CONCLUSION ET SUGGESTIONS
1. CONCLUSION
La pauvreté et la marginalisation des paysans
atteignent aujourd'hui une ampleur qui hypothèque fortement leurs
possibilités de se développer. Cela nous amène à
s'interroger sur l'efficacité de l'aide au développement dans le
secteur agricole de la RDC.
Ces déséquilibres paysans constituent un
facteur constant d'instabilité sociale et politique qui entrave la
participation effective des populations locales au développement de leur
pays.
En effet, les échecs des nombreux programmes de
développement et d'investissement à moyen et long terme dans
le secteur agricole est sans aucun doute évident. Malgré les
efforts déployés par la communauté internationale pour
venir en aide aux pays pauvres à partir de l'approche projet ou par
programme sectoriel, ces derniers n'arrivent pas à résoudre ne
fut ce qu'à 60% les problèmes de la population cible.
Cependant, les problèmes de gestion des projets d'aide
au développement dans les pays en développement sont nombreux,
qui expliquent le taux d'échec élevé des projets et
programmes de développement, mais généralement nous
constatons que la conception de ces projets et programme pose d'énormes
difficultés et fait l'objet de critique
A cet effet, après analyses et discussions, il ressort
que :
· Le programme de relance de l'agriculture dans la
province Orientale, s'il n'a pas donné jusque-là des
résultats efficaces, c'est parce que le FIDA n'avait pas utilisé
des méthodes appropriée pour l'évaluation ex-ante enfin
de faire un bon choix du programme ; .pour ce faire le FIDA avait
utilisé « la méthode des prix de
référence » pour retenir le Prapo. Or cette
méthode du départ comporte des limites, entre autres elle ne
cherche pas à savoir comment le programme ou projet s'intègre
dans l'économie du pays. Mais elle cherche plutôt à savoir
si le bénéfice du programme ou projet est supérieur aux
couts pour que ces derniers soient retenus. La prise en compte de la
contribution du secteur agricole dans le PIB de la RDC qui
s'élève à 49,5%, nous a permis de démontrer que la
méthode des effets est favorable pour retenir les programmes ou projets
initiés dans le secteur agricole en RDC. Car l'agriculture est
pratiqué par 75% des congolais en générale, et 92% des
ruraux dans la province Orientale et elle contribue largement au PIB du pays,
par conséquent « la méthode des effets
» comme elle s'efforce de simuler concrètement
l'insertion du programme ou projet envisagé dans l'économie
nationale, en essayant de déterminer les différentes «
perturbations » (effets) apportées par cette insertion à
l'économie est plus utile ; les différentes interventions
dans le secteur agricole vont désormais chercher à avoir des
retombés dans l'économie du pays ou de la province, et c'est la
majorité de la population paysanne qui va subir les effets de
l'accroissement de l'économie par l'augmentation de la contribution du
secteur agricole dans le PIB.
· La méthode de la planification du Prapo
était une bonne méthode par rapport aux contextes des paysans.
Car les planificateurs avaient utilisés la méthode
« participative »par le biais de «
l'approche du cadre logique ou PPO » pour planifier
ledit programme. L'appréciation positive de la méthode
participative est que cette méthode cherche à promouvoir
l'implication des paysans dans le processus de la résolution de leurs
problèmes, mais aussi « l'appropriation »
du programme par les paysans, car en les impliquant ils se sentent responsables
de la réussite ou de l'échec de leur programme, qui est le fruit
de leurs propres idées.
Mais pour le Prapo, nous avons découvert quelques
faiblesses dans l'utilisation de « la méthode
participative », et ces faiblesses se sont transformées
en menace pour la réussite dudit programme. En effet, les planificateurs
du programme de relance de l'agriculture, n'ont pas donné des
précisions quant au degré de participation des parties prenantes,
particulièrement les paysans (bénéficiaires). Car la
méthode de la planification par objectif ou ACL exige au moins la
participation de 15 personnes (les représentants de toutes les parties
prenantes). Et lorsque qu'il y'a pas des précisions sur le degré
de participation des bénéficiaires, le problème peut se
poser, car pendant l'atelier de planification, si les autres parties prenantes
sont très instruites que les bénéficiaires directes du
programme, ces derniers vont influer sur le « choix du
projet » au détriment des bénéficiaires directs.
Surtout lorsque « le modérateur ou l'animateur » n'est
pas très informés sur l'animation d'un atelier de planification
par l'outil « brainstorming ».
· La méthode de suivi du Prapo est
également favorable dans le contexte paysan. Les concepteurs du
système de suivi de prapo ont utilisé « la
méthode d'impact » pour suivre ledit programme, et ce
processus va se suivre par « l'approche participative »
également. En effet, la méthode d'impact est bonne
dans un contexte paysan, surtout que dans la province Orientale, l'agriculture
est pratiquée par 92 pour cent de la population et cette dernière
ne vit que de l'agriculture. Prendre en compte les effets d'entrainements des
activités du projet sur les paysans (bénéficiaires) c'est
promouvoir un développement à grande échelle.
En outre l'approche participative utilisée par le
programme susmentionné est une bonne approche pour une simple raison que
les paysans sont majoritairement analphabètes, et leur implication dans
le système de suivi va leur permettre d'abord de comprendre que
« le programme leur appartient » par ce qu'ils suivent son
évolution. L'élément le plus important pour la
réussite des nombreuses interventions est « l'appropriation
de l'intervention ». Hors l'appropriation est la résultante
de « la validation ». Si les paysans n'ont pas
validé une quelconque intervention pendant « la phase
de la définition ou l'identification », l'appropriation sera
remise en cause, car on ne peut valider qu'une action qui répond
à son attente. Et on saura que l'action répond à son
attente que lorsqu'elle donne solution aux préoccupations de la
population cible dès l'atelier de planification.
L'évaluation participative préconisée par
les planificateurs du Prapo est très favorable dans le contexte paysan,
surtout pour la valorisation des capacités paysannes et l'apprentissage
de ces derniers.
Mais après nos analyses, nous avons découvert
quelques faiblesses qui peuvent hypothéquer la réussite de cette
méthode d'évaluation auprès des paysans. En
effet, l'évaluation participative est la meilleure du point
de vue apprentissage des bénéficiaires et utilisation des
résultats de l'évaluation par les réalisateurs. Surtout
d'après les réalités paysannes et du secteur agricole, il
y a nécessité d'impliquer tous les intervenants dans le processus
de l'évaluation pour la bonne compréhension de l'intervention,
compte tenu de la faible scolarité des paysans. Mais elle est
très complexe, par ce qu'il s'agit d'impliquer toutes les parties
prenantes dans le processus d'évaluation où on sera obligé
de prendre en comptes les capacités intellectuelles ou les
compétences de chaque partie prenante pour les mettre en oeuvre. Et il
faut noter qu'il ne suffit pas seulement d'impliquer les parties prenantes
à l'évaluation participative. Mais le grand problème de
cette méthode ou mode d'évaluation par rapport aux
réalités paysannes reste à savoir comment impliquer les
bénéficiaires (qui sont majoritairement analphabètes) dans
le processus d'évaluation ? Et comment y parvenir pour que leurs
implications soient effectives et significatives ? Sinon les
bénéficiaires risquent d'être utilisés comme des
« échantillons » des denrées alimentaires
où les vendeurs exposent pour capter l'attention des acheteurs sur la
qualité de leurs produits, mais en réalité tous ces
produits n'ont pas les mêmes qualités que l'échantillon
exposé.
Enfin dans les discussions des résultats, il ressort
que : La participation des paysans dans les processus de la planification,
de suivi et d'évaluation des programmes dans le secteur agricole doit
être totale (avec une fréquence précise des hommes et
femmes surtout) pour la réussite des interventions dans ledit
secteur.
Cependant, il est très important de comprendre que
chaque membre de la communauté paysanne est en droit d'attendre une part
du progrès escompté dans la production agricole, c'est pourquoi
il collabore. « Personne ne participe vraiment à une action s'il
n'y trouve pas un intérêt », il y a participation
réelle des paysans dans tout processus de développement de leur
milieu que lorsque ces derniers ont la liberté de communiquer quelque
chose d'eux-mêmes aux autres. (Leurs problèmes, la façon
dont ils appréhendent ces problèmes et leurs propres
solutions).
Donc, Le secteur agricole ne peut prendre de l'envol et
revêtir son manteau d'incitateur au développement de la RDC que
lorsqu'on conçoit des plans, programmes et projets de
développement et d'investissement qui vont répondre aux
véritables préoccupations des paysans
(bénéficiaires). Mais dans ce processus de la réponse aux
préoccupations des bénéficiaires, il faut utiliser des
méthodes et outils de planification, de suivi et d'évaluation
qui tiennent compte du contexte paysan, et capable de s'adapter au niveau de
scolarité des agriculteurs qui sont majoritairement
analphabètes
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