V.6. Du diagnostic
endoscopique
De 203 explorations endoscopiques, 13 cas avaient
révélé un examen endoscopique normal soit 6,4 %. Cette
fréquence se rapproche légèrement des autres études
faites en Afrique : 9 % au Gabon (17,19). Dans notre étude, ces cas
d'examens endoscopiques normaux impliquaient de reconduire le diagnostic
clinique surtout ne disposant pas d'examens histopathologiques pour
vérification.
Du diagnostic endoscopique (tableau VII), il ressort que
c'est plutôt l'ulcère gastroduodénal qui occupe la plus
grande proportion soit 37,4 % suivi de gastrite chronique soit 31,0 %. Nous
rapportons également 1,5 % de cas d'ulcère duodénal seul
qui jusque là n'était jamais évoqué cliniquement.
En plus d'autres diagnostic tels le cancer de l'estomac et l'oesophagite
présentent maintenant une fréquence de 2,5 % chacun. D'autres
auteurs ont observé la même tendance (4,11,19). Globalement le
constat de ce tableau ne contredit point celui des diagnostics cliniques
à quelques exceptions prêt.
Par ailleurs, la tolérance à l'examen a
été de bonne à excellente dans tous les cas. Aucun examen
n'a été arrêté, on n'a noté que 3 cas
d'incidents non fatals soit 1,5 % : 2 cas pour hémorragies
digestives post-exploration et 1 cas de troubles respirations, comme dans
d'autres travaux (11,24-26). Par contre, Ben MABROUK, K.ZIKI, K. RMIZA et Al.
rapport 12 cas d'accidents graves dans leur travail en Tunisie (27).
Ce qui confirme que la gastroscopie n'est pas anodine quand
aux complications. Dans notre série, les complications survenues ont
été cependant négligeables.
V.7. Corrélation
entre données cliniques et endoscopiques
Les tableaux X et XI résument l'essentiel de la
corrélation entre données cliniques et endoscopiques. En effet,
de ces tableaux il ressort que 45 diagnostics étaient erronés
soit 22,2 %. Le tableau X donne en plus une distribution des cas selon les
correspondances diagnostic clinique / diagnostic endoscopique. Les calculs
du Chi-carré et de l'écart réduit nous ont permis de
conclure que globalement ce tableau exprime une différence significative
entre les groupes de diagnostic. Des résultats similaires ont
été rapportés par d'auteurs (12,19,24).
Ce qui prouve l'apport ou l'intérêt de la
gastroscopie dans le diagnostic de certitude des pathologies gastriques.
Cependant, la rentabilité de l'endoscopie dans cette démarche
diagnostique pourrait encore être supérieure si elle était
couplée à la biopsie pour examen histopathologique. Ainsi, il
nous a été difficile de discuter en profondeur ces
résultats comparativement à d'autres travaux incluant les
données histopathologiques (6,11,28).
Néanmoins, les auteurs des études
réalisées dans des pays en voie de développement ont
relaté la même implication (11,12,19,23). C'est donc là un
intérêt médical surtout pour les pays sous
développés où les examens plus sophistiqués ne sont
tjrs pas à la porté du clinicien.
Concernant la distribution des diagnostics confirmés
selon le sexe, le tableau XII avec Chi-carré de 3,32 ; montre qu'il
n'y a pas de différence significative par rapport au facteur sexe
malgré une forte prévalence de femmes (64 %).
Concernant la corrélation diagnostic et motif de
consultation, le tableau XIII avec Chi-carré égale à 73,96
montre que les pathologies de l'estomac s'expriment majoritairement par une
douleur épigastrique. Sauf le cancer de l'estomac qui, 3 cas sur 5 se
manifestent par une hémorragie digestive (29). Aussi, des
symptômes mineurs tels la dyspepsie ou le pyrosis sont des expressions
des pathologies chroniques : gastrite chronique, oesophagite secondaire au
reflux gastrooesophagien et l'ulcère gastroduodénal. Les 13 cas
de vomissement se repartissent en gastrite aigue (7 cas), ulcère
gastroduodénal (5 cas) et 1 cas de gastrite chronique.
En fin, le même tableau XIII nous a permis de rapporter
la distribution des pathologies de l'estomac par rapport à l'expression
par l'hémorragie digestive, deuxième motif d'exploration
endoscopique. 52,9 % d'hémorragies digestives sont dues à
l'ulcère gastroduodénal suivi du cancer de l'estomac 17,6 %.
Notons que l'hémorragie digestive est le deuxième motif
d'exploration endoscopique dans notre milieu et la première indication
de gastroscopie en France et Abidjan (16,22,23).
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