5-Conclusion
Les arbitrages se font entre 1'Etat et les entreprises, les
pouvoirs locaux et les organisations syndicats. Ce que les uns perdent en
autorité et en pouvoir, les autres le gagnent.
En RFA 1'Etat fédéral était,
déconsidérée après la fin du régime nazi qui
avait accorde un pouvoir exorbitant a un système policier totalitaire.
Ce sont donc les autres composantes du systeme qui ont recupere Pautorite et le
pouvoir : les Lander, les banques, les organisations professionnelles, et bien
sur les entreprises. On les respecte comme telles, elles sont
légitimées par l'expérience passée. Leur
réussite et 1'intérêt supérieur de la Nation sont
confondus. L'Allemagne est dépendante de l'étranger pour beaucoup
de ressources énergétiques et de matières premières
; il faut donc qu'elle soit performante a l'exportation pour financer les
importations vitales. On le sait, c'est admis, assez facilement en
définitive.
Les interventions de 1'Etat fédéral,
jugées souvent trop bureaucratiques, ne sont pas du moins publiquement
sollicitées avec ferveur. On se rappelle que la fiscalité directe
est lourde et le dogme libéral est vivace. Mais cela ne signifie pas
pour autant une aversion a l'égard de l'organisation, de
l'autorité, de la hiérarchie.
·Au contraire, le respect de l'intérêt
communautaire va de soi. II est profondément ancre dans les traditions;
l'entreprise y contribue d'une manière essentielle, on la soutient donc,
avec discipline.
Ces données sont évidemment propices a un climat
de travail en entreprise apprécie et a des formes de management
coopératif et méthodique. Si 1'on admet que 1'entreprise peut
être assimilée a une espèce de boite noire qui transforme
des ressources de toutes sortes, parmi lesquelles les valeurs
immatérielles jouent un rôle croissant, il est normal de porter
une attention soutenue a la qualité de la ressource humaine et a son
aptitude a oeuvrer efficacement. Les Allemands sont dans 1'ensemble
plutôt logiques et pragmatiques. Pour atteindre un objectif, il faut
mettre en oeuvre des moyens, dans des proportions cohérentes. Il ne sert
a rien de bricoler des pis-aller.
L'Allemagne a ainsi compris 1'importance de la formation a la
gestion il y a fort longtemps. On manque beaucoup moins qu'en France de cadres
opérationnels qualifies en marketing, en vente, en gestion de la
production, etc. Dans le domaine du management, le système
éducatif répond pour le moment, assez bien aux besoins exprimes,
même si de-ci delà des lacunes ou des erreurs sont
perceptibles.
Il est également admis que la formation continue dans
"tous les domaines doit être largement encouragée, ne serait-ce
que parce que les turbulences mondiales et les mutations technologiques
imposent des adaptations et des restructurations continuelles. La main d'oeuvre
doit des lors être préparée à davantage de
flexibilité et a une implication plus exigeante dans la vie de
1'entreprise. Les résistances au changement sont parut comme devant
être combattues énergiquement en échange d'une formation
adéquate et d'une information sur les raisons qui conduisent à
accepter ce changement. Les différents partenaires de 1'entreprise ont
à comprendre qu'ils sont assis dans la même barque.
Les effets sont la : des enquêtes ont prouvé que
les entreprises qui maitrisent les outils de gestion stratégiques sont
plus performantes en matière de croissance et de rentabilités que
celles qui se contentent de méthodes de gestion archaïques. Les
managers ayant une formation universitaire se sont révélés
plus efficaces que les autres, car ils avaient acquis la culture et les
compétences nécessaires pour entrainer l'entreprise sur la voie
d'une politique de développement et d'une organisation modernes.
En conclusion il serait évidemment erroné de
soutenir que toutes les entreprises allemandes bénéficient d'un
management sans faille .Mais il n'en reste pas moins que des efforts
méthodiques sont appliqués et qu'ils portent des fruits .ils
permettent d'aller de l'avant
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