Analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole en RDC, cas du Programme de Relance de l'Agriculture dans la Province Orientale(PRAPO )( Télécharger le fichier original )par Johnny WALEGE GBOLA WELE Institut facultaire de développement rdc - Licencié e gestion des projets de développement 2009 |
SECTION 3 : DISCUSSION DES RESULTATS3.1. L'approche Participative et le degré de participation des paysansLa participation que nous envisageons dans ce travail, est une participation totale (avec une fréquence précise des hommes et femmes surtout) des paysans dans le processus de la planification, de suivi et d'évaluation des programmes d'investissement et de développement dans le secteur agricole. Il est très important de comprendre que chaque membre de la communauté paysanne est en droit d'attendre une part du progrès escompté dans la production agricole, c'est pourquoi il collabore. « Personne ne participe vraiment à une action s'il n'y trouve pas un intérêt », il y a participation réelle des paysans dans tout processus de développement de leur milieu que lorsque ces derniers ont la liberté de communiquer quelque chose d'eux-mêmes aux autres. (Leurs problèmes, la façon dont ils appréhendent ces problèmes et leurs propres solutions). Pourquoi dans le cadre de ce travail nous soutenons la prise en compte du « degré de participation » des paysans dans le processus de la planification, de suivi et d'évaluation participative ? C'est par ce que les paysans connaissent mieux leurs problèmes que tout autre expert qui vient d'ailleurs. Ils ont leurs propres solutions qui ne se réalisent pas parfois faute des moyens humains, matériels et financiers. La considération des paysans comme maitre de leur propre changement est le socle de tout processus du développement. C'est dans cette optique que Mme Kamla BHASI, cité par YAMBAYAMBA souligne : « le développement est comme un arbre qui doit pousser de la racine au sommet : il ne se laisse pas imposer d'en haut) ! Cet arbre du développement ne peut survivre, pousser et s'épanouir pleinement que s'il est choisi en fonction des conditions et du climat locaux... »110(*). Il importe donc d'amener les paysans à élaborer leurs propres plans du développement, d'obtenir une juste répartition des parties prenantes, et des prises de décision.
La tâche primordiale d'une intervention dans le secteur agricole doit devenir une initiation au processus de prise de conscience, d'éducation des gens formant leurs propres solutions dans le but, de créer et de changer leur niveau de vie. Par conséquent le rôle d'un planificateur ne doit pas consister à étendre un savoir et des solutions préfabriquées parmi les paysans, mais il doit les aider à faire fonctionner un processus collectif de réflexion et de prise de décision ensemble. Nous remarquons souvent les donateurs des fonds se considère comme des décideurs, et les paysans bénéficiaires des programmes sont réduit au rôle des receveurs. Et dans ce cas malgré la participation des bénéficiaires à l'atelier de planification, on ne peut pas parler de la participation, car ces derniers étant pratiquement inactif ils ne peuvent pas émettre des solutions locales qui répondent aux problèmes locaux. Un programme ne peut être viable et efficace que lorsqu'il est conçu et planifier conjointement par les paysans et le planificateur. La planification participative est fonction de « la position » de chaque parties prenantes, car chacun de ces derniers à sa propre façon de voir des choses et sa propre logique. C'est pourquoi il doit avoir une relation de recherche ensemble, un processus de résolution des problèmes tenant compte du niveau d'instruction des paysans. La prise en compte de degré de participation des parties prenantes exige que les paysans et les planificateurs des programmes d'investissement dans le secteur agricole vivent une relation horizontale, à égalité, de responsabilités partagées, une répartition équitable des charges et des fonctions basées sur une connaissance et une estime réciproques, s'exerçant dans un esprit d'échange, chacun prenant en compte, non seulement ses propres objectifs, mais aussi et surtout ceux des autres partenaires. Dans le secteur agricole, la participation totale des paysans se définie par : · La présence des paysans aux ateliers de planification ; · l'apport des idées, en tenant compte de forte implication des femmes aux activités agraires ; · La prospection du terrain et l'analyse des besoins ; · La définition des valeurs culturelles de référence ; · L'inventaire des possibilités · La planification des projets et programmes de développement et d'investissement ; · La prise de décision et la réalisation des interventions · le suivi et contrôle des finances, des objectifs, des hypothèses, des activités, etc. · l'évaluation des interventions et la réorientation. · La prise en compte des feedbacks paysans. En effet, le degré de participation des paysans n'est effectif que si les paysans sont sensibilisés, car les paysans acceptent difficilement le « changement ». Pourquoi les paysans acceptent difficilement le changement ? Par ce qu'ils doivent comprendre le pourquoi de l'intervention dans le secteur agricole avant de s'engager.il est judicieux de comprendre que les paysans ne sont jamais disposés à changer leurs méthodes tant qu'ils n'ont pas compris et approuvé l'utilité du changement dans leurs vies et l'accroissement de leurs productions. Donc, c'est par la participation effective des paysans au processus de la planification, de suivi et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole qu'un projet ou un programme même provoqué de l'extérieur, s'enracine vraiment dans les milieux paysans, revêt son visage spécifique et acquiert des chances de durabilité et de viabilité. * 110 Note de cours d'analyse critique des théories du développement ; op.cit. p60 |
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