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Export: comment expliquer les résultats Français, faut-il envier l'Allemagne?

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par William Genis
Skema business school - Master 2 2012
  

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2) Export et croissance d'entreprise

Seulement 30% des entreprises qui exportent une premiere fois continuent de la faire l'année suivante, 8% trois ans plus tard. Ce chiffre est tres faible et montre bien le ratio de contrats « one shot » établis par les PME indépendantes frangaises. Sur cette période de temps, tres peu adaptent leur structure a un éventuel développement international en recrutant par exemple un responsable export. Il existe une réelle problématique donc de pérennité des PME a l'export, a laquelle les services mis en place par l'état, et notamment Ubifrance qui axe sa stratégie sur les nouveaux entrants et le quantitatif. Il existe donc un réel décalage entre la réalité de l'export et le soutien qui lui est attribué : la plus grosse part du soutien revient aux grandes entreprises (via Coface notamment) or ce ne sont pas elles qui créent de l'emploi en France, mais les PME. Plutôt qu'un soutien a l'export si important : c'est le seul budget qui a été augmenté pour l'état frangais entre 2010 et 2011, il faudrait que l'Etat mette en place plus de solution préalable pour permettre aux PME de se développer réellement et qu'elles deviennent en mesure d'exporter.

A titre d'exemple, j'ai connu dans le cadre de mes activités précédentes un vignoble appelé par Ubifrance a exposer ses produits sur un salon Anglais qui a décroché un contrat mais n'a pas pu l'honorer par manque de moyen de production.

L'une des principales problématiques a résoudre pour permettre aux PME d'exporter d'avantage est donc de remédier a leurs croissances généralement trop faibles, malgré leur taux de survie élevé grace aux pépinières, incubateurs et OSEO entre autres.

3) Les moyens mis en place par l'état français pour aider les entreprises à exporter leurs produits

Dans une interview donnée au Figaro le 14 Février 2012, Pierre Lelouche donne l'objectif mesurable des résultats commerciaux frangais : «L'objectif est d'avoir les yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale a l'équilibre en l'espace de cinq ans: il faut doubler le rythme de croissance de nos exportations vers les pays émergents. C'est notre objectifb »

D'après Christophe Lecourtier, directeur général d'Ubifrance, « Le salut des PME frangaises passe par le « réalisme » et la prise en compte du manque d7nternationalisation et d7nnovation qui les pénalisent aujourd'hui par rapport a leurs voisines européennes ».

Il identifie aujourd'hui trois critères pour rattraper ce développement international : la volonté de se donner les moyens d'une internationalisation, l'utilisation des dispositifs existants comme l'équipe de France de l'export et une persévérance dans la durée, qui fait, selon lui, la force des Allemands et des Italiens.

Dans cette optique, le gouvernement frangais a décidé de joindre les efforts des différents organismes dédiés a l'export que sont Ubifrance, Oséo, Coface et les chambres de commerce sous le titre « équipe de France de l'export ». Ubifrance a d'ailleurs signé, le 23 avril 2008, une convention d'entente avec les CCI en France et a l'étranger. Ce rapprochement vient d'une comparaison avec les dispositifs allemands, pergus comme centralisés et plus efficaces. Ce qui par ailleurs n'est pas nécessairement fondé puisque les Länders sont tres indépendants et que les soutiens a l'export en Allemagne dépendent d'eux et de leur politique.

« Notre objectif est de faire en sorte que l'Agence puisse bénéficier des moyens, du savoir-faire, de l'expérience et de l'expertise de nos 114 chambres de commerce et d'industrie francaises a l'étranger, présentes dans 78 pays, et d'éviter la concurrence inutile ou stérile entre les services qu'elle offre et ceux qui sont proposés par les chambres de commerce et d'industrie francaises a l'étranger, qu'il s'agisse de la prospection, de l'aide aux PME, ou encore du conseil juridique et fiscal. J'ai en effet constaté, dans un certain nombre de pays ou je me suis rendu, que ces deux institutions se livraient aux mêmes activités, et ce au détriment de l'effort que nous consentons en matiEre d'exportation. » (Richard Yung)

Aujourd'hui, ce rapprochement se traduit par des réunions communes et des participations financieres de la Coface aux missions Ubifrance entre autres. Pour autant, ce rapprochement est tres limité par le fait que les échanges entre les organismes sont tres limités, et qu'Ubifrance et les Chambres de commerce sont tres souvent en concurrence directe. L'un des rares pays ou ce rapprochement symbolique donne de bons résultats est l'Allemagne.

Parmi les nouveaux services mis en place, l'Assurance Prospection Premier Pas (A3P) lancée début 2012 par COFACE permet aux TPME/PME primo-exportatrices de ne pas supporter le coat de leurs premieres démarches de prospection. Cette offre se fait dans une limite de 30 000€ de plafond. A noter qu'une fois encore, elle supporte les

PME primo-exportatrices uniquement, et ne peut etre donnée que trois fois a la meme entreprise.

Ces soutiens créent également des évènements ou des concepts regroupant les entreprises frangaises afin de les porter a l'étranger, par exemple la campagne « So french so good » qui cherche a gratifier les produits gastronomiques frangais :

Leur grande limite reste une approche encore trop théorique et fermée dans l'adaptation au client (les PME frangaises) qui rend non pérenne les relations entre l'organisme et l'entreprise accompagnée, et souvent par conséquent les relations entre la PME et le marché étranger. Egalement, Ubifrance a des objectifs quantitatifs et non qualitatifs, et ses actions sont souvent collectives (pavillons France sur les salons internationaux). Malheureusement, le vivier d'entreprises prates a exporter n'est pas infini, loin de la en France, et les antennes Ubifrance peuvent se desservir les unes et les autres en prospectant plusieurs fois les mêmes entreprises sans le savoir. Pour que les services soient plus efficaces, il faut donc que les PME croissent en taille et en nombre, et qu'Ubifrance revoie en profondeur sa stratégie d'approche de ses clients.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille