B) LA CULTURE DE L'EXPORT EST PLUS DEVELOPPEE DANS LES
ENTREPRISES ALLEMANDES
Les PME sont moins de 100 000 a exporter contre 200
000 en Italie et 300 000 en Allemagne. Cette situation des entreprises
frangaises s'explique en partie par l'histoire économique du pays, qui a
favorisé dans le passé un grand marché intérieur et
le marché colonial.
Ainsi, l'une des raisons, sinon la principale raison,
qui explique ce poids de l'exportation dans les croissances respectives des
deux pays est la culture de l'exportation au sein de entreprises allemandes,
que l'on ne retrouve pas dans les entreprises frangaises. En 2004, 87,5% des
entreprises frangaises de 1 a 10 salariés ne réalisent aucun
Chiffre d'Affaires a l'export. A taille équivalente, ce chiffre chute a
63% en Allemagne. Cet écart de 20% est maintenu quelle que soit la
taille des entreprises, excepté pour les entreprises de plus de 500
salariés : 13% des entreprises Allemandes travaillent sur leur
marché domestique uniquement contre 25% pour les entreprises
frangaises.
Il ne faut pas perdre de vue que les chiffres
réalisés par les très grandes entreprises sont bien sur le
poids majoritaire dans les résultats des pays a l'export, et que par
conséquent ce constat ne nous donne qu'une indication culturelle plus
qu'une explication des résultats généraux.
Le résultat de cette culture est la variation
de produits destinés a l'export dans les deux pays : entre 2000 et 2008,
la production allemande destinée aux exportations a augmenté de
385,9 milliards d'euros contre seulement 61,1 milliards pour la France. Le
graphique ci-dessous montre bien l'écart entre ces deux cultures de
l'export : en considérant la production allemande destinée a
l'export comme une base 100, on constate qu'a aucun moment depuis 1979 la
production frangaise n'a dépassé un indice de 60. De plus, depuis
douze ans, cet écart est en forte croissance et a presque
été multiplié par 1,5 (60=>40)
(Avant la réunification, seules les statistiques
de l'Allemagne de l'ouest sont prises en compte).
Enfin et pour rappel, même si cela impacte
très peu le volume des exportations, il faut se souvenir que dans
l'ensemble, le nombre d'entreprises sur le territoire frangais qui exportent
diminue, en particulier les PME indépendantes, qui travaillent sur des
contrats « one shot » et ciblent des pays frontaliers
principalement.
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