Dette extérieure, croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Youssoufa Nasser Université de N'gaoundéré Cameroun - Maà®trise 2010 |
Section II : Différentes théories de la croissance économiqueJusqu'à la fin du XIX° siècle, les théories dites classiques (Smith, Malthus, Say, Ricardo) et la synthèse néoclassique (jusqu'à l'optimum Parétien) s'intéressent aux mécanismes de croissance, en privilégiant le facteur capital (épargne et investissement), dans un cadre général marqué par la faiblesse de l'intervention publique, cantonnée dans des domaines généraux : Sécurité interne et externe, infrastructure et monnaie (l'analyse marxiste n'étant pas abordée ici). Après la généralisation de la révolution industrielle, la première moitié du XX° siècle est caractérisée par la formulation du marché de concurrence imparfaite, et par l'accélération du progrès technique et organisationnel. Schumpeter fait de ce progrès à la fois le moteur d'un mode de croissance cyclique, et la source de crises économiques. L'économie contemporaine s'intéresse plutôt aux conditions de la croissance et aux mécanismes d'optimisation de celle-ci en posant notamment la question de la maîtrise de la croissance. On distingue ici deux courants opposés : · L'école de la croissance exogène, d'inspiration plutôt néo classique (Solow) montre que l'action volontaire des agents n'a pas d'influence décisive sur le rythme de la croissance (en rejoignant ici l'image de la main invisible). · L'école de la croissance endogène, initialement d'inspiration néo keynésienne, qui montre que l'action des pouvoirs public peut avoir une influence durable sur la croissance (Harrod-Domard) En élargissant cette approche, G. Becker montre que la formation du capital humain, puis du capital public, joue également un rôle sur la croissance. Enfin la théorie de la régulation apporte un regard complémentaire par l'articulation du lien entre production de masse et consommation de masse. 1-Théories traditionnellesLes théories classiques : Dès le XVIII° siècle, A. Smith identifie les multiples causes de l'augmentation de « la richesse des nations ». Outre l'accroissement des moyens de production, A. Smith privilégie la division du travail et la spécialisation, ainsi que le développement des échanges. Ces facteurs sont considérés comme exogènes, c'est à dire indépendants les uns des autres, et extérieurs à la logique des agents économiques. Les théories classiques privilégient l'accumulation du capital, source d'investissements. Pour Ricardo la croissance conduit à un état stationnaire : « L'augmentation de la population nécessite une augmentation de la production agricole. Mais les nouvelles terres mises en culture sont soumises aux rendements décroissants. Le coût de production et donc le prix des denrées alimentaires augmentent ». Les industriels, en augmentant les salaires réduisent leurs marges et donc l'investissement 10(*). Enfin, toujours dans cette perspective d'état stationnaire, Malthus note que la croissance économique semble limitée par l'accroissement plus rapide de la population que de la production. La théorie hétérodoxe de J. Schumpeter (1883 - 1950) : L'innovation est le facteur explicatif de la croissance et du développement économique à long terme. L'entrepreneur schumpétérien est un innovateur, et le profit légitime est la rémunération du risque pris lors de la mise en oeuvre du processus d`innovation. A court terme, les conditions de l'activité économique sont fixées (par l'état de la technologie par exemple). Dans le long terme, les conditions de l'activité économique se transforment, les agents se renouvellent, les technologies, l'environnement juridique et les marchés se modifient. En distinguant 5 types d'innovation (produits, marchés, procédés, matières premières et organisation des entreprises), Schumpeter fait des grappes (ou vagues) d'innovations, le moteur de la croissance (et l'origine des crises de mutation, par le remplacement des anciennes activités dominantes, par de nouvelles industries émergentes). * 10 _ http://www.etudiants.ch/upload/documents/book/etufile_132_les_theories_de_croissance.pdf |
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