DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS
DE L'ETUDE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES
Cette partie permettra, d'analyser les données et de faire
quelques suggestions et recommandations au regard des résultats de la
recherche.
2.1. Présentation et analyse des
résultats de l'étude
2.1.1. Evolution et perspectives des activités
internes et externes de la RBP
Il s'agit de faire le point des activités qui ont un
impact direct sur le bien-être des populations riveraines de la RBP. Ces
activités sont relatives à la dimension économique de la
RBP et aux rôles des populations riveraines en tant qu'agent
économique.
2.1.1.1. Les activités internes à la RBP,
sources de revenus et leurs impacts
Les réserves de faune et parcs créés ne
pouvaient demeurer une simple curiosité de naturalistes. Il importait de
chercher les meilleurs moyens d'exploiter ce capital. Les parcs et les
réserves offrent d'importantes possibilités économiques
surtout par l'exploitation touristique et dans une certaine mesure par la
chasse et la pêche.
Au Bénin, comme dans d'autres pays africains, des
statistiques ont été tenues régulièrement sur le
tourisme dominé par les étrangers issus des pays occidentaux tels
que la France, l'Allemagne, l'Italie, les Etats-Unis, etc. L'importance des
retombées financières liées à cette activité
a amené les autorités de la DPNP à réviser le
calendrier de la saison touristique et cynégétique.
En effet, avant 2007, la saison touristique et
cynégétique s'étalait sur une période d'environ six
(06) mois, du 15 Décembre année (n) au 30 juin année
(n+1). Elle est consacrée, principalement, aux activités
traditionnelles du parc. Mais, depuis lors, cette période a
été étendue sur presque toute l'année à la
seule différence que la saison des pluies est consacrée
uniquement au tourisme de vision et cela aussi dans une moindre mesure, du fait
de l'impraticabilité des pistes au cours de cette période.
2.1.1.1.1. Le tourisme de vision : évolution et
aspect économique
Le choix stratégique de l'annualité de la saison
touristique et cynégétique a légèrement
amélioré l'enregistrement des touristes dont la
prédominance occidentale reste de mise. Le point des enregistrements se
présentent comme ci-après :
Graphique 1: Point des
nationalités/tourisme de vision
![](Contribution-de-la-gestion-des-Reserves-de-biosphere-au-developpement-economique-local-cas-de-l5.png)
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009
3000
2500
2000
1500
MONTANT
1000
500
0
NATIONALITE BENINOISE FRANCAISE ALLEMANDE
AMERICAINE CANADIENNE HOLLANDAISE SUISSE
PERO
ITALIENNE BELGE
On note une progression régulière du nombre de
visiteurs même si elle reste faible. Les actions promotionnelles aussi
bien au plan national qu'international et de diversification de produits en vue
de mieux positionner la destination Pendjari sur le marché restent
limitées.
L'objectif de 10.000 touristes de vision projeté par
les autorités de la DPNP (Plan d'aménagement et de gestion
participative de la RBP, 2005) conditionné par certains
aménagements et dispositions est réaliste en raison des atouts
touristiques non négligeables de la RBP.
L'accès du parc au niveau des différents points
d'entrée (Batia, Porga, Arly, Konkombri) et à la caisse de la
DPNP est basé sur un système tarifaire très
compétitif en vigueur depuis des années. Ce système se
présente comme suit :
Tableau 1: Le système des tarifs en
vigueur (FCFA)
CATEGORIE
|
BENINOIS
|
|
ETRANGER
|
ADULTE
|
3 000
|
|
|
10 000
|
ELEVE ET ETUDIANT
|
1 000
|
|
|
10 000
|
ENFANT DE MOINS DE 7 ANS
|
1 000
|
|
|
1 000
|
RIVERAINS
|
500
|
|
|
|
VEHICULE = 9 PLACES
|
3
|
000
|
|
Source : DPNP, 2009.
Les potentialités qualitatives et quantitatives (faune
et paysage) de la RBP, sources de satisfaction de la curiosité des
touristes constituent un argument qui permet de conclure que les droits
d'entrée sont abordables. Mais malgré cela, on note encore la
persistance de la tendance gratuite entretenue par certains touristes provenant
de l'administration, comme l'indique la figure cidessous :
Graphique 2: Point des enregistrements
|
7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0
|
|
|
|
NOM BRE
|
|
NOMBRE D'ENTREE PAYE
GRATUIT
|
|
|
|
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009
PERIODE/SAISON
Cette gratuité constitue un manque à gagner pour
l'administration de la DPNP et amenuise, en conséquence, les
retombées financières au profit des populations riveraines
(AVIGREF). Le prix
étant l'élément de valorisation de tout
produit, toute gratuité peut être assimilable à une moindre
importance de ce dernier.
La circulation dans la RBP est facilitée par
l'entretien des pistes et la satisfaction des touristiques est favorisée
par l'installation de certaines infrastructures tels que les miradors. Ainsi,
les investissements relativement importants sont parfois nécessaires
à l'exploitation des parcs. Selon KIDJO (1986), << il faut souvent
développer les infrastructures hôtelières et
routières dans ces zones pour favoriser un bon tourisme ».
Tableau 2 : Point des ouvertures et entretien de
pistes
ELEMENTS
|
PERIODE
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
DISTANCE (Km)
|
611,25
|
535,25
|
511,031
|
511
|
COUT (FCFA)
|
6 856 200
|
4 469 075
|
3 612 805
|
ND
|
Source : Rapport d'activité de la
DPNP
Les recettes issues de la vente des billets pour la
circulation des véhicules sont destinées à l'entretien des
pistes. Un important projet d'ouverture et de réfection de pistes et de
réalisation d'autres infrastructures est en cours de finalisation sur
financement de la KFW et son démarrage est prévu au cours de
l'année 2010.
Dans ce cadre, il est prévu << la
réhabilitation et/ou construction d'environ 600Km de pistes, dont
plusieurs sont carrossables toute l'année permettant ainsi la
prolongation de la saison ; la réfection et/ou construction de 10
miradors ; l'aménagement des postes d'entrée à Batia,
Porga, Konkombri et ArlyArly ; l'aménagement de 5 points d'eau en vue de
la création de nouveaux points d'observation et enfin, la mise en place
de signalisations thématiques sur toutes les pistes » (Plan
d'aménagement et de gestion participative de la RBP, 2005).
Mais en attendant la réalisation de ce projet,
l'exploitation se poursuit avec les infrastructures disponibles avec une
clientèle en quête de nouveauté. Ce qui pourrait constituer
une limite à la promotion de la destination Pendjari.
Les activités touristiques permettent à bon
nombre de jeunes déscolarisés de la région de gagner de
l'argent à chaque saison touristique en servant de guides touristiques.
Ce corps de métier qui renforce les gains individuels, source de
motivation, des populations riveraines, pour une meilleure structuration
devrait s'inscrire dans un cadre formel.
Ce gain des populations riveraines pourrait s'améliorer
substantiellement si la plan de développement de l'écotourisme
dans la RBP parvenait à être, en partie ou intégralement
mis en oeuvre. Il consiste à : << améliorer les produits
existants ; développer des nouveaux produits (circuits pédestres,
circuits nocturnes, circuits fluviaux, circuits << flore », circuits
ornithologiques et les circuits ethno anthropologiques) puis améliorer
la capacité d'hébergement » (Plan d'aménagement et de
gestion participative de la RBP, 2005).
Les ambitions favorables à une meilleure attraction des
clients potentiels de la RBP ne manquent pas au niveau des autorités de
la DPNP mais il reste à les traduire sous forme de projets et à
mobiliser les ressources financières nécessaires en vue de leur
concrétisation.
Toutefois, les objectifs des différents projets ne
seront atteints que lorsque << les nattes de concertations »
(AMADOU, 2008) mises en place et qui définissent les accords entre les
différentes parties (acteurs de la réserve) et les ententes
portant sur l'ensemble des points objets de convoitise et de dégradation
fonctionnent efficacement.
Enfin, le nombre et la qualité des infrastructures
hôtelières s'améliorent au fil du temps mais elles sont
concentrées au niveau de la ville de Tanguiéta ; la seule
installée au sein de la réserve est en voie de dégradation
avancée, ce qui oblige les touristes désireux de passer la nuit
à l'intérieur d'écourter leur séjour.
Pour les propriétaires d'hôtels, la RBP constitue
un atout important de développement de leurs activités car
l'ouverture de la saison touristique et cynégétique est synonyme
de prospérité aussi bien pour eux-mêmes que pour leurs
employés. Ceci est valable pour les restaurateurs, les tenanciers
d'agence de voyage, les transporteurs de touristes et les revendeurs d'objets
d'art. Mais cette dernière catégorie est prédominée
par les étrangers majoritairement de nationalité
sénégalaise.
Dans le sens de la captation des ressources
financières, les autorités communales envisagent la
création d'un Centre d'Information et d'Orientation des touristes en vue
de l'amélioration des prestations de services par les acteurs
impliqués.
2.1.1.1.2. La chasse sportive : évolution et
retombées
Depuis le classement des Réserves dans notre pays,
toute activité non officielle de l'homme dans ces endroits touchant la
faune ou la flore est devenue illégale. D'où tout contrevenant
s'expose à des peines et sanctions de la part de l'autorité.
La chasse traditionnelle de subsistance
considérée, depuis lors, comme du braconnage a désormais
laissé place au braconnage commercial. Cette activité
illégale, de plus en plus, transfrontalière est une pratique
dangereuse pour la faune parce que très destructrice. Selon les membres
de l'organe d'exécution des AVIGREF, son ampleur, ces derniers temps,
est la conséquence de la valorisation de la viande de chasse
(amélioration nette des prix des brochettes passant de 300FCFA à
1 250FCFA).
Or, ce type d'exploitation de la faune sauvage est anarchique
car le braconnier ne distingue souvent pas, et ceci volontairement, les
femelles des mâles encore moins les adultes des jeunes. La surveillance
conjointe, regroupant les éco-gardes de la DPNP et les auxiliaires
villageois membres des AVIGREF, entreprise depuis des années n'est
toujours pas venu à bout de ce phénomène.
Une nouvelle expérience est entreprise ces derniers
temps et elle consiste en la reconversion des braconniers potentiels en
auxiliaires villageois en vue du renforcement des équipes de
surveillance mais surtout de la canalisation de ces derniers.
Mais, malgré ce dispositif nouveau, au cours de notre
séjour, un groupe d'une trentaine de braconniers a été
appréhendé à l'intérieur du Parc et il a fallu
trois jours d'intenses actions pour parvenir à les repousser
au-delà des frontières béninoises et l'information a
été portée aux autorités du Burkina-Faso. Selon le
Chef Service Surveillance de la DPNP, « ces groupes de braconniers
développent de nouvelles formes d'organisation et sont, de plus en plus,
lourdement armés ».
En effet, l'exercice de cette activité illégale
nécessite la parfaite connaissance de la réserve ; on pourrait
conclure à une complicité de certains riverains qui
au-delà de leur participation active constituent les portes
d'entrée de la réserve et ne peuvent ignorer le passage des
braconniers. Ces actes ne sont pas sans conséquence sur l'effectif des
populations animales qui constituent le facteur d'attrait de la RBP.
L'estimation des effectifs des animaux ces dernières
années se présentent comme suit :
Graphique 3: Effectif estimé des
principaux animaux (2006 à 2009)
![](Contribution-de-la-gestion-des-Reserves-de-biosphere-au-developpement-economique-local-cas-de-l8.png)
NOMBRE
4000
6000
5000
3000
2000
1000
0
1 2 3 4
ANNEE
BUFFLE HIPPOTRAGUE BUBALE
LION
COB DE BUFFON ELEPHANT PHACOCHERE CYNOCEPHALE COB DE FASSA
OUREBI
GUIB HARNACHE REDUNCA
Or la mise en place officielle de la chasse sportive permet
aux populations de s'approvisionner en protéines de manière
très organisée par les dispositifs mis sur pied par l'U-AVIGREF
et la DPNP. Elle constitue également des sources de recettes pour
l'animation et le fonctionnement des différentes associations.
Cette activité a favorisé également la
naissance du corps de métier des pisteurs qui, à l'occasion de la
saison cynégétique, leur procure des revenus substantiels pour la
satisfaction de leurs besoins. La valorisation et la viabilité de ce
corps de métier sont conditionnées par le potentiel faunique de
la RBP d'où l'intérêt des acteurs de veiller à une
meilleure sauvegarde de ce patrimoine. Cette motivation individuelle qui, dans
une certaine mesure, impacte les ménages auxquels appartiennent ces
pisteurs (la communauté) couplée à celle collective
matérialisée par la mise à disposition de la viande de
chasse devraient constituer un motif fédérateur pour la
protection de la faune par ces populations. Mais, ces éléments de
motivation semblent ne pas être suffisants.
Dans le cadre de la chasse sportive, le point des animaux abattus
se présente comme ci-après : Graphique 4: Point
des animaux abattus
![](Contribution-de-la-gestion-des-Reserves-de-biosphere-au-developpement-economique-local-cas-de-l9.png)
NOMBRE
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009
PERIODE/SAISON
ESPECES ABATTUES BUFFLE
HIPPOTRAGUE
BUBALE LION
COB DE BUFFON
COB DE FASSA
GUIB HARNACHE REDUNCA PHACOCHERE CEPHALOPHE DE
GRIM
CEPHALOPHE A FLANC ROUX
OUREBI
CYNOCEPHALE
HIPPOPOTAME
De l'analyse de cette figure, il ressort que
l'évolution des abattages officiels d'animaux est sous contrôle au
niveau de la DPNP ; les plans de tirs élaborés chaque saison ne
sont pas entièrement exécutés. Toutefois, la population
faunique est menacée par le comportement des prédateurs de la
RBP.
Or, il a été démontré que «
la conservation de la biodiversité peut se faire en même temps que
le développement économique, en coopération avec
l'ensemble des acteurs concernés » (AMADOU, 2008).
Afin de parvenir à juguler la survenance des
activités illégales dans la RBP, les autorités de la DPNP
ont procédé à la qualification juridique des actes
susceptibles de sanction, allant d'une simple amende à une peine
d'emprisonnement, en fonction de l'impact dégradant de l'acte sur le
patrimoine de la RBP.
L'évolution de ces infractions au cours de ces
dernières années se présente comme suit :
Tableau 3 : Point des infractions
TYPE D'INFRACTION
|
PERIODE
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
TOTAL
|
BRACONNAGE
|
28
|
29
|
11
|
16
|
84
|
TRANSHUMANCE
|
17
|
14
|
11
|
10
|
52
|
PECHE FRAUDULEUSE
|
17
|
16
|
21
|
20
|
74
|
AUTRES
|
9
|
0
|
0
|
1
|
10
|
TOTAL
|
71
|
59
|
43
|
47
|
220
|
Source : Rapport d'activité de la
DPNP
De l'analyse de ce tableau, il ressort une évolution,
plus ou moins, stationnaire des différents types d'infraction. Ce qui
pourrait être interprété comme l'absence d'impact des
efforts consentis à travers la cogestion et la dissuasion
recherchée par le biais des sanctions administrées aux
contrevenants. Certaines infractions font l'objet de poursuite judiciaire et le
point des arrêts de justice se présentent comme suit :
Tableau 4 : Point des arrêts de justice
rendus
TYPE DE SANCTION
|
PERIODE
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
TOTAL
|
EMPRISONNEMENT FERME
|
15
|
29
|
0
|
2
|
46
|
EMPRISONNEMENT ASSORTI DE SURSIS
|
6
|
5
|
7
|
6
|
24
|
AMENDE
|
15
|
0
|
0
|
0
|
15
|
TOTAL
|
36
|
34
|
7
|
8
|
85
|
Source : Rapport d'activité de la
DPNP
De l'analyse de ce tableau, il ressort une tendance nettement
baissière, d'année en année, des types de sanction les
plus importants relatifs aux arrêts de justices rendus. Cela pourrait
témoigner d'une réduction, plus ou moins, satisfaisante des actes
illégaux exercés par les populations au sein de la RBP.
Mais le rapprochement de ces données à celles du
tableau N°3 pose un problème de cohérence du fait que les
deux activités préjudiciables à la conservation
(braconnage et pêche frauduleuse) et
susceptibles de sanctions exemplaires pour leur
éradication se sont accrues. Il y a deux explications possibles de cette
situation à savoir :
? La mauvaise appréciation ou qualification des types
d'infractions enregistrées par les agents de la DPNP et/ou les
auxiliaires villageois ;
? La conséquence des pressions sociales qui inhibent la
volonté de sanctionner les auteurs de ces actes illégaux par
l'administration de la DPNP, ce qui aboutit à des sanctions moins
lourdes que sont les amendes versées par les contrevenants.
Ainsi, les amendes perçues par la DPNP au titre des
diverses infractions renforcent ses recettes mais il est
préférable de les éradiquer en vue du développement
sain des activités traditionnelles qui garantissent la
pérennisation des acquis de la RBP.
Le point financier des différentes infractions se
présente dans le tableau ci-dessous : Tableau 5 : Point
financier des infractions
TYPE D'INFRACTION
|
PERIODE
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
TOTAL
|
BRACONNAGE
|
160 000
|
0
|
365 000
|
320 000
|
845 000
|
TRANSHUMANCE
|
792 000
|
164 000
|
547 000
|
440 000
|
1 943 000
|
PECHE FRAUDULEUSE
|
140 000
|
264 000
|
0
|
708 000
|
1 112 000
|
TOTAL
|
1 092 000
|
428 000
|
912 000
|
1 468 000
|
3 900 000
|
Source : Rapport d'activité de la
DPNP
L'analyse des données de ce tableau indique un niveau
non négligeable des amendes perçues par l'administration de la
DPNP. Mais cette forme de sanction comporte une insuffisance car elle est moins
dissuasive.
Les acteurs indélicats étant des agents
économiques, la réalisation d'une marge «
bénéficiaire », entre les retombées
financières de l'acte et l'amende susceptible d'être
versée, constituerait une source de motivation.
Dans le contexte de promotion de la chasse sportive, les
autorités de la DPNP en association avec les AVIGREF sont en lutte
permanente contre les braconniers et les pêcheurs illégaux dont
le sens d'organisation confère encore de beaux jours à cette
pratique illégale. Ce qui n'est pas sans
conséquence sur le patrimoine faunique de la
réserve et par ricochet sur le bien-être, à terme, de ces
populations riveraines.
L'accès à la chasse sportive est
subordonné à la délivrance d'un permis de chasse aux
chasseurs professionnels, selon la catégorie. Le point des permis
délivrés au cours des quatre dernières saisons se
présente comme suit :
Tableau 6 : Point des permis de chasse
TYPE DE PERMIS
|
PERIODE
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
2008-2009
|
TOTAL
|
PERMIS "A" (120000FCFA)
|
0
|
0
|
1
|
2
|
3
|
PERMIS "C" (300000FCFA)
|
44
|
59
|
66
|
65
|
234
|
PERMIS "B" (160000FCFA)
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
TOTAL
|
45
|
59
|
67
|
67
|
238
|
Source : Rapport d'activité de la
DPNP
Les données de ce tableau indiquent une
prédominance de la catégorie « C » de permis de chasse
délivrée aux chasseurs occidentaux (majoritairement
français) ; les nationaux sont presque absents au niveau de cette
activité.
L'évolution stationnaire de l'effectif des chasseurs
témoigne de leur fidélité même si des
potentialités existent encore car les différents plans de tir
sont exécutés, chaque saison touristique, à environ
50%.
La promotion, au plan national, de cette activité n'est
pas développée or elle pourrait constituer une alternative au
braconnage et surtout susciter la culture de la chasse sportive au sein des
populations.
2.1.1.1.3. La pêche : monopole
étrangère
La pêche constitue une activité très peu
développée dans les terroirs villageois car utilisant des
techniques rudimentaires dans des cours d'eau saisonniers alimentés par
les chutes de Tanougou et les eaux de pluies.
Dans la RBP, la pêche est plus développée
et mieux organisée. Elle est traditionnelle et pratiquée par
des étrangers ressortissants des pays voisins comme le Ghana, la Mali,
le Burkina-Faso et le
Togo mais également quelques autochtones. Elle a lieu
surtout sur la rivière Pendjari, la Magou et la Bori sous le
contrôle des autorités de la DPNP.
Les micro-projets mis en place en vue de la promotion de cette
activité par les membres d'AVIGREF ont échoué et les
crédits mis en place à ce titre sont en impayé.
Nous avons pu observer des pêcheurs du Burkina Faso, du
Mali et du Niger en pleine activité aux abords de la rivière
Pendjari. Des bénéfices socioéconomiques sont tirés
de cette pêche. Toutes ces activités ci-dessus
énumérées génèrent des ressources
financières à la DPNP qui consacre une partie aux populations
riveraines à travers les AVIGREF.
|