3.1.2 Les biens hérités et leur
utilisation
Des biens de plusieurs natures ont été
répertoriés comme appartenant aux parents défunts. Au
titre de ces biens, on distingue des biens mobiliers (meubles, engins,
ustensiles de cuisine etc.) et des biens immobiliers (parcelles). L'objectif
alors est de savoir à qui ces biens ont profité. Deux cas de
figure peuvent se présenter:
- Soit les biens ont profité aux héritiers de la
première génération : cette catégorie regroupe le
(ou la) veuf (ve) et ses enfants
- Soit ils ont profité aux héritiers de la
deuxième génération : catégorie qui regroupe les
ascendants, les collatéraux (les frères et soeurs, cousins et
cousines, oncles, tantes, etc.).
Les résultas sont consignés dans le tableau
ci-dessous :
51 Homme de soixante sept (67) ans, enseignant a la
retraite
Tableau n° 12: Répartition
des biens de(s) parent(s) décédé(s) en fonction de la
catégorie de bénéficiaires
Nature des biens
bénéficiaires
|
Mobiliers et
immobiliers
|
Mobiliers simples
|
Aucun bien ou NSP
|
Totaux
|
Héritiers de la
1ère génération
|
15
|
4
|
-
|
19
|
Héritiers de la
2ème génération
|
7
|
5
|
-
|
12
|
Sans objet
|
-
|
-
|
49
|
49
|
Totaux
|
22
|
9
|
49
|
80
|
De prime abord, le constat le plus frappant qui ressort du
tableau est le nombre élevé de personnes qui ne
possédaient aucun bien au moment du décès. Ils
représentent plus de la moitié des parents défunts (61,25%
soit 49 personnes contre 38,75% pour l'ensemble des personnes ayant
laissé un bien quelconque). L'on pourrait alors se demander pourquoi
beaucoup de parents défunts ne possédaient pas de biens ?
Il faut remarquer que les parents défunts avaient un
faible niveau de rémunération qui a contribué pour
l'essentiel à les rendre peu nantis. Cette situation en elle-même
s'explique aussi par la nature du secteur d'activité dans lequel ils
évoluaient (confer tableau 4 annexe1). Or la plupart des
activités évoquées par les enquêtés
relèvent du secteur informel. Boutiquier, employé de commerce,
transporteur, etc., ont été fréquemment
évoqués. Aussi, une autre explication dérive de la
situation de maladie qui peut avoir conduit à appauvrir les parents
défunts. C'est ainsi qu'en cas de longue maladie, (surtout les cas de
VIH/SIDA), certains parents ont été contraints de vendre
l'essentiel de leurs biens pour pouvoir subvenir aux soins médicaux.
Y.L.52, dira : « il avait un troupeau de
cinq chèvres qu'on a d'abord vendu pour les soins et comme il ne pouvait
pas travailler, on a acheté du mil avec le reste. Après, on a
été contraint de
52 Veuve de cinquante cinq (55) ans qui se retrouve
aujourd'hui avec ses deux enfants
vendre le vélo » c'est cette
réalité qu'évoque Yacouba YARO53(2002) quand il
soutient que « lorsque la personne qui procure la principale source de
revenu est atteinte du SIDA, le revenu du ménage est réduit des
deux tiers (2/3), et sa consommation, notamment en matière
d'éducation, baisse de moitié ». Pour résumer,
il importe de dire que les parents défunts menaient des activités
diverses, mais ne possédaient pas assez de biens immobiliers ou
mobiliers. Aussi, la situation de maladie a contribué à
dégrader davantage cette situation puisque l'essentiel des biens a
été vendu pour les soins et besoins du moment. Néanmoins
on peut se demander quel peut être l'apport de cet héritage dans
la scolarisation des enfants notamment pour ceux qui en possédaient ?
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