4.3. Rendements et facteurs explicatifs
4.3.1. Rendements
Le rendement moyen en riz paddy au niveau de la zone
d'étude reste faible et est de 1,5 #177; 0,6 t/ha; alors qu'il est de 4
à 5 t/ha au niveau national (Bilan de la recherche agricole et agro -
alimentaire au Sénégal, 2005). La figure 5 montre que ces
rendements moyens sont légèrement plus élevés au
Sénégal Oriental qu'en Haute-Casamance. Plusieurs facteurs
interviennent pour expliquer cette faiblesse de rendements constatée.
Parmi ceux-ci, figurent le non-respect de l'itinéraire technique
préconisé et la forte pression parasitaire.
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Figure 5 : Rendements moyens dans la zone
d'étude
Toutefois, des disparités sont remarquables selon les
communautés rurales (Figure 6). En effet, le rendement moyen minimum
(0,9 #177; 0,4 t/ha) a été enregistré dans la
communauté rurale de Koumpentoum
(Sénégal Oriental) ; alors que le maximum (2,3
#177; 0,6 t/ha) a été noté dans la communauté
rurale de Bandafassi (Sénégal Oriental). Dans cette
dernière zone, il est possible de noter un encadrement technique plus
rapproché, ainsi que l'existence d'aménagements secondaires,
fruits de l'assistance de BAMTAARE à travers le PAPIL.
Figure 6: Rendements moyens riz paddy en fonction des
communautés rurales.
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4.3.2. Facteurs explicatifs des niveaux de rendement
La riziculture en Haute-Casamance et au Sénégal
Oriental est riche d'une longue tradition. Néanmoins, ses performances
sont en deçà de ses potentialités tant du point de vue des
rendements que de l'intensité culturale. En effet, cette étude a
permis de constater des contraintes de tous ordres, qui pourraient contribuer
à expliquer la faiblesse des productions et partant, celle des
rendements notées.
Contraintes techniques
Elles sont relatives au non-respect des itinéraires
techniques et calendriers culturaux préconisés par la
vulgarisation, à la faible technicité des producteurs, à
la qualité des semences utilisées par ces derniers, à la
vétusté et à l'insuffisance du matériel agricole,
à l'accès difficile et la faible utilisation des facteurs de
productions, entre autres.
En effet, sur le plan agronomique, il faut relever que le
travail du sol est fait de manière assez pénible et tardive . Le
semis est effectué de façon hétérogène, en
ne prenant pas en compte les caractéristiques des rizières (semis
direc t ou repiquage après pépinière; selon que la
rizière est située dans une zone de bas-fond ou en hors
bas-fond). D'autre part, il est réalisé assez tardivement; ce qui
ne garantit pas le bouclage de leur cycle par les plantes. La fumure (aussi
bien organique que minérale) est très faiblement pratiquée
et les doses, dates et modalités d'application ne sont pas
respectées au cas échéant. En outre, l'apport d'engrais se
fait surtout dans la période la plus pluvieuse et ainsi, ils sont
immédiatement entrainés par les eaux de ruissellement et sont
donc sans grand apport pour la culture. Le désherbage fait défaut
et les plantes de riz sont très fortement concurrencées par les
plantes adventices; sans compter la présence d'espèces parasites
(le Striga notamment). Les herbicides sont exceptionnellement
utilisés par les producteurs, du fait de leur plus ou moins grande
méconnaissance. D'autre part, la riziculture dans la zone
étudiée n'est pas protégée contre les maladies,
insectes et autres nuisibles qui causent des dégâts
considérables.
Les aménagements hydro-agricoles déjà
réalisés sont pour la plupart non optimisés et leur
entretien pose un réel problème. Dans bien des cas, la lame d'eau
n'est pas suffisamment longtemps retenue dans les vallées pour permettre
aux plantes de boucler leur cycle cultural. La main d'oeuvre essentiellement
composée de femmes est insuffisante pour mener à bien et dans les
délais toutes les opérations culturales requises.
Contraintes foncières et
pédo-climatiques
Les superficies cultivables en riz sont de plus en plus
réduites par le comblement progressif des bas-fonds, dû au fort
ruissellement des eaux de pluies. Cette situation entraine d'une part une
faiblesse des productions rizicoles et d'autre part, une surexploitation des
terres disponibles, associée à une divagation des troupeaux (plus
notable au moment des récoltes) et
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une déforestation qui va crescendo au niveau des
zones de transition. Sur le plan climatique, la contrainte majeure notée
est due à la réduction de la pluviométrie.
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