Chapitre 2 : Initiative.
1-Qu'entend nous par initiative :
Action
de celui qui
entame
le
premier
une
affaire,
une
entreprise,
etc.
Droit
de
faire
le
premier
certaines
propositions.
Qualité
de celui qui
entreprend
volontiers.
2-NOUVELLES TENDANCES DE L'ENTREPRENEURIAT
2.1-Elargir l'éventail des types de chefs
d'entreprise :
Selon une formule généralement admise,
l'entrepreneur est une personne qui sait tirer parti des
événements. Le prix de ses efforts est en rapport étroit
avec les risques et les incertitudes que comporte toute nouvelle entreprise.
L'entrepreneur classique est donc un bâtisseur en quête de
nouveauté. Pour le Professeur Albert Shapiro (1977), mérite le
titre d'entrepreneur toute personne ayant suffisamment de clairvoyance et
d'audace pour s'engager dans une affaire quelle qu'elle soit, ne fut-ce que le
boulanger qui ouvre un magasin dans un village. Pour Joseph Schumpeter (1942),
au contraire, la fonction de 1'entrepreneur est toujours une fonction
novatrice, qui débouche sur la création de nouveaux biens ou
services en combinant d'une manière originale les divers facteurs de
production. Ainsi, à moins qu'il ne produise une nouvelle sorte de pain,
notre boulanger ne sera pas un entrepreneur, mais un homme d'affaires; le
simple fait d'ouvrir boutique ne suffit pas pour en faire un entrepreneur.
Schumpeter souligne que 1'entrepreneur est par essence un innovateur et ne doit
pas être défini comme un homme qui prend des risques, son profit
étant la rémunération d'une innovation et non une prime de
risque.
Cette définition s'oppose à celle de Frank Knight
(1940), pour qui l'entrepreneur est par principe quelqu'un qui prend des
risques. Si l'on adopte cette interprétation, on peut également
considérer 1'entrepreneur comme quelqu'un qui évite le risque, en
ce sens qu'une de ses qualités essentielles est «l'aptitude
à mener la guerre de survie économique, dans laquelle le pire des
risques est la faillite». Dans cette optique, 1'incertitude
entrepreneuriale est étroitement liée à 1'existence de
marches imparfaits ou partiellement insatisfaits. Cela permet de tracer une
ligne de démarcation plus nette entre la prise de risques et la
spéculation. La première suppose une extension créatrice
des mécanismes du marche, en vue de répondre a des besoins non
satisfaits, tandis que dans la seconde, le risque est un but en soi, associe au
seul gain financier et non pas a la production de biens ou de services. Les
objectifs de réalisation et d'enrichissement personnels qui sont les
motivations essentielles de bien des entrepreneurs permettent par
conséquent d'établir une distinction de nature éthique et
morale entre la prise de risques propre a 1'entrepreneur et la prise de risques
liée a une spéculation financière.
En dépit des divergences conceptuelles séparant les
rares économistes qui ont sérieusement étudie la fonction
de 1'entrepreneur dans la croissance et le développement
économiques, il reste que, dans 1'ensemble, 1'entrepreneur apparait
comme une personne (presque toujours du sexe masculin) dont la seule
préoccupation est de gagner de 1'argent (1'histoire ne retient
généralement pas les entrepreneurs perdants), parfois aussi comme
un innovateur, mais plus souvent, tout simplement, comme un homme capable de
réunir de façon commercialement satisfaisante un ensemble de
facteurs économiques.
L'observation montre que cette image ne correspond plus à
la réalité. Tout d'abord, 1'entrepreneur n'est plus seulement du
sexe masculin. Aujourd'hui, dans la zone de 1'OCDE, environ un tiers des
nouveaux entrepreneurs sont des femmes, et leur nombre progresse rapidement
dans de nombreux pays Membres. En outre, les mutations structurelles
intervenues depuis dix ou quinze ans ont entraine un grand nombre d'innovations
- financières, technologiques ou systémiques - qui ont a leur
tour engendre des types nouveaux et plus complexes d'entrepreneurs. Dans ce qui
suit, on s'efforcera d'identifier ces types d'entrepreneurs et de les
décrire en détail.
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