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Conditions aux limites transparentes et modélisation des vagues de surface dans un écoulement

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par Denis Maxime BISSENGUE
Ecole d'ingénieur du CNAM - Ingénieur en informatique option modélisation ingénierie mathématique 2011
  

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8

ANNEXE

8.1 RAppEL DEs OutiLs mAthémAtiquEs Les espaces fonctionnels

Commençons par rappeler les définitions classiques des espaces fonctionnels les plus courants.

Nous noterons Ù un ouvert borné de IRn (n = 1,2, ou 3). Sa frontière est désignée par ?Ù et supposée au moins de classe C1 par morceaux et globalement lipschitzienne.

- Espace de Banach L1(Ù)

Il s'agit de l'espace des fonctions à valeurs réelles, mesurables au sens de Lebesgue sur l'ouvert Ù et dont l'intégrale du module sur Ù est finie.

L1(Ù) = {v : Ù ? Rn mesurable / I| v| (x)dx < 8}

ca

Cet espace est muni de la norme :

v ? L1 (Ù)

ilvil0,1,Ù = f

?

ca |v|(x)dx

- Espace L2(Ù)

Il s'agit de l'espace des fonctions à valeurs réelles, mesurables au sens de Lebesgue sur l'ouvert Ù et dont l'intégrale du carré du module est finie sur Ù.

L2(Ù) = {v : Ù ? Rn mesurable / I|v(x)|2dx < 8}

ca

Cet espace est un espace de Hilbert muni du produit scalaire :

u, v ? L2(Ù) ? (u, v)0,Ù = I

cu(x)v(x)dx

et dont la norme associée est :

v ? L2(Ù) ? 11v110,Ù = (I. |v(x)|2dx)12.

- Espace Hk(Ù)

On désigne par Hk(Ù) l'espace de Sobolev d'ordre k définit par : Hk(Ù) = {v ? L2(Ù)/Dáv ? L2(Ù), |á| < k}

Dáv est la dérivée de v au sens de distributions . De plus on notera

Hk0(Ù) = {v ? Hk(Ù)/v = 0 sur ?Ù}

- Espace H1(Ù) Il est défini par :

H1(Ù) = {v/v ? L2(Ù)/ ?kv ? L2(Ù)}

?k est la dérivée partielle par rapport à xk et est muni de la norme :

v ? H1(Ù), ? kvk1,Ù = {lv120,Ù + ? k?kvk2 0,Ù}1 2

k=1,n

C'est un espace de Hilbert dont le produit scalaire est :

u, v ? H1(Ù) = f u(x)v(x)dx + ? f ?ku(x)?kv(x)dx

k=1,n

On a, aussi l'espace : - Espace H2(Ù)

Il est défini par :

H2(Ù) = {v/v ? H1(Ù) / ?ikv ? L2(Ù) i, k ? {1,2,3}} Théorème de trace

Dans la mesure où nous cherchons à étudier des problèmes aux limites, nous aurons besoin de connaître le comportement des fonctions de H1(Ù) au voisinage du bord de Ù.

Il n'est pas évident que cette question ait un sens les fonctions de L1(Ù) sont définies presque partout.

Or le bord est une « variété »de dimension n - 1 si Ù ? IRn.

Disons simplement que dans le cas qui nous intéresse, il s'agit de la généralisation d'une surface dans 1R3.

En particulier, est de mesure nulle, et il n'est pas possible de définir la restriction d'une fonction quelconque de L2(Ù) à .

Toutefois, la régularité supplémentaire des fonctions de H1(Ù) permet de définir cette restriction. Plus précisément, nous avons le résultat suivant. Théorème de trace

Soit Ù un ouvert borné régulier, de frontière . On définit l'application trace ã0 :

H1(Ù) n C(Ù) ? L2() n C()

v ? ã0(v) = v (8.1)

Cette application se prolonge par continuité en une application linéaire continue de H1(Ù) dans L2(), encore notée ã0.

En particulier, il existe une constante c > 0 telle que, pour toute fonction v ? H1(Ù), on a

Iv/IL2() = cIvIH1(Ù) (8.2)

Il est naturel de vouloir identifier le noyau de l'application trace ã0, noté usuellement H10(Ù).

En effet, H10(Ù) est le sous-espace des fonctions de H1(Ù) «qui s'annulent sur le bord ».

H10(Ù) = {v/v ? H1(Ù)/ v=0 sur }

C'est un espace de Hilbert, muni de la semi-norme définie sur H10(Ù)

par :

Z

2

|v|H1 0(Ù) = ( Ù |rv(x)|2dx)1

qui est une norme sur H10(Ù) ,équivalente à la norme de H1(Ù) Théorème de Green

Le flux d'un champs de vecteurs, sortant d'une surface fermée S, est égal à l'intégrale de la divergence de ce champ étendue au volume Ù limité par S :

ZS

Vnds = I Ù div(V)dv (Stokes)

LEMME DE GREEN

Soient u,v deux fonctions telles que u ? H2(Ù) et v ? H1(Ù). On a alors

Z Z

Äuv = (8.3)

?Ù v?u

- Ù ru.rv,

désigne la dérivée normale le long de la frontière ?Ù de l'ouvert ?

Ù.

Théorème de Reynolds

La formule de Leibniz permet de différencier par rapport au temps des intégrales, dont les bornes sont fonctions du temps.

En dimension un, cette formule s'écrit :

Z b(t) Z b(t)

d ? f (x, t)

a(t) f (x, t)dx = ?t dx + f (b(t))db

dt - f (a(t))da

dt a(t) dt

Elle se généralise à des intégrales multiples (c'est-à-dire des intégrales sur des volumes au lieu d'intégrales sur des intervalles).

On obtient la relation suivante appelée « théorème de transport».

Z Z Z

d ? f

V f dV = ?t dV + S f u.ídS, (8.4)

dt V

- où V est un volume de contrôle contenant une certaine masse de fluide,

- S est la surface enveloppant ce volume,

- et v est la normale à la surface S,

- la normale v est unitaire (|v| = 1) et orientée vers l'extérieur. Cette relation peut s'interpréter de la façon suivante :

La variation temporelle d'une quantité f définie sur un volume de contrôle V est égale à la somme de :

1. la variation de f au cours du temps au sein du volume de contrôle (variation dite locale);

2. le flux de f à travers la surface S enveloppant le volume de contrôle ( flux = ce qui entre - ce qui sort de V).

Autre formulation du théorème de transport en utilisant le théorème de Green-Ostrogradski :

d fdV = I (a + (2.4.2)

d t iv v at (8.5)

Théorème de Lax-Milgram

Soit V un espace de Hilbert réel dont la norme est notée k.kV et a(.,.) une forme bilinéaire sur V vérifiant :

i- Continuité : ?M > 0, ?u, v ? V, |a(u, v)| = MIulVIvIV,

ii- V-coercivité : ?a > 0, ?v ? V, a(v, v) = aIvI2V

Alors pour tout forme linéaire continue sur l'espace V (c'est-a-dire dans l'espace dual V' de V ), notée l , il existe une solution unique u dans V du modèle variationnel suivant :

?v ? V, a(u, v) = l(v).

En outre nous avons l'inégalité suivante :

.

klkV0

kukV = a

oil la norme sur VI est définie par :

IlvIlV.

11l11v = supv?V l(v)

Théorème spectral

Soient :

- a(., .) une forme bilinéaire symétrique positive et équivalente au carré de la norme sur un espace de Hilbert V,

- m(., .) une forme bilinéaire symétrique positive et équivalente au carré de la norme sur un espace de Hilbert H.

On considère le problème de valeurs propres :

(u, A) ? V × IR, ?v ? V, a(u, v) = Am(u, v), m(u, u) = 1.

8.2 EQuATioNs DE LA mécANiQuE DEs fLuiDEs

Les lois de la mécanique s'écrivent selon le type de description choisie, mais elles expriment les mêmes principes. Ces principes sont au nombre de trois :

- la masse se conserve;

- la variation de quantité de mouvement (masse× vitesse) est égale à la somme des forces appliquées ;

- l'énergie totale se conserve : c'est le premier principe de la thermodynamique.

Nous ferons un rappel de ces principes pour des systèmes fluides. Il existe une multitude de formulations possible du mème principe :

- formulation sur un volume de contrôle (formulation dite globale ou intégrale) ou bien pour un volume infinitésimal (équation dite local);

- formulation sur des volumes de contrôle ouverts ou fermés. Cette multitude s'avère fort pratique car cela permet une meilleure compréhension physique et une résolution plus simple des problèmes.

Conservation de la masse

On applique le théorème de transport (8.4) à la fonction scalaire : f =

ñ.

On déduit :

d t ap(x, t)

jvñdV = iv ?t dV + I ñu.ídS,

d

avec V un volume matériel et la la surface enveloppant ce volume. En

utilisant le théorème de la divergence (Théorème de Green), on tire :

Z d

dtV v t ñdV = Ia

((x, t)

+ div(ñu))dV,

De plus, si ñ est continue, alors on a l'équation de conservation local de la masse (ou équation de continuité) :

(x, t)

+ div(ñu) = 0. (8.6)

?t

Conservation de la quantité de mouvement

On applique a nouveau le théorème de transport (8.4) à la fonction vectorielle représentant la quantité de mouvement local : f = ñu.

d t v

jvñudV = IatudV + I ñu(u.í)dS.

d

En utilisant le théorème de la divergence, on obtient :

d t

jv I pudV = (atu + div(ñu.u))dV,

d

et en utilisant l'equation de continuite on obtient :

dt

ipudV = I p(?u + div(uu))dV. v v ?t
Le principe fondamental de la dynamique montre que toute variaton de

quantite de mouvement resulte de l'application de forces. Donc, on peut ecrire une relation generale de la forme :

d

dt jV ñudV = mg |{z}

poids

is ódS

force de surface

= I ñgdS + I E.ndS.

- ó = E.n designe la contrainte,

- et E le tenseur des contraintes qui se decompose en tenseur des pressions -pId et tenseur des extra-contraintes T :

E = -pId + T, avec Id tenseur identite.

Le tenseur T depend de la nature du fluide etudie ou du niveau d'approximation :

- T= 0 correspond au cas des fluides parfaits (ou non visqueux),

- T= 2uD correspond au cas des fluides newtoniens,

- T= g-(D) correspond au cas des fluides non newtoniens, avec g- la loi du comportement du fluide.

Et une application de Theorème de Green-Ostrogradski, permet d'aboutir à la formulation locale des equations de la quantite de mouvement :

?ñu

?t

+ div(ñu.u) = ñg - Vp + div(T), (8.7)

ou bien :

?u

ñ ?t + ñuvu = ñg - Vp + div(T).

Conservation de l'énergie

Pour l'energie, rappelons que le premier principe de la thermodynamique enonce que l'energie totale E varie au cours du temps, à cause du travail des forces exterieures et du flux de chaleur :

äE

ät =

äQ ät .

äW + ät

avec :

- SE = (k + pe) : la variation d'énergie totale, c'est-à-dire l'intégrale sur le volume de contrôle de l'énergie cinétique k et de l'énergie interne pe ( e étant l'énergie interne massique );

- Sw : le travail des forces extérieures au sein du volume de contrôle,

- SQ = jQ = -KV'T : la quantité de chaleur à travers la surface de contrôle S , et K la conductibilité thermique T la température,

- St : incrément de temps En faisant tendre St vers 0 , on obtient :

. (8.9)

dt fv(k + pe)dV = I pg.udV + f o-.udS - f jQ.vdS

s | {z 0.
· | {z }

Qÿ

Wÿ

La puissance des forces extérieures comprend des termes positifs (puissances fournie au volume de contrôle) et négatifs (puissance dissipée au sein du volume ou aux frontières) :

Z

+

S

pg.udV

ZWÿ =

| {z }

V

puissances fournies au volume V

o-.udS

| {z }

puissances dissipées aux frontières et dans V

Par définition de la contrainte via le tenseur des contraintes E , on a o- = E.v = (-pId + T).v = -pn + T.v,

ce qui permet d'écrire

ZV pg.udV + I u.(-pn + T.v)dS,

pg.udV + I (-pu + T.u).vdS,.

Wÿ =

=

ZV

Et la formulation du premier principe de la thermodynamique est donc le suivant :

dt iv(k + pe)dV = I pg.udV + I (-pu + T.u - jQ).vdS,

L'application du théorème de Stokes fournit immédiatement

dt iV(k + pe)dV = I pg.udV + I div(-pu + T.u - jQ)dV,

Et on , obtient finalement l'équation locale de conservation de l'énergie totale :

d(k + pe)

dt

= pg.u + div(-pu + T.u - jQ). (8.10)

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote