Analyse comparative du choc du capitalisme sur les économies des usa, de la France, du japon, de l'Australie et de la RDC de 1990 à 2008( Télécharger le fichier original )par Hervé KASANGANA KAPU Université libre de Kinshasa - Licence 2008 |
I.5. LES CHOCS DU CAPITALISMED'une manière générale, le choc est une modification exogène d'une relation économique, telle que la courbe de demande agrégée ou la courbe d'offre agrégée. Dans le cadre de notre mémoire, les chocs du capitalisme sont considérés comme des crises économiques qui viennent bouleverser l'évolution du cycle économique. Par conséquent, nous ne devons ignorer le fait que Le capitalisme est affecté par les effets des cycles économiques, périodes d'expansion et d'essor suivies par des contractions d'activité et des vagues de sous-emploi. Les économistes classiques, qui se voulaient les héritiers d'Adam Smith, n'ont pas proposé d'explications aux fluctuations de la vie économique, se contentant de considérer de tels cycles comme le prix inévitable que la société devait payer pour le progrès matériel et technique. C'est la raison pour laquelle nous devons analyser ces fluctuations économiques qui constituent des phénomènes dissipatifs et des chocs qui entravent la croissance économique dans le monde. Il apparaît que le cycle économique a perdu sensiblement de son amplitude dans la plupart des pays de l'OCDE depuis dix ans ou plus. Une partie de la réduction de la volatilité découle probablement du fait que la dimension et les caractéristiques des chocs se sont modifiées au fil du temps. En outre, le rôle croissant des services dans l'économie, la réduction correspondante de l'importance des stocks et l'adoption de cadres macroéconomiques de plus en plus orientés vers des objectifs de stabilité à moyen terme pourraient aussi avoir joué un rôle(29(*)). En revanche, bien que les échanges internationaux se soient sensiblement accru dans l'ensemble des pays de l'OCDE durant les dernières décennies et que les exportations nettes réduisent en général l'amplitude du cycle économique, la contribution de cet élément à la réduction globale de la volatilité paraît limitée. Les théoriciens des cycles ont cherché l'origine des crises dans les phases d'expansion : son apparition ne traduit pas nécessairement l'existence de dysfonctionnements économiques, mais seulement l'alternance de périodes hautes et de périodes basses, ces dernières permettant à l'économie de connaître une certaine détente dans l'activité(30(*)). Les partisans de Schumpeter voient dans les crises courtes une conséquence de l'aspect destructeur du progrès technique à court terme, et dans les crises longues une conséquence de l'insuffisance de ce progrès technique. Les analyses des néokeynésiens soulignent quant à elles le rôle de la faiblesse de la demande dans les crises et préconisent l'intervention de l'État, chargé de relancer la demande globale en particulier par l'investissement public, mais également par le biais d'une politique monétaire agissant sur les taux d'intérêt et la masse monétaire. Les néoclassiques font de l'inobservance des mécanismes spontanés du marché la cause des crises. Ils s'opposent à une politique keynésienne de relance par les dépenses publiques, à une politique de soutien des industries en difficulté, et recommandent une politique favorisant la restauration de la concurrence, la flexibilité des salaires et le contrôle de la progression de la masse monétaire. Les oppositions entre ces courants de pensée ne sont plus aujourd'hui aussi nettes qu'elles pouvaient le paraître dans les années 1960-1970. Des travaux macroéconomiques parviennent à concilier les apports keynésiens (le constat de l'impuissance du marché dans certaines circonstances, la nécessité de l'intervention de l'État pour débloquer cette situation, l'absence de neutralité de la monnaie) et les apports néoclassiques (la nécessité de laisser jouer le plus possible les mécanismes de marché). Certaines écoles de pensée ont tenté de décrire les crises économiques à partir de facteurs non seulement économiques mais également institutionnels et sociaux. Cependant, les chocs pétroliers ont marqué un tournant dans la pensée économique dominante après la seconde guerre mondiale et ont marqué la fin des trente glorieuses(31(*)). Les hausses rapides et très fortes du prix du pétrole, survenues en 1973 et en 1979-1980, qui, en contribuant à l'accélération de l'inflation et au ralentissement de l'activité économique des pays industrialisés, sont l'une des causes majeures de la récession mondiale des années soixante-dix et quatre-vingt. Le premier choc pétrolier, cependant, touche les pays industrialisés de façon diverse, les taux de dépendance des économies de ces pays par rapport au pétrole variant sensiblement. S'il n'est que de 13% aux États-Unis, il dépasse 60% pour l'Europe occidentale, atteignant même 75% en France, 85% en Italie, tandis qu'il est de plus de 90% au Japon. Les incidences du choc pétrolier sur l'économie de ces pays sont très importantes. La hausse du prix du pétrole bouleverse tous les équilibres internes et externes. Afin de résorber l'important déficit que cette hausse creuse dans leur balance commerciale, les pays importateurs se voient contraints de réduire leurs importations, ce qui entraîne un ralentissement de leur activité économique, d'où une augmentation rapide et sensible du chômage. Dans le même temps, ils tentent de privilégier leurs exportations, au détriment de leur consommation intérieure, exportant ainsi une part plus grande de la production nationale. Mais la hausse du prix du pétrole a aussi une autre conséquence tout aussi redoutable pour les économies occidentales atteintes par la stagnation : elle contribue à l'accélération de l'inflation qui passe de 3 à 4% l'an en 1973 à plus de 10% jusqu'au début des années 80. Aussi, dans la mesure où la crise de 1974 apparaît dans la foulée de la hausse du prix du pétrole, nombre d'économistes à l'époque ont fait du choc pétrolier la cause de la récession. Cependant, faire de la « facture pétrolière » la raison principale de la dépression, c'est ne pas tenir compte de plusieurs indices révélant, dès avant 1973, la dégradation de la conjoncture, tels que la crise monétaire du printemps 1971 notamment, qui marque la fin des parités fixes. De fait, le choc pétrolier a eu un effet amplificateur sur les déséquilibres préexistants. Toutefois, la stabilisation des prix survenue entre 1974 et 1978 ne résiste pas aux troubles politiques qui agitent le Moyen-Orient. Le choc pétrolier de 1973 était dû en grande partie à l'utilisation de l'arme du pétrole par les pays de l'OPEP dans le cadre du conflit israélo-arabe. Cette fois, la crise a pour origine tout d'abord les achats massifs effectués par les pays occidentaux sur le marché libre, qui craignent les conséquences sur les prix de la chute du chah en Iran, puis dans un deuxième temps, les débuts de la guerre Iran-Irak. Aussi, le prix du pétrole brut passe de 12,70 dollars, en décembre 1978, à 32 dollars à la fin de l'année 1980. Les conséquences de ce deuxième choc pétrolier sont à la fois plus lourdes et plus directes sur l'économie mondiale. En effet, alors que les politiques d'économie d'énergie ou de diversification vers d'autres énergies lancées après le premier choc n'ont pas encore pu porter tous leurs fruits, le second choc vient briser la reprise économique qui s'annonçait. La croissance mondiale chute de 3,4% en 1979 à 1% en 1980 ; celle du commerce international de 6,1% en 1979 à 3,2% en 1980. Dans le même temps, l'inflation passe de 8,9% à 11,5% et les pays industrialisés comptent 23 millions de chômeurs en 1980. Mais, très vite, les pays occidentaux réagissent. Réduction de la demande en pétrole, économie, diversification des sources d'énergie, exploitation de gisements en Alaska, en Sibérie, en mer du Nord, autant de facteurs qui contribuent à un retournement rapide du marché pétrolier. N'assurant plus que 20% de la production mondiale en 1986, contre 50% en 1973, les pays pétroliers du Moyen-Orient se sont vus contraints de baisser le prix du pétrole à partir de 1983 pour faire face à la surproduction.(32(*)) * 29 (_) Perspectives économiques de l'OCDE 2002, « Les changements dans les cycles économiques » html. * 30 (_) OCDE 2002, « Les changements dans les cycles économiques » html. * 31 (_) Encarta 2008, « les chocs pétroliers » * 32 (_) Encarta 2008, « les chocs pétroliers », op.cit. |
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