1.4.3. Recommandations pour son application
concrète
Ce qui doit surtout être assuré est une
utilisation critique et souple de cette méthode. La planification ne
saurait être définitive, la réflexion doit être
permanente et itérative. Chaque étape permet de questionner les
précédentes. Il faut en permanence rester vigilant sur les
besoins des différents acteurs et sur l'évolution du contexte
afin d'y adapter les stratégies. Un excès de formalisme dans la
rédaction et formulation des problèmes peut rapidement devenir un
frein à la participation de tous les groupes. Cette méthode de
planification est avant tout un outil de débat et de négociation
autour d'une problématique. Un grand soin doit dès lors
être apporté à l'animation afin de bien tenir compte des
caractéristiques des personnes présence (niveaux
d'alphabétisation, modalités d'expression culturelles, etc.).
Cependant, il est indéniable que le choix d'une méthode ne
saurait être neutre (méthode écrite, etc.) tout comme le
choix des parties mises en présence lors de cet exercice, mais certaines
adaptations restent possibles. Le recours à un animateur externe peut se
révéler intéressant et utile pour faciliter l'expression
de tous les participants.
Il est recommandé de ne pas dépasser une
quinzaine de personnes. Toutefois, les travaux de groupes restent souhaitables
lorsqu'il s'agit de grands groupes. Différents moments de
réflexion peuvent alors être prévus. Il nous semble
pertinent de rester prudent face aux dérives mécanistes dans
l'utilisation de cette méthode, dont le succès est
également à l'origine des critiques virulentes dont elle fait
aujourd'hui l'objet. Cette approche doit pouvoir permettre de mobiliser les
connaissances, les savoir-faire et l'expertises des différentes parties
prenantes, autour d'une démarche structurée et
systématique. Elle peut être source de motivation dans la mesure
où l'exercice fait participer l'ensemble des personnes sur la prise de
décisions concernant ce qui doit être entrepris. Elle permet
d'avoir une réflexion stratégique autour des actions à
mener et de leurs orientations/implications, entre personnes qui peuvent avoir
des référentiels différents.
Elle favorise les échanges de points de vue, les
débats autour d'une situation et des interrelations entre acteurs et
événements. Elle permet par la négociation de trouver des
terrains de compromis tout comme de s'accorder sur un vocabulaire commun. Elle
repose néanmoins sur une approche très linéaire de la
réalité (une cause produit un effet) et une lecture
négative de celle-ci (une succession de problèmes). Il convient
donc de bien prendre en compte les perceptions des parties concernées
(et donc d'en débattre) dans la mesure où une
réalité identifiée comme problématique peut ne pas
être perçue comme telle par certains acteurs (qualité de
l'eau, pratique culturelle de mutilation, etc.).
Comme toute modélisation, et ceci doit rester à
l'esprit des utilisateurs, cette approche est particulièrement
simplificatrice (choix de quelques problèmes et liens.
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