2. Les principaux domaines
Le bassin est ainsi constitué de trois principaux
domaines:
2.1. Le versant sud du Djebel Murdjadjo:
Formant sa partie septentrionale, culmine à 584m au
sommet de la Forêt de M'Sila. Il fait partie de la zone des horsts du
Littoral oranais lesquels résultent de mouvement tectoniques verticaux
datés de la période néogène (Y.Gourinard, 1958).
Il est constitué d'un ensemble rigide composé de
terrains schisteux avec des écailles calcaréo-dolomitiques et des
niveaux de quartzite. Cet ensemble légèrement
métamorphisé, fortement tectonisé et entrecoupé par
endroits d'intrusion de roches vertes, est attribué à
l'ère mésozoïque par F.Doumergue (1908). D'âge plus
précisément jurassico-crétacé, ces terrains,
qualifiés de massifs à schistosité par B.Fenet, 1975, sont
pratiquement imperméables. Ils jouent le rôle de substratum pour
la série sédimentaire miocène les surmontant où
l'on relève vers le sommet une importante couche aquifère connue
sous l'appellation de "calcaires à algues du Murdjadjo" avec un
plongement sous les alluvions de la sebkha.
Les affleurements de cette formation sont étendus
à tout le versant sud du Murdjadjo, d'Oran jusqu'à la hauteur de
Boutlélis, où elle passe latéralement vers le Sud-Ouest,
à un faciès plutôt marneux.
A l'extrémité nord ouest du bassin, affleurent
des formations volcaniques du type andésitique. Ces affleurements,
largement répandus autour du marabout de Sidi Médiouni,
témoignent d'une intense activité volcanique durant la
période néogène.
L'apport à la Sebkha sur toute sa bordure nord a
été estimé à 1.3 hm3/an en année moyenne.
(SOLETANCHE, 1950).
Figure 41 : Corrélation de coupes et
forages du flanc sud du Murdjadjo
Figure 42 : corrélation de coupes des
forages du flanc sud du Murdjadjo (Laboratoire de Géologie
appliquée, 2003)
2.2. Le versant nord des Monts des
Tessala :
Dont l'altitude moyenne est de l'ordre de 800m, culmine
à 1061m au Djebel Tessala, à quelque distance du Fort romain.
Constituant la partie méridionale du bassin, est à rattacher aux
reliefs du Tell oranais. Il se distingue du Massif d'Oran (Djebel Murdjadjo)
par la nature de ses terrains et la complexité de leur structure.
Beaucoup moins rigide dans l'ensemble, à l'exception de quelques chicots
comme le pic de Taforaoui, le tout est constitué par une
prédominance de formations argilo-marneuses avec de nombreux
affleurements de gypse triasique. On y rencontre même des gisements de
sel sont rencontrés dans le diapir d'Arbal. La tectonique de cet
ensemble est beaucoup plus complexe. B.Fenet y a mis en évidence, dans
les années 70, la mise en place des nappes de glissements au
Miocène inférieur et moyen. Le Trias dont les affleurements sont
largement répandus aurait joué le rôle de semelle de
décollement. De plus, cet ensemble est affecté d'accidents
tectoniques majeurs (failles normales, inverses et décrochements)
suivant trois directions N20°E, N60°E et N80°E. Ce versant
présente dans l'ensemble, à part quelques niveaux
perméables de moindre importance, des terrains imperméables
à la faveur desquels le ruissellement de surface a
développé un important réseau hydrographique d'une
superficie qui avoisine les 2000 km2.
Cette zone humide est une zone de captage de sédiments
et d'épandage des crues en raison de sa faible altitude.
Dans ces massifs, le réseau hydrographique
présente une densité de drainage très élevée
qui est due à la nature du sol formé essentiellement de marne, et
qui favorise d'autant mieux les crues rapides et puissantes. Ces torrents
temporaires apportent un débit
éphémère et très irrégulier. Ces eaux qui
viennent se jeter dans la sebkha séparée des oueds qui y
débouchent par un relief notable de terrain, se réunissent dans
le lac, sans pouvoir s'écouler et ne trouvent donc pas d'exutoire pour
rejoindre la mer.
Ce processus provoque la submersion totale ou partielle par
les eaux salées, qui à son tour engendre l'absence de toute
végétation sur 1'étendue.
Figure 43 : Coupe géologique de la bordure
est de la sebkha (Hassani, 1987)
Figure 44 : corrélation entre les forages
situés au nord du Tessala (Laboratoire de Géologie
appliquée, 2003)
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