Le Front Farabundo Marti de Libération Nationale au Salvador: 1980- 2009( Télécharger le fichier original )par Kacou Elom Jean-Michel ADOBOE Université de Lomé Togo - Maà®trise en histoire contemporaine 2010 |
2. L'instauration d'un climat de paixLa guerre civile qui a duré pendant douze ans au Salvador, a opposé les forces armées salvadoriennes soutenues par les Etats-Unis et le FMLN, une alliance de cinq groupes de gauche appuyée par Cuba, par le Nicaragua sandiniste et par l'Union soviétique. Les forces armées salvadoriennes massacrent et déplacent sans discrimination des paysans vivant dans la zone où opère le FMLN. Le FMLN assassine l'opposition politique. La justice n'est pas en mesure d'en imputer la responsabilité aux perpétrateurs. Lorsque l'affrontement entre les deux Blocs s'atténue et par conséquent que le flux d'aide cesse, il est évident que, de part et d'autre, il ne peut y avoir de victoire nette. Cela mène à des négociations pour la paix sous la médiation des Nations Unies et enfin, en 1992, aux Accords de paix mettant fin à la guerre. Les Accords préconisent diverses mesures de confiance de nature à dissiper la profonde méfiance entre les groupes et à établir une interprétation commune des évènements passés. L'une de ces mesures est une Commission pour établir la vérité sur les pires exactions commises pendant la guerre. Ces mesures ont pour but de contribuer à l'instauration d'un climat de paix. Ce climat de paix pour le maintenir, fut suivi par des organes pour s'assurer de l'aboutissement du processus apaisé. C'est ainsi que l'entremise des Nations Unies dans les négociations, a conduit à une mission de paix (Onusal) qui aura pour tâche de s'assurer du respect et du suivi des clauses des Accords de paix. Mis à part elle, il y a eu la mise en place de la Commission de Vérité (CV). Celle-ci placée sous l'égide de l'Onu, était chargée d'enquêter, de faire la lumière sur la situation de violations des droits humains et les responsables des atrocités et des meurtres au cours de la guerre civile. 2.1. La Mission des Nations Unies
C'est à la recherche de la paix que les protagonistes du conflit au Salvador vont aller solliciter l'appui onusien pour un règlement pacifique de la crise salvadorienne. Le 4 avril 1990, les deux parties s'engagent par l'Accord de Genève, à rechercher une solution politique au conflit, sous la médiation des Nations unies. C'est ainsi que par résolution 693 du Conseil de sécurité de l'Onu fut créée la Mission d'Observation des Nations unies en El Salvador (Onusal), composée de près 380 observateurs militaires, 8 médecins et 631 observateurs de police85(*). L'Onusal avait pour mission de vérifier l'application de tous les accords négociés par le gouvernement salvadorien et le FMLN, en vue de mettre un terme à douze ans de guerre civile. Pour retracer le rôle de la mission de l'Onu au Salvador, nous nous sommes appuyés sur les résumés de l'ouvrage Sur le chemin de la paix de Michel Lelièvre86(*), dans l'article intitulé « Sur le chemin de la paix avec l'Onu au Salvador » disponible sur le site www.Irenees.net. C'est à travers cet article que nous avions dégagé les idées essentielles de ce qui était dévolu à l'Onusal. Après la signature des accords finaux de paix à Chapultepec (Mexico), le 16 janvier 1992, la mission de l'Onu, initialement centrée sur l'observation du respect des Accords de paix, voit son mandat s'élargir. Elle est désormais chargée d'une part, de veiller à la cessation des actes de combat (il est précisé que les Nations unies devront vérifier la réalité du cessez-le-feu, la séparation et le regroupement des forces), et d'autre part, de dissoudre les anciens corps de police (issus des forces armées) et de créer une nouvelle police entièrement civile sous le contrôle des Nations unies qui devra assurer la vérification du maintien de l'ordre public jusqu'au déploiement total de ce nouveau corps. Ainsi l'Onusal va s'organiser sur divers plans pour bien assurer sa mission. La mission se décline en trois divisions. Le premier plan concerne, la division des droits de l'homme, qui poursuivit le travail entrepris précédemment et conserva la responsabilité de la vérification du respect des accords de paix (accords de San José, juillet 1990) concernant le respect des droits de l'homme. Le second plan concerne, la division militaire qui fut en charge de vérifier l'applicabilité du cessez-le-feu, de la part des forces gouvernementales comme des unités de la guérilla. Parallèlement, la division organise le désarmement progressif des combattants et le contrôle de la circulation des armes. Enfin, le dernier plan concerne la division de la police, qui eut pour objectif essentiel de remplacer les trois corps de police existants (Garde nationale, Police financière et Police nationale) en une force unique entièrement nouvelle, la Police nationale civile, aux effectifs et au commandement totalement indépendants des forces armées, à la différence de la situation antérieure où les anciens corps de sécurité publique étaient en fait des unités militaires. Par ailleurs au-delà de la mission de reconstruction de la paix qui lui incombait, l'Onusal participa, d'une certaine manière à l'organisation des élections générales (présidentielles, législatives et municipales). Celles-ci se tiennent en mars 1994 et constituent la première consultation depuis le retour à la paix. Le bon déroulement du processus électoral et l'analyse des résultats de ces élections témoignent du chemin parcouru depuis les Accords de paix et présentent, en dépit de quelques incidents, des gages de l'engagement du pays sur une voie démocratique. Quand au mandat de l'Onusal, il s'est achevé le 30 avril 1995. Cependant, le chemin de la reconstruction est encore long : l'appui financier, économique et politique de la communauté internationale sera déterminant pour s'assurer de la pérennité des efforts de l'Onusal. Les efforts de l'Onusal furent poursuivis dans le cadre de l'apaisement total dans le pays par une deuxième mission beaucoup plus réduite. Il s'agit de la mission des Nations unies au Salvador (Minusal), composée d'un petit groupe de civils des Nations unies restée au Salvador pour fournir ses bons offices aux parties et contrôler l'application des points non réglés des Accords de paix. Mis à part l'appui onusien pour un règlement pacifique du conflit au Salvador, les Accords de paix ont aussi prévu des organes dont notamment la Commission de vérité pour assurer le bon processus de l'instauration de la paix. * 85 Information tirée de « Sur le chemin de la paix avec l'Onu au Salvador » disponible sur www.irenees.net, consulté le 30 août 2010 à 12h 54 min. * 86 Michel Lelièvre est un officier de la gendarmerie nationale française, qui a pris part, à l'occasion d'un appel à volontaires lancé en 1991, à la mission internationale d'observation des droits de l'homme en République du Salvador. Information tirée de « Sur le chemin de la paix avec l'Onu au Salvador » disponible sur www.irenees.net, consulté le 30 août 2010 à 12h 54 min. |
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