1.1) Le produit :
Le produit « carte bancaire » peut être
schématisé comme un support plastique assorti d'une date de
validité et doté de capacités de stockage d'informations
(et de calcul si elle est à puce) qui permet notamment d'authentifier le
porteur afin de réaliser des retraits d'espèce ou des paiements
de biens et services.
Cette fonction principale peut être déclinée
en modifiant les différents paramètres de la fonction :
ü Une seule fonction ou les deux (retrait et paiement),
ü Le périmètre géographique (national
ou international),
ü Le périmètre fonctionnel (proximité,
vente à distance, commerce électronique),
ü Les facilités d'utilisation accordées en
définissant des droits d'usage (plafond maximum autorisé en
retrait et en paiement sur une période de temps donnée),
ü Les contrôles effectués afin de gérer
le risque (une demande d'autorisation systématique ralentit la
transaction et génère une image négative sur le
porteur),
ü Les facilités de caisse autorisées avec une
possibilité de débit différé,
ü Le visuel de la carte permet de créer des cartes de
prestige accordées à des personnalités.
A côté de cette fonction principale, il est possible
d'associer des services connexes utilisant simplement la carte comme moyen
d'identification voire n'ayant aucun rapport avec le produit lui même. On
citera pour l'exemple :
ü Des assurances (voyage, vie, responsabilité
civile, perte de bagages, etc.),
ü Des services d'assistance (rapatriement,
hospitalisation, juridique, etc.),
ü Des services privilégiées (voyages,
spectacles, etc.).
1.2) Le prix :
Cet élément qui peut sembler relativement simple
à définir : déterminer l'ensemble des coûts de
production et de distribution et ajouter une marge, prend une dimension
véritablement complexe en ce qui concerne un produit
« carte » compte tenu des nombreux éléments
qui constituent sa mise en oeuvre.
En effet, en dehors du simple coût de la carte
(fabrication, personnalisation et distribution), il est nécessaire
d'inclure les coûts d'investissements et d'exploitation du système
d'information et des frais de télécommunication
nécessaires au traitement des transactions y compris les
éventuels intermédiaires comme la Satim, les frais de personnels
liés à ces traitements, les coûts liés à la
mise en oeuvre et à la maintenance des structures d'acceptation
(automates de retrait et terminaux de paiement), les coûts de conception
et de commercialisation.
A titre d'illustration, une carte de fidélité
à piste simple et possédant une fonction de paiement
associée, diffusée plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires,
peut représenter pour l'établissement gestionnaire un coût
minimum de 25 euros par porteur. Ce coût correspond au prix de la carte,
aux coûts des traitements informatiques, aux frais de courrier et
d'adressage (trois par an) pour informer le porteur de son utilisation.
Je rappelle ci-contre le modèle à cinq acteurs qui
sous-tend toute l'activité économique de la monétique. La
mise en oeuvre de l'interbancarité complexifie encore le modèle
puisque certaines banques peuvent privilégier un des pôles de leur
activité par choix stratégique ou par structure même de
l'établissement (par définition, une banque de porteurs ne
développera qu'une activité émetteur et réduire son
activité acquéreur dans l'investissement d'automates de
retrait).
Pour résoudre ce problème complexe, les banques
engagées dans un mécanisme d'interbancarité ont la
possibilité de définir des commissions interbancaires qui
permettent de compenser les investissements consentis par l'une d'elle et qui
profitent à l'ensemble de la communauté.
On peut alors définir trois types de commissions :
· Une commission de paiement payée par la banque du
porteur à la banque du commerçant.
· Une commission de retrait payée par la banque du
porteur à la banque propriétaire de l'automate (Actuellement la
commission est de l'ordre de 15 DA).
· Une commission d'émission payée par les
autres banques à celles qui possèdent les plus grandes
populations de porteurs.
La mise en oeuvre et les mécanismes de calcul sont
à définir par la communauté bancaire.
Outre ces rétributions internes, le modèle
économique des banques s'équilibrent avec la contribution
demandée à leurs clients :
Une cotisation et un coût à la transaction
demandés au porteur pour la banque émetteur, voire un forfait de
style téléphonie mobile.
Un abonnement (éventuellement des frais de location) et un
coût à la transaction demandés au commerçant pour la
banque acquéreur (ou un forfait).
La difficulté majeure concernant la mise en oeuvre
d'une fonction monétique dans une banque, et a fortiori, une
monétique interbancaire au sein d'un pays consiste à construire
un système équilibré dans son ensemble et rentable pour
chacune de ses cinq composantes (banque émettrice ou banque porteur,
banque acquéreur ou banque commerçant, porteur, commerçant
et opérateurs).
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