2.3.3.2. Le phénomène migratoire
Nous en distinguons deux types : l'exode rural et la migration
résidentielle à l'intérieur de la ville.
2.3.3.2.1. Un exode rural massif vers
Atakpamé
Hormis les courants migratoires anciens, qui ont
contribué à la fondation d'Atakpamé, il est important de
souligner que cette ville reste encore aujourd'hui un champ d'immigration.
Selon nos enquêtes, 10,6% de la population d'Agbonou vient directement de
la Région Maritime ; 7,9% de la Région des Plateaux et 3,6% de la
partie septentrionale comme l'illustre la figure N°4 suivante :
Figure N°4
Source : nos enquêtes
En effet, Atakpamé est situé dans une
région essentiellement marquée par le développement des
activités agricoles. La ville est le centre commercial d'une
région de plantation, produisant principalement du cacao. L'abondance
des denrées alimentaires, ajoutée au développement des
activités informelles, constitue un facteur attractif très
remarquable pour la population togolaise et surtout pour la population des
villages environnants comme Akparé, Gléi, Datcha et autres qui
représentent 45,1% des habitants. Ils arrivent aussi pour d'autres
raisons comme les « affaires », la scolarité ou
l'apprentissage d'un métier.
Actuellement, l'immigration est accentuée avec le
phénomène taxi-moto dans la ville d'Atakpamé (Sonokpon,
op. cit.). Le quartier Agbonou est le domaine privilégié des
migrants à cause de la bonne marche des activités liées
à la route N°1. Bien que nous n'ayons pas pu évaluer le
solde migratoire, il est certainement positif, puisque l'émigration est
moins importante à Atakpamé.
A l'intérieur de la ville, le déplacement des
populations est marqué par le peuplement du nouveau quartier.
2.3.2.2. Une migration résidentielle
importante
Depuis la déviation de la route N°1 en 1970 qui
passe dorénavant par Agbonou et non par le centre-ville, Agbonou suscite
beaucoup d'attraction chez les commerçants. Selon nos enquêtes,
31,9 % des résidants viennent des anciens quartiers de la ville comme
Djama, Doulassamé, Lom-Nava, Zongo-Kotokoli, etc. La facilité
d'accès qu'offre le site du quartier, l'opportunité de
développement et de création des activités informelles
qu'offre-la route N°1, sont quelques unes des raisons qui ont
poussé à la migration résidentielle dans les années
70. D'autre part, le développement des moyens de transport dans la ville
a aussi encouragé la population à aller habiter Agbonou sans
avoir le souci de déplacement vers le centre-ville à cause de la
prolifération des Taxis-moto.
D'après la figure N°5 suivante:
Figure N°5: Période de migration vers
Agbonou
Source : nos enquêtes
Il y a eu une ruée des Atakpaméens vers Agbonou
à partir de 1991 et ceci pour plusieurs raisons. D'abord, pour
construire dans une zone de plaine qui revient moins chère et plus
accessible. Ensuite pour louer une chambre bien aérée et enfin
pour être proche de son service ou de son atelier. Mais, cette descente
de la population vers Agbonou était importante pour une autre raison
encore. La mise à exécution partielle du nouveau plan-directeur
de la ville qui a prévu pas mal d'équipements scolaires,
sanitaires, culturels et administratifs, en témoigne la mise en place
des bureaux de la préfecture qui ont commencé depuis longtemps
dans le quartier.
Au finish, longtemps accrochée aux flancs des
montagnes, la population de la ville aux sept collines a fini par céder
aux atouts que présente le nouveau quartier. Cette ruée
progressive vers Agbonou se traduit non seulement par l'accroissement sensible
de la population, mais aussi par l'extension spatiale de cet espace
périurbain.
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