2.2 Caractéristiques des chefs de
ménages
Nous avons considéré comme chef de
ménage, la personne qui a la charge de l'orphelin. Cette personne
pourrait être un parent proche ou éloigné ou même une
personne qui n'a aucun lien de parenté avec l'enfant. Dans le cas
oü un des parents de l'orphelin vit, ce parent survivant est d'office
considéré comme celui qui répond de l'enfant, et c'est
à lui donc qu'a été administré le questionnaire.
2.2.1 L'âge
La moyenne d'âge des enquêtés est de
quarante neuf ans (49 ans)46. Le plus jeune chef de ménage a
vingt quatre (24) ans et le plus âgé soixante seize (76) ans soit
un écart d'âge de cinquante deux (52).
Les enquêtés ont été regroupés
en tranches d'âge d'intervalle cinq (5) et conformément au tableau
ci-dessous :
Tableau n° 8 : Répartition
des chefs de ménages selon l'âge
Age
|
[20-30[
|
[30-40[
|
[40-50[
|
[50-60[
|
[60 et + [
|
Totaux
|
Sexe
|
|
|
|
|
|
|
Masculin
|
6
|
3
|
10
|
6
|
7
|
32
|
Féminin
|
-
|
7
|
15
|
9
|
17
|
48
|
Totaux
|
6
|
10
|
25
|
15
|
24
|
80
|
46 Cette moyenne d'âge a été
obtenue en faisant la somme des âges de tous les enquêtés
sur le nombre total des enquêtés qui est de 80 personnes
La tranche d'âge oü l'on retrouve le plus grand
nombre d'enquêtés est celle comprise entre 40 et 50 ans (25
personnes soit 31,25% du total de l'effectif). Cette tranche d'âge est
suivie de près par celle des personnes qui ont au delà de 60 ans
(24 personnes soit 30%). Par ailleurs les chefs de ménages qui ont entre
20 et 30 ans sont uniquement des hommes et représentent 7,5% (6
personnes) alors que les femmes semblent les plus nombreuses (17 personnes soit
21,25%) a avoir un âge supérieur à 60 ans.
Autre constat non moins important, c'est le nombre
élevé de femmes responsables d'orphelins (60% soit 48 femmes) par
rapport à celui des hommes (40%).
2.2.2 La situation matrimoniale
L'ensemble des enquêtés répond à
l'une des quatre (4) modalités suivantes : célibataire,
marié monogame, marié polygame, et veuf (ou veuve). Par ailleurs,
au sein d'une même modalité peuvent se retrouver des
sous-modalités d'intensités variables mais moins importantes qui
n'ont pas nécessité une prise en compte. Pour exemple au sein de
la modalité célibataire, on rencontre des célibataires
sans enfant, des célibataires avec enfant.
L'ensemble des résultats a été
consigné dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 9 : Répartition des chefs de
ménages selon la situation matrimoniale
Situation
Matrimonial
Sexe
|
Célibataire
|
Marié monogame
|
Marié polygame
|
Veuf/ve
|
Totaux
|
Masculin
|
1
|
22
|
7
|
2
|
32
|
Féminin
|
-
|
18
|
1
|
29
|
48
|
Totaux
|
1
|
40
|
8
|
31
|
80
|
D'une manière générale, les monogames
apparaissent comme les plus nombreux. Ils représentent exactement la
moitié (40) des enquêtés, contre seulement 10% pour les
mariés polygames (8 personnes). Cette situation en elle-même ne
saurait être anodine. Elle est consécutive à l'histoire
même de la localité qui a vu tôt l'installation des
« pères blancs ». Le christianisme s'y est
développé au point que cette localité apparaît de
nos jours comme l'une des plus christianisées du pays. Ce constat trouve
aussi confirmation quand on jette un regard sur la religion des
enquêtés. En termes de proportions, ce sont 95% des chefs de
ménages qui sont chrétiens, contre 5% qui sont musulmans. Cette
appartenance religieuse explique mieux (même si elle ne saurait
être forcement la seule raison) la prédisposition à la
monogamie.
Par ailleurs, on remarque un nombre très
élevé de veufs/ves. Ils représentent 38% des
enquêtés (31 personnes), et sont essentiellement des femmes, chose
non surprenante si tant il est que le nombre d'orphelins de père
représente une grande proportion (61,25%). En considérant toute
chose égale par ailleurs, on constate qu'il y a 61,25% d'orphelins de
père et par la même occasion 60% de veuves. Cela engendre les
constats suivants : très peu de femme se sont remariées
après le décès de leur mari. Cette situation justifie
d'une part aussi pourquoi le questionnaire a été
administré à plus de femmes que d'hommes (60% contre 40% pour les
hommes). Aussi, cela a pour implication que le lévirat semble ne pas
être une pratique très courante dans la localité.
Cependant, pour mieux cerner la situation de veuvage si élevée
pour les femmes, il est important de faire une certaine corrélation
entre l'âge des enquêtés et leur situation matrimoniale.
Selon la situation qui est ressortie au tableau numéro
8, 35% des femmes enquêtées (17 sur un total de 48) ont un
âge supérieur ou égal à 60 ans et, 31,25% ont un
âge compris entre 40 et 50 ans. Au total, 85,41% (soit 41 personnes) ont
déjà un âge supérieur ou égal à 40
ans. A cet âge, peu nombreuses sont les femmes qui accordent encore une
importance au remariage ce d'autant plus qu'elles se considèrent
déjà d'un âge assez avancé. C'est du reste
l'idée de D.C.G47 qui, répondant
à la question de
47 Femme de quarante cinq (45) ans
savoir pourquoi elle ne s'est plus remariée
après le décès de son mari confiait : « (...) me
remarier pour faire quoi d'un homme encore ? J'avais déjà plus de
quarante (40) ans quand il est mort ! (...) »
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