Conclusion générale
La scolarisation pour tous d'ici 2015 est un des Objectifs
phares du Millénaire pour le Développement. Cette scolarisation
s'inscrit d'abord dans une volonté politique, celle pour un Etat de
réunir les moyens les mieux adaptées pour atteindre les
résultats escomptés. Ces moyens mis en oeuvre par l'Etat n'ont de
sens que si l'offre d'éducation trouve un écho favorable au
niveau des populations à travers une demande d'éducation qui
réponde pleinement à cette offre. Or, la demande
d'éducation des populations est fortement ancrée dans son aspect
social tel que les bénéfices que l'on attend de l'école,
et son aspect économique tel que le prix à payer pour la
scolarisation. Aussi bien la revue de la littérature que l'enquête
de terrain proprement dite ont fortement été
imprégnées de ces aspects.
Pour ce qui est des résultats de l'étude
menée auprès de l'échantillon, plusieurs informations
découlent :
> les orphelins rencontrent effectivement des
difficultés pour leur scolarisation, difficultés qui peuvent se
résumer en termes d'incapacité des ménages à faire
face aux frais de scolarité et aux besoins matériels
indispensables à l'école.
> Les parents défunts exerçaient des
activités diverses. Cependant, plus de la moitié des parents
décédés ne possédaient aucun bien (61,25%), ce qui
n'a pas permis aux orphelins d'être dotés d'un héritage
conséquent à même de procurer des ressources susceptibles
de faire face à leur scolarisation. Pour les parents défunts qui
possédaient des biens, leur mauvaise répartition a
contribué a rendre nul leurs apports dans la scolarisation des
orphelins. Cela a pour conséquence l'entière dépendance
des enfants de la personne qui en assure la garde actuellement.
> 43,75% des orphelins se retrouvent actuellement avec leurs
grands-parents (maternels ou paternels), et 23,75% d'entre eux (les orphelins)
sont chez l'un
des parents géniteurs toujours vivants. C'est dire que
dans une acceptation un peu plus large, 67,5% des orphelins se retrouvent en
famille et se frottent à des personnes déjà connues avec
lesquelles il y a un lien de sang certain. Ce qui devrait redynamiser le
sentiment d'appartenance et aplanir les divergences de traitements entre les
différents enfants de la cour. Cependant, l'occupation principale des
chefs de ménages est l'agriculture, qui est exercée par plus de
la moitié des enquêtés, soit 63,75%. Par ailleurs, 66,25%
des ménages ont plus de cinq (05) enfants à scolariser. Cela
implique que le nombre d'enfants à scolariser est peut être
au-delà des capacités des ménages et peut les conduire
à faire des choix, en scolarisant seulement une partie des enfants.
> Même si certains orphelins sont aidés, force
est de reconnaître que la grande majorité ne l'est pas. Ils sont
70% les enfants qui ne sont pas pris en charge par les associations qui
interviennent dans la localité. Cela ne saurait dénoter d'une
inefficacité des structures mais plutôt d'une offre nettement en
deçà de la demande de plus en plus en croissante.
En somme, au terme de cette étude, force est de
reconnaître que de nombreuses difficultés notamment
financières font obstacle au bon déroulement de la scolarisation
des orphelins. Même si les chefs de ménages mettent tout en oeuvre
pour permettre aux enfants dont ils ont la charge de partir à
l'école, le risque de déscolarisations qu'ils (les enfants)
courent est bien grand, malgré l'apport non négligeable
apporté par certaines structures et associations.
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