2) Export et croissance d'entreprise
Seulement 30% des entreprises qui exportent une
premiere fois continuent de la faire l'année suivante, 8% trois ans plus
tard. Ce chiffre est tres faible et montre bien le ratio de contrats « one
shot » établis par les PME indépendantes frangaises. Sur
cette période de temps, tres peu adaptent leur structure a un
éventuel développement international en recrutant par exemple un
responsable export. Il existe une réelle problématique donc de
pérennité des PME a l'export, a laquelle les services mis en
place par l'état, et notamment Ubifrance qui axe sa stratégie sur
les nouveaux entrants et le quantitatif. Il existe donc un réel
décalage entre la réalité de l'export et le soutien qui
lui est attribué : la plus grosse part du soutien revient aux grandes
entreprises (via Coface notamment) or ce ne sont pas elles qui créent de
l'emploi en France, mais les PME. Plutôt qu'un soutien a l'export si
important : c'est le seul budget qui a été augmenté pour
l'état frangais entre 2010 et 2011, il faudrait que l'Etat mette en
place plus de solution préalable pour permettre aux PME de se
développer réellement et qu'elles deviennent en mesure
d'exporter.
A titre d'exemple, j'ai connu dans le cadre de mes
activités précédentes un vignoble appelé par
Ubifrance a exposer ses produits sur un salon Anglais qui a
décroché un contrat mais n'a pas pu l'honorer par manque de moyen
de production.
L'une des principales problématiques a
résoudre pour permettre aux PME d'exporter d'avantage est donc de
remédier a leurs croissances généralement trop faibles,
malgré leur taux de survie élevé grace aux
pépinières, incubateurs et OSEO entre autres.
3) Les moyens mis en place par l'état
français pour aider les entreprises à exporter leurs produits
Dans une interview donnée au Figaro le 14
Février 2012, Pierre Lelouche donne l'objectif mesurable des
résultats commerciaux frangais : «L'objectif est d'avoir les
yeux rivés sur la demande de nos clients, de cibler notre offre. Nous
avons la recette pour faire revenir notre balance commerciale a
l'équilibre en l'espace de cinq ans: il faut doubler le rythme de
croissance de nos exportations vers les pays émergents. C'est notre
objectifb »
D'après Christophe Lecourtier, directeur
général d'Ubifrance, « Le salut des PME frangaises passe
par le « réalisme » et la prise en compte du manque
d7nternationalisation et d7nnovation qui les pénalisent aujourd'hui par
rapport a leurs voisines européennes ».
Il identifie aujourd'hui trois critères pour
rattraper ce développement international : la volonté de se
donner les moyens d'une internationalisation, l'utilisation des dispositifs
existants comme l'équipe de France de l'export et une
persévérance dans la durée, qui fait, selon lui, la force
des Allemands et des Italiens.
Dans cette optique, le gouvernement frangais a
décidé de joindre les efforts des différents organismes
dédiés a l'export que sont Ubifrance, Oséo, Coface et les
chambres de commerce sous le titre « équipe de France de l'export
». Ubifrance a d'ailleurs signé, le 23 avril 2008, une convention
d'entente avec les CCI en France et a l'étranger. Ce rapprochement vient
d'une comparaison avec les dispositifs allemands, pergus comme
centralisés et plus efficaces. Ce qui par ailleurs n'est pas
nécessairement fondé puisque les Länders sont tres
indépendants et que les soutiens a l'export en Allemagne
dépendent d'eux et de leur politique.
« Notre objectif est de faire en sorte que
l'Agence puisse bénéficier des moyens, du savoir-faire, de
l'expérience et de l'expertise de nos 114 chambres de commerce et
d'industrie francaises a l'étranger, présentes dans 78 pays, et
d'éviter la concurrence inutile ou stérile entre les services
qu'elle offre et ceux qui sont proposés par les chambres de commerce et
d'industrie francaises a l'étranger, qu'il s'agisse de la prospection,
de l'aide aux PME, ou encore du conseil juridique et fiscal. J'ai en effet
constaté, dans un certain nombre de pays ou je me suis rendu, que ces
deux institutions se livraient aux mêmes activités, et ce au
détriment de l'effort que nous consentons en matiEre d'exportation.
» (Richard Yung)
Aujourd'hui, ce rapprochement se traduit par des
réunions communes et des participations financieres de la Coface aux
missions Ubifrance entre autres. Pour autant, ce rapprochement est tres
limité par le fait que les échanges entre les organismes sont
tres limités, et qu'Ubifrance et les Chambres de commerce sont tres
souvent en concurrence directe. L'un des rares pays ou ce rapprochement
symbolique donne de bons résultats est l'Allemagne.
Parmi les nouveaux services mis en place, l'Assurance
Prospection Premier Pas (A3P) lancée début 2012 par COFACE permet
aux TPME/PME primo-exportatrices de ne pas supporter le coat de leurs premieres
démarches de prospection. Cette offre se fait dans une limite de 30
000€ de plafond. A noter qu'une fois encore, elle supporte les
PME primo-exportatrices uniquement, et ne peut etre
donnée que trois fois a la meme entreprise.
Ces soutiens créent également des
évènements ou des concepts regroupant les entreprises frangaises
afin de les porter a l'étranger, par exemple la campagne « So
french so good » qui cherche a gratifier les produits gastronomiques
frangais :
Leur grande limite reste une approche encore trop
théorique et fermée dans l'adaptation au client (les PME
frangaises) qui rend non pérenne les relations entre l'organisme et
l'entreprise accompagnée, et souvent par conséquent les relations
entre la PME et le marché étranger. Egalement, Ubifrance a des
objectifs quantitatifs et non qualitatifs, et ses actions sont souvent
collectives (pavillons France sur les salons internationaux). Malheureusement,
le vivier d'entreprises prates a exporter n'est pas infini, loin de la en
France, et les antennes Ubifrance peuvent se desservir les unes et les autres
en prospectant plusieurs fois les mêmes entreprises sans le savoir. Pour
que les services soient plus efficaces, il faut donc que les PME croissent en
taille et en nombre, et qu'Ubifrance revoie en profondeur sa stratégie
d'approche de ses clients.
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