Dette extérieure, croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Youssoufa Nasser Université de N'gaoundéré Cameroun - Maà®trise 2010 |
II-PROBLEMATIQUEA la fin de la deuxième décennie de l'endettement des pays en voie de développements nouvellement indépendant (1970-1980), la dette atteignaient 650 milliards de dollars, mais de bons taux de croissance dans plusieurs pays maintiennent l'illusion que la voie adoptée est la bonne c'est-à-dire celle d'emprunter davantage même si le contexte ne le permettait pas. De plus, la dette, inflation aidant, ne représente encore que 20 % du PNB. Dans le même temps pourtant, la croissance de la production agricole vivrière par habitant devient négative dans la plupart des pays les plus pauvres ; et le partage des richesses au sein des populations devient de plus en plus inégal. Pour les plus endettés (par rapport à leur production), la dette représente alors 160 % des exportations annuelles. La deuxième décennie est marquée par une rupture importante avec le choc pétrolier de 1973. Paradoxalement, alors que les pays industrialisés connaissent une récession à partir de 1974, seuls les pays du Tiers Monde semblent susceptibles de faire un bon usage des "pétrodollars", placés dans le système financier international. Aussi, malgré le choc pétrolier, l'endettement du Tiers Monde continue-t-il à croître. De plus, ces pays semblent d'autant plus solvables que le monde entier est sous le choc des prévisions données par le Club de Rome en 1972 concernant les pénuries prévisibles pour la plupart des matières premières minérales. Or, le Tiers Monde est avant tout fournisseur de matières premières. Vient alors la troisième décennie du développement, devant couvrir la période 1980-90. Les rapports entre les pays riches et les plus pauvres se sont tendus. Ces derniers, réunis pour partie dans « le groupe de 77 », plaident pour une plus grande ouverture des marchés mondiaux à leurs produits. Selon eux, le Sud devrait fournir 25 % de la production industrielle mondiale contre 10 % à la fin des années 1970. Une convention est signée début 1981. On y retrouve des volontés déjà maintes fois exprimées : il faut davantage de liquidités, davantage de croissance et davantage de commerce. C'est dans ce sillage que le Cameroun a vue sa dette croître depuis le début des années 1970, période de grands projets d'investissement au lendemain des indépendances. En effet, son encours total est passé de 260,3 millions de dollars EU en 1971 à 1 485 millions en 1980 et 2 674 millions de dollars en 1981, représentant ainsi environ 10 fois le volume des dettes de l'année 1971. L'encours total de la dette extérieure a continué de croître passant de 2 262 millions de dollars en 1985 à 4 592 millions en 1990 et 6 473 millions en 1992, soit un taux de progression d'environ 46 %. En 1999, la dette du Cameroun atteignait 7 091 millions de dollars EU3(*). Parallèlement, le service de la dette a connu une évolution fulgurante au cours des années 1990. Il est passé de 223,3 millions de dollars en 1992 à 421,8 millions de dollars en 1997, soit une augmentation d'environ 47,06 %. Cet accroissement s'explique notamment par le passage du pays sous ajustement structurel. En septembre 2000, le montant de la dette extérieure du Cameroun s'élevait à 7 802 millions de dollars EU en valeur nominale (soit 6 601 millions en valeur actualisée nette, VAN), dont 68,8% étaient dus aux créanciers du Club de Paris, 21,1% à des créanciers multilatéraux, 8,9% à des créanciers commerciaux privés et 1,3% à des créanciers bilatéraux non-membres du Club de Paris Au regard de ce fort taux d'endettement du Cameroun il convient de s'interroger sur l'impact de la dette extérieure sur la croissance économique et ses effets sur la réduction de la pauvreté au lendemain de l'atteinte du point d'achèvement(2006) de l'initiative pays pauvres très endettée(IPPTE) . Autrement dit, quel serait l'impact de la dette extérieure sur la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique au lendemain de l'atteinte de l'IPPTE ? -Existe-t-il un seuil en dessous duquel la dette extérieure freinerait elle la croissance économique après le point d'achèvement de l'IPPTE par le Cameroun ? -Les effets de la dette sur la croissance économique suite aux programmes d'ajustement structurels(PAS) faciliterait elle ou compromettrait elle la réduction de la pauvreté au Cameroun ? * 3 _ Fambom, S. Endettement du Cameroun : problèmes et solutions. United Nations University, Mai 2002, 50 P, p.2 cité par Mounira M. (2005), « IPPTE : cas du Cameroun » Maîtrise Droit International, faculté de sciences politique et de droit, université du Quebec à Montréal. |
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