II.1.3 Origines des problèmes de
trésorerie
Traditionnellement, les problèmes que peut rencontrer
toute entreprise ont des origines soit structurels soit conjoncturel. Il
importe ici de nuancer l'analyse en fonction de la gravité
présumée des problèmes. Ces derniers peuvent impliquer le
haut du bilan (Fonds de roulement) ou le bas du bilan (besoin en fonds de
roulement) voir, dans certains cas les deux. D'autres problèmes peuvent
également émaner de l'organisation de la gestion de la
trésorerie dans une entreprise.
a) Problème structurels de trésorerie
Ces problèmes structurels de trésorerie
sont essentiellement des problèmes à moyen et long terme qui
tiennent essentiellement à des difficultés telles qu'une
insuffisance de fonds de roulement qui peut amener des problèmes de
trésorerie, ce qui est chose probable de la Coopérative Amana.
Les causes principales de ses problèmes pourraient être
engendrées par une insuffisance de capitaux permanents due
notamment :
- à la faiblesse du capital social de la
société ;
- au sous endettement à moyen et long terme de
l'entreprise ;
- à la faiblesse des bénéfices mis en
réserves ;
- à des pertes successives et donc à
l'insuffisance de rentabilité de l'entreprise.
La Coopérative Amana même si elle dispose
d'un Fonds de roulement moins important fonctionne avec ses Fonds propres,
donc recoure peu ou presque pas à l'endettement.
Il existe une deuxième série de
problèmes structurels : ceux liés au besoin en Fonds de
roulement à financer et donc aux décalages induits par le
fonctionnement de l'activité de l'entreprise. On peut citer :
- des niveaux de capitaux permanents moins importants ;
- la durée des crédits accordés aux
clients trop longue ;
- la faiblesse de l'épargne de la
clientèle ;
Ce BFR structurellement défavorable pour
l'équilibre financier de l'entreprise implique de prendre des actions
au niveau du bas du bilan afin de restaurer la trésorerie de
l'entreprise.
Nous avons vu plus haut que la Coopérative Amana
détenait des capitaux moins importants une faible proportion de
dépôts.
En plus de cette épargne moins importante, la
Coopérative Amana favorise ses clients en leur accordant un
délai de remboursement supérieur à 3 mois
Cet état de la trésorerie de la
Coopérative Amana constitue donc un paradoxe qu'il importe d'analyser,
au regard des écarts qu'il existe dans sa gestion.
b) Problèmes conjoncturels de trésorerie
Nous entendons par problèmes conjoncturels, des
problèmes touchant le court terme, tels ceux qui résultent de
fluctuations à court terme de l'activité de l'entreprise et donc
des mouvements encaissements et de décaissement.
Les principales causes indentifiables sont les
suivantes :
· les variations saisonnières de
l'activité qui peuvent conduire à d'importants besoins de
trésorerie à certaines périodes (semaine, mois,
années).
· La baisse accidentelle des capitaux par suite d'une
forte demande de la clientèle
· Le retard ou la défaillance du
règlement d'un client qui provoque un manque d'encaissement. En
effet, il n'existe pas encore dans la comptabilité tierce de la
Coopérative Amana des créances clients non soldées
étant donné que la structure est nouvelle et prend toutes les
précautions nécessaires.
Les solutions à des problèmes conjoncturels ne
sont pas aisées à trouver. Il peut s'agir soit de choisir des
modes de financements appropriés ou de chercher une hausse
d'activité.
c) Les problèmes d'ordre organisationnel
Les problèmes organisationnels sont liés aux
dispositions prises au sein d'une entreprise pour faciliter la gestion par
les responsables financières de l'entreprise. On peut ainsi avoir des
informations erronées sur la situation des soldes des comptes
bancaires par un suivi en date comptable des opérations de banque. Ici
les origines peuvent être les suivantes :
· la non existence d'un poste clairement défini de
trésorerie
· l'absence dans l'entreprise d'un service de
trésorerie
La situation de trésorerie relevée de la
Coopérative Amana est donc en grande partie due à l'absence en
son sein d'un service de trésorerie et d'un poste explicite de
trésorerie qui serait charger de mener à bien la politique en
matière de gestion de trésorerie.
Nous avons pu dans ce paragraphe préciser les causes
immédiates des divers problèmes de trésorerie. Il sera
donc question dans le paragraphe suivant de pousser l'analyse vers les causes
lointaines.
d) La mauvaise gestion du BFR
C'est la conséquence du laxisme de la gestion et du
manque du personnel outillé en terme de gestion de trésorerie
pour mettre en place des procédures adéquates. Dans ce cas,
l'entreprise a souvent tendance à laisser se dégrader le
délai d'écoulement des stocks et le crédit client
provoquant ainsi une croissance du BFR. La sortie de cette crise passe tout
simplement par une bonne gestion du BFR.
Remarque : l'entreprise doit tout
d'abord, comprendre que les difficultés de trésorerie sont
à résoudre « en amont ». Contrairement
à ceci, l'expérience montre en effet que beaucoup d'entreprise
n'identifie par les causes réelles de leurs difficultés de
trésorerie. Elles se contentent d'y pallier en négociant une
augmentation de découvert avec leur banquier ou des délais
supplémentaires auprès des fournisseurs.
e) Le mauvais choix de financement
Un investissement dont la rentabilité n'a pas permis
d'amortir les dépenses est estimé mauvais car il entraîne
une dégradation de la trésorerie obligeant ainsi l'entreprise
à mettre en place un financement moyen ou long terme pour
équilibrer sa structure financière
f) La perte de la rentabilité
C'est généralement une suite logique des
décaissements supérieurs au encaissement. Par conséquent
la trésorerie subit avec une incidence sur les capitaux propres en cas
de cumul de pertes.
En définitive on peut affirmer que la
trésorerie est le régulateur de tous les flux financiers de
l'entreprise. L'évolution de celle-ci constitue donc une mesure
synthétique de la santé financière de l'entreprise.
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