3. PROBLEMATIQUE DE
RECHERCHE
Si l'on peut se féliciter du fait que , la FAO et le
FIDA sont à ce jour les organismes internationaux qui interviennent
significativement dans le secteur agricole dans notre pays, dans le but de
réaliser le premier objectif du millénaire pour le
développement d'ici 2015, mais on comprend moins le fait que
très peu des projets ou programmes réalisés dans le
secteur agricole en RDC aient été déclarés
réussit. Alors que l'essentiel des missions principales de ces deux
organismes spécialisés des nations unies consistent à
réduire la pauvreté et assurer la sécurité
alimentaire des paysans par l'approche projet ou programme dans le secteur
agricole.
Malgré les échecs des différents
programmes relevés par les planificateurs de la politique agricole, les
mêmes aventures se répètent avec les différents
programmes que nous trouvons sur le terrain dans le secteur agricole. A cet
effet, il semble que, le programme de relance de l'agriculture dans province
Orientale initié par le FIDA n'a pas entraîné les effets
escomptés en ce qui concerne les revenus des producteurs (groupe cible
direct.) d'abord et celui de son environnement(les bénéficiaires
indirectes des interventions) ensuite, mais aussi la couverture des besoins
alimentaires et l'accès plus facile aux services sociaux.
Cependant, la spécificité de ce travail repose
sur sa façon d'aborder la problématique des programmes
initiés dans le secteur agricole par le FIDA, tout en se basant sur
l'analyse critique des méthodes de planification, de suivi et
d'évaluation desdits programmes. Car l'expérience montre que la
majorité des programmes de développement ou d'accompagnement des
paysans de notre pays échouent, non pas faute des moyens, mais surtout
en raison de l'utilisation des méthodes inappropriées de
planification de projets.
C'est pourquoi les méthodes de planification, de
suivi et d'évaluation des programmes ou projets de développement
doivent être compatibles aux capacités intellectuelles des
bénéficiaires. Et la pratique de l'approche participative dans
le processus de planification, de suivi et d'évaluation.
A cet effet, dans le cadre du présent mémoire,
nous nous efforçons de découvrir des pistes de réponses
à la question suivante : quelles sont les causes à l'origine
de l'écart entre les résultats escomptés au sein de
programme « de relance de l'agriculture » et les
résultats réels ? Notamment en ce qui
concerne l'augmentation des productions agricoles, la couverture des besoins
alimentaires, l'accès plus facile aux services sociaux et par le fait
même, du revenu des agriculteurs. Cependant, les différentes
littératures dans ce travail démontrent que, les échecs
des nombreux programmes résident au niveau de leurs planifications.
Dès la planification, il est recommandé de
préparer le système de suivi et ses indicateurs, ceci est dans le
but de vérifier au moment de la réalisation du projet,
l'état d'avancement des activités et des moyens financiers
affectés. Et cela doit se faire par rapport aux aspirations de la
population cible qui était prévu dans le plan du programme et
à partir des objectifs spécifiques et des résultats
attendus. Mais il ne suffit pas seulement de faire le suivi pour la
réussite du programme, car l'évaluation nous permet encore
d'apprécier le programme par rapport aux indicateurs et surtout en
fonction de ce qui était suivi et planifié.
La viabilité des actions planifiées dans le
cadre des projets de développement doit être minutieusement
considérée, particulièrement lorsqu'il s'agit d'un secteur
vital tel que le secteur agricole. À cet effet, l'approche mise en
exergue doit être appropriée au regard des paysans, qui sont
majoritairement analphabètes et ayant un faible taux de
scolarité.
Ainsi, les méthodes et les approches de planification,
de suivi et d'évaluation conçues et élaborées par
les intellectuels doivent être adaptés à la
réalité du secteur agricole et des producteurs potentiels. Cette
adaptation peut se faire facilement par la participation effective des parties
prenantes au processus de la planification.
Comme ce travail s'inscrit spécialement dans l'analyse
critique des méthodes de la planification, de suivi et
d'évaluation du programme «de relance de
l'agriculture » initié par le FIDA, nous sommes
censés citer quelques méthodes de la planification, de suivi et
d'évaluation les plus utilisées par les organismes tant nationaux
qu'internationaux. Mais pour éviter la redondance, nous renvoyons le
lecteur au deuxième chapitre pour plus des détails sur les
différentes méthodes utilisées par les organismes qui
interviennent dans le secteur agricole.
Le secteur agricole a été très largement
étudié. De nombreuses recherches ont effectivement
démontré l'impact de l'agriculture dans le processus du
développement de la République Démocratique du Congo et de
la réduction de la pauvreté. Néanmoins, peu de recherches
ont été réalisées sur la critique des
méthodes de la planification, de suivi et d'évaluation des
interventions antérieures de FIDA dans le secteur agricole en
République Démocratique du Congo.
Ainsi, la problématique de la présente recherche
concerne l'analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et
d'évaluation de programme de relance de l'agriculture par le Fonds
international de développement agricole dans la province Orientale.
La pertinence de cette recherche revêt dans sa
capacité à développer une compréhension plus riche
du contexte de gestion de projet ou programme de développement
auprès des bénéficiaires de programme « de
relance de l'agriculture » de FIDA dans la perspective d'en
dégager des suggestions visant l'amélioration des pratiques. Dans
une perspective plus vaste, le développement du secteur agricole
contribue certainement au développement général de la
nation congolaise.
Sur ce, nous nous posons les questions suivantes:
Est-ce que les parties prenantes de Prapo ont-elles
été associées dès la planification, en passant par
le suivi, jusqu'à l'évaluation du programme ? Si oui, à
quelle degré de participation (homme et femme)?
Le Prapo avait il utilisé des méthodes de suivi
et d'évaluation qui répondaient aux contextes paysans et du
secteur agricole en RDC ?
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