2.4. ANALYSE DE L'ESPACE URBAIN
2.4.1. La faible densité de la
périphérie
Agbonou est le plus vaste et le plus peuplé des
quartiers d'Atakpamé en 2004, 17401 hbts sur 152 ha, sa densité
est donc de 114 hbts/ha. Il détient cependant une densité faible
par rapport aux anciens quartiers de la ville comme Zongo (584hbts/ha), Gnagna,
Djama, ou Woudou qui ont une densité comprise entre 200 et 400 hbts/ha
(DRSCN-PL). On attribue la forte densité des vieux quartiers à
leur ancienneté et à la nature du site, assurer la défense
collective et individuelle, etc.
La colonisation d'Agbonou quoique rapide est récente,
ce qui justifie les modes d'occupation de l'espace urbain. En effet, Agbonou
cessa d'être un village pour devenir officiellement un quartier
d'Atakpamé en 1979 d'après le décret N° 79/273 du 09
novembre 1979. Depuis cette date, il apparaît à Agbonou un
bâti continu, organisé autour d'une voirie rudimentaire.
On y voit des rues profondément ravinées et
rocailleuses (Sonokpon, op. cit.), ou des sentiers encombrés de
dépotoirs par endroits. Le plan est en damier mais quelque fois
déstructuré à cause des contraintes de la topographie
locale. De nombreux vides subsistent surtout dans les sous-quartiers
Agbonou-Campement au nord-est et à Agbonou-Kpotamé au sud qui
sont les nouvelles zones d'expansion. D'innombrables parcelles de terrains
vendus, clôturés ou non, sont vides ou presque de toutes
constructions.
Par contre dans le secteur du marché, du carrefour et
le long de la route N°1, on note une densification du bâti. De
nombreuses constructions à un niveau ou en hauteur à vocation
commerciale se multiplient dans ce périmètre (exemple des
hôtels et auberges). Les secteurs qui sont contigus à ce
périmètre se peuplent tout autant. A Agbonou-CEET
particulièrement, les rues sont bien tracées, les maisons sont
bien disposées suivant un plan en damier, ce qui donne à l'espace
un aspect de quartier récent plus visible dans les
caractéristiques de l'habitat.
2.4.2. L'habitat à Agbonou
Agbonou est un ancien village rattrapé par le front
d'urbanisation. Il fut érigé certes très tôt en
village, mais il demeura longtemps un faubourg d'Atakpamé. Ce n'est
qu'en 1974 après le lotissement qu'il a commencé à abriter
les nouvelles constructions. L'expression « je vais à
Atakpamé » qu'utilisent ceux qui se déplacent
d'Agbonou vers le centre-ville d'Atakpamé suffit pour s'en convaincre.
Cette expression montre qu'il n'y a pas longtemps de cela, Agbonou était
détaché d'Atakpamé. Cette expression signifiant qu'on va
au centre-ville est utilisée jusqu'à ce jour
généralement par les habitants des périphéries.
C'est le cas à Lomé où ceux qui sont dans les
périphéries disent qu' « ils vont à Lomé
» en voulant se déplacer au centre-ville de Lomé, comme
d'ailleurs les banlieusards autour de Paris. Ensuite, la plaque de BTD (Banque
Togolaise de Développement) souhaitant la bienvenue aux étrangers
placée à Agbonou
témoigne aussi que la ville s'arrêtait, juste
après la rivière Eké, à l'entrée ouest
d'Agbonou. Ainsi, ce quartier est caractérisé par un habitat de
type moderne. Il symbolise une occupation lâche de l'espace suivant un
plan organisationnel satisfaisant. Souvent loties suivant un parcellaire
régulier en damier, les maisons présentent des formes
architecturales modernes. Les constructions sont de grandes dimensions. Tous
ces caractères donnent à ce quartier un aspect aéré
et desserré (Yébli, 2004). Dans le quartier, on rencontre des
logements modernes souvent destinés à la location et des
logements luxueux de types villas. Ces derniers sont souvent l'oeuvre des
commerçants, des cadres supérieurs des secteurs publics et
privés. Ce type d'habitat onéreux se retrouve plus dans le
sous-quartier Agbonou-Campement. Ceci s'explique par la disponibilité
des terrains lotis dans ces environs, ce qui entraine l'extension du quartier.
En conclusion, Agbonou n'est donc pas un quartier récent mais
plutôt un ancien village rattrapé par le front d'urbanisation qui
bénéficie d'un type d'habitat moderne. Le problème de
logement se pose pourtant en raison du mauvais état des voies de
dessertes et de la difficulté d'implantation d'équipements
publics suffisants fautes d'espace. Dans certains sous-quartiers tels
qu'Agbonou-Kpota, Agbonou-Campement, et même dans certains quartiers de
la ville comme Kossikiti, Sada, ou Kamina, l'occupation de l'espace est encore
lâche et laisse des interstices qui accueillent les activités
agricoles.
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