L'éducation, l'une des bases de développement
de toute nation, s'impose comme secteur prioritaire dans l'élaboration
de toute stratégie de développement. Il est difficile
d'espérer produire un capital humain compétent si rien n'est fait
dans le sens de l'amélioration de la qualité et de la
quantité de l'offre de la scolarisation.
Au Bénin, l'éducation formelle, assurée
par le secteur public et celui du privé, est subdivisée en trois
grandes parties à savoir : Enseignement maternel et primaire,
Enseignement secondaire et technique, enfin l'Enseignement supérieur.
Depuis les années 1990, le secteur de l'enseignement
supérieur public et de la recherche de notre pays est confronté
à une crise profonde dont l'origine se situe principalement dans le
déséquilibre croissant entre les besoins nécessaires pour
assurer un enseignement de qualité et les ressources financières
disponibles. L'un de ces nombreux problèmes est :
Comment gérer le paradoxe entre les effectifs
d'étudiants pléthoriques au regard des capacités
d'accueil, du nombre d'enseignants, des infrastructures et équipements
?
Pour trouver des solutions à cette crise et
maîtriser un peu l'évolution des flux et des ressources, on
assiste depuis les années 1990, à la création des
établissements privés d'enseignement supérieur. Il en
existe deux catégories : les universités privées et les
centres privés d'enseignement supérieur. Depuis lors, leur nombre
ne cesse d'augmenter. C'est ainsi qu'avec 29 établissements au cours de
l'année académique 1999-2000, on est passé à 95 au
cours de l'année académique 2008-2009. Ainsi, ce nombre a
été multiplié par 3 en 10 ans. Parmi ces 95
établissements privés autorisés par le Ministre en charge
de l'enseignement supérieur, on distingue 7 universités
privées et 88 centres privés qui assurent la formation d'un bon
nombre d'étudiants dans différentes filières. En
1999-2000, ces établissements privés avaient encadré
environ 6096 étudiants sur un effectif total de 24849 soit un
pourcentage de 24,53%. En 2008-2009, cet effectif du
privé est passé à 20438 sur un total de 82402 soit un
pourcentage de 24,80%. En effet, l'effectif des étudiants
absorbés par le privé a été aussi multiplié
par 3 en 10 ans (d'après l'annuaire statistique 2008-2009 du MESRS). Ce
secteur de l'enseignement supérieur se développe de
manière significative sans que cette évolution soit
véritablement encadrée et contrôlée par les pouvoirs
publics. Après leur autorisation pour la création d'une
filière, une fois arrivée sur le terrain, ils en créent
d'autres de leur choix, et délivrent des diplômes qui par la suite
amènent le problème de non reconnaissance de diplômes par
l'État. Malgré les nombreux efforts que font le gouvernement et
les récentes réformes entamées dans ce secteur, il se pose
la question de savoir :
Dans quel établissement privé envoyé un
enfant après son baccalauréat pour commencer ses études
supérieures ?
Quel est le niveau de la qualité de l'enseignement
dispensé par les EPES par rapport aux établissements publics au
Bénin ?
Quels sont les établissements autorisés et quelles
sont les filières autorisées dans chaque établissement
?
Est-ce que leurs programmes sont approuvés par le CAMES
?
Sur quels critères se base chaque établissement
pour dire qu'il est le meilleur à titre publicitaire à l'approche
de chaque rentrée universitaire ?
Comment est perçue la qualité des prestations des
EPES par les parents, l'État et certains apprenants?
Ces interrogations revêtent une importance capitale
pour le développement de l'éducation d'un pays, surtout au niveau
de l'enseignement supérieur. C'est pour répondre à
celles-ci que nous avons choisi de réfléchir sur le thème
: « élaboration des critères de performance des
établissements privés de l'enseignement supérieur
».