Dette extérieure, croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Youssoufa Nasser Université de N'gaoundéré Cameroun - Maà®trise 2010 |
SECTION II : IMPACT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE SUR LA REDUCTION DE LA PAUVRETELe débat qui s'intéresse au rôle de la croissance économique sur la réduction de la pauvreté reste aussi bien théoriquement qu'empiriquement source de discussions. Dans cette section on va essayer de présenter les principaux courants qui ont traité la relation entre la croissance économique et la pauvreté. La question que l'on se pose est celle de savoir si la croissance économique est bénéfique pour la réduction de la pauvreté. I-Analyse théorique de la relation entre croissance et réduction de la pauvretéDans le but d'évaluer plus précisément l'impact de la croissance économique sur les couches de la population les plus défavorisées, Charles-L. GRIFFONI(2005), utilisent un indice de croissance pro pauvre (pro-poor growth index) et l'appliquent à l'économie marocaine sur la période 1985-1999. De par sa construction, cet indice permet de comparer la réduction de la pauvreté observée suite à une augmentation du PIB avec la diminution de la pauvreté que l'on aurait observée si les gains de la croissance avaient été équitablement répartis. En d'autres termes, on quantifie et on compare les contributions de la croissance (facteur revenu) et de la redistribution des richesses (facteur inégalités) à la variation de la pauvreté. Ils ont tiré des conclusions selon lesquels, Le cas marocain fait apparaître que, durant la période étudiée, la croissance économique s'est accompagnée, en milieu urbain, d'une diminution des inégalités ayant contribué à améliorer les résultats entermes de réduction de la pauvreté Le deuxième article symbolique qui vise à réaffirmer le caractère ou bien le rôle central de la croissance économique dans les politiques de réduction de la pauvreté est celui de Dollar et Kraay (2000) « Growth Is Good For The Poor ». En utilisant les donnés de Deininger et Squire (1996), Dollar et Kraay (2000), à partir d'un panel de 80 pays et des données couvrant 4 décennies qui correspondent à 236 épisodes analysent la relation entre l'évolution du revenu du quintile le plus pauvre de la population et l'évolution du PIB par tête. Ces auteurs dégagent une élasticité17(*) du revenu moyen des 20% des individus les plus pauvres de la population par rapport au revenu moyen égale à une unité. Cette élasticité donne une idée de la contribution de la croissance à la pauvreté. Les résultats montrent bien que la croissance pourrait bien réduire la pauvreté absolue. Ils mettent l'évidence que la croissance est bénéfique pour les pauvres et que les politiques de promotion de la croissance sont aussi bonnes pour les pauvres que pour l'ensemble de l'économie. * 17 _ Il s'agit du taux de variation de pauvreté lorsque la croissance augmente de 1% ou de 10% |
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