CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
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CONCLUSION
Notre étude a permis de mettre en évidence la
présence de plusieurs métaux lourds dans les sédiments de
dragage du lac Est de la lagune de Lomé. Parmi les métaux
analysés, seul l'arsenic révèle des teneurs
supérieures à la teneur recommandée par le MEDD dans le
cadre de la gestion des sites et des sols pollués. En effet, la
caractérisation chimique des sédiments qui a porté sur
l'évaluation des métaux lourds (cadmium, arsenic, nickel, plomb,
cuivre) a révélé une contamination par l'arsenic (34,07
à 179,55 mg/kg).
Les activités anthropiques sont tenues responsables de la
détérioration accélérée de l'environnement
lagunaire constatée dans le cadre de cette étude.
Le travail présenté ici est en continuité
avec les travaux antérieurs qui ont été effectués
sur cette lagune depuis les années 1980, avec le même but
d'identification des impacts anthropiques sur les eaux et les sédiments
lagunaires, mais son originalité est de proposer des approches
appropriées pour une gestion durable de la lagune et des
sédiments dragués.
RECOMMANDATIONS
Face à l'évolution sans cesse croissante des
problèmes environnementaux dans le milieu, il est nécessaire
d'adopter de formes d'exploitation durables en tenant compte de la
participation active de tous les acteurs du développement.
Dans le contexte togolais, il demeure difficile d'assurer la
protection complète de la lagune de Lomé, contre de nombreuses
sources de contamination potentielles (eau usées domestiques et
industrielles, ordures ménagères, envahissement des plantes
aquatiques).
Les recommandations ci-dessous sont formulées sous
forme de différentes approches appropriées qu'on peut utiliser
pour assurer une gestion durable de cette lagune.
a) Recommandations pour une gestion pérenne du
lac Est restauré et des autres lacs de Lomé
Approche concertée
D'après Banton et Bangoy (1999), une minimisation des
contaminations peut être obtenue par des actions concertées
visant : (i) l'incitation des industries et
d'autres secteurs de production à la prévention
des contaminations, (ii) le développement d'outils d'évaluation
des risques et du devenir des contaminations, ainsi que d'aide à la
décision pour les gestionnaires de la qualité des ressources
[5].
Nous proposons le renforcement d'un cadre de concertation et
de coopération entre l'Etat, les collectivités, les ONGs et les
populations riveraines en vue de favoriser la gestion efficace et efficiente
qui vise la protection de l'écosystème de la zone
d'étude.
Approche par demande
Plus le projet a une approche par la demande, plus
l'accès au service et son utilisation sera facilitée. Les projets
qui ont cette approche offrent aux usagers hommes et femmes de toutes les
couches économiques des informations et des possibilités de choix
de technologies, de niveaux de services, d'emplacement des installations, de
type de gestion locale, d'entretien et de systèmes de financement. Plus
les opinions et les choix s'exprimeront, meilleurs seront l'accès et
l'utilisation du service [2].
C'est pourquoi nous proposons que lorsque l'Etat doit
entreprendre des travaux de dragage de la lagune, qu'il prenne en compte les
préoccupations des populations riveraines et au besoin les impliquer
dans l'exécution des travaux.
Approche "genre et développement"
Cette approche qui permet la reconnaissance du rôle de
la femme comme actrice du processus de développement et pas seulement
comme bénéficiaire des projets, fait de la participation des
femmes une condition de réussite et de pérennité des
actions de développement. Aussi, note-t-on que les projets qui se
soucient le plus des questions liées au genre sont ceux qui obtiennent
les meilleurs résultats en terme d'efficacité [2].
Nous proposons que toutes actions d'aménagement de la
lagune de Lomé, prennent spécifiquement en compte les
préoccupations des femmes dans la localité.
Elle est basée sur l'instauration d'un dialogue
services techniques/populations et fondée sur le concept de
participation et de partenariat. De ce fait, la méthodologie d'approche
participative est novatrice à plus d'un titre. Elle a pour objectif
principal d'associer étroitement les populations dans la conception et
la gestion de toutes les activités de développement de leur
milieu et de leur terroir. L'approche participative n'est pas une fin en soi,
mais un ensemble
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méthodologique utilisant une série d'outils qui
vise à assurer les conditions nécessaires à la sauvegarde
des ressources naturelles. Elle contribue de ce fait au développement
socio-économique du terroir. L'approche participative tend en
réalité à modifier la perception du rôle de chacun
des intervenants (Etat, services techniques, populations, etc.) dans la gestion
des ressources naturelles. Elle favorise la prise de décision et la
prise en charge par les populations des actions destinées à
améliorer les conditions d'exploitation des ressources et
aménager leur espace-terroir [10].
Nous proposons que l'Etat oblige à toute agence
d'exécution des travaux d'aménagement de la zone lagunaire
à promouvoir la participation active des populations riveraines par les
séances de conférences éducatives fondées sur
l'utilisation des outils des approches participatives.
Approche "valorisation des savoirs locaux"
La valorisation des savoirs locaux est aussi apparue comme une
des contributions marquantes de la communication participative pour le
développement. En faisant participer les populations au diagnostic des
problèmes et à la recherche de solutions, les équipes de
projet permettront aux populations de partager des pratiques et des savoirs
ancestraux. Cela contribuera à renforcer la mobilisation sociale et la
participation des populations puisque ces dernières n'étaient
plus simplement là pour prendre et appliquer les avis des chercheurs et
des techniciens [21].
Nous recommandons qu'une étude soit faite en vue de
diagnostiquer les technologies ancestrales qui furent utilisées jadis
dans le milieu pour assurer la préservation des
écosystèmes de la lagune de Lomé. Les résultats de
cette étude permettront de faire le choix des technologies ancestrales
les plus appropriées pour une gestion durable du milieu.
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Approche " amélioration des conditions de vie des
populations locales par l'offre d'un service d'assainissement de
base"
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La majorité des populations des quartiers riverains de
la lagune de Lomé, est restée en proie à la
pauvreté, au chômage et à l'absence des infrastructures
d'hygiène et d'assainissement de base. En offrant des services
d'assainissement de base à ces populations, on peut
générer des bénéfices tout en espérant que
celles ci peuvent apporter une contribution (matérielle,
financière, humaine) pour une gestion durable de leur milieu.
L'OMS calcule que l'achèvement des Objectifs du
Millénaire pour l'assainissement, représenterait 66 milliards
dollars gagnés en termes de temps, de productivité, de
réduction de la mortalité et des maladies [6]. L'assainissement
est sans doute, avec l'eau potable, une des mesures de santé publique
parmi les plus économiques.
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Nous recommandons que l'Etat en collaboration avec les
différents partenaires en développement, amène les
populations des quartiers riverains de la lagune de Lomé, à se
doter des infrastructures d'hygiène et d'assainissement de base à
moindre coût en vue de réduire la pollution liée aux
usées domestiques et aux excréta dans la zone.
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