2.4. Analyse des documents
de planification, de suivi et évaluation de PRAPO
Dans ce point, nous analysons les méthodes de la
planification, de suivi et évaluation du programme susmentionné
par rapport aux contextes paysans et du secteur agricole en RDC. Toutes les
analyses documentaires que nous faisons sont en fonction du document de
programme de relance de l'agriculture dans la province Orientale qu'on a mise
à notre disposition. En effet, avant d'analyser chaque méthode,
nous allons d'abord énumérer les méthodes
utilisées par ce programme.
2.4.1. Analyse de la méthode de planification
de PRAPO par rapport aux contextes paysans
Pour bien analyser la méthode de la planification par
rapport au contexte paysan et du secteur agricole de la RDC, il faut connaitre
quelle méthode de la planification utilisée par le programme de
relance de l'agriculture. Le document mis en notre disposition
révèle que ledit programme a utilisé « arbre à
problèmes, la hiérarchie des objectifs et la logique
d'intervention ». Sur ce, nous avons compris qu'il s'agit de la
planification par objectif (PPO) ou l'approche du cadre logique (ACL).
En effet, utiliser la méthode de planification par
objectif ou bien l'approche du cadre logique dans le secteur agricole, est
approprié, surtout que cette méthode favorise la
« participation et l'implication » des parties prenantes
dans la résolution des problèmes.
Mais cette méthode peut devenir dans certaines mesures
un vrai obstacle pour la réussite de certains ouvrages dès la
phase de la définition et de planification dans le secteur agricole en
RDC. La raison de cet obstacle est le taux élevé
d'analphabétisme sur le 75% de la population rurale et la faible
participation des paysans dans le processus de la recherche des solutions aux
problèmes ruraux.
Pour ce faire, les planificateurs du PRAPO (programme de
relance de l'agriculture), n'ont pas donné des précisions quant
au degré de participation des parties prenantes, particulière les
bénéficiaires. La méthode de la planification par objectif
ou ACL exige au moins la participation de 15 personnes (les
représentants de tous les partis prenantes). Et lorsque qu'il y'a pas
des précisions sur le degré de participation des
bénéficiaires, le problème peut se poser, car pendant
l'atelier de planification, si les autres parties prenantes sont très
instruites que les bénéficiaires directes du programme, ces
derniers vont influer sur le « choix du projet » au
détriment des bénéficiaires directs. Surtout lorsque
« le modérateur ou l'animateur » n'est pas très
informés sur l'animation d'un atelier de planification par l'outil
« brainstorming ».
Lorsque le degré de participation des
bénéficiaires directs n'est pas significatif (tenir compte de
niveau d'instruction ou de scolarité) le « le besoin
réel et prioritaire » des bénéficiaires directs
ne seront pas prise en compte, car ces derniers auront du mal à exprimer
librement auprès des autres parties prenantes qui sont très
instruits. Par conséquent le besoin sera «
suscité » auprès des bénéficiaires et
non « ressenti » par ces derniers.
La prise en compte de tous ces éléments dans
notre travail, nous a permis de dire que le programme de relance de
l'agriculture, s'il n'a pas produit des résultats efficaces après
deux ans de sa réalisation , c'est par ce que la méthode
utilisée n'avait pas permis aux bénéficiaires directs
« paysans » majoritairement analphabètes de
s'exprimer sur les problèmes réels de leur milieu (la province
Orientale, district de Tshopo). A cet effet, nous pouvons affirmer que les
bénéficiaires n'ont pas eu le temps de s'exprimer et discuter en
profondeur sur les problèmes de leurs milieux. Si le programme à
deux ans de sa réalisation n'a pas donner des résultats
efficaces, c'est par ce que le « le besoin » du projet a
été suscité auprès des bénéficiaires
et ces derniers l'on adopté simplement par ce que leurs influences
pendant l'atelier de planification n'était pas significative.
Donc nous pouvons dire que « l'avenir est
subit et non voulu » par les bénéficiaires directs
du programme de relance de l'agriculture pour des raisons
ci-après :
L'utilisation critique et souple de la méthode PPO ou
l'ACL n'était pas assurer, sinon le document de travail de ce programme
aurait pu donner des précisions sur le degré de participation des
parties prenantes.
Le résultat actuel dans la province Orientale,
après les analyses que nous avions fait, montre que la planification
dudit programme avait « suscité le besoin »
auprès des bénéficiaires et non cherché les vrais
problèmes exprimés par les bénéficiaires directs.
Il n'y avait pas des vigilances permanentes sur les besoins des
différents acteurs et sur l'évolution du contexte afin d'y
adapter les stratégies. Car la littérature sur « la
planification par objectif ou ACL affirme : « Il faut en
permanence rester vigilant sur les besoins des différents acteurs et sur
l'évolution du contexte afin d'y adapter les stratégies. Un
excès de formalisme dans la rédaction et formulation des
problèmes peut rapidement devenir un frein à la participation de
tous les groupes. ».
La même littérature renchérie :
« Cette méthode de planification est avant tout un outil
de débat et de négociation autour d'une problématique. Un
grand soin doit dès lors être apporté à l'animation
afin de bien tenir compte des caractéristiques des personnes en
présence (niveaux d'alphabétisation, modalités
d'expression culturelles, etc...). »
Le recours à un animateur externe peut se
révéler intéressant et utile pour faciliter l'expression
de tous les participants. Il est recommandé de ne pas dépasser
une quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de groupes restent
souhaitables lorsqu'il s'agit de grands groupes. Mais le document de travail
des planificateurs n'a pas donné des précisions sur le
degré de participation de ces différentes parties prenantes. Cet
aspect est plus important pour la réussite des interventions dans le
secteur agricole. Son importance est significative par ce que les paysans
représentent 75% de l'ensemble de la population congolaise. Ces derniers
sont majoritairement analphabètes et la prise en compte de leur niveau
d'instruction et de participation effective au moment de l'atelier de
planification est de première nécessité pour la
réussite des nombreuses interventions à planifier dans le secteur
agricole.
Car la littérature sur la recherche action
participative démontre que « l'université »
n'est pas la seule pourvoyeuse des connaissances ». par cette
affirmation nous pouvons dire que les méthodes de la planifications des
différentes interventions dans le secteur agricole en RDC doivent
considérés de manière significative la scolarité
des paysans et s'inspirer de leur niveau d'instruction pour mettre en place des
méthodes plus adaptées aux réalités des milieux
paysans et du secteur agricole. Enfin, que tout le monde se sent libre et
participe efficacement à la réduction de la pauvreté tout
en développant l'esprit critique, la spontanéité et la
créativité ».
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