accord de partenariat entre la Commune de
Tanguiéta et l'UAVIGREF est toujours en cours d'étude, ce qui
retarde le reversement à son profit des 20% de retombées
financières mises à la disposition des partenaires sociaux ;
? Les Autorités locales conscients des atouts
touristiques locaux et soucieux de renforcer leurs ressources
financières ont initié des projets mais pas dans un cadre
intégratif qui prend en compte la destination phare qu'est la RBP.
Toutefois, la loi de finance 2010 a prévu une taxe de
développement local (5 à 10% des recettes touristiques
brutes).
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