V.3. Du mode d'admission au
service
Nous rapportons une fréquence de 62,1 % des externes
soit pour consultation ambulatoire soit pour référence à
partir d'autres structures sanitaires et 37,9 % des malades hospitalisés
au CME NYANKUNDE (tableau IV). Cette situation est similaire à celle des
autres pays en voie de développement, comme le rapportent d'autres
enquêtes d'Afrique Subsaharienne (11,22).
Ce qui s'expliquerait par le fait que seul le CME NYANKUNDE
clinique de Beni dispose d'un gastroscope dans une large région
comprenant le Grand Nord de la province du Nord Kivu et la partie Sud-est de la
province Orientale. Par ailleurs, une telle consommation du service
d'endoscopie par les externes prouvent la nécessité et le besoin
d'installation du service dans d'autres Structures sanitaires dans notre
milieu.
V.4. De l'adresse d'origine
Les tableaux VIII et IX montrent que la majorité de nos
patients soit 65,5 % sont des résidents de la ville de Beni où se
trouve le CME NYANKUNDE suivie de la Ville de Butembo et la cité d'Oicha
soit 8,4 % chacune. Ces résultats paraissent s'expliquer principalement
par la forte concentration de la population dans ces centres urbains et surtout
l'accessibilité au service d'endoscopie du CME NYANKUNDE.
Ce qui vient renforcer le constat des résultats
concernant le mode d'admission au service d'endoscopie. En effet, de 133
résidents en ville de Beni, 70 cas étaient des
hospitalisés et 52 avaient consulté directement le CME en
ambulatoire tandis que seulement 11 cas ont été
référés à partir des structures sanitaires de la
place (tableau IX). Ces résultats ne s'écartent pas de ceux des
autres auteurs ayant enquêté dans les pays en voie de
développement (11,23).
Cependant, nous rapportons 2 cas isolés venus 1 de la
cité de Bunia (province orientale) et 1 autre de la ville de Goma
(province Nord Kivu), où l'on dispose du service de Gastroscopie. On
note que ceux-ci ont consulté, comme l'expatrié camerounais quand
ils étaient en mission de service dans cette partie du pays et non
référé pour exploration. Dans leur travail, MANLAN, AKAT,
KOUAKOU et Al. rapportent des cas similaires à Abidjan (23).
V.5. Du diagnostic
clinique
Concernant le motif de l'exploration, le tableau V montre que
la majorité d'exploration étaient indiquées pour douleur
épigastrique soit 78,3 % suivie des hémorragies digestives
(essentiellement hématémèse) soit 8,4 %. Ces
résultats paraissent livresque car la plupart des pathologies gastriques
sinon toutes s'expriment par une douleur à siège
épigastrique (15). Certains auteurs ont constaté la même
chose : 86,3 % pour l'épigastralgie dans un travail Béninois
(11). Dans cette même série, nous rapportons 3 cas d'ingestion des
substances corrosives soit 1,5 %, fréquence relativement base
comparativement aux enquêtes de FLOCARD, TIBERMONT, KLOTZ et Al. au Gabon
et d'autres en Europe (17,19,24).
Concernant le diagnostic clinique, le tableau VI montre une
fréquence élevée des gastrites chroniques soit 38,9 %
suivie de l'ulcère gastroduodénal soit 36,0 % ; en
dernière position, on trouve le cancer de l'estomac et l'oesophagite 1,5
% chacun. Mais la proportion de la gastrite aigue 12,8 % n'est pas
négligeable, contrairement à l'ulcère gastrique
isolé 9,4 %. Des résultats similaires étaient
déjà constatés en France par MOULINIER et TRUCHOT
contrairement à FLOCARD, TIBERMONT, KLOTZ et Al. au Gabon et KODJOHN,
HOUNTONDJIA et ADDRA.B (11,17,19).
Le contact de ces résultats impliquerait que, dans
notre milieu, la population gastritique est composée essentiellement des
malades de gastrite chronique et ulcère double Gastroduodénal.
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